1 TECHNIQUE D’ANALYSE DE CONTENU ENSEIGNANT : Dr DIASSE Alain 2 INTRODUCTION A

1 TECHNIQUE D’ANALYSE DE CONTENU ENSEIGNANT : Dr DIASSE Alain 2 INTRODUCTION A L’ANALYSE DU DISCOURS (L1) I LES GENRES Différentes définitions de la notion de genre Le genre dans une perspective communicationnelle II LA MOBILISATION DES GENRES DISCURSIFS Le récit La description L’explication L’évaluation L’argumentation III LES MARQUEURS La situation d’énonciation Il convient de distinguer acte de communication (englobant) et acte d’énonciation (spécifiant), et donc situation de communication et situation d’énonciation LE GENRE - Les genres La notion de genre telle que définie par Bakhtine (1979) qui estime que « tout énoncé pris isolément est, bien entendu, individuel, mais chaque sphère d’utilisation de la langue élabore ses types relativement stables d’énoncés », et c’est ce qu’il appelle les genres du discours. - Le genre dans une perspective communicationnelle Bakhtine (1977) conçoit l’énoncé dans une perspective interactive. Sa conception du mot ou du discours se fait en fonction de l’interlocuteur. C’est une donnée importante car « Tout discours ou énonciation est à prendre avec les deux faces qui le caractérisent, c’est-à-dire que tout discours est déterminé autant par le fait qu’il procède de quelqu’un que par le fait qu’il est orienté vers quelqu’un et que jamais la communication verbale ne 3 pourra être comprise et expliquée en dehors de ce lien avec la situation concrète . » (p265) Ainsi, notre parole est fonction d’un genre et chaque genre est associé à des moments et à des lieux d’énonciation spécifiques, à une régularité. Qui parle de lieu et de moment d’énonciation, évoque la situation de communication ainsi que le contexte. Or, on ne peut les envisager sans tenir compte des participants. Nous considérons, comme Vion (1992), que tout discours porte les traces de dialogue, plus ou moins explicites, avec des opinions et des partenaires potentiels, imaginaires ou réels. Selon Jacob (1990), Paradoxalement, une vraie communication suppose des individus assumant leurs différences. (p 159) Comme François (1989), avant lui, écrivait qu’il faut une différence de potentiel entre les discours des locuteurs pour qu’un dialogue fonctionne car ceux-ci doivent apparaître dans leurs distances, Jacob fait de la différence, l’âme de la communication. - Différentes définitions de la notion de genre La notion de genre ayant été traitée par plusieurs linguistes, nous proposons un panorama de définitions. Pour Adam (1999), il faut faire la différence entre genres et types de textes. François (1989b), lie le genre au thème. Le changement de genre de discours se fait en fonction des modes de déplacement. François considère le fait de raconter ou de décrire comme un genre donc, passer de l’explication à la narration provoque un « changement de genre ». Cependant, il estime que les genres sont imbriqués. Pour qu’il y ait discours, il faut qu’il y ait un échange entre deux interlocuteurs qui connaissent les intentions de l’autre quant à la finalité de leurs discours. Car, tout le texte est orienté en fonction du but recherché. Ce qui revient à dire, comme Bakhtine, que tout texte s’inscrit dans une situation de communication déterminée par la visée qui détermine le type d’influence que l’énonciateur peut avoir sur le destinataire.. Dans le cadre de la théorie des actes de langage, Austin distingue trois types d’actes accomplis grâce au langage : — un acte locutoire, qui correspond au fait de dire, dans le sens de 4 produire de la parole (en articulant et en combinant des sons et des mots selon les règles de la grammaire) ; — un acte illocutoire que l’on accomplit en disant quelque chose : j’accomplis un acte de promesse en disant Je promets, de questionnement en employant une interrogative, d’ordre en employant un impératif, etc. ; — un acte perlocutoire qui correspond à l’effet produit sur l’interlocuteur par l’acte illocutoire. En posant une question, je peux m’attendre, au niveau perlocutoire, à toute une série de réactions possibles : je peux, par exemple, obtenir la réponse demandée, mais aussi une non-réponse, une contestation de la part de l’interlocuteur sur mon droit de lui poser des questions, etc. GENRES DISCURSIFS ET COMMUNICATIONNELS Les genres discursifs sont mobilisés par les types communicationnels. Parlant de discours et de communication, définissons ces deux notions. La communication Selon Watzlawick (1972), tout comportement et pas seulement le discours est communication. Watzlawick, Beavin et Jackson (1972) écrivent que toute communication a deux aspects qui sont le contenu et la relation. En substance, toute notion de communication est indissociable de celle de contexte. Pour définir la communication disons avec Vion (1992), que communiquer revient à transmettre un message. Nous retiendrons l’approche sociologique (Stern, Labov, Frings) qui dit que tout comportement qui affecte le comportement de l’autre est communication. Celle-ci est à rapprocher de la définition que Benveniste (1966) donne du discours en ce sens qu’il est à la fois porteur d’un message et instrument d’action. Ce qui permet de faire allusion à l’école de Palo Alto (1972) qui affirme qu’on ne peut pas ne pas communiquer. Le discours est le lieu de construction du sens. Pour faire sens il faut faire preuve 5 d’une compétence de communication. Autrement dit, il faut ajuster son discours en fonction de son interlocuteur. Le discours Le discours, c’est le langage mis en action, la langue est assumée par le sujet parlant. Le discours serait le langage considéré comme une action, un acte. Autrement dit, le discours est à la fois porteur d’un message et instrument d’action. Benveniste fait le lien entre la langue, le langage et le discours. Si la langue est un système commun à tous, le langage est l’usage individuel de la parole. C’est en tant qu’il inscrit l’autre dans son langage que celui qui parle passe du langage au discours. Parce que Bakhtine (1977) pose que le langage s’adresse toujours à quelqu’un. Vion (1995) reprend le raisonnement de Bakhtine puisqu’il affirme, à son tour, que tout discours, oral ou écrit, est un discours adressé qui s’adapte à l’autre, que ce soit dans la mise en mots, dans l’anticipation des réactions. Ainsi, Bakhtine annonce une perspective interactive du langage. En effet, cette conception du mot ou du discours en fonction de l’interlocuteur est une donnée importante car tout discours ou énonciation est à prendre avec les deux faces qui le caractérisent. Nous insistons sur ce premier aspect : « Il est déterminé tout autant par le fait qu’il procède de quelqu’un que par le fait qu’il est orienté vers quelqu’un. » (p : 123) C’est-à-dire que le discours de l’un est construit en fonction du discours de l’autre. Parce qu’il s’agit de l’activité commune de deux locuteurs. Même si l’un tient un rôle virtuel. La deuxième face relève de la situation d’énonciation (Bakhtine 1977) : « Jamais la communication verbale ne pourra être comprise et expliquée en dehors de ce lien avec la situation concrète. » (p : 137) Pour paraphraser Bakhtine, disons que le discours ne se réalise que dans la communication verbale. Le discours est surtout, selon Benveniste qui le prend dans sa plus large extension : « Toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez le premier l’intention 6 d’influencer l’autre en quelque manière. » (ibid p : 242) Pour que la communication fonctionne, le récepteur doit faire, à partir de l’énonciation, des inférences qui lui permettent d’identifier quelle est l’intention du locuteur afin de manifester sa compréhension par une réaction comportementale ou verbale. Le discours s’adresse toujours à quelqu’un en vue d’agir sur lui. En substance, le discours est toujours orienté vers une autre personne que Benveniste symbolise par le pronom ‘’Tu’’. Celui qui adresse étant représenté par le pronom ‘’Je’’. La notion du discours est liée à celle du dialogue. Puisque la théorie des actes de langage conçoit la prise de parole du locuteur comme une véritable action, c’est-à-dire que l’homme parle et agit par le discours sur son interlocuteur, nous pouvons considérer que le discours en acte se transforme en un instrument de pouvoir. GENRES DISCURSIFS ET TYPES COMMUNICATIONNELS Une question d’importance posée par Goffman (1988) dans sa définition de la situation de communication : « Où la parole se produit-elle sinon dans des situations sociales ? » Dans la situation sociale, les personnes en présence doivent être perceptibles et accessibles les unes aux autres. Autrement dit, ce sont des personnes qui sont en présence mutuelle immédiate. Puisque les personnes engagées dans cette situation essaient, ensemble, d’atteindre un but qui est lié à la construction d’un sens, nous pourrions dire qu’elles représentent une communauté linguistique qui est, d’après Hymes (1972, 1991), un groupe de sujets parlants qui possèdent en commun des ressources verbales et des règles de communication. Règles de communication qui permettent de définir les types de communication auxquels les genres de discours sont liés. Mais, quelles différences existent-ils entre ces deux termes ? Afin de le savoir, nous en proposons une définition. Auparavant, nous proposons une définition de la notion du genre qui est celle de Bakhtine (1979) pour qui le discours est lié au type d’activité dans le cadre duquel il est mis en action, c’est-à-dire qu’il lie la forme de discours aux uploads/Management/ technique-d-x27-analyse-de-contenu.pdf

  • 35
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Nov 30, 2021
  • Catégorie Management
  • Langue French
  • Taille du fichier 0.2026MB