Anthologie des textes clés en pédagogie Des idées pour enseigner Danielle Alexa
Anthologie des textes clés en pédagogie Des idées pour enseigner Danielle Alexandre APPRENTISSAGE ! Philippe Meirieu - « La décision d’apprendre se prend seul. » C’est élève qui apprend et lui–seul : personne ne peut le faire à sa place. Il faut partir de l’élève, de ses besoins et de ses intérêts pour bâtir sa pédagogie, mais il faut aussi lui fournir des outils pour dépasser ces besoins et ces intérêts pour qu’il parvienne à une connaissance. La pédagogie, c’est l’art de la médiation entre l’enfant et le savoir. Métaphore de Frankenstein : l’élève n’est pas soumis au maître, apprendre engage l’être tout entier. « C’est se faire œuvre soi-même. » - Les connaissances ne sont pas des poupées russes imbriquées les unes dans les autres ou nécessitant le schéma « observation ! compréhension ! application », comme le font les manuels. En réalité, c’est l’interaction identification / utilisation qui est la seule génératrice de signification et donc de compréhension. - Il ne peut y avoir aucun ancrage des savoirs si on ne part pas des représentations des élèves. Il y a risque de superposer un savoir scolaire sur une réponse erronée, et ce savoir disparaîtra dès qu’il ne sera plus d’actualité. Il faut donc travailler, modeler ces représentations, et surtout ne pas lui substituer autre chose, mais plutôt la transformer. - Le conflit socio-cognitif permet à l’enfant : o d’intégrer de nouvelles données, o d’accéder à un niveau supérieur de complexité, o d’examiner d’autres solutions au problème, o de confronter ses représentations à celles des autres, o de comparer des manières d’apprentissage, o de rapprocher ses conceptions de celles des autres pour voir les points communs et les différences. Le rôle du maître est alors de vérifier que tous les élèves puissent s’exprimer (contrôle pédagogique). Les avantages : l’enrichissement des élèves les plus faibles, la découverte des obstacles par les plus forts, ce qui permet une révision du système de pensée par tous. ! Jean-Pierre Astolfi - Idée de rupture de l’illusion d’une transmission passive des savoirs + mise en avant du rôle d’étayage du maître. L’enseignant d’efforce de réussir une médiation vers un savoir qu’il sait ne pas pouvoir donner, médiation sans laquelle l’élève ne pourrait accéder à ce savoir. - Il faut toujours faire un état des lieux des représentations. [Représentation : Conception des apprenants auxquelles ils se réfèrent pour expliquer, comprendre, un événement ou une situation.] - Il n’y a pas d’apprentissage sans déstabilisation de l’équilibre préexistant. (CF. Piaget) ! Michel Develay - Trois termes à distinguer : Savoir : Science. Pas personnel, mais relève d’une communauté qui a statué sur une connaissance pour l’ériger en savoir. Notion d’universalité. Connaissance : Intérieure à la personne, pas stockable ailleurs que dans la mémoire où le temps la transforme. Information : Extérieure à la personne, possibilité de la stocker. Ne change pas. L’information devient une connaissance quand la personne se l’approprie. - Une des difficultés d’apprentissage des élèves vient du passage de la connaissance déclarative à la connaissance procédurale et vice versa. Ex : une leçon est sue mais difficulté dans l’application, ou le contraire avec impossibilité d’expliciter une démarche. - Représentation : théorie personnelle du sujet à comprendre et à analyser en termes d’obstacles ou de point d’appui pour atteindre un concept. Apprendre : capacité à changer de système de représentation. ! Piaget o Les schèmes sont des instruments de connaissance dont dispose un sujet pour appréhender la réalité extérieure. Il existe par exemple les schèmes sensori- moteurs, les schèmes opératoires, les schèmes d’action etc… o Conflit socio-cognitif : moyen privilégié pour favoriser les progrès intellectuels de l’enfant, importance du rôle des interactions sociales. ! Vygotsky Zone Proximale de Développement : distance qui sépare ce que l’enfant peut réaliser quand il travaille seul et ce qu’il est en mesure de réussir en collaboration avec un adulte ou avec ses pairs. ! Importance du travail de groupe, de la coopération ou de l’aide du maître. ERREUR Trop souvent dramatisée au lieu de constituer un levier pédagogique. L’erreur fait partie intégrante du processus d’apprentissage. ! Astolfi o « Vos erreurs m’intéressent. » A l’origine de ces erreurs : o compréhension des consignes, o mauvais décodage des attentes, o opérations intellectuelles erronées, o démarche adoptée erronée, o surcharge cognitive, o complexité du contenu. o Distinction mémoire de travail / mémoire à long terme. Le problème est la difficulté de récupérer les données stockées dans la mémoire à long terme. (similitude stockage sur disque dur / mémoire vive) DIFFICULTES / ECHEC SCOLAIRE ! Meirieu Un élève « en difficulté » relève de procédures de remédiation : temps en plus, explications… c’est-à-dire de la pédagogie différenciée. Un élève « en échec » est en rupture par rapport à l’institution, au travail, aux savoirs scolaires. Cela nécessite une alternative, un cursus spécialisé. (Tableau p33) ! Philippe Perrenoud Parle de « métier d’élève ». Certains élèves n’apprennent pas car ils n’ont pas appris à être élève. C’est un drôle de métier car il n’est pas librement choisi, qu’il dépend d’un tiers et s’exerce sous le contrôle d’un tiers. ! Develay Comment donner du sens ? Trouver du sens à l’Ecole nécessite de construire un ensemble de repères, de se fixer un ensemble de valeurs qui permettent de mettre son monde en ordre et de le partager avec autrui. C’est un investissement et une prise de distance à son égard. Une situation d’apprentissage ne prend sens que si elle correspond à un dessein qu’on ambitionne d’atteindre. ! Bernard Charlot Inégalité sociale ne signifie pas fatalité scolaire. (≠ Bourdieu et Passeron) ! Francis Imbert Les enfants en souffrance sont la plupart du temps des enfants laissés en suspens, en panne, qui ont renoncé à tout espoir, ont un comportement destructeur, sont empêchés, trop sages ou trop turbulents. ! Jacques Levine Il ne faut pas stigmatiser les enfants particuliers, hors cadre. Penser à l’imprévu avec ces enfants, car cela leur demande un effort de décentration, de renouvellement ; c’est une lutte contre l’immobilisme. Un enfant indocile peut se soumettre s’il se sent reconnu, accompagné, soutenu sans que sa façon d’être fasse l’objet d’une démolition (attentatoire à leur identité). OBJECTIFS PEDAGOGIQUES ! Daniel Hameline La pédagogie par objectif, ça n’existe pas. C’est dangereux et absurde. Intention pédagogique : « énoncé plus ou moins explicite d’effets, attendus à plus ou moins longue échéance avec plus ou moins de certitude et d’intérêt par les formateurs, les personnes en formation, les prescripteurs ou les commanditaires de la formation sans oublier la société. » 4 conditions pour qu’une intention pédagogique soit opérationnelle : o Le contenu doit être énoncé de manière la moins équivoque possible, o Il doit décrire une activité de l’apprenant identifiable par un comportement observable, o Il doit mentionner les conditions dans lesquelles le comportement escompté doit être observé, o Il doit indiquer le niveau d’exigence auquel l’apprenant est tenu de se situer, et les critères qui serviront à l’évaluation de cet apprentissage. ! Astolfi Parle d’objectif-obstacle pour faire du franchissement d’obstacle le véritable objectif : o Les objectifs doivent être en nombre limité, o Il faut se référer aux difficultés de ces transformation des représentations, des habiletés pour construire, guider les activités didactiques. ! Meirieu L’objectif doit être clair et défini. Il faut imaginer les dispositifs didactiques efficaces qui permettront aux élèves de les atteindre dans un ensemble qui ait du sens. ! Perrenoud Faire le lien entre objectif et compétences suggère à tort que chaque acquis scolaire vérifiable est une compétence. COMPETENCES ! Perrenoud Compétence : faculté de mobiliser un ensemble de ressources cognitives (savoirs, capacités, informations) pour faire face avec pertinence et efficacité à une famille de situation. Notion de ressource et de capacité à mobiliser ces ressources. - Les compétences sont des acquis. (≠ Inné) - L’opposition compétence / connaissance est un faux problème. C’est un malentendu de croire que si on développe des compétences, on renonce à transmettre des connaissances. - La notion de savoir-faire désigne principalement un « savoir y faire », avec l’idée d’entraînement poussé au point que cela est devenu comme une seconde nature. Le savoir-faire peut fonctionner comme ressource mobilisable par une ou plusieurs compétences de plus haut niveau. ! Bernard Rey - Présenter le savoir comme des compétences, c’est l’envisager comme pouvant être utilisé par l’élève. C’est se préoccuper de l’activité de l’élève aussi bien dans l’apprentissage que donas le bénéfice qu’il pourra en tirer une fois acquis. Travailler par compétence, c’est faire preuve d’une pédagogie centrée sur l’élève et cela nécessite la mise en place de situations d’apprentissage particulières. - Compétences transversales : Les compétences générales sont des compétences exigées par les tâches d’une discipline. Une compétence ne peut devenir transversale que si elle est stabilisée dans le cadre d’une discipline. C’est une forme de compétences dont la construction ne relève d’aucune discipline. (≈ Méthodologie). Les appeler transversales, ce n’est pas résoudre le problème de leur apprentissage mais c’est identifier leurs difficultés. DIFFERENCIATION / PEDAGOGIE DIFFERENCIEE Ces deux expressions désignent une démarche pédagogique visant à s’ajuster aux besoins uploads/Management/ notes-textes-cles-en-pedagogie.pdf
Documents similaires










-
45
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Nov 05, 2021
- Catégorie Management
- Langue French
- Taille du fichier 0.1265MB