1 Siham SEFIANI Université Mohamed V de Rabat, Ecole supérieure de technologie

1 Siham SEFIANI Université Mohamed V de Rabat, Ecole supérieure de technologie de Salé l.siham@hotmail.com Type de soumission : Contribution individuelle, analyse du dispositif Les TIC et les enjeux d’intégration d’un apprentissage coopératif au sein de l’université marocaine Résumé L’intégration d’un apprentissage coopératif placera l’université marocaine devant des enjeux importants, notamment ceux liées à l’organisation institutionnelle et pédagogique. Comment réussir un tel apprentissage à travers l’intégration des TIC préconisées par le programme GENI 2009-2013 dans l’enseignement supérieur ? Nous proposons donc d’établir un état des lieux, sur la base des bilans préétablis par les différents organismes nationaux et d’une enquête sur terrain appliquée sur 26 étudiants du département Techniques de Management à l’Ecole Supérieure de Technologie de Salé, permettant de dégager les obstacles et les perspectives de l’intégration de « l’apprentissage coopératif » au sein de l’université marocaine. Summary Integration of cooperative learning will place the Moroccan university in front of important issues, particularly those related to the institutional and educational organization. How can such learning be achieved through the integration of ICT formulated by the GENI 2009-2013 programme in higher education? We therefore propose to establish an inventory, on the basis of the assessments prepared by the various national bodies and an applied field survey of 26 students from the Management Technical Department at the Salé School of Technology, in order to identify the obstacles and prospects for the integration of “cooperative learning” within the Moroccan university. Mots clés. Coopération, Apprentissage, Université, TIC Keywords. Cooperation, University, apprenticeship, ICTS 2 1-Contexte d’étude et problématique Les tentatives de mobilisation et de mise à contribution des outils et concepts de la société de l’information sont partout mise en œuvre pour concevoir les changements organisationnels de l’enseignement supérieur et accompagner les réformes. En fait, le rôle des TICE à l’université n’est autre que l’élaboration d’un réseau stratégique, muni d’un système d’information et de communication fiable, permettant de diffuser une culture de partenariat, de coopération et d’innovation dans le cadre de la responsabilisation du personnel enseignant, administratif et étudiant . Au Maroc, ayant adopté le processus de Bologne depuis 2003, nous assistons à une prise de conscience et à un effort de généralisation des TICE (programme GENI 2009- 2013). Ces derniers sont actuellement considérés comme des vecteurs déterminants de la connaissance. Notre problématique est donc de comprendre, dans une perspective systémique, les interrelations qu’entretiennent l’intégration des TICE avec les changements pédagogiques, les enjeux de l’université marocaine surtout en termes de coopération et d’amélioration de l’apprentissage. 2-Le Programme GENIE et l’intégration des TIC au Maroc Pour améliorer et adapter l’enseignement marocain aux standards internationaux, le ministère de l’éducation nationale a lancé plusieurs programmes déterminant la priorité que représentent les TIC comme objet, outil d’apprentissage et de gouvernance. Ainsi, le programme GENIE est la dimension opérationnelle de cette stratégie de généralisation des TIC. Lancé en 2006 et révisé en 2009, le programme se décline selon trois axes principaux à savoir l’Installation des environnements multimédia connectés à internet, la formation des enseignants1 et le développement des usages. Les principaux objectifs arrêtés par la stratégie GENIE en 2006 visent :  La participation active des enseignants dans l’intégration des TIC dans l’enseignement  La contribution à l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage par l’exploitation pédagogique des TIC  L’appropriation des outils multimédia, par les enseignants en vue d’une utilisation efficace en classe 1 Ainsi la stratégie a préconisé l’approche de la formation en cascade pour aboutir à cette formation de masse. Pour mettre au point ce processus, un mécanisme de fonctionnement à différents niveaux a été élaboré ; au niveau central, une équipe de formateurs principaux "Master trainers" a été sélectionnée et formée à Rabat par des experts. Ces Masters ont à leur tour formé des formateurs régionaux des 16 Académies Régionales de l’Education et de la Formation (AREF) du Royaume à raison de 4 personnes par AREF. Ces derniers ont pour mission de former, au niveau régional, le personnel des établissements scolaires (écoles, collèges, lycées) 2 à 3 personnes par établissement de telle sorte que ces derniers formeront à leur tour leurs collègues. Dans chaque AREF, deux salles équipées « salles multimédia » dans des établissements scolaires sont mis à la disposition des formateurs pour assurer la formation régionale. 3 Pour conclure, malgré les nombreuses actions entreprises dans le cadre du programme GENIE, en vue d'assurer l'intégration des TIC dans l'enseignement supérieur, consistant principalement en l'équipement, la mise à disposition de ressources numériques, la question actuelle est celle de promouvoir les usages des TICE dans le cadre d’un apprentissage coopératif. 3-Cadre théorique et méthodologie de travail Les TICE regroupent un ensemble d’outils conçus pour produire, échanger, classer et analyser des documents numériques à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Il s’agit d’un important potentiel d'innovations pédagogiques et de nouvelles pratiques pour l’enseignant comme pour l'étudiant. On peut recenser à titre d’exemple quelques ressources apportées par les TICE : Banques de données et d'informations, Manuels numériques, Simulateurs, Dispositifs de travail collectif, de mise en réseau, de communication. L’étude systémique adoptée, dans cette communication, tente de placer l’apprenant dans un environnement d’apprentissage actif. L’échange des connaissances entre les membres de cet environnement (enseignants, étudiants) permet à l’apprenant de construire ses connaissances tout en utilisant les outils nécessaires à son apprentissage [vanLier]. Dans une même perspective nous adopterons la définition de [Mangenot], pour qui "l'intégration [des Tice], c'est quand l'outil informatique est mis avec efficacité au service des apprentissages". Selon une perspective systémique, l'efficacité présuppose qu'il y ait des gains en termes de temps d'apprentissage, de réduction de la taille des groupes, d'activité plus grande de chaque apprenant, d'appropriation meilleure et finalement de motivation. Les diverses théories de l'activité nous permettront de définir l'apprentissage en tant qu'il est une "activité humaine médiatisée par des artefacts techniques et/ou symboliques culturellement élaborés et des relations sociales" [Brodin]. C'est un "processus interactif de structuration réciproque entre sujets et environnement, externe et interne, qui se développe lentement dans le temps" (ibidem). Parmi les méthodes pédagogiques favorisant l’apprentissage actif, on peut citer l’apprentissage coopératif. Celui-ci signifie apprendre à coopérer et coopérer pour apprendre. « L'apprentissage coopératif renvoie aux activités partagées où chacun fait une partie du travail sans se préoccuper directement de la partie accomplie par les autres membres de l'équipe. On partage ici un produit mais pas un apprentissage puisque chacun apprend à travers l'exécution de sa propre partie. » (Thierry Karsenti & Monique Brodeur) Pour Cohen (1994), l’apprentissage coopératif, consiste à « faire travailler les apprenants en groupe suffisamment restreints pour que chacun ait la possibilité de participer à une tâche collective qui a été 4 clairement assignée. De plus, les apprenants sont censés réaliser la tâche sans la supervision directe et immédiate de l'enseignant. » Dans un premier temps, à travers les bilans et rapports préétablis, nous tenterons de relever les obstacles susceptibles d’entraver la mise en place d’un système d’apprentissage actif et coopératifs au sein des universités marocaines. Dans un deuxième temps, nous tenterons d’appliquer l’apprentissage coopératif sur 30 étudiants en licence professionnelle et d’y relever les résultats obtenus tout en utilisant la taxonomie de Bloom(1956) révisé par Lorin(2001). 4-Enjeux institutionnels et organisationnels Pour mieux comprendre les attitudes et les comportements des enseignants et des étudiants, on tentera dans un premier temps de dégager quelques obstacles institutionnels et organisationnels susceptibles d’entraver l’insertion de l’apprentissage coopératif au sein de l’université marocaine. 4-1- Système d’information et de communication défaillant La capacité de créer de la connaissance stratégique, à partir de l’information2, est au centre de la compétition économique et des stratégies internationales. Elle est le chaînon essentiel qui permet de construire et d’influencer l’image globale de l’organisation. La rareté ou l’indisponibilité de l’information au sein de l’université marocaine et de ces établissements constitue un handicap majeur. En effet, pour prendre des décisions judicieuses, anticiper les évolutions, agir avec efficacité, il est évidemment bien nécessaire d’être bien informé. En effet, les enquêtes et les recensements sont parmi les outils incontournables pour donner une image plus ou moins précise de leur réalité : sans chiffres et données statistiques, ces établissements n’auront aucune valeur et donc aucun rôle dans la prise de décision. Comme dans la plupart des domaines fortement utilisateurs de chiffres et de statistiques, les problèmes de données peuvent venir de la lenteur de la collecte, de leur niveau de détail ou d’agrégation insuffisants ou mal adaptés à leur traitement ou plus simplement de leur absence. 4-2-Faible coordination entre les acteurs Du fait de l’élargissement du champ de ses missions, l’Université se trouve au cœur d’un réseau élargi de parties prenantes. « Si autrefois, on pouvait limiter les parties prenantes au« triangle académique » (CLARK, 1983), mettant l’Université au cœur des relations entre trois pôles que sont la régulation du gouvernement, l’oligarchie académique et le marché, les nouvelles typologies des parties prenantes 2.Reix.R.(1998). 5 universitaires sont beaucoup plus riches »3. En outre, l’économie des conventions envisage l’éducation comme un problème typique de coordination entre acteurs4qui ne peut se résoudre que par la mise en place d’un système d’information et de communication efficace uploads/Management/ tic-et-appentissage-cooperatif.pdf

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  • Publié le Jui 11, 2021
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