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) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) - ) Kl 1 l t 1 l ·1 , 1 1 i 1 1 1 l 1 1 i 1 Collection « Nathan Cinéma » dirigée par Michel Marie Jacques Aumont Prof esseur à l'u/liversité Michel Marie Prof esseur à l'université de Paris-III Sorbonne Noul'elle de Paris-JlI Sorbonne Nouvelle L'Analyse des films 2· édition NATHAN ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) ) A Raymond Bellour INTRODUCTION L'analyse de films n'est pas une activité absolument nouvelle, loin de là. On pourrait presque dire, en forçant un peu les choses, qu'elle est née en même _ temps que le cinéma: à leur façon, les chroniqueurs qui rendaient compte des premières séances du Cinématographe, en commentant avec force détails les "vues animées» qu'ils découvraient, étaient déjà un peu analystes (parfois précis, pas toujours très exacts). Depuis, les critiques spécialisés ont pris la relève; chez certains, l'attention portée au film est si aiguë qu'elle en devient véritablement analytique. (Le bon critique de cinéma n'est-il pas, entre autres, celui qui sait dissocier la forme fil mique de l'histoire racontée ?) Plus récemment encore, avec l'intégration de plus.en plus marquée du cinéma dans l'institution culturelle (par le biais des ciné-clubs, des salles de répertoire, des cinémathèques), et surtout dans l'insti tution éducative, dans l'école, les choses se sont accentuées. Le cinéma aujour d'hui appartient au patrimoine culturel; la télévision, la radio, les journaux le discutent au même titre que les arts traditionnels; l'Université a fini, il y a quinze ou vingt ans, par le découvrir. Bref, on ne l'a jamais tant glosé ni étudié, et c'est là bien entendu la raison majeure du développement systématique, sur tout dans le cadre de ces institutions, d'une pratique de l'analyse de films. En effet, si l'on en était resté aux fiches filmographiques de nDHEC, telles qu'elles s'écrivaient autour de 1950, ou même aux (excellentes) critiques rédi gées par André Bazin pour « Peuple et Culture ", ce livre n'aurait sans doute pas d'objet. Ce qui nous permet de tenter une théorisation de l'analyse de films, c'est avant tout l'apparition, vers 1965-1970, dans Un contexte majoritairement universitaire ou para-universitaire, et en étroite liaison avec les débuts d'une théorie moderne du cinéma, d'un genre d'analyse, plus poussée, plus systéma tique - ce qu'on a parfois un peu abusivement appelé « l'analyse structurale ». L'analyse structurale n'est qu'un point de départ, vite débordé de toutes parts on le verra, mais qui, aujourd'hui encore, joue un peu le rôle d'une sorte de mythe directeur de l'analyse de films en général (quand ce ne serait que pour avoir obligé les analystes à utiliser, à propos du film, les concepts et les méthodes des dites sciences humaines). 10 Nathan IlJ © Nathan 1 VUEF 2002 pour la préscllIe imprcssion ISBN: 2-09-190868-1 4 En France, plus largement en Europe, comme en Amérique du Nord, il existe actuellement, dans les Départements universitaires d'enseignement du cinéma, dans les institutions de recherche, bon nombre d'analystes « profes sionnels » ; leur travail se publie, en français, en anglais, mais aussi en italien ou en espagnol, dans des revues spécialisées, à public majoritairement universi taire, comme Cinema Journal, Wide Angle ou Camera obscura (États-Unis), Iris (France), Versus (Pays-Bas), Conlracampo (Espagne), Screen ou Framework (Grande-Bretagne), etc. Ce livre s'écrit donc à un moment où, largement institutionnalisée, l'ana lyse des films semble pourtant se chercher, hésiter entre divers supports métho dologiques et s'interroger sur sa visée. A la décennie soixante-dix, qui a vu le développement très rapide, sur tous les plans, des études cinématographiques à l'échelle mondiale, succède aujourd'hui une période où ces études, installées, ont davantage encore le souci de se légitimer pleinement, en égalant en sèrieux et en rigueur les études humanistes plus traditionnelles (et parfois, en visant carrément à la science). Dans ce souci de légitimation, le geste le plus courant est l'emprunt de concepts, de méthodes, de champs théoriques à d'autres disci plines, ou plus souvent encore, à d'autres théories, constituées à propos d'autres objets (spécialement, mais pas. uniquement, l'objet « littérature »). C'est ainsi qu'on a pu lire des analyses de films structuralo-marxistes, sémio psychanalytiques, néo-formalistes, derridiennes, voire Iyotardiennes ou deI eu ziennes. Cet étiquetage est un peu facile, et nous n'insisterons pas - mais quel ques-unes de ces analyses ont été, parfois, aussi caricaturales que leurs éti quettes. Le problème, on le yoit bien, est que l'analyse de film ne saurait être consi dérée comme une véritable discipline, mais, selon les cas (nous y reviendrons dans le cours de ce livre) comme application, développement, invention de théories et de disciplines. C'est dire que, pas plus qu'il n'existe une théorie uni fiée du cinéma, il n'existe' aucune méthode universelle d'analyse des films. Mal gré sa forme négative, cet énoncé nous semble essentiel à garder à l'esprit : c'est lui en tout cas, qui, pour la plus grande partie, fonde la démarche de ce livre. Nous renonçons, en effet, d'emblée, à constituer une méthode (une « grille », comme on dit parfois de façon assez leurrante), pour tenter au contraire de recenser, de commenter, de classer les analyses les plus impor tantes réalisées à ce jour, afin d'en faire ressortir les acquis méthodologiques, et d'esquisser la possibilité d'une application de ces acquis au-delà de l'objet pre mier. C'est dire que nous donnerons beaucoup d'exemples, certains développés assez longuement, et que nous éviterons autant que possible de donner des recettes trop générales. Le principe de ce livre, au fond, est de chercher à main tenir l'équilibre entre la singularité des analyses et le souci de réflexion métho dologique, voire épistémologique, forcément plus général. Corrélativement, le plan que nous avons adopté, s'il s'efforce de respecter une certaine progression d'un chapitre à l'autre, ne vise pas à l'exhaustivité ni à une systématicité absolue. En fait, nous avons alterné des chapitres généraux (ch. 2 : Les (( instruments Il de l'analyse ; ch. 5 : L'analyse de l'image et du son ; ch. 7 : Analyse et histoire) avec d'autres où se décrivent plus en détail et 5 , _ _ L_ sur exemples les principaux corps de méthode qui ont nourri l'analyse des films depuis qu'elle existe (ch. 3 : Le point sur l'analyse « textuelle » ; ch. 4 : Les méthodes de la narratologie appliquées au film ; ch. 6 : Psychanalyse et analyse du film). Le livre s'ouvre en outre sur un chapitre qui vise à mieux cer ner la définition de l'analyse (notamment en l'opposant à d'autres discours sur le film), tandis que le chapitre 8 et dernier en examine les visées principales. Encore une fois, on ne trouvera pas ici (ni ailleurs) « la » méthode qui, miraculeusement, permettrait à n'importe qui d'analyser n'importe quel film. Nous croyons pourtant que, outre les éléments de réflexion générale qu'il contient, ce livre permet, sur beaucoup de points, d'éclaircir les choix possi bles, de souligner les précautions indispensables, et bien sûr de suggérer des approches envisageables, en termes assez concrets pour être mis à profit, très vite, dans des analyses effectives. Enfin, à cette visée principale de notre ouvrage s'en ajoute une autre (qui à nos yeux n'est pas moins importante) : nous espérons, par cet échantillonnage des meilleures analyses de film, donner le goût de lire ces analyses - parfois longues, souvent difficiles, mais aux quelles le lecteur aura toujours intérêt à retourner lui-même. Nous espérons ainsi que ce livre - avant tout destiné à tous ceux qui étudient le cinéma (ou l'enseignent, ce qui revient au même) - pourra aussi satisfaire le lecteur sim plement curieux d'approfondir sa réflexion sur les films, en la rendant plus rationnelle et mieux documentée. Les auteurs de ce livre ont aussi collaboré, avec Alain Bergala et Marc Vernet, à la rédaction d'un ouvrage antérieur, Esthétique du F i/m, paru dans la lT'ême collection en 1983, et qui est largement complémentaire du présent volume. Nous nous sommes permis, à plusieurs reprises, sur tel ou tel point théo rique que nous ne pouvions réexposer en détail, de renvoyer en note à cet ouvrage. Nous remercions, pour l'aide amicale qu'ils nous ont apportée dans la rédaction de notre manuscrit, notamment par leurs critiques sur des versions antérieures, André Gaudreault, Ratiba Hadj-Moussa, Roger Odin, Dana Polan, Francis Van oye, Marc Vernet. Enfin, nous tenons à rendre un hommage particulier à Raymond Bellour, dont les travaux, décisifs pour la reconnaissance de l'analyse filmique comme partie intégrante de l'activité théorique, ont permis l'idée même de ce livre ; notre titre, délibérément voisin de son Anal yse du film, veut aussi traduire cet hommage. N.B. Nous avons tenté, autant que possible. de commenter des analyses écrites par d'autres chercheurs ; cependant, il nous arrive pour certains points particuliers, et notamment dans le chapitre 5, de uploads/Management/ l-x27-analyse-des-films-jacques-aumont.pdf
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Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Mar 24, 2021
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