22-FRGEG11C Page 1/11 Baccalauréat général - Session 2022 ÉLÉMENTS DE CORRECTIO

22-FRGEG11C Page 1/11 Baccalauréat général - Session 2022 ÉLÉMENTS DE CORRECTION DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DE FRANÇAIS RECOMMANDATIONS GÉNÉRALES ❏ Le corrigé suggère des pistes de correction non exhaustives et une base de travail susceptible d'être enrichie et ajustée au sein des commissions académiques. ❏ L’évaluation des connaissances et compétences en jeu dans cette épreuve est à mener au regard de ce que l'on peut attendre d'un candidat de classe de Première. ❏ On utilisera tout l'éventail des notes, jusqu’à 20 pour le travail de candidats témoignant d’acquis très satisfaisants. ❏ Si le travail du candidat témoigne d’acquis satisfaisants, c’est-à-dire correspondant à l’ensemble des attentes (rubrique « On attend »), on attribuera au moins les trois quarts des points. ❏ Les notes inférieures à 5 correspondent à des copies témoignant d’acquis très insuffisants, tant en ce qui concerne la langue et l’expression (syntaxe, vocabulaire, orthographe) qu’en ce qui concerne la réflexion, la culture littéraire ou encore les compétences d’analyse et d’interprétation. OBJECTIFS DE L’ÉPREUVE ÉCRITE Selon la note de service MENE2019312N du 23-7-2020, l’épreuve permet de vérifier les compétences acquises en français tout au long de la scolarité. Elle évalue les compétences et connaissances suivantes : ❏ maîtrise de la langue et de l'expression ; ❏ aptitude à lire, à analyser et à interpréter des textes ; ❏ aptitude à mobiliser une culture littéraire fondée sur les travaux conduits en cours de français, sur une culture et des lectures personnelles, pour traiter d'une question littéraire portant sur l'un des objets d'étude du programme ; ❏ aptitude à construire une réflexion en prenant appui sur différents textes, et à prendre en compte d'autres points de vue que le sien. BARÈME CONCERNANT LA MAÎTRISE DE LA LANGUE ET DE L’EXPRESSION ❏ pour une copie à l’orthographe défaillante mais à la syntaxe correcte et à l’expression convenable : on enlève jusqu’à 2 pts. ❏ pour une copie confuse, à l’orthographe et à l’expression (syntaxe, vocabulaire, ponctuation) défaillantes : on enlève jusqu’à 4 pts. 22-FRGEG11C Page 2/11 COMMENTAIRE - CRITÈRES D’ÉVALUATION Concernant le commentaire, la note de service définissant les épreuves précise : “Le candidat compose un devoir qui présente de manière organisée ce qu'il a retenu de sa lecture et justifie par des analyses précises son interprétation et ses jugements personnels.” On n’attend pas du commentaire qu’il épuise l’ensemble des possibles interprétatifs ni même qu’il explore de façon exhaustive l’ensemble des aspects du texte. Tout projet de lecture cohérent est recevable. Un plan en trois parties n’est pas exigé. On attend : ● l’aptitude à construire une réflexion portant sur un texte littéraire ○ proposant un projet de lecture cohérent ○ se présentant de manière organisée ○ progressant de façon claire ● l’aptitude à lire, à analyser et à interpréter un texte littéraire ○ analyse de faits d'écriture marquants (identifiés, nommés, analysés) ○ interprétation recevable des faits d’écriture analysés ○ jugements personnels sensibles à l’écriture et aux effets de sens ● la mobilisation d’une culture littéraire ○ permettant de tenir compte du genre littéraire du texte ○ permettant, à grands traits, de situer le texte dans l’histoire littéraire ○ permettant éventuellement de situer le texte dans un contexte (artistique) plus large ● une expression adaptée, claire et correcte ○ registre de langue et vocabulaire adaptés ○ clarté de la syntaxe et des usages de la ponctuation ○ orthographe correcte On valorisera : ● l’aptitude à construire une réflexion personnelle portant sur un texte littéraire ○ proposant un projet de lecture particulièrement pertinent ○ s’appuyant sur des arguments particulièrement fins ○ progressant selon une complexification progressive dans les niveaux de lecture ● l’aptitude à lire, à analyser et à interpréter un texte littéraire ○ analyse riche ou sachant varier les faits d’écriture observés ○ finesse des analyses et pertinence des interprétations ○ prise en compte de la spécificité de l’écriture ● la mobilisation d’une solide culture littéraire ○ permettant de situer le texte dans l’histoire du genre ○ permettant de fonder l’analyse sur des éléments de contextualisation littéraire ○ permettant d’enrichir l’interprétation par une contextualisation plus large ● une expression élégante, précise et nuancée ○ registre de langue soutenu, vocabulaire riche et précis ○ élégance de la syntaxe et des usages de la ponctuation ○ très peu d’erreurs d’orthographe sur l’ensemble de la copie On pénalisera : ● l’aptitude insuffisante à construire une réflexion personnelle ○ absence de projet de lecture ○ juxtaposition de remarques ne construisant aucune interprétation ○ piétinement de la réflexion ● l’aptitude insuffisante à analyser et à interpréter ○ contresens manifestes sur le texte ○ absence d'analyses portant sur des faits d’écriture ○ interprétations non fondées ● l’insuffisante mobilisation d’une culture littéraire ○ absence de prise en compte du genre du texte ○ absence de toute tentative de contextualisation ○ erreurs importantes dans la façon de contextualiser le texte ● la maîtrise insuffisante de la langue et de l’expression ○ expression confuse ○ orthographe défaillante 22-FRGEG11C Page 3/11 COMMENTAIRE Objet d’étude : Littérature d’idées du XVIe au XVIIIe siècle Texte à commenter : Jean-Jacques ROUSSEAU, Émile ou de l’éducation, Livre Cinquième, 1762 PROJETS DE LECTURE POSSIBLES Le texte est extrait d’un essai sur l’éducation dans lequel Rousseau, philosophe des Lumières du XVIIIe siècle, expose les principes éducatifs qu’il défend, en les appliquant à un personnage fictif, Émile. Il fait ici la promotion du voyage pédestre, éloge qui repose sur le principe de l’accumulation d’exemples de ses bienfaits. Le style est enlevé, emporté et séduisant, et le propos optimiste et enthousiaste. La richesse des arguments vise à convaincre les lecteurs des bienfaits de la marche. Mais cet éloge du voyage à pied est également le moyen pour Rousseau de définir les principes de la connaissance philosophique, avec une formule finale qui sonne comme une maxime : « Quand on veut voyager, il faut aller à pied ». ÉLÉMENTS DU TEXTE QUI PEUVENT RETENIR L’ATTENTION DU LECTEUR Les vertus multiples de la marche o La marche à pied permet d’éviter l’ennui et la fatigue (« pourquoi se lasserait-il ? »), ce qui pourrait paraître paradoxal. Le travail lui-même, présenté comme alternative à la marche, est d’ailleurs associé à l’amusement (« il porte partout de quoi s’amuser »). o Ce qui garantit au voyageur d’éviter toute peine, c’est son indépendance. La marche à pied permet en effet d’exercer sa volonté, sa liberté. De nombreuses expressions renvoient à cette idée de désir d’indépendance du marcheur : « à sa volonté », « partout où je me plais », « je ne dépends ni de […] ni de […] »… Le voyageur ne dépend ni d’autrui ni des contraintes climatiques ou géographiques. Cette idée est synthétisée par la formule à l’allure de maxime « ne dépendant que de moi-même, je jouis de toute la liberté dont un homme peut jouir » (le « je » devenant ici le représentant de l’humanité, et le présent pouvant alors être perçu comme l’expression d’une vérité générale). Le promeneur s’adapte à sa guise aux circonstances et à son état (parallélisme de construction « si le mauvais temps… », « si je suis las… »). Le fait de changer d’idée ou de projet à loisir semble ainsi aussi facile à faire qu’à écrire, comme si le voyage à pied était aussi léger qu’une divagation de l’esprit. o La marche à pied permet d’enrichir sa connaissance du monde naturel environnant. L’espace parcouru est un espace d’observation presque infini pour le philosophe (« le cabinet d’Émile est plus riche »). Rousseau accumule les exemples allant en ce sens sous la forme d’interrogations rhétoriques (« qui est- ce qui… histoire naturelle… herboriser… ? »). Il utilise l’argument d’autorité pour rappeler que Thalès, Platon et Pythagore ont voyagé : il sous-entend par là que leurs voyages ont été nécessaires à leurs pensées philosophiques du monde. o La marche à pied est un gage de bonne santé physique. La robustesse d’Émile, évoquée à plusieurs reprises, est même générale puisqu’il n’hésite pas à exercer ses bras « pour reposer ses pieds ». La marche à pied est donc un exercice qui participe d’une éducation intellectuelle mais aussi physique : « santé qui s’affermit ». o La marche à pied est enfin source de plaisir (notion présente dès le premier paragraphe : « partout où je me plais, j’y reste »), et développée dans le troisième paragraphe avec le champ lexical de l’agrément (« plaisir », « agréable », « humeur qui s’égaye »). Elle permet d’éviter « l’ennui » et la lassitude (« las », « se lasser ») en procurant un plaisir d’ordre intellectuel. Ce plaisir s’étend même au repos consécutif à la marche, puisqu’on trouve dans les gîtes de fortune des plats « savoureux » et un « bon sommeil » (les antithèses formées avec « repas grossier » et « mauvais lit » montrent combien le voyage transforme l’ordinaire en extraordinaire) et se manifeste à travers l’accumulation d’exclamations fortement expressives telles que « combien le cœur rit quand on approche du gîte ! ». Le voyage semble le remède à tous les maux, la uploads/Philosophie/ baccalaureat-general-session-2022-elements-de-correction-de-l-x27-epreuve-ecrite-de-francais.pdf

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