J oseph de t o n q u é d e c , s . j . L E S P R IN C IP E S DE LA PHILOSOPHIE

J oseph de t o n q u é d e c , s . j . L E S P R IN C IP E S DE LA PHILOSOPHIE THOM ISTE - II LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE P R E M IÈ R E P A R T IE L A N A T U R E E N G É N É R A L P R O L É G O M È N E S P. LETH ÏE LLE U X, É D IT E U R io , r u e Cassette P A R IS (V I< ) http://www.liberius.net © Bibliothèque Saint Libère 2019. Toute reproduction à but non lucratif est autorisée. L E S P R IN C IP E S DE LA PHILOSOPHIE THOM ISTE — II LA PHILOSOPHIE DE LA NATURE P R E M IÈ R E P A R T IE L A N A T U R E E N G É N É R A L P R O L É G O M È N E S PROLÉGOMÈNES 1 DU MÊME AUTEUR CHEZ LE MÊME ÉDITEUR Voilà votre Mère, brochure in-8° couronne. Merveilleux métapsychique et Miracle chrétien, in-8° couronne. Les principes de la philosophie thomiste : Tome I, La Critique de la Connaissance. (En réimpression.) CHEZ BEAUCHESNE ET SES FILS Immanence. Essai critique sur la doctrine de M. Maurice Blondel, 1 vol. in-8° couronne. Deux études sur « La Pensée », de M. Maurice Blondel, 1 vol. in-8° couronne. Sur la philosophie bergsonienne, 1 vol. in-8° couronne. Une philosophie existentielle ; V Existence d'après Karl J asper s, 1 vol. in-8° carré. La notion de vérité dans n La Philosophie nouvelle ». (Épuisé.) Introduction à l'étude du Merveilleux et du Miracle. (Épuisé.) Les maladies nerveuses ou mentales et les manifestations diaboliques, 1 vol. in-8° couronne. Une preuve facile do l'existence de Dieu, brochure in-8° couronne. L'œuvre de Paul Claudel, 3e édition augmentée, 1 vol. in-8° couronne. G. K. Chesterton : ses idées et son caractère, 1 vol. in-8° couronne. La Vierge Marie, idéal et mère de la pureté, brochure in-8° couronne. Marie, mère de Dieu, piqûre in-8° couronne. Léonce de Grandmaison et Joseph de Tonquédec : La Théosophie et l'Anthroposophie, i vol. in-8° couronne. CHEZ VRIN Questions de Cosmologie et de Physique chez Aristote et saint Thomas : I. Le Système du monde. II. Théories de la lumière et de la couleur. III. Théorie de la Mesure, 1 vol. in-8° couronne. Le présent ouvrage, refonte, abréviation et aussi, sur bien des points, complément d’un texte antérieur, paraî­ tra par fascicules. Ce premier fascicule comprend la Préface générale, P Avant-Propos et des Prolégomènes à une Philosophie de la Nature. Copyright by P. Lethielleux, 1956. L'ouvrage a été déposé conformément aux lois en novembre 1956. Tous droits de traduction, reproduction et adaptation r é s e r v é s pour tous pays P R É F A C E G É N É R A L E Ce second tome des Principes de la philosophie thomiste a été composé selon les mêmes méthodes, dans le même esprit et pour le même but que le premier. C’est donc encore ici un livre d’ini­ tiation, nous dirions volontiers de vulgarisation, si ce mot n’évo­ quait l’à-peu-près et l’imprécision que nous voulons par dessus tout éviter. Il n’apprendra rien aux doctes. Il est destiné aux étu­ diants, clercs ou laïques et aux « honnêtes gens » étrangers à la philosophie thomiste qui désirent la connaître et savoir com­ ment elle se justifie. Or, singulièrement dans cette partie qui concerne la Nature, la philosophie aristotélicienne et thomiste que nous prétendons exposer maintenant à l’intention de nos contemporains, offre un aspect si particulier et pour eux si insolite, qu’elle risque de les déconcerter, de les rebuter de prime abord. Ils ont respiré un autre air. Des idées philosophiques qui imprègnent l’enseignement des lycées et collèges et qui circulent dans le public bien au-delà des milieux professionnels, ils ont nécessairement retenu quelque chose. Ils auront sans doute contre le thomisme des difficultés de principe, sur lesquelles nous ne pouvons éviter de nous expli­ quer avant tout. Car ce que l’on attend de nous, ce n’est pas un mélange hybride où la pensée de nos auteurs, mariée à des élé­ ments étrangers, recevrait un sens accommodatice qui la rendrait plus admissible, mais un loyal exposé de ce qu’elle est authenti­ quement. La faveur que rencontrent actuellement les philosophes de l’existence peut dicter aux lecteurs de nos pages une première objection. La philosophie de la Nature, diront-ils peut-être, telle qu’Aristote et saint Thomas l’ont comprise, n’est qu’une philo­ sophie des pures essences, « un essentialisme » sec, tout occupé d’analyses conceptuelles, de définitions abstraites et qui laisse de côté le fait capital de l’existence. Il est bien vrai, en effet, que cette philosophie considère ce fait comme acquis. Elle part de lui. Il est son présupposé nécessaire. Avant toute spéculation, dans une expérience antérieure et primi­ tive, l’existence de la Nature nous est donnée : elle constitue la matière même de l’étude dont il s’agit1. La question on, an est ? se trouve ainsi tranchée sans ambages et un jugement spontané d’existence est tout de suite posé : « c’est ; il y a quelque chose ». Mais cela dit, le labeur propre de l’intelligence philosophique commence. « Il y a quelque chose », mais qu’est-ce que c’est ? La question rt, quid est ? a surgi. Sans doute, l’existence soulève des problèmes ardus. On peut dire, en une formule paradoxale, que l’existence a elle-même une essence, car on peut poser à son propos, comme à propos de tout, la question « qu’est-ce ? » Qu’est donc l’existence ? Quels sont ses rapports avec l’essence des divers êtres qui la possèdent ? Se distingue-t-elle de cette essence et comment ? Les séculaires et inapaisables discussions sur ce sujet en attestent la difficulté. Le livre de M. Gilson, U Etre et l'Essence, roule tout entier sur lui (ou plutôt sur son histoire). Mais ce genre de problèmes n’inté­ resse pas la philosophie de la Nature : ils ressortissent de plein droit à la métaphysique. La philosophie de la Nature se tient à un niveau plus bas, comme la première marche de l’édifice philoso­ phique. Quand on aura élucidé, dans toute la mesure possible, la nature de l’être cosmique, le seul que nous puissions saisir par une expérience directe, il sera temps d’étudier les problèmes qui con­ cernent l’être et l’existence en général. La philosophie de la Nature prend donc son origine dans une expérience foncière, au-delà de laquelle on ne saurait remonter, qui lui livre comme réel l’objet de son étude. Après l’intuition première et le jugement immédiat qui la traduit, elle n9a plus rien à dire sur l'existence. Celle-ci est tenue pour établie de façon cer­ taine et définitive. Prise simplement comme un fait irrécusable, aucune contestation ne peut s’élever à son sujet. Dans tout ce qui apparaîtra désormais, grâce à l’analyse, chez les êtres considérés, elle sera présente ; tout sera imbibé d’elle, trempé dans ce milieu du réel, de l’actuel, irréductible au possible. Mais la curiosité de l’esprit humain ne saurait se satisfaire de cette première prise confuse et superficielle de la réalité. Il voudra pénétrer plus avant en elle, découvrir sa structure et le secret de son organisation. Dès lors la recherche des essences prendra le pas sur toute autre. Bon gré, mal gré, toute réflexion un peu poussée y aboutira. Bergson, dans son Evolution créatrice, s l fait à sa manière une philosophie des essences, puisqu’il a voulu y définir ce qu’est, en son fond, la nature des choses de ce monde. A l’instar des présocratiques ou de Lucrèce, il a composé, lui aussi, un T rept 0wecoç, un traité, un poème De Natura rerum. Et les existentia­ listes eux-mêmes veulent certainement, tout en soutenant le 2 PROLÉGOMÈNES A UNE PHILOSOPHIE DE LA NATURE 1. Il va sans dire que T expérience intérieure, celle de la conscience, fait partie de cette donnée originelle. L’Homme est inclus dans la Nature. PRÉFACE 3 contraire, nous enseigner ce qu'est le réel. Cette poussée en avant, ce « pro-jet » de soi dans l’avenir, ce besoin incessant de se dépas­ ser, cette création continue (mais qui, cependant, ne saurait aboutir à n’importe quoi) dont ils nous parlent, qu’est-ce autre chose sinon l’essence de l’homme telle qu’ils la conçoivent ? Si bien que là où ces caractères font défaut ou s’atténuent, ils décla­ rent que l’existence se ment à elle-même ou, pour mieux dire, s’évanouit. Saint Thomas met l’existence à sa place, la première ; il assigne le rôle suprême à cet « acte » qui réalise tout, sans lequel rien ne serait. Mais ouvrez n’importe où ses écrits. Vous le trouverez quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, occupé à analyser des essen­ ces, à déterminer ce que sont les êtres, à les définir avec toute la rigueur possible, à les distinguer soigneusement les uns des autres. uploads/Philosophie/ la-philosophie-de-la-nature-partie-1-000001365.pdf

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