Cahi ers Cahiers du CercleProudhon paraissant six fois par an DtUXIKM CAMtR. –
Cahi ers Cahiers du CercleProudhon paraissant six fois par an DtUXIKM CAMtR. – MARS-AVRIL 1912 SOMMAIRE ~t" GtLBMT MAUttt. – La philosophie de Georges Sorel 57 HtKM LjLOt~AKOt. – Proudhon et l'Ordre européen 82 ALMttT VtKczftT. Le bilan de tt démocr&tie 98 Cahiers du Cercle Proudhon paraissant six fois par an RÉDACTION La rédaction des C<tA~r< est Maurte par le Cercle P.-J. Proudhon. On est prié d'adresser tout ce qui la concerne à M. Htah Fortin, Réd~cHon dea CaA«r< dM Cercle fro~t<Mt, chez M. Revet, libraire, H, Q~i Voltaire, Paris (VU') Les CaAt<r< p~riuatcnt en f.moicu)ea de 32 i 64 pages in-octavo e*fTt. Le prix de chaque cahier varie suivant le nombre des page*. Le prix de l'abonnement pour un an, c'es~à-dire à une tehe de six cahier*, eat néanmoins titt dès maintenant atMi qu'il suit At<Xt)MXM!~ d'un M <:M Ca~Mr* à l'édition ordintire. FraaM, fr. – Étranger, 4 50 à l'édition sur Véiio d'Arches, France, 10 fr. – Étritnger, H fr. aux deux éditions. France, 12 fr. – Étranger, 15 fr. On ne s'abonne que pour un au. L'abonnement part du cahier de Janvier-Féerter. AdreMer tout ce qui concerne l'Administration des Cahiers (man- dats, v~teun), à M. Marc Furcy-Ritycaud. chez M. Revêt, libraire, Il, Quai Voltaire, Paris. On peut s'abonner chez M Étienne Revêt, tibr-tire, tl, QufU Voinure, fan!. (VU'). Cahiers du Cercle Proudhon !.A PHILOSOPHIE DE CEORUKS SOREI. 1 La destmée n'a-t-ett'- point fait naure M. (ieorgtis Sorel umqucment pour se donm'r le ptaisn de mécon- tenter tt's amateurs de pt-nscc ntcdtnc.re'' .J'iactiuer&is \t)tontiat's a le croire et je ne connus puint df j)tu)u- suphc ~vant lui. ~t (.c n\'st Px'udhott. <)U) :ut ~u hCtnbhbtctnunt. exaspérer tc-~ !ectuurs de f'-mHoH coo- scrv.ttriccs et tef prédicateur~ de s.t.~t'hbc mudmoe. D'un l'heureux succès de sun ).o)t\ ro. S~tts un cermut ae.md.ttc, la gloire de c.' tnaUn'-tuattCten piuinsophc n'ur:ut point n'rtte la cunusiK' du j.;rand pubttc. !t a fallu VtUenouve-Samt-Gcor~cs. et tt' ~bum~e, et. la machine a bo~eier, et la t haua~ctte cluus pour que le syndicalisme a'ainrmAt a la bourgeoisie eiîrayée comme uno.docthne capitbie do tuurnn do~ actes. Mais une fois ces actes fournis, un n Lente de remonter à leur cause, et cette c.iuse. pour une bonne partie. i.c trouve faite d'idéos. Ces idées sont exprimées. dc\< toppées, commentées dans )'œt)\re sorcuenne. Conte- nons nossourires en nous rappft.tnt qu'en t':ttmeel908!~s journaux s~gf!; nt ministérteis attribuèrent n M. Ueor~es Sorel, auteur dt". A<e~o!M sur la ft<~f«f<\ une grande fe~poQsabiMte des émeutes ouvrières. M. Clemenceau, qui est homme d'espru. dut sans 1. Treuitmt t<)nf4r<nc< m*nnttH< du Cercle, nooottte tl ftvntr iS12 58 LA PaiLOBOPBUt M CHOMM <OML doute en rire avec Métivier; mais les conservateurs avaient-ib tout à fait tort? Le goût de la lutte, le cou- rage dans la'résistance. qui donc l'avait inspiré aux ouvriers rëvottéat leurs guides immédiats, ceux de la Confédération générale du Travaitt sans aucun doute, mais quelle force pour eux et vis-à-vis de l'opinion que de se sentir d'accord avec un savant philosophe Qui oserait d'ailleurs sans témérité distinguer avec trop d'assurance le n')le des idées pures dans l'arrivée des actes Y Convenons que l'ceuvre de Sorel fut à sa façon une apologie de la violence et qu'on y peut rapporter plus d'une conséquence apparue d'abord singulière et loin- taine. Et en outre, comment s'étonner que de cette œuvre sortit naturellement une excitation à agir, puisque la transformation des idées en acte est la suite nécessaire de toute pensée abstraite qui règle ses déductions ou qui prend ses intuitions selon l'ordre naturel des choses? Ce réalisme au sens propre du mot de la philo- sophie et, si l'on veut, de la métaphysique aorélienne, se présente comme son premier caractère. D'avoir été non point agrégé de philosophie, mais ingénieur, Sorel est devenu véritable philosophe. Il n'a point pris son sys- tème & l'Université. Peut-être pourrait-on penser que fréquenter une idéale Sorbonne lui eût été profitable. Mais la réelle, celle qu'ont jugée Pierre Lasserre et Agathon, lui fut épargnée et ce grand bienfait du sort le préserva des vanités verbales. Cependant son réalisme parait dû plus encore à sa santé morale qu'à la vigueur de sa raison. C'est qu'au fond de Sorel, il ne faut pas chercher le logicien, mais discerner le moraliste. Ses premières révoltes contre le dreyfusisme lui vinrent moins de son esprit que de son Lt PtULMOMU M aMMM tORtt. 5~ t.<jour. ammmo, j ou ama nm, <mnn njmc ~.utoto uuuno lad pauvres champions d'Israël. devait sourire de dédain. mau ni Sorel, ni non plus Uohier ne pouvaient songer à sourire. Ils avaient engagé au drcyfusisme des parties vierges de leur sensibilité et s'indignèrent, le jour du leur déailluaion. comme des amanta trompés moins irritas des perfidies subies que de la lâcheté de toute trahison. Dès le Procès de Socrate. paru en 1899 et où il s'efforçait de résoudre cette cause cétèbre en cimpte atïaira politique en un débat de Haute-Cour Sorel s'atnrme moraliste, Ce n'est pas toujours très heureux. Volontiers tout délicat décerne ses louanges à la gra- cieuae Aapasie. admirable d'avoir su joindre l'esprit attique à la volupté nulésicnne. et Sorel a vraiment tort de s'en étonner. Fâcheuse encore peut-être, man combien significative, cette audacieuse maxime Penser aana fin morale, c'est prostituer le savoir, la logique et l'éloquence Et, plus signiticative de son moralisme que toute autre préoccupation, apparaît ensuite, dans d'autres ouvrages, son souci d'appliquer la psychophysique a l'esthétique. Le fond môme de sa pensée d'alors ne méritt: qu'un intérêt médiocre. L'échec de ta psychophysique n'est plus contesté ni contestable, mais en 1886 et en 1690, on pouvait avoir encore quelque illusion. Georges Sorel t'y intéressa et mit on évidence le caractère purement psychologique de cette technique nouvelle qu'on voulait adjuger à la physiologie. Mais ce qui importe davantage & l'intelligence du reste de son œuvre, c'est que, de aea travaux de philosophie pure, une idé< générale de l'esthétique tM dégage, qui rejoint celle-ci & la morale. 60 LA PHtLOtOPHtt Dt QMtaM SOML « L'esthétique, dit-il à peu près, est une simple branche de l'éthique H le prouve, en résolvant en sea éléments l'émotion artistiqua. Il y distingue d'abord une satisfaction procurée au goût qui échappe à toute analyse scientifique, ensuite une passion sensuelle. enfin le résultat moral de l'action qu'exerce rouvre d'art sur notre eensibilité. C'est ce dernier composant qui ~ait, pour Sorel, l'objet de l'esthétique. C'est en cherchant à le définir qu'il lui arrive de louer l'archi- tecture d'être chaste et de se méfier de la musique qui « éteint la conscience et diminue la raison Cet élément moral de l'émotion artistique, néanmoins, ne serait-il pas réellement immoral t Sorel, en se posant cette question, parvient à découvrir la valeur sociale de l'art. Dans une importante étude', il retrace en quelque* pages l'histoire de la technique artistique et l'interprète aussi. Par son commentaire, il arrive encore à découvrir dans le travail industriel la glorification do l'esprit humain créateur. Cette habitude de juger les œuvres d'art en moraliste conduit Sorel à la solution d'un nouveau problème esthétique et sociologique i la fois: la valeur sociale de l'art L'histoire de l'art, selon lui, nous enseigne qu'à l'origine les artistes combinèrent dans les objets fabriqués l'utilité de l'emploi à l'agrément de la forme. Mais peu à peu l'artisan se sépara de l'artiste et l'art s'éloigna de l'industrie. De plus, les arts s'entr'aidaient volontiers 1. Gtor~ SofeL L<p*yetopAy<t~)M<< f~Mt~'M (R. philos.). 2. Gaofg<t Safet. «t<o«- <otM~ <<* ~af<. 3. M., ttt~. LA PHILOSOPHIE DK CMRGitS SOR)SL 6i autrefois pour la conquête d'un même idéa! de beauté. Tous concouraient rt l'exprimer dans un monument religieux ou autre, dans un palais, dans un temple. Au contraire, à partir de la Renaissance, chaque art pour- suit isotément un certain ~enre de beauté. Comme Th. Ribot, Sorel estime que l'art moderne diffère des arts primitifs par le passagedusociat à l'individuel Mais. pour apprécier cet art individualisé, une connais- sance plus grande de la technique s'impose; !'esthé- tique devient une science de raisonnement et s'intellec- tuatise. Elle découvre dans la matière le rôle de t'tisprit. L'effort de l'outil est une preuve de t'intettip'encc; la principale vateursociatcdc i'art, s<'ton Georges Sorel, r.estqu'it est un ennob)issem<'nt du travai) manue). Co qu'on aperçoit, en définitive, do j'csthctique de Georges Sorel r~<')e une tensinn cf'nstante de la volonté. Elle est moins une doctrine apphcaUo a tous les hommes et dans tous tes cas que la tnorale d'un combattant aux prises :tVf: des advcrsairen et qui se maintient parmi des dangers. Lui-même en saimt bien la nature quand il la dusipna un p.)u plus mrd du nom de pessimisme*, mais c'est un pessimisme rai- sonné qui se défend de rien devoir a t'instinct. Les trois principaux aspects du pessimisme de Soret sont les suivants il est d'abord une sympathie pour la sounranee humaine qui montre tout ce qu'it y a do chrétien dans sa sensibilité il est ensuite la conviction qu'on ne peut changer un ensemble de maux humains, donc sociaux, que par une destruction totale et non par des améiiorations successives; il est uploads/Philosophie/ cahiers-du-cercle-proudhon-cahier-2.pdf
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- Publié le Jui 11, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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