Jean DUBUIS L'Adepte doit suivre le chemin de la Nature mais avec les lumières

Jean DUBUIS L'Adepte doit suivre le chemin de la Nature mais avec les lumières de la Connaissance COURS D’ÉSOTÉRISME GÉNÉRAL SPAGIRIE Notices 37 à 48 Jean DUBUIS SPAGIRIE © Portæ Lucis Notice 37 - 1 - NOTICE 37 Le texte que nous proposons maintenant est l’un des plus clairs sur la théorie et la pratique alchimique minérale ou métallique. Il doit être soigneusement lu et relu. Ce texte connu sous le nom de « Catéchisme de Paracelse » a été copié sur un manuscrit de la bibliothèque vaticane par l’Alchimiste SENDIVOGIUS. Une version légèrement différente a été transcrite sous forme d’un rituel maçonnique par le baron de TSCHOUDY. Cette version est accompagnée d’une « Ode explicative » en italien dont nous donnons une traduction aussi approchée que possible. La version qui suit est une traduction du texte de SENDIVOGIUS. CATÉCHISME DE PARACELSE ( Manuscrit du Vatican ) D. Quelle est la première étude d’un Philosophe ? R. C’est une investigation des opérations de la nature. D. Quelle est la finalité de la nature ? R. Dieu, comme il en est le commencement. D. D’où proviennent toutes les choses ? R. De l’unique et indivisible nature. D. En combien de régions la nature est-elle divisée ? R. En quatre régions principales. D. Quelles sont-elles ? R. Le sec, l’humide, le chaud, le froid, qui sont les quatre qualités élémentaires, d’où toutes choses ont leur origine. D. En quoi se différencie la nature ? Jean DUBUIS SPAGIRIE © Portæ Lucis Notice 37 - 2 - R. En mâle et femelle. D. À quoi peut-elle être comparée ? R. Au mercure. D. Donnez une définition concise de la nature R. Elle n’est point visible, quoiqu’elle agisse visiblement, car ce n’est qu’un esprit volatil, qui fait son office dans les corps, et qui est animé par l’esprit universel, le souffle divin, le feu central et universel, qui vivifie tout ce qui existe. D. Quelle qualité doivent avoir les scrutateurs de la nature ? R. Ils doivent être tels que la nature elle-même, c’est-à-dire vrais, simples, patients et confiants. D. Quelle matière doit attirer leur attention ? R. Les Philosophes doivent considérer si ce qu’ils proposent est en harmonie avec la nature, si ceci est possible et réalisable, si ce qu’ils veulent accomplir par leur propre vouloir est généralement fait par le pouvoir de la nature ; ils doivent imiter celle-ci dans tous ses détails. D. Quelle méthode faut-il choisir pour opérer quelque chose à un degré supérieur à ce que la nature a fait ? R. On doit regarder en quoi et par quoi elle s’améliore, et on trouvera que c’est toujours avec son semblable : par exemple, si on veut étendre la vertu intrinsèque de quelque métal plus outre que la nature, il faut alors saisir la nature métallique elle-même, et savoir distinguer le mâle et la femelle en ladite nature. D. Où la nature métallique conserve-t-elle les semences ? R. Dans les quatre éléments. D. Avec quoi le Philosophe peut-il reproduire quelque chose ? R. Avec le germe de ladite nature, qui en est l’élixir, ou la quintessence bien meilleure et plus utile à l’artiste que la nature elle-même. Dès que le Philosophe aura obtenu cette semence ou ce germe, la nature pour le féconder sera prête à faire son devoir. D. Qu’est-ce que le germe ou la semence de chaque substance ? R. C’est la plus subtile et la plus parfaite décoction et digestion de la nature même, ou plutôt c’est le Baume du Soufre, qui est identique à l’humide radical dans les métaux. D. Qui engendre cette semence ou ce germe ? R. Les quatre éléments, par la volonté de l’Être Suprême sans l’intervention de la nature. Jean DUBUIS SPAGIRIE © Portæ Lucis Notice 37 - 3 - D. Comment opèrent les quatre éléments ? R. Par un mouvement incessant et uniforme ; chacun d’eux selon sa qualité, dépose sa semence au centre de la terre, où elle est digérée, ensuite repoussée au dehors par les lois du mouvement. D. Qu’entendent les Philosophes par le centre de la terre ? R. Un certain lieu vide qu’ils conçoivent et où rien ne peut reposer. D. Où les quatre éléments expulsent-ils ou déposent-ils leurs qualités ou semences ? R. Dans l’ex-centre, ou la marge et circonférence du centre qui, après qu’il en a pris une due portion, rejette le surplus au dehors, d’où se forment les excréments, les scories, les feux et même le chaos de la nature. D. Expliquez-moi cet enseignement par un exemple R. Etant donnée une table bien plate. En son milieu, dûment posé, un vase quelconque rempli d’eau ; que dans son contour on place ensuite plusieurs choses de diverses couleurs, entre autres, qu’il y ait particulièrement du sel, en observant que chacune de ces choses soient bien divisées et mises séparément, puis après que l’on verse l’eau au milieu, on la verra couleur de ça et de là : ce petit ruisseau venant à rencontrer la couleur rouge, prendra la teinte rouge ; l’autre passant par le sel contractera de la salaison, car il est certain que l’eau ne change point les lieux, mais la diversité des lieux change la nature de l’eau ; de même la semence, jetée par les quatre éléments au centre de la terre, contracte différentes modifications, parce qu’elle passe par différents lieux, canaux, en sorte que chaque chose naît selon la diversité des lieux, et la semence de la chose parvenant à tel endroit, y rencontrerait la terre et l’eau pure, il en résulterait une chose pure, ainsi dans le cas contraire. D. Comment et en quelle façon les éléments engendrent-ils cette semence ? R. Pour une parfaite élucidation de ce point, il faut noter que deux éléments sont lourds et pesants, et les deux autres volatils et deux secs et deux humides, toutefois l’un est extrêmement sec, et l’autre extrêmement humide, et en outre, ils sont aussi masculins et féminins : or chacun d’eux est très prompt à se reproduire identiquement à lui en sa propre sphère : ces quatre éléments ne reposent jamais, mais ils s’agitent continuellement l’un sur l’autre et chacun pousse de soi et par soi ce qu’il a de plus subtil. Ils ont leur rendez-vous général au centre et dans ce centre même de l’Archée, ce serviteur de la nature, où venant à y mêler leurs semences, ils les agitent et les jettent ensuite au dehors. D. Quelle est la vraie et première matière des métaux ? R. La première matière proprement dite est de double nature, par elle-même ; néanmoins, l’une sans le concours de l’autre ne crée point un métal. La première et la principale est Jean DUBUIS SPAGIRIE © Portæ Lucis Notice 37 - 4 - une humidité de l’air, mêlée avec un air chaud, en forme d’une eau grasse, adhérente à toute chose qu’elle soit pure ou impure. D. Comment les Philosophes ont-ils nommé cette humidité ? R. Mercure. D. Par qui est-il gouverné ? R. Par les rayons du Soleil et de la Lune. D. Quelle est la seconde matière ? R. C’est la chaleur de la terre, c’est-à-dire une chaleur sèche que les Philosophes appellent Soufre. D. Tout le corps de la matière se convertit-il en semence ? R. Non, mais seulement la huit-centième partie qui repose au centre du même corps, ainsi que l’on peut le voir dans l’exemple d’un grain de froment. D. De quoi sert le corps de la matière, relativement à la semence ? R. Pour la préserver de toute excessive chaleur, froideur, humidité ou sécheresse, et généralement toute intempérie nuisible contre lesquelles la matière lui sert d’enveloppe. D. L’artiste qui prétend réduire tout le corps de la matière en semence, en supposant qu’il y peut réussir, y trouverait-il en effet quelque avantage ? R. Aucun, au contraire son travail deviendrait absolument inutile, parce que l’on ne peut rien faire de bien, sitôt que l’on s’écarte du procédé de la nature. D. Que faut-il donc qu’il fasse ? R. Il faut qu’il dégage la matière de toutes ses impuretés, car il n’y a point de métal, si pur qu’il soit, qui n’ait des impuretés, l’un toutefois plus ou moins que l’autre. D. À quoi le Philosophe doit-il faire le plus attention ? R. Aux fins de la nature, il ne doit pas chercher cette finalité dans les métaux vulgaires, parce qu’étant déjà sortie des mains de la formatrice, elle n’est plus en eux. D. Quelle en est la raison précise ? R. C’est parce que les métaux du vulgaire, principalement l’or, sont absolument morts, au lieu que les nôtres au contraire sont absolument vifs et ont esprit. D. Quelle est la vie des métaux ? R. Elle n’est autre chose que le feu, lorsqu’ils sont encore couchés dans leurs mines. Jean DUBUIS SPAGIRIE © Portæ Lucis Notice 37 - 5 - D. Quelle est leur mort ? R. Leur mort et leur vie sont un même principe, puisqu’ils meurent également par le feu, mais un feu de uploads/Philosophie/ spagirie-37-48.pdf

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