La pédagogie différenciée Définitions et caractéristiques Il convient, tout d'a
La pédagogie différenciée Définitions et caractéristiques Il convient, tout d'abord, de rappeler une évidence; toute classe est par nature hétérogène: ·hétérogénéité de l'appartenance socio-économique; ·hétérogénéité des cadres psycho-familiaux(familles monoparentales...); ·diversité des rythmes biologiques ; ·diversité des modes de pensée et des stratégies d'appropriation de concepts; ·diversité des modes de communication et d'expression (réseau de relations préférées, mode d'expression préféré, degré de guidage accepté,rapidité de réaction...); ·hétérogénéité des pré-requis. Les postulas de Burns(81) soulignent, dans ce cadre, qu'il n'y pas : · deux élèves qui progressent à la même vitesse; · deux élèves qui soient prêts à apprendre en même temps ; ·deux élèves qui utilisent les mêmes techniques d'étude ; ·deux élèves qui résolvent les problèmes de la même manière ; ·deux élèves qui possèdent le même répertoire de comportements; · deux élèves qui possèdent le même profil d'intérêt; · deux élèves qui soient motivés pour atteindre les mêmes buts. En partant de ce principe, Perrenoud ajoute que «toute situation didactique proposée ou imposée uniformément à un groupe d'élèves est inévitablement inadéquate pour une partie d'entre eux», Antoine Prost partage le même point de vue en soulignant ce qui suit: « comme tous les élèves n'apprennent pas de la même façon, proposer à tous une seule et même manière d'apprendre, c'est en faire échouer certains lamentablement», Alors comment concrètement mettre en place une pédagogie différenciée visant la réussite de tous les élèves? Avant de répondre à cette question, il est souhaitable de définir d'abord cette pédagogie. Pour Michel PERRAUDEAU, la différenciation est la « diversification des supports et des modes d'apprentissage pour un groupe d'apprenants aux besoins hétérogènes mais aux obiectifs communs ». organiser les activités de telle sorte que chaque élève soit constamment ou du moins très souvent confronté aux situations didactiques les plus fécondes pour lui85) Halina PRZESMYCKI décrit la pédagogie différenciée en tant que pédagogie des processus: elle met en ceuvre un cadre souple ou les apprentissages sont suffisamment explicités et diversifiés pour que les élèves apprennent selon leur propre itinéraire,les savoirs ou les savoir-faire. Selon la même auteure, la pédagogie différenciée est une pédagogie individualisée qui reconnait lélève comme une personne ayant ses représentations propres de lasituation de formation. Il s'agit, en même temps,d'une pédagogie variée qui propose un éventail de démarches s'opposant ainsi au fait que tous doivent travailler au même rythme,dans la même durée et par les mêmes itinéraires.6 Par ailleurs,la pédagogie différenciée se caractérise généralement par quelques traits qui font sa marque et qui la différencient d'autres pédagogies. -La différenciation est un moyen, et non une finalité. Elle permet de gérer les différences, et de répondre ainsi aux difficultés et aux besoins différents des apprenants. -la différenciation porte sur les moyens, et non sur les finalités.Elle n'a pas pour objet de réduire les exigences en termes d'apprentissages ou de compétences à maitriser, mais de diversifier les approches, les méthodes, le matériel et les activités et donner à tous les apprenants les meilleures chances d'apprendre, en vue d'atteindre les mêmes objectifs et les mêmes compétences. -Dans le cadre de la différenciation,varier les processus implique varier aussi bien les démarches différentes des apprenants pour une même compétence que les démarches didactiques des enseignants. Comment mettre en ceuvre et gérer un dispositif de différenciation? Selon la catégorisation de Prezesmycky, pour mettre en ceuvre un dispositif de différenciation, on peut jouer sur les contenus,les structures, les processus et les produits: Les contenus: La differenciation des contenus réfere aux savoirs,aux themes qui soutiennent l'apprentissage et au niveau de leur complexité. Varier les contenus consiste à prendre en compte les savoirs et les compétences qu'un élève doit acquérir.Cependant,sans diminuer les exigences,l'enseignant peut différencier en fonction des ressources disponibles (emploi ou non du dictionnaire,consignes différentes,.) tout en proposant une situation identique pour tous.Il peut également varier les situations d'apprentissage et proposer des tâches différentes pour l'acquisition d'un même objectif ou d'une même compétence. Les structures: On entend par structures les modalites d'organisation d'une situation d'apprentissage:organisation du temps (déroulement des activités avec alternance des différents temps, régulation en cours d'activité,rythme d'apprentissage), de l'espace (environnement matériel, organisation physique des coins pédagogiques...),des regroupements d'élèves (travail collectif,travail individualisé,travail par groupe de niveaux ou par groupes de besoins), le choix des ressources humaines et matérielles ( varier les intervenants:enseignant de la classe, enseignant de soutien,intervenant extérieur...). Les processus: Le processus concerne les styles et les stratégies d'apprentissage des élèves.Ainsi,varier les processus implique tant varier les démarches différentes des apprenants pour un même objectif ou une même compétence que les démarches didactiques des enseignants.Certains élèves privilégient, par exemple,l'écoute comme porte d'accès aux savoirs,savoir-faire et savoir-etre (les auditifs); d'autres préfèrent le "voir" (les visuels) ; d'autres encore préferent le"toucher"(les kinesthésiques). Abderrahmane TOUIMI 65 Les produits: BLes produits concernent le choix du mode d'expression pour démontrer I'apprentissage requis.Différencier les produits, c'est donc offrir aux élèves des options différentes quant au "comment exprimer lapprentissage requis":fiche de lecture,dossier,synthèse,débat d'idées,journal de bord, document électronique,portfolio,... 1.3.Les types de différenciation Les pédagogues parlent de plusieurs types: ·La différenciation successive: altermer différents outils et supports, diverses méthodes et différentes situations et démarches d'apprentissage pour que chaque élève ait un maximum de chance d'être confronté aux situations didactiques les plus fécondes pour lui. ·La différenciation simultanée:faire travailler en même temps les élèves qui s'adonnent à des activités diversifiées adaptées à leurs besoins. ·La différenciation successive: alterner différents outils et supports, diverses méthodes et différentes situations et démarches d'apprentissage pour que chaque élève ait un maximum de chance d'être confronté aux situations didactiques les plus fécondes pour lui. ·La différenciation simultanée: faire travailler en même temps les élèves qui s'adonnent à des activités diversifiées adaptées à leurs besoins. ·La différenciation par la prévention: pour aider les élèves rencontrant de grandes difficultés, il est souvent préférable d'anticiper sur celles-ci en proposant des activités préalables à l'apprentissage visé. ·La différenciation par les modalités du travail: l'enseignant constitue des groupes de besoin en fonction de la progression des élèves. Ce qui permet de travailler avec un effectif plus restreint, ce qui induit partage, interactions, suivi plus précis des stratégies développées. ·La différenciation par la tâche: activités de recherche et d'enrichissement pour les élèves autonomes, activités de remédiation pour les élèves en difficulté. ·La différenciation par le type de contrainte: proposer des activités identiques mais accompagnées de contraintes spécifiques aux possibilités de chacun (ex: présentation de quelques outils pour écrire...) L'essentiel en Didactique du Français langue étrangère 66 - La différenciation par la quantité: l'enseignant peut moduler la quantité de travail proposée à ses élèves. Certains exercices pouvant devenir facultatifs (mise en place des fichiers auto-correctifs, coin bibliothèque...). 2.La pédagogie de l'erreur 2.1.Définitions Dans le langage courant « l'erreur » et « la faute » sont à peu près considérées comme synonymes. Cependant, les deux termes sont différents. Au sens étymologique, le terme « erreur » qui vient du latin error, de errare est considéré comme « un acte de l'esprit qui tient pour vrai ce qui est (87) faux et inversement».' Selon Argyris et Schön: « nous apprenons quand nous détectons une erreur et que nous la corrigeons. Une erreur correspond à un écart entre ce que nous attendons d'une action et ce qui se produit effectivement, une fois l'action engagée. Une erreur, c'est l'écart entre l'intention et le résultat obtenu».(88) En didactique des langues étrangère, Marquilló Larruy pense que «les erreurs relèvent d'une méconnaissance de la règle de fonctionnement (par exemple, accorder le pluriel de “ cheval” en chevals lorsqu'on ignore qu'il s'agit d'un pluriel irrégulier)》,(89) Il est donc évident que les erreurs sont bien différentes des fautes qui correspondent à « des erreurs de type (lapsus) inattention/fatigue que l'apprenant peut corriger (oubli des marques de pluriel, alors que le mécanisme edt maitrisé), (90) 2.2. Place de l'erreur dans le processus d'apprentissage L'erreur est souvent mal perçue et sanctionnée dans notre système scolaire. Or, même si elle reflète l'échec de l'élève et les difficultés qu'il rencontre, elle doit être considérée positivement. C'est pourquoi il convient de la placer au centre du processus d'apprentissage et la laisser apparaître et la traiter au lieu de la sanctionner ou de l'éviter. Pour Tagliante Christine,les erreurs sont « la preuve que l'apprenant est en train de faire fonctionner son interlangue, que le système est en train de se mettre en place. Elles reflètent une compétence linguistique transitoire, qui correspond à un moment de l'apprentissage, entre les énoncés "fautifs”et l'expression juste».(91) D'après Rey, l'erreur sert à renseigner sur l'état d'avancement des connaissances d'un apprenant, puisqu'elle permet de déterminer les procédures ou stratégies déjà acquises et celles qui demeurentencore instables ou en cours d'acquisition. De cette façon, l'erreur participe pleinement au développement des connaissances.(92) De son côté, Porquier résume bien l'utilité pédagogique de l'erreur dans l'idée suivante : « l'erreur est non seulement inévitable mais normale et nécessaire,constituant un indice et un moyen d'apprentissage. On n'apprend pas sans faire d'erreurs et les erreurs servent à apprendre».93) 2.3.Traitement de l'erreur Ce traitement comprend quatre étapes principales: Le repérage des erreurs : Cela s'effectue notamment dans des situations de production orale ou écrite.Les réponses réalisées peuvent uploads/Management/ pedagogies.pdf
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- Publié le Jan 25, 2021
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