9es Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique 1 La gestion des r
9es Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique 1 La gestion des risques liés au processus d’approvisionnement : Etude exploratoire des entreprises importatrices d'engrais de la région Souss Massa Darâa. Jamal ELBAZ Professeur assistant à l’EST d’Agadir, Université Ibn Zohr, Maroc Elbaz_j@hotmail.com Lhoussaine OUABOUCH Doctorant à l’ENCG d’Agadir, Université Ibn Zohr, Maroc louabouch@gmail.com Résumé Dans un contexte mondial des affaires incertain et volatil, la gestion des risques est devenue une des préoccupations majeures des transporteurs et des logisticiens (Waters, 2007 ; Zsidisin et al., 2009). Au Maroc, ce n’est que tardivement que la notion de criticité des risques et le besoin pour la maîtriser, a commencé à s’ancrer dans les discours des pouvoirs publics et des entreprises (Elfounti, 2003). Dès lors, afin d’étudier les pratiques des entreprises marocaines au niveau de la gestion du risque des processus logistiques, nous nous focaliserons sur le processus d’approvisionnement et nous choisirons comme secteur d’activité, celui d’importation des engrais, étant donné la nature des différents risques encourus qu’il implique (Ait Houssa et al., 2001). Par conséquent, nous adopterons une approche exploratoire de cette thématique encore peu étudiée, et nous allons présenter les premiers résultats d’entretiens directs avec des responsables d’entreprises importatrices d’engrais de la région Souss Massa Drâa dans le but de déterminer leur perception quant aux risques potentiels d’approvisionnement et éventuellement leurs stratégies adoptées pour les maîtriser. Mots clés : Gestion des risques, processus d’approvisionnement, chaîne logistique, circuit d’importation. 9es Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique 2 INTRODUCTION La gestion du risque est une thématique de plus en plus étudiée en Logistique et Supply Chain Management (Waters, 2007 ; Zsidisin et Ritchie, AbsjØnslett, et Dani, 2009 ; et Trent et Roberts, 2010). Notre travail constitue une tentative pour cerner les pratiques des entreprises marocaines au niveau de la gestion du risque en Logistique. Ainsi, avant d’aborder la thématique principale de notre communication, nous essaierons dans un premier temps de présenter une revue de littérature des travaux portant sur la gestion des risques en supply chain management (SCRM : Supply Chain Risk Management). Ensuite, nous synthétiserons globalement les approches préconisées par les chercheurs en logistique pour maîtriser et réduire la portée négative des événements aléatoires. Au niveau du Maroc, nous avons choisi le secteur d’importation d’engrais connu pour les différents risques qu’il implique pour les entreprises importatrices. Nous en montrerons l’intérêt de ce choix, ainsi que les différents aspects des risques relatifs au processus d’approvisionnement en engrais. Cela nous mènera à poser trois questions essentielles: - Quels sont les risques liés au processus d'approvisionnement en engrais ? - Les entreprises importatrices sont-elles conscientes de l'importance de la gestion des risques inhérents à l’approvisionnement? - Quelles pratiques organisationnelles de sécurité adoptent-elles pour y faire face? Ces questions constitueront les principaux axes de notre étude empirique. Nous discuterons les principaux résultats auxquels nous sommes parvenus avant de conclure par les limites et les perspectives de notre recherche. 1. La notion de risque en Supply Chain Management Le risque peut être défini comme une «combinaison de la probabilité d’un événement et de ses conséquences » (ISO/IEC 73). Les sources de risques sont multidimensionnelles. Pour un risque donné, il est possible d’identifier plusieurs sources potentielles (Waters, 2007). Au niveau du risque lié à la chaîne d’approvisionnement, Zsidisin (2005) le définit en tant que «l'existence potentielle d'un incident ou d'incapacité à saisir les opportunités d'approvisionnement qui se traduisant par une perte financière pour l’entreprise» Zsidisin (2005, p.3). 9es Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique 3 A cet égard, Hallikas et al., (2004) soulignent la difficulté de gérer les risques dans une chaîne logistique, du fait de la multitude des relations avec les partenaires et les acteurs qui y interviennent. Ainsi, si la conclusion de partenariats/alliances avec les entreprises répond, en définitive, au besoin de partager les risques (notamment financiers) entre plusieurs acteurs, en retour, ces partenariats génèrent également des risques nouveaux auxquels il faut faire face (Neiger et al., 2006). 1.1. Typologie des risques dans la chaîne logistique De façon générale, il existe plusieurs types de risques potentiels auxquels sont confrontés les acteurs d’une chaîne logistique1, mais au delà des différentes approches et taxonomies adoptées par les chercheurs, nous distinguons entre les facteurs internes et externes définis comme suit : Les facteurs internes du risque concernent la gestion du facteur humain, les problèmes techniques et ceux de maintenance, la gestion et l’organisation des entreprises ; Les facteurs externes portent sur les aspects financiers, législatifs, commerciaux (marketing, marché), infrastructurels, sociaux et environnementaux2. En outre, Shi, (2004) fait une distinction entre risque du marché (lié à la fluctuation des prix du marché), risque de crédit (au sens de la « décrédibilisation » d’un acteur sur son marché), risque opérationnel (associé aux erreurs techniques au niveau exécutif de la chaîne logistique), risque de business (dû à la fluctuation de la demande client, aux changements technologiques ou à l’émergence de compétiteurs). Hallikas et al.(2004) identifient les risques liés à la demande (tendance du marché, perte de positionnement de l’entreprise), les risques liés aux livraisons (non-qualité, non-ponctualité), les risques liés aux coûts (inadéquation de l’investissement), les risques liés aux ressources et à leur flexibilité quant à leur aptitude à répondre aux variations du marché. Bogotaj & Bogotaj (2007) analysent les risques d’approvisionnement (livraison en retard, manquants, qualité non conforme), les risques associés au processus de production (retards et défauts quantitatifs ou qualitatifs), les risques liés à la demande (production ou livraisons ne 1 A tire d’exemple, Cf. travaux de Christopher and Peck (2003), (Waters, 2007), (AbsjØnslett, 2009) et (Dani, 2009). 2 C’est la classification adoptée par plusieurs chercheurs comme Christopher and Peck (2003), Waters, (2007), AbsjØnslett, (2009) et Dani, (2009). 9es Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique 4 correspondant pas à la demande), les risques liés au pilotage des activités (mauvaise planification) et les risques environnementaux (impact social, politique, économique). Comme nous le pouvons constater des points évoqués précédemment, les travaux sur la gestion des risques portent sur un champ largement étendu, ceci nous a poussé à nous focaliser sur les approches ciblant particulièrement le processus d’approvisionnement. Ces risques proviennent essentiellement de l’incertitude inhérente aux transactions avec les fournisseurs étrangers et au marché d’approvisionnement (Zsidisin, 2003 ; Ziegenbein et al., 2003). Dans cette perspective, les risques d’approvisionnement peuvent être attribués à trois différentes sources : les biens achetés, le fournisseur et enfin le marché dans lequel s’opère l’approvisionnement Par conséquent, nous basons notre identification des sources de risques sur les travaux de (Zsidisin, 2003). Ainsi, un marché d’approvisionnement avec un nombre réduit de fournisseurs et avec des contraintes substantielles telles que les cours/prix instables et le risque de change significatif est perçu comme un marché avec un risque d’approvisionnement élevé. Qu’en est-il maintenant des approches liées au traitement et à la maîtrise du risque ? 1.2. La gestion des risques en Supply Chain Management (SCRM) L’ISO1 (2008, 2009) définit la gestion du risque comme l’ensemble des «activités coordonnées dans le but de diriger et piloter un organisme vis-à-vis du risque». Au niveau du domaine logistique, contrairement aux approches classiques de gestion des risques (au sens de la sûreté de fonctionnement, (Aubert et Bernard, 2004)), la gestion des risques dans la chaîne logistique (SCRM : Supply Chain Risk Management) manque d’outils identifiés et de techniques bien définies permettant de caractériser et maîtriser les aléas logistiques (Shi, 2004). En outre, les approches systématiques de conceptualisation des risques/vulnérabilités liés à la chaîne logistique [globale] supply chain, sont relativement récentes comme en témoigne les différents travaux des chercheurs (Zsidisin et al, 2000 ; Norman et Lindroth, 2002 ; Peck & Jüttner, 2002 ; Sheffi, 2002 ; Chopra et Sodhi, 2004 ; Zsidisin et Ritchie, 2010). En dépit de cette réalité, la littérature existante met en évidence plusieurs orientations possibles dans le développement de solutions techniques et/ou organisationnelles de traitement des risques 1 International Organization for Standardization: Organisation mondiale de normalisation. 9es Rencontres Internationales de la Recherche en Logistique 5 dans les chaînes logistiques. A titre d’exemple, plusieurs axes d’intervention ont été préconisés par les chercheurs, portant sur: - Le pilotage optimisé du système d’information (Mazlan & ali, 2006), (Miccolis et al., 2003) et (Trent et Roberts, 2010) ; - Le partage d’informations (Mazlan & ali, 2006) (Faisal et al.,2006) (Chopra & Sodhi, 2004), (Speckman & Davis, 2004) ; - La communication et collaboration avec les partenaires (Mazlan & ali, 2006), (Miccolis et al., 2003), (Paché & Splanzani, 2002) et (Cohen et Roussel, 2005); - Le partage de risques et bénéfices (Faisal et al., 2006) (Chopra & Sodhi, 2004) (Speckman & Davis, 2004) (Mentzer et al., 2001) (Tsay et al., 1999) ; - L’instauration de climat de confiance (Mazlan & ali, 2006), (Handfield, 2004), (Sahay & Maini, 2002) (Lambert et al., 2004) ; - La conclusion des contrats d’approvisionnement (Cachon & larrivière, 1999), (Jin & Wu, 2007), (Arshinder et al., 2008), (Amrani-Azouggar, 2009) : afin de réguler le comportement des partenaires. - La visibilité, l’adaptabilité, la flexibilité et l’agilité des acteurs dans la chaîne logistique (Christopher et Rutherford, 2004) ; Par conséquent, pour la mise en uploads/Management/la-gestion-des-risques-lies-au-processus.pdf
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- Publié le Apv 23, 2022
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