Rapport à : Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, Monsieur le Ministre

Rapport à : Monsieur le Ministre de l’Education Nationale, Monsieur le Ministre délégué à l’enseignement professionnel LE CONTRÔLE EN COURS DE FORMATION 10 PROPOSITIONS POUR 2002 Jean-Claude BILLET René CAHUZAC Jacques PERRIN Inspecteurs généraux de l’Education Nationale Mars 2002 Inspection générale de l’éducation nationale, groupes « économie et gestion » et « sciences et techniques industrielles » Jean-Claude Billiet, René Cahuzac, Jacques Perrin 1/28 mars 2002 Sommaire 1 - Problématique 2 1.1 - Commande et objectifs 2 1.2 - Méthodologie de l'évaluation 2 2 - Observation du terrain 2 2.1 - Les visites effectuées 2 2.2 - Points de vue académiques (entretien avec les IEN, les IA-IPR, les DAET) 3 2.3 - Points de vue locaux 6 2.4 - Le cas particulier du BTS 9 3 - Analyse des textes et des contributions diverses 10 3.1 - Les textes de l'administration centrale 10 3.2 - Les rapports de l’IGEN 11 3.3 - Les contributions des groupes disciplinaires de l'IGEN 12 4 – Propositions 13 4.1 - Propositions pour une nouvelle définition du CCF 13 4.2 - Propositions de cadrage des procédures 15 4.3 - Propositions relatives à l'élaboration des référentiels 18 4.4 - Propositions relatives à la structure des diplômes professionnels 20 4.5 - Propositions relatives à l’organisation des examens et au contrôle de conformité 20 Annexe 1 Note de service no 97-077 du 18 mars 1997 22 Inspection générale de l’éducation nationale, groupes « économie et gestion » et « sciences et techniques industrielles » Jean-Claude Billiet, René Cahuzac, Jacques Perrin 2/28 mars 2002 LE CONTRÔLE EN COURS DE FORMATION 10 PROPOSITIONS POUR 2002 1 - Problématique 1.1 - Commande et objectifs La demande initiale porte sur l’évaluation du contrôle en cours de formation dans les baccalauréats professionnels. L’objectif de cette évaluation - la troisième en quelques années – est de déterminer comment le contrôle en cours de formation fonctionne réellement aujourd’hui qu’il se généralise sur le terrain, comment il est perçu par les acteurs du système éducatif, comment il pourrait être amélioré et, enfin, dans quelles conditions il pourrait être étendu si nécessaire à l’ensemble des formations. 1.2 - Méthodologie de l'évaluation Les auteurs, observant qu’il existe déjà une base d’informations importante sur le sujet, avec notamment le rapport de l’inspection générale de l’éducation nationale de 19991, se sont donné comme tâches : – de vérifier sur le terrain l’actualité des observations antérieures ; – d’analyser avec tous les acteurs, les réussites, les points de blocages, les difficultés, les besoins et les suggestions d’amélioration ; – de proposer, sur les plans conceptuel, méthodologique et pratique un ensemble de modifications du dispositif. . Les visites en académie ont permis de consulter : – les corps d’inspection territoriale ; – les équipes de direction des établissements de formation professionnelle ; – les professeurs ; – les élèves et apprentis. Ces entretiens ont permis de : – mesurer leur implication ; – évaluer leur perception du CCF ; – inventorier les modes d'organisation et les pratiques ; – synthétiser leur appréciation sur sa mise en œ uvre ; – recueillir leurs propositions. 2 - Observation du terrain 2.1 - Les visites effectuées L’observation des pratiques, liées au contrôle en cours de formation, a été conduite dans six académies. Elle a donné lieu à des rencontres, à la fois avec les responsables académiques (Délégués académiques aux enseignements techniques, Inspecteurs d’académie -Inspecteurs pédagogiques régionaux, Inspecteurs de l’éducation nationale) et avec les acteurs du terrain (équipes de direction des établissements de formation, enseignants, élèves) qui vivent au quotidien les réalités du contrôle en cours de formation. 1 Par Françoise BERHO et Jacques PERRIN. Inspection générale de l’éducation nationale, groupes « économie et gestion » et « sciences et techniques industrielles » Jean-Claude Billiet, René Cahuzac, Jacques Perrin 3/28 mars 2002 L’observation a porté sur les baccalauréats professionnels du secteur de la production et de celui des services. Cela étant, lorsque l’occasion s’est présentée, l’investigation a été étendue à des formations voisines telles que les CAP et BEP ainsi que les sections de techniciens supérieurs. Enfin, le questionnement a été administré au moyen d’un questionnaire semi-directif. Les visites ont concerné les académies suivantes : - Amiens : Lycée de la Hotoie à Amiens (80), Lycée André Malraux à Montataire (60). - Grenoble : Lycée de la Bièvre à La Côte Saint André (38), Lycée Argouges à Grenoble (38). - Limoges : Lycée Edouard Vaillant à Saint Junien. - Nantes : Lycée André Boulloche à Saint Nazaire. - Lille : Lycée Lalo à Lille (59). - Nice : Lycée Sisson à Toulon (83). 2.2 - Points de vue académiques (entretiens avec les IEN, les IA-IPR, les DAET) Unanimement, les cadres de l’éducation nationale qui ont en charge le pilotage et l’organisation du contrôle en cours de formation estiment qu’il s’agit d’une innovation majeure dans le domaine de l’évaluation, notamment lorsqu’il est encadré et organisé de manière pertinente par des équipes pédagogiques formées à cette pratique. De leur point de vue, la définition globale du contrôle en cours de formation, dans les textes de la DLC (DESCO), est bonne tout en soulignant les contradictions et les possibilités d’interprétation qui conduisent à des dérives certaines par rapport au concept de contrôle en cours de formation. Ainsi, certaines formules de la Note de service no 97-077 du 18 mars 1997, sont considérées comme sources de dérive. Exemples : – Concernant les épreuves professionnelles, l'évaluation peut être organisée dans le même temps pour tous les candidats si toutefois les équipements sont disponibles. Ce conditionnel est traduit comme une affirmation par la grande majorité des enseignants. – Les critères de l'évaluation peuvent porter sur le résultat obtenu et/ou sur la démarche utilisée et les stratégies mises en œ uvre. Cette formule autorise des différences de critères (et d'indicateurs) d'un centre à l'autre qui sont ensuite extrêmement difficiles à gérer. Le simple fait que le seul résultat obtenu puisse être un critère est déjà critiqué. Mais ce qui est fondamentalement mis en cause est que les critères, sinon les indicateurs, ne soient pas toujours définis par le référentiel de certification mais laissés, semble-t-il, à l'appréciation des évaluateurs. – L’ensemble des résultats des situations donne lieu à une note correspondant à une épreuve ou à une unité. Cette note est proposée par l'équipe pédagogique au jury qui reste seul compétent pour arrêter la note finale… Sous le contrôle des corps d'inspection, les équipes pédagogiques devront procéder aux ajustements nécessaires pour assurer une harmonisation de la pratique du contrôle en cours de formation. Une commission de suivi sera mise en place en tant que de besoin. Les inspecteurs font remarquer qu'ils ne sont pas présidents de jury, ni en BEP, ni en bac professionnel, alors qu’ils le sont presque toujours en BTS. Les commissions de suivi, lorsqu'elles existent, ne peuvent donc travailler que sur des résultats et des statistiques (dans le meilleur des cas) et cela avant le jury. Dans certains cas, des directives académiques ont même été données pour que soient interdites les diminutions de notes. En tout état de cause, les demandes de corrections de notes ne prennent pas nécessairement appui sur une analyse des performances des candidats, mais sur les seuls résultats relatifs d'un centre à l'autre. Ainsi, en raison des tendances centralisatrices ou non de l’inspecteur responsable de la filière, selon la structure de la carte des formations ou encore en fonction du degré de paix scolaire observée entre les différentes voies de formation (notamment entre formation scolaire et apprentissage), les modalités d’ajustement varient très fortement et peuvent se traduire parfois par un certain nivellement des moyennes ou au contraire par une inflation des notes, qui n'ont aucune justification réelle. Inspection générale de l’éducation nationale, groupes « économie et gestion » et « sciences et techniques industrielles » Jean-Claude Billiet, René Cahuzac, Jacques Perrin 4/28 mars 2002 – La délivrance d’une unité peut rendre nécessaire plusieurs situations d’évaluation. Cette formule conduit souvent à un discours ambigu sur une certaine complémentarité des situations d’évaluation. Des inspecteurs, notamment ceux qui ont participé au plan national à la mise en place du contrôle en cours de formation dans certains diplômes, font remarquer que le cadre rigide qui préside à l’écriture des référentiels et de leurs annexes impose le nombre d'épreuves et le nombre de celles qui sont évaluées en cours de formation. Cette disposition est critiquée, particulièrement par les inspecteurs des STI, qui font valoir qu’imposer une règle unique à un ensemble de métiers très différents n'a pas de sens. En ce qui concerne le BTS, la règle qui ne prévoit aucune possibilité de contrôle en cours de formation en formation initiale est considérée comme particulièrement pénalisante pour évaluer des compétences professionnelles. Unanimement, les inspecteurs font observer que la notion de « situation d’évaluation » gagnerait à être clarifiée. Ainsi, certains référentiels proposent une situation d’évaluation qui peut être le résultat de plusieurs évaluations (jusqu’à 12 évaluations dans un baccalauréat professionnel). Dans d’autres cas, le nombre de situations pour une même unité (ou épreuve) est considéré comme excessif (dans certaines mentions complémentaires, il uploads/Management/ le-controle-en-cours-de-formation.pdf

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  • Publié le Nov 02, 2021
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