lundim ma at ti in n Inégalité et Hiérarchie [Les cahiers de vacances de Jacque

lundim ma at ti in n Inégalité et Hiérarchie [Les cahiers de vacances de Jacques Fradin] Jacques Fradin - paru dans lundimatin#348 (Aout-2022), le 23 août 2022 ANALYSE POLITIQUE DE L’ÉCONOMIE [3/4] Rien de telles que les vacances pour s’aérer un peu les neurones tout en reprenant quelques bases parfois trop vites survolées pendant l’année. Reconnaissons-le, l’œuvre de Jacques Fradin que nous publions par bribes et éclats depuis plusieurs années, n’est pas forcément des plus accessibles. Elle n’en est pas moins aussi redoutable qu’incontournable pour quiconque tente de cerner les grands enjeux philosophiques et révolutionnaires de l’époque. Nous allons donc proter de ce mois d’août pour publier quatre articles en forme de synthèse autour de la question de l’économie politique. Comme pour tout ce qui compte dans l’existence, il faudra là encore s’accrocher et s’acharner. La première partie de ce texte est accessible ici < https://lundi.am/Analyse-politique-de- l-economie-1-4> , la seconde là < https://lundi.am /Analyse-politique-de-l-economie-2-4 > Deuxième épisode - Deuxième époque Penser, déconstruire, subvertir l’économie-monde (du) capitalisme et ses travestissements “scientiques” éco-Nomiques 2- Déconstruire la réalité économique de l’économie monde (du) capitalisme. Le point d’arrivée de la première époque (du deuxième épisode), En Réel et introduisant la canalisation des poussées, servira de point de rebroussement pour déployer la deuxième époque (de ce deuxième épisode), depuis la réalité et sa subversion. La dualité Réel/Réal (réalité enforcée) s’effectue en une réalité dédoublée. La force négative négatrice En Réel, la force pauvre du Rebelle, empêche la réalité de se clore en structure permanente (en carapace ou exosquelette). Les plus beaux ouvrages de la science militaire sont tous défaits par le temps (le Futur, En-Réel) ou, comme Bonaguil, chef d’œuvre de carapace emprisonnante, sont défaits par le vide, par la fuite, l’exode, l’escapement, l’évitement. La réalité doit donc se dédoubler : (a) en fonctionnement quasi- cybernétique de l’économie, mais fonctionnement sans cesse menacé par la panne, l’accident, la crise, au chaos donc, (b) fonctionnement erratique [1] qui doit être recouvert, caché, camoué, travesti, etc. par le Texte éco-Nomique, à la fois lexique, manuel technique de super-gestion rationalisée, bréviaire de la foi et labyrinthe pour s’égarer. Faire la Guerre en afrmant haut et fort qu’il n’y a pas de guerre, que la pacication est la paix, et que les « terroristes » sont ceux qui dévoilent la Guerre comme analyseur de la réalité. Cet embrouillement mysticateur (idéologique) exige des niveaux de clarication critique. Nous en retiendrons quatre. 2a- Critique élémentaire de l’analyse économique qui vise à “blanchir” le despotisme rationnel en « économie de marché » voire « démocratie (de) marché » [2]. 2b- Nécessité d’une anti- économique pour décentrer le discours de « la science économique ». Utilisation critique de l’économie générale post- keynésienne. Analyse de l’économie (=) capitalisme comme système monétaire (de division hiérachique) et non pas comme “économie de marché”. Le noyau critique de cette analyse générale : la répartition, l’inégalité. Première analyse du capitalisme comme despotisme. Démonstration que ce régime politique est erratique : le Grand Théorème Keynésien (GTK). QUESTIONS ÉTUDIÉES : TROIS questions (monnaie, inégalité, crise) et leurs relations logiques. — Qu’est-ce que la monnaie ? Dénition analytique de la monnaie, qui amène immédiatement à introduire les notions de système monétaire et de structure social- symbolique. (Dans toute la suite le terme « monnaie » signiera « système monétaire », abrégé en SME, système monétaire structurant l’économie- monde.) — Comment apparaît empiriquement le SME ? Qu’est-ce que l’Inégalité ? Introduction à l’analyse statistique du SME ou à l’analyse descriptive de l’économie-monde, nécessairement monétaire. Introduction qui amène à la lecture du SME comme matrice ou tableau de l’inégalité. La monnaie, comme élément du SME, comme nombre et élément d’une structure de calcul (structure comptable), est l’expression historique, ou locale temporellement, contingente historiquement, d’un régime politique inégalitaire (ou censitaire), lui-même historique, contingent, qui peut se nommer : capitalisme, ordre mercanti, société industrielle, etc. Ou encore : la monnaie, élément d’un tableau numérique de l’inégalité, inégalité ainsi formalisée et rigidiée (avec des quasi-castes héréditaires), signale le déploiement du pouvoir ou de l’empire des hiérarchies stratiées, classiées, à structure d’ordre inégalitaire. (Hiérarchie veut dire “gouvernement sacré” ; le symbolique ou le religieux, qui dénit le SME, et que nous aurons à étudier en détail, s’introduit par cette structure d’ordre ; le gouvernement capitaliste ou mercanti inscrit sur son drapeau : ordre et progrès, plutôt l’injustice que le désordre.) — Qu’est-ce qu’une crise ? Dénition analytique de la crise. La crise, et non pas « l’équilibre », est mise au centre de la théorie générale (keynésienne) de la monnaie. Identiquement (et cette identité logique est à comprendre), le SME, et non pas « le marché », sera l’objet de l’analyse critique. Précisément, pour la théorie générale de la monnaie, « le marché » n’existe pas : il sera considéré comme un mythe (déployé par la théorie néoclassique des échanges non-monétaires (en numéraire) ou des échanges de troc). Cependant, pour des raisons de temps, la question de la crise ne sera étudiée que brièvement, de manière très technique (avec les concepts de variable aléatoire, de Loi de Pareto, d’erratisme et de syndrome de la variance innie) ; la question de la crise ne sera, donc, considérée que comme une application, une conséquence, de l’analytique générale de la monnaie. Seront alors liées : monnaie, inégalité, crise. Fondamentalement, l’objet de cette partie (époque) est de converger, de donner les moyens analytiques de comprendre le cheminement démonstratif, par propositions, analyses et constructions mathématiques, de converger vers le Grand Théorème Keynésien : l’erratisme des “prix libres” (comme les cours de bourse) n’est que l’expression de la dynamique de l’inégalité de la répartition (inégalité qui formalise le SME), ou l’expression de la dynamique du SME ; la caractéristique centrale du SME est la crise ; lorsque l’inégalité croît (décroît) l’erratisme (la récurrence et l’intensité des crises) croît (décroît) ; le centre d’une politique anti-crise (anti-chômage, par exemple) est une politique d’égalisation des revenus, fortunes et patrimoines ; par toute méthode imaginable, telles que : augmentation des impôts directs, distribution gratuite de biens de première nécessité (logement social), généralisation du salaire minimum garanti en revenu minimum garanti, dont le niveau monétaire serait déni par la médiane de la répartition de Pareto (pas de revenu inférieur à la médiane, etc.). De ce Grand Théorème découle une conséquence analytique simple, du point de vue de la politique économique (ce que nous analyserons comme tactique de gouvernementalité) : la lutte économique contre la crise (le chômage) est une lutte politique contre (la croissance de) l’inégalité. (Nous laisserons à la charge des lecteurs de comparer ce type de politique égalitariste & les politiques contemporaines, dites “libérales”, dont l’objet est de faire de la pauvreté une méthode de gouvernementalité, par la peur et la discipline — l’ordre rétabli de la hiérarchie. Il pourrait être intéressant de revenir sur le conit politique qui a résulté de la tentative de mettre en œuvre une politique économique de « exibilisation », c’est-à-dire d’appauvrissement (croissance de l’inégalité) : cf. la crise du CPE de février mars 2006). Idéalement, une société égalitaire (plus égalitaire) ne connaît pas la crise ou le chômage (connaît un chômage faible). La théorie néoclassique de « l’équilibre » (= de l’absence de crise et de chômage) peut, ainsi, être lue comme « l’utopie idéale » de la société économique sans crise : cette utopie, qui peut générer un programme politique (lire Cahuc, rapports de La Documentation Française), repose sur une axiomatique (qui peut devenir une axionomie) qui pose l’identité et, donc, l’égalité, des « agents économiques » (dont les revenus seraient, par exemple, uniquement des revenus boursiers), égalité absolument nécessaire pour que la « concurrence » ait le moindre sens. Notons bien, une fois pour toutes, que le mythe « du marché » n’est pas un concept (général) de l’économique, mais exclusivement un terme de la théorie néoclassique : le terme « marché » ne prend sens que dans la théorie néoclassique (avec la « concurrence » des égaux) ; ce terme « marché » n’existe pas dans la théorie keynésienne (sauf à titre de renvoi critique, comme mythe contemporain ; mais ce n’est pas un concept de la théorie générale de la monnaie). La théorie keynésienne de la monnaie s’annonce comme « théorie générale », pour de multiples raisons. L’une des raisons de cette appellation « générale » est qu’elle est une théorie d’une société inégalitaire et ainsi monétaire : la monnaie n’est que l’expression de l’inégalité, ou encore de la formalisation (numérique comptable) qu’autorise la hiérarchie, son ordre et son classement rigoureux. Si l’on considère que la théorie néoclassique est l’utopie d’une société égalitaire, et ainsi sans monnaie, puisque chacun équivaut à tout autre, ou puisque chacun sait ce que vaut l’autre (ce qu’implique l’objectivité des courbes d’utilité), alors cette utopie peut être subsumée (avec beaucoup de bienveillance) comme un cas particulier de l’analytique keynésienne, cas particulier à coefcient de Gini → 0, où donc la loi de Pareto se confond avec une loi de Gauss. Mais d’autres caractéristiques (« naturalistes ») de la théorie néoclassique uploads/Philosophie/ analyse-politique-de-l-x27-economie-3-4.pdf

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