CRITIQUE Ml PREMIER (IVRE DE U\ MÉTAI’H YSII^tlE PAR L. LEI'BAMC. . * Açréflé d
CRITIQUE Ml PREMIER (IVRE DE U\ MÉTAI’H YSII^tlE PAR L. LEI'BAMC. . * Açréflé de Philosophie. CHEZ JÂUBERT, LIBRAIRE Y RUE DES' GRES wmïmwimrnmmmmM mm:*: Digitized b/ Google /3 8ir.c/z,- DE LA CRITIQUE DES IDÉES PLATONICIENNES wmm &siawowa, » *> AU PREMIER LIVRE DE LA MÉTAPHYSIQUE. % 'O' PARIS, CHEZ JAUBERT, LIBRAIRE, RUE DES GRÈS. 1 *4 ». Digilized by Google (NHH Bordeaux. — Imprimerie de Lavwnk , allées de Tourny, 7. mon evmt 2l&olpl)f ô’îhml. 1 V i * j I « i t ! « à t 4 DE LA CRITIQUE DES IDÉES PLATONICIENNES PAR ARISTOTE, AU PREMIER LIVRE DE LA MÉTAPHYSIQUE. Deux philosophies sont en présence dans tous les siècles et dans toutes les parties de la science. Une philosophie positive veut établir une science de la pensée, qui se distingue de toutes les sciences dont l’étendue et les choses sensibles sont l’objet. Une philosophie négative, ennemie de la première, la combat sur tous les points, travaillant à se détruire elle-même, comme science propre et indépendante des sciences physiques. , La philosophie positive se fonde sur le principe de la raison qui ne relève point des sens, qui juge — G — l’exercice des sens comme celui des autres facultés, et se confie , par-dessus tout , au témoignage de la conception , dégagée des formes de la sensibilité. La philosophie négative, contradictoirement à la phi- losophie positive, proclame le principe de la sen- sibilité exclusive, réduisant l’esprit humain à la ca- pacité de recevoir et de transformer des sensations. La première, fidèle à son principe , admet dans les choses deux réalités : l’une que la raison y saisit, l’autre qui, seule, est accessible aux sens. La réa- lité qui tombe sous les prises de la raison est bien plus parfaite que celle qui ne tombe que sous l’im- pression de la sensibilité. La seconde philosophie, d’accord avec elle-même, ne tient pour réel dans les objets que ce qu’on y sent : ce qui n’est que conçu n’existe point, ou n’existe que dans l’esprit, et comme opération abstraite formée par l’esprit, sans que rien dans l’objet extérieur corresponde à cette opération intellectuelle. Voici les deux logiques qui ont leur point de dé- part, l’une dans l’un, l’autre dans l’autre principe de ces philosophies. La logique qui tient au prin- cipe de la sensibilité exclusive soumet à la mesure de la sensation toute idée dont elle veut apprécier la valeur. D’après cette mesure, l’idée d’une psy- chologie, c’est-à-dire, d’une science du moi, est une chimère, puisque l’idée du moi un et identique est conçue simplement, et qu’elle n’est pas sentie, et que l’objet d’une telle idée n’est rien de réel. La — 7 — logique, non plus, ne peut prétendre à la connais- sance de la vérité une et identique ; car une telle vérité n’est point accessible à la sensibilité, qui n’est jamais une et identique à elle-même. Le doute sur la légitimité de nos connaissances va plus loin. Il ne s’arrête pas à l’existence réelle des choses conçues, il s’étend même à la réalité des choses senties. En effet, notre croyance à la légi- timité de nos conceptions pures n’est pas moins irrésistible que notre croyance à la légitimité de nos sensations. Si nous sommes constitués de ma- nière à ne concevoir que des chimères, qui nous dit qu’avec une nature ainsi faite nous sentions des réalités? Toute existence conçue ou sentie est donc enveloppée pour nous dans la même incertitude. Le bien ne tombe sous la sensation qu’autant qu’il est en rapport avec nous personnellement, et avec la partie la plus variable de chacun de nous. Il ne peut donc être réel que comme bien individuel et égoïste. Le bien moral , considéré comme le bien de tous les êtres raisonnables, est conçu et non senti : ce n’est qu’une abstraction, une chimère qui ne peut jamais devenir la règle d’un esprit qui cherche la réalité dans ses actions. L’idée de Dieu est, de toutes les idées, celle qui est la moins susceptible de se traduire par une sen- sation : c’est donc, de toutes les abstractions de notre esprit, la plus chimérique. Tel est le dernier — 8 — terme delà logique qui part du principe de la pure sensibilité. Parallèlement, et contrairement à cette logique, il en est une autre, celle de la philosophie positive, laquelle ressaisit les résultats psychologiques, lo- giques , moraux , religieux , et relève et relie entre eux tous les anneaux de la chaîne des vérités dé- truites par la première. Il y a , dans l’esprit humain , une substance une et identique ; il y a, pour lui, une vérité absolue, une règle des actions dominant tous les intérêts mobiles des sens, et un être inli- niment bon et intelligent, providence de toutes ses créatures, parce qu’il y a, au fond de l’esprit hu- main , une faculté suprasensible qui s’accepte elle- înême comme parfaitement réelle, et comme sai- sissant la plus parfaite réalité. Il est intéressant de voir comment le principe philosophique qui pose l’existence de cette faculté par laquelle sont saisies des idées absolues, soutient la lutte engagée entre lui et le principe exclusif de la sensation. Il est in- téressant surtout de considérer la première grande formule que ce principe positif a reçue, et d’ap- précier la critique la plus sévère à laquelle cette formule ait été jamais soumise. C’est à cet objet que ce travail est consacré. Chez les anciens, Platon a été le premier philo- sophe qui, recevant des mains de Pythagore, de Parménide et de Socrate le principe de la raison absolue, lui ait donné une forme systématique et 9 en ait fait la base d’une vaste philosophie, où tous les êtres, toutes les vérités trouvent place à la fois. Les philosophes venus après lui, qui se sont atta- chés à ce même principe, ont généralement con- servé plus ou moins le système dans lequel ce prin- cipe avait été établi par Platon. Ceux qui paraissent s’éloigner de ce système, tout en gardant le prin- cipe, ont reproduit les principaux élémens que ce système renferme. Ils ont même suivi l’esprit géné- ral de la méthode platonicienne, se donnant le seul mérite d’un langage plus précis , d’un arrangement plus commode dans les détails, et d’une exposition plus large et plus dégagée. Mais toutes les idées mé- taphysiques, développées dans quelque philosophie positive que ce soit , sont exposées dans Platon ; elles y sont présentées sous une forme qui permet d’en voir facilement et la solidité et la fécondité. Il sera donc important d’examiner la critique qui a été faite de ce système; par là, nous pourrons connaître deux choses : la première , si la méta- physique platonicienne est dans son ensemble conforme à la vérité ; la seconde, si elle est conçue de la manière la plus propre à faciliter les progrès ultérieurs de la science. Aristote s’est chargé de faire cette critique. Il est , conjointement avec Pla^ ton, le plus grand philosophe de l’antiquité. Comme Platon, il admet le principe de la raison absolue. Il a réuni en corps de doctrine les principaux élé-* mens d’une philosophie rationnelle. La marche Digitlzed by Google — 10 — qu’il suites! fortement caractérisée. 11 sera curieux de savoir en quoi les élémens positifs de la philoso- phie d’Aristote et sa méthode diffèrent ou se rap- prochent des élémens philosophiques et de la mé- thode que nous trouvons dans Platon. Le disciple est loin d’avouer que les antécédens de sa science soient dans les enseignemens qu’il a reçus de son maître. Il attaque au contraire fortement celui-ci, condamnant le fond et la forme des idées platoni- ciennes, et paraissant peu croire aux fruits qu’on en pourrait retirer. Cette critique du platonisme, par Aristote, est- elle ou n’est-elle pas fondée dans ses points princi- paux ? Cette première question purement scienti- fique étant résolue, on peut se demander quels sont les motifs qui ont inspiré les formes d’une telle cri- tique, surtout si l’examen de la première question avait conduit à reconnaître que cette critique est peu soutenable? Telles sont les deux questions qui se présentent à notre esprit. Mais pour que nous leur accordions de l’importance, il faut que déjà nous soyons per- suadé d’une chose, savoir : que ces deux ques- tions se lient intimement à cette autre question plus générale, celle de la légitimité du principe de la raison absolue. Dans la lutte qu’Aristote engage contre son maître, si nous ne voyions qu’une forme qui veut se substituer à une autre forme , nous n’aurions pas à nous en inquiéter beaucoup. Mais — 14 — si les fondeniens sur lesquels s’appuie le savant cri- tique se trouvaient être négatifs du principe même de toute philosophie positive, la discussion devien- drait pour nous de la plus haute gravité Alors, en effet, la cause de la philosophie serait en jeu avec Platon; et si, de plus, il arrivait qu’ Aristote, en même temps qu’il se fait dans sa critique uploads/Philosophie/ aristo-te-critique.pdf
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- Publié le Jan 07, 2021
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