1 REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple – Un But – Une Foi MINISTERE DE L L’EDUCATION
1 REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple – Un But – Une Foi MINISTERE DE L L’EDUCATION DIDACTIQUE DES DISCIPLINES 2 ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS 3 INTRODUCTION Dans notre pays, comme presque partout en Afrique, la langue française a longtemps bénéficié de la très forte motivation des populations pour un instrument qui, de toute évidence, était considéré comme celui d’une promotion sociale. Ce statut, combiné à un contexte linguistique dominé par une multitude de langues nationales absentes du milieu scolaire, renforce les enjeux socio-économiques placés en l’apprentissage de cette langue et du même coup les responsabilités des enseignants chargés de cette lourde mais exaltante tâche. En effet, comme pour toute langue seconde, l’enseignant doit combattre de nombreuses habitudes linguistiques dues à l’influence de la langue maternelle. L’introduction de cette langue, somme toute étrangère, dans l’univers de l’enfant, ne manque pas bien sûr, du fait des difficultés tant au niveau de l’audition et de la prononciation que des structures mentales, de dresser des obstacles sur la compréhension du monde, car selon l’expression d’André Martinet, « c’est par la langue maternelle que nous structurons le monde ». Dans le cadre scolaire, le français jouit aussi d’un double statut : objet et support. Pour l’enfant sénégalais, en même temps qu’il doit apprendre la langue, il doit aussi s’approprier d’autres types de connaissances par le biais de cette langue qu’il maîtrise difficilement. Sur le plan méthodologique, l’enseignement du français a longtemps pâti de la croyance en la toute puissance de l’apprentissage des règles pour l’acquisition du « bon langage ». Des travaux de spécialistes ont montré que la maîtrise de tel ou tel élément d’une langue est liée à l’usage, c’est-à-dire essentiellement au milieu familial, plus qu’à la faculté d’analyser correctement ou à la récitation « par cœur » des règles de grammaire. Nombre d’élèves passés maîtres dans l’art de l’analyse grammaticale ou logique ne sont pas nécessairement mieux armés au niveau de la communication quotidienne. Au-delà de la motivation de l’élève apprenant la langue et du niveau de maîtrise de cette langue par l’enseignant chargé de la transmettre, la méthode constitue le troisième élément fondamental entrant en jeu dans le processus d’apprentissage. La pédagogie des langues a été renouvelée par les développements de la linguistique à partir du « Cours de linguistique générale » de Ferdinand de Saussure. Ce renversement, considérable dans ses conséquences, éclaire davantage la méthodologie et indique les conséquences pédagogiques suivantes : Partir de l’oral, parce que l’ordre oral-écrit est un ordre naturel, historiquement et génétiquement et ensuite décrire les oppositions entre les deux systèmes à tous les plans : lexical, morphologique et syntaxique. 4 Considérer la langue comme un instrument de communication et faire de cette fonction (communicative) un viatique pour tout apprentissage en s’appuyant sur de véritables situations de communication. Considéré au Sénégal comme une langue d’information, de formation, de communication et d’enseignement des autres disciplines, la mission de l’école sera de privilégier 4 aspects fondamentaux : parler, écrire, écouter, lire. Il s’agit, entre autre de : mettre à la disposition de l’enfant un instrument d’expression de sa pensée. de permettre à l’élève, au sortir de l’école élémentaire, de communiquer sa pensée sans difficulté, par la parole et au moyen de l’écrit. de lire et de comprendre n’importe quel texte de difficulté moyenne ou faible. de développer chez les enfants l’aptitude à communiquer aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Ces objectifs sont pris en charge par l’école à travers les différentes étapes et cours de l’élémentaire et des disciplines listées pour des raisons purement didactiques. Du C.I. au C.M.2., l’élève est amené à faire des activités d’apprentissage en : -Expression orale (langage à la 1ère étape) -Lecture -Expression écrite -Règles de fonctionnement de la langue (Vocabulaire, Grammaire, Orthographe, Conjugaison) 5 LANGAGE CONSIDERATIONS GENERALES L’approche communicative : c’est en écoutant sa mère, puis les autres membres de son entourage immédiat (en échangeant avec eux des cris, des mimiques et des intonations) que l’enfant apprenne spontanément à parler sa langue maternelle dès l’âge de deux ans. L’apprentissage du français, même en tant que langue seconde, doit s’inscrire dans cette mouvance. Il s’agira donc, de recréer dans la classe ces occasions d’échanges naturels en famille ou avec des camarades de jeux. En un mot, il faut créer des situations de communication dans la classe, pour un apprentissage plus naturel. La situation de communication : c’est l’ensemble des circonstances au milieu desquelles un message est transmis et reçu. Elle doit être comprise par les élèves et qui pourront répondre aux de base : Qui parle ? (l’émetteur) A qui ? (le récepteur) Pourquoi ? (transmettre un message) Par quel moyen ? (le canal de communication utilisé pour faire circuler le message) Comment ? (en utilisant un code qui est la langue de communication) A quel sujet ? (le référent : l’émetteur et le récepteur parlent de quelque chose : un objet, un évènement, un lieu, une idée, etc.) Quand l’intention de communication (ce que le locuteur veut obtenir et qui justifie qu’il s’adresse à un autre) est bien comprise (pourquoi transmettre ce message ?), les élèves sont invités à produire des énoncés variés qui seront les multiples façons de dire la même chose. Dans le cas de l’intention de communication suivante : « se présenter », on peut amener l’élève à le faire de manières différentes : -Je m’appelle Omar/ Mon nom est Omar/ Je suis Omar/Omar est mon nom… Ce sont des paraphrases Le schéma intonatif : c’est le ton que l’on prend en parlant. En français, l’intonation montante est pertinente dans : « tu es sage ! » Dans cet exemple, l’ordre des mots est commun à l’interrogation, à l’exclamation et à l’affirmation ; c’est l’intonation qui permet de préciser le type de phrase et au-delà l’intention de communication. Les comportements non verbaux : ce sont tous les gestes, mimiques, signes, attitudes… employés dans la communication pour signifier quelque chose. 6 L’énoncé : de manière générale, l’énoncé est une production verbale ayant un sens, mais ce sens lui est conféré par le schéma intonatif et les comportements non verbaux qui l’accompagnent. La signification du message n’est pas dans l’énoncé mais dans l’énonciation (énoncé + schéma intonatif+ comportements non verbaux). Les exercices structuraux : dans le déroulement de la leçon de langage, il faut recourir aux exercices structuraux pour la systématisation de l’emploi des structures et du vocabulaire. Les exercices structuraux ne sont pas utilisés pour des acquisitions nouvelles, mais pour un réemploi systématique ou pour la correction des formes fautives. Ils doivent être fait, autant que possible, en situation, c’est-à-dire être avoir un sens et correspondre à la réalité pour éviter la reproduction de phrases artificielles. L’exercice structural repose sur le schéma suivant : Stimulus………….réponse………renforcement Le stimulus est la structure qui va servir d’amorce à l’apparition d’autres structures généralement plus complexes ; la réponse. Exemple : Stimulus : -aujourd’hui il fait chaud. Et hier ? Réponse : -hier, il faisait chaud aussi. Le renforcement est l’appréciation du maître (qui est positive ou négative) ou une correction (si la réponse est défectueuse ou insuffisante) En leçon de langage, le maître pourra recourir à différents types d’exercices structuraux : -la répétition simple -la répétition avec addition : structure de départ : il va à l’école ; stimulus : chaque matin ; réponse : il va à l’école chaque matin -l’exercice d’expansion : structure de départ : Moussa a acheté un pantalon ; stimulus : beau ; réponse : Moussa a acheté un beau pantalon ; stimulus : beige ; réponse : Moussa a acheté un beau pantalon beige -l’exercice de substitution : structure de départ : Il est assis à côté de la porte ; stimulus : Je ; réponse : Je suis assis à côté de la porte ; stimulus : nous ; réponse : nous sommes assis à côté de la porte ; stimulus : ils ; réponse : ils sont assis à côté de la porte -l’exercice de transformation : sur la base d’une pronominalisation : stimulus : il appelle les élèves ; réponse : il les appelle -les micro-conversations ou scènes dialoguées : On ne se contente plus de faire varier une seule structure mais tout le dialogue 7 Exemple : dialogue de départ : M. Diop : - Qui connaît le nom de cet arbre ? Sidy : C’est un palmier. M.Diop : Quelle est son utilité ? Amy : Il nous donne de l’huile, des balais et on fait des clôtures avec ses branches Dialogue changé M. Diop : on parle maintenant d’une plante : le bissap M. Diop : qui connaît le nom de cette plante ? Ansou : c’est du bissap. M.Diop : quelle est son utilité ? Fatou : elle nous donne une boisson, elle soigne la toux et les maux de dents et on fait de la confiture avec ses fruits. Aujourd’hui, les enseignants ont tendance à assimiler toute leçon de langage à la compréhension uploads/Management/ 0-didactique-des-disciplines.pdf
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- Publié le Nov 12, 2022
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- Langue French
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