1 Faculté des Sciences Economiques, Sciences 2ème année LMD SECTION A Commercia
1 Faculté des Sciences Economiques, Sciences 2ème année LMD SECTION A Commerciales et Sciences de Gestion Module : Economie d’Entreprises Année universitaire 2014 /2015 Chargée de cours Mme MELBOUCI Leila Semestre 4 2ème année LMD : Gestion/ Section A Module : Economie d’entreprise Chargée de module Mme MELBOUCI CHAPITRE 1 : L’environnement de l’entreprise et son analyse INTRODUCTION L’entreprise existe dans un environnement dont elle fait partie intégrante. Elle n’est donc pas indépendante et ne suffit pas à elle même. Par ailleurs, les activités de l’entreprise se développent en interdépendance étroite avec l’environnement qui lui impose des contraintes. Les structures internes de l’entreprise, en vue de faire face aux incertitudes, s’adaptent aux types et aux conditions de l’environnement, qui n’est ni statique, ni homogène. Section 1 : Présentation de l’environnement de l’entreprise A – Notion de l’environnement et ses variantes Selon R. DE BRUECKER (1995, P.26), « l’environnement de l’entreprise est défini par rapport à tout ce qui est situé en dehors : la technologie, la nature des produits, les clients et les concurrents, les autres organisations, le climat politique et économique, etc ». L’entreprise est soumise à de nombreuses contraintes provenant de son milieu qu’elle ne maîtrise pas. « Son objectif est de réduire cette incertitude ; par conséquent, elle se doit d’analyser et de comprendre son environnement » (J.R. EDIGHOFFER 1998, P. 22). - Certains auteurs ont défini l’environnement comme l’ensemble de facteurs physiques et sociaux potentiellement pertinents pour l’établissement de la réalisation des objectifs de l’entreprise A. DESREUMEAUX (1992, P.115-116) a procédé à une typologie de l’environnement de l’entreprise en citant quatre variantes : - Environnement stable et aléatoire qui fait appel aux petites entreprises ; - Environnement stable et structuré qui fait appel aux grandes entreprises ; - Environnement instable qui fait appel à des entreprises flexibles et décentralisées ; - Environnement turbulent, hautement complexe qui fait appel à des entreprises de niveau de complexité analogue. 2 Bien avant, A. E. EMERY et E. L. TRIST1 (1965) ont distingué des types d’environnements allant de très calmes à très perturbés. Pour eux, le plus complexe est l’environnement turbulent où seule une politique d’institutionnalisation peut permettre l’émergence d’une solution. Jusqu’aux années soixante, les organisations étaient considérées comme des systèmes fermés. L’intensification des relations entre les entreprises a changé la donne. Ainsi l’évolution de l’environnement des entreprises est inéluctable. S. TERREBERRY2 (1968) pense que l’environnement organisationnel devient de plus en plus turbulent. CAMERON, KIM et WHETTEN3 (1987) définissent la turbulence par les changements auxquels est confrontée l’organisation. Ces changements sont significatifs, rapides et discontinus. I. ANSOFF (1979) a estimé que les turbulences stratégiques font arriver des événements singuliers et inattendus qui résistent aux réponses de succès traditionnelles et qui, au résultat final, ont un impact majeur sur les profits de l’entreprise. Finalement l’environnement est un ensemble des actions que les entreprises doivent mettre en œuvre afin de réduire les menaces. Ceci ne peut se faire sans la connaissance de l’environnement « spécifique » de l’entreprise. L’environnement « spécifique » diffère de l’environnement général. Il est constitué des éléments en réelle interaction avec l’entreprise. Selon M. PORTER (1985), « l’entreprise est au centre des forces concurrentielles (clients, fournisseurs, entrants potentiels et les substituts possibles pour l’activité de l’entreprise) ». Dans ce cas l’environnement « spécifique » représente l’environnement pertinent. B – Le niveau d’étude de l’environnement L’environnement de l’entreprise est abordé à trois niveaux : - Le macro – environnement représente le cadre juridique, la conjoncture économique, le contexte sociologique, le cadre international et les évolutions techniques. Le macro-environnement s’impose à l’entreprise et détermine le cadre de son activité. Certains auteurs appellent ce niveau,l ’environnement général et le définissent comme un ensemble de facteurs externes à la firme qui ont une influence sur ses opérations mais sur lesquels la firme exerce un faible contrôle (J. D. THOMPSON, 1967). Il concerne généralement les aspects suivants : politique, juridique, économique et socio-culturelle. Ces facteurs environnementaux conditionnent le niveau macro et le niveau méso- environnement. - Le micro – environnement ( ou l’environnement spécifique) est constitué de catégories d’acheteurs avec lesquelles l’entreprise entretient des relations directes. Il constitue un moyen d’action sur lequel l’entreprise peut agir par sa stratégie. Il est composé des clients, des réseaux de distribution, des concurrents, des fournisseurs et des partenaires (parties prenantes). La notion de l’environnement spécifique fait souvent intervenir la notion des parties intéressées ou prenantes ; on désigne ainsi les personnes, les groupes et institutions sur qui les résultats obtenus par l’entreprise auront des répercussions directes ou indirectes 1 IN G. GUEGUEN : communication sur le management des turbulences, Toulon 22-23 mai 1997 2 Idem P.2 3 Idem P. : Ces turbulences ont fait leur apparition d’un point de vue conceptuel dans les années soixante avec EMERY et TRIST (1965) et TERREBERRY (1968). Par la suite, elles furent popularisées par des auteurs tels que DRUCKER (1969) ou TOFFLER (1981). Ils les qualifieront de «défis majeurs ». 3 En effet, depuis quelques décennies, nous assistons à des profondes mutations du système industriel et de nouveaux paradigmes se révèlent : montée des services, information en réseaux, mondialisation de l’industrie, complexification des processus technologiques. Ces évolutions ont fait naître une nouvelle approche : le méso- environnement. - Le méso–environnement représente les caractéristiques du jeu concurrentiel dans le secteur. Un secteur d’activité ne se trouve pas dans le même état selon les pays où l’on peut observer des différences au niveau de l’intensité de la demande4. De ce point de vue, dans une perspective d’internationalisation de son activité, l’entreprise ne peut se soustraire à l’analyse du méso – environnement caractéristique du pays dans lequel elle envisage d’étendre son activité. Le méso- environnement met en exergue les interrelations entre les chaînes transactionnelles : des modifications peuvent entraîner des transformations dans d’autres secteurs tout en obligeant les entreprises qui y opèrent à adapter leur comportement5. L’objectif de la méso-analyse est d’expliquer le fonctionnement du système productif à partir d’une méthode propre à elle, différente de celle de la micro-économie et de la macro- économie. Il s’agira d’expliquer le comportement des agents du système productif et de comprendre la stratégie des pouvoirs publics. La méso-analyse intègre mieux les « structures » et les « stratégies » puisqu’inspirée par l’analyse de système, elle suppose des effets de « feect backs » continuels. Une nouvelle méso-analyse se singularise par les nouvelles tendances: - l’hostilité à l’intervention des pouvoirs publics dans la vie économique ; - l’utilisation des nouveaux outils : déréglementation ; - les marchés contestables qui rendent mieux compte de la complexité des structures industrielles. Il faut retenir à travers cette vision de l’environnement que ce ne sont pas les effets directs ou indirects qui importent. Après tout, une variable du macro-environnement peut avoir un effet direct sur l’organisation. Il faudra considérer l’importance de l’impact et la capacité de modification de l’organisation. En fait, nous pouvons supposer que plus l’environnement sera proche de l’organisation, plus l’organisation aura du pourvoir sur les éléments de cet environnement (c’est la notion de l’environnement pertinent). Le pouvoir étant la capacité à amener un élément à adopter un comportement qu’il n’aurait pas choisi spontanément. En somme et en science de gestion, « l’environnement est l’ensemble de facteur socio – économiques qui influent sur la vie de l’entreprise : la concurrence, l’Etat, la législation sociale, financière et commerciale ; les groupes de pression : lobbies, syndicats, associations de consommateurs, etc. (A. SILEM, 1999, P. 265). En d’autres termes, ces composantes ne sont pas isolées, elles s’imbriquent et forment un environnement à trois variables : domaine, acteur, force comme l’indique le schéma ci-après (figure N°1). 4 «Ces différences font apparaître comme l’a montré VERNON R. un cycle international des produits et des services qui se trouveront à maturité ou en déclin dans certaines régions du monde, alors qu’ils ne sont qu’à un stade de démarrage ou de croissance dans l’autre ». 5 La diminution de la natalité influence à court terme le secteur des vêtements, le développement de la restauration hors foyer a conduit les entreprises de la distribution alimentaire à s’adapter à cette nouvelle donnée. 4 -Pression croissante de la concurrence - pouvoir de négociation des fournisseurs -Consommateurs critiques - pouvoir de négociation des clients -Nouvelles technologies - menaces des produits ou services substituables -Internalisation - menaces des nouveaux entrants -concurrence étrangère à la branche -nouveaux besoins de la clientèle -pression de l’innovation L’entreprise -dérégulation -pression des coûts syndicat actionnaires employés fournisseurs collectivités publiques gouvernement concurrents médias autres groupes d’intérêts clients consommateurs consuméristes écologistes Figure N°1 : Les trois composantes de l’environnement. Source :proposée et composée par l’auteur. Ø Il faut préciser que la nature de l’environnement de l’entreprise n’est pas statique. L’environnement de l’entreprise que nous venons de définir change de nature : il est turbulent. La turbulence entraînera des modifications dans l’environnement qui auront un impact sur l’organisation de l’entreprise. Les causes des turbulences, généralement relevées dans la littérature sont : la complexité, l’incertitude et le dynamisme. La complexité correspond à l’hétérogénéité et à l’étendus des activités d’une uploads/Management/l-x27-environnement-de-l-x27-entreprise-et-son-analyse.pdf
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- Publié le Mar 04, 2022
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