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CLUB SCIENCES L’EXCELLENCE DANS LA POLYVALENCE Page 1 sur 201 1 CLUB SCIENCES SIMBANDI BRASSOU COLLECTION PHILOSOPHIE COLLECTION PHILOSOPHIE CLUB SCIENECES SIMBANDI BRASSOU 2 CHAPITRE I : LES ORIGINES DE LA PHILOSOPHIE Introduction L’introduction générale à la philosophie sera divisée en trois chapitres. Dans le premier, nous analyserons les origines de la philosophie. Dans le deuxième, nous examinerons les grandes interrogations philosophiques que sont la métaphysique, l’anthropologie et l’axiologie. Et dans le troisième, nous aborderons la spécificité de la réflexion philosophique. Dans le premier chapitre, nous allons tenter de définir la philosophie et poser le problème de ses origines. Il s’agit, en effet, de deux questions inséparables. Car dire les origines de la philosophie suppose que l’on ait une idée de ce qu’elle est. Inversement, définir la philosophie, c’est déterminer les raisons qui l’ont vu naître. Pour les historiens, la philosophie serait apparue au 6ème siècle avant Jésus Christ dans la Grèce antique. Il y avait, dans la cité grecque, certaines conditions politiques, économiques et sociales qui favorisaient la réflexion philosophique et qui expliquent justement l’apparition de cette discipline. Toujours dans le premier chapitre, après avoir dégagé les conditions d’émergence de la philosophie, nous ferons brièvement l’histoire de la philosophie en évoquant quelques figures emblématiques et des courants philosophiques qui ont marqué l’histoire de cette discipline. I- Tentative de définition de la philosophie Tenter de définir la philosophie, c'est déjà philosopher. Tout le monde est un philosophe potentiel : nul besoin de s'appeler Socrate, Platon ou Aristote pour philosopher, seul compte l'amour de la réflexion, de la remise en question et du questionnement. À la différence des sciences humaines, des sciences naturelles et des sciences formelles auxquelles elle a été intimement liée, la philosophie n'a pas d'objets d’étude propre. Elle s’intéresse à tout, mais elle INTRODUCTION GÉNÉRALE A LA PHILOSOPHIE 3 a toutefois une prédilection pour certains domaines tels que la logique, l’éthique, la métaphysique, la philosophie politique et la théorie de la connaissance. La définition de la philosophie demeure un sujet controversé. Car il y a autant de courants philosophiques que de philosophes, ce qui rend impossible une définition unanime, acceptée par tous. Les difficultés à définir la philosophie sont, en outre, de nature épistémologique, car il est difficile de délimiter rigoureusement les méthodes, les thèmes et les objets de la philosophie. La philosophie n'a jamais réussi à développer une méthode qui aurait réussi à s’imposer parmi les philosophes comme la méthode expérimentale s'est imposée en physique et en chimie. Cependant, même s’il est difficile de dire ce qu’est la philosophie, on peut tout de même donner quelques définitions générales. Etymologiquement, le mot « Philosophie » vient du grec philo-Sophia que l'on traduit généralement par « amour de la sagesse ». Dans cette expression, l’amour désigne une recherche, une quête permanente, un désir etc. Le mot sagesse a deux significations : d’une part, il désigne la connaissance et d’autre part la vertu morale. Le philosophe apparaît ainsi dans une posture de recherche de sagesse sans prétendre nécessairement l'atteindre. Le bonheur que recherche le philosophe réside dans l’ataraxie, c’est à dire la paix de l’âme. 1- Philosophie et sens commun La philosophie s’oppose au sens commun. Le sens commun est un ensemble de croyances, de certitudes, d’évidences tenues pour vraies et qu’on ne remet pas en cause. Il s’agit de certitudes admises par tous, mais qui peuvent se révéler fausses comme les superstitions. Relevant de la naïveté et du dogmatisme, le sens commun pense tout simplement que la philosophie est pure spéculation, bavardage, théorie, verbiage. C’est la critique que Galilée a adressée à Socrate en lui reprochant de toujours se consacrer à la réflexion philosophique alors que le plus important est la recherche des richesses matérielles et du pouvoir. Cette priorité accordée aux biens mondains peut être résumée dans cette célèbre formule : « Vivre d’abord, philosopher ensuite ». Le sens commun reproche également à la philosophie d’être un discours essentiellement critique, subversif et qui remet tout en question. C’est ce qui explique le conflit qui existe entre la philosophie et la religion. La religion est fondée sur des vérités absolues que le croyant admet sans en douter, alors que c’est le doute qui constitue le fondement de la philosophie. 2- Philosophie comme mode de vie 4 La philosophie s’est comprise très tôt comme une manière de vivre et non pas uniquement comme une réflexion théorique. Autrement dit, être philosophe, c’est vivre et agir d’une certaine façon. L’idée que la philosophie est une manière de vivre a aussi pu amener certains philosophes à imaginer qu’ils devaient guider les autres et les aider à mener correctement leurs existences. Ceci explique en partie la naissance, dans l’Antiquité, d’écoles philosophiques comme l’épicurisme, le stoïcisme, le scepticisme etc. L’épicurisme : Epicure, fondateur de cette école, soutient que le but de la vie est d'atteindre le maximum de plaisirs et d’éviter le maximum de douleur. Pour lui, le plaisir résulte de la satisfaction des besoins qui sont de trois types : les besoins naturels et nécessaires (manger, boire et dormir), les plaisirs naturels et non nécessaires (les plaisirs sexuels par exemple) et les besoins ni naturels ni nécessaires (fumer, se droguer etc.). Les épicuriens disent que l’homme doit chercher la satisfaction des besoins naturels et nécessaires et éviter les excès. -Le stoïcisme : Fondé par Zénon, le stoïcisme rejette les biens matériels. Les stoïciens enseignaient qu’on ne peut atteindre la liberté et la tranquillité qu'en étant insensible au confort matériel et à la fortune extérieure et en se consacrant à une vie de raison et de vertu. Ils enseignent que chaque être humain est une partie de Dieu et que tous les hommes constituent une famille universelle. Les stoïciens font également la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend pas de nous. Ils recommandent à l’homme d’accepter courageusement ce qui lui arrive ne dépendant pas de lui comme la mort, la maladie, la vieillesse, les traits physiques etc. -Le scepticisme : Selon les sceptiques, l'Homme ne peut atteindre ni la connaissance ni la sagesse. Le chemin du bonheur passe donc par une suspension complète du jugement. Avec ces trois écoles et tant d’autres, la philosophie grecque était dominée par l'éthique, par la question « comment bien vivre ? » et plus particulièrement par celle de la vertu et du bonheur. La philosophie était comprise comme une façon de vivre et non pas uniquement comme un discours théorique. Mais en plus d’un mode de vie auquel elle peut renvoyer, la philosophie peut également signifier conception du monde ou vision des choses. Sous ce rapport, elle se comprend comme un système d’idées, de représentations d’un individu ou d’une société pour analyser le monde. Une telle vision du monde peut s’exprimer dans l’art, la littérature, la poésie, la religion etc. 3- Philosophie et société 5 La question des rapports entre la philosophie et la société se pose parce que la philosophie est victime de préjugés souvent négatifs. Ces rapports sont parfois caractérisés par une violente attitude de rejet, car le philosophe est souvent perçu comme un homme marginal qui a des comportements atypiques. Méfiante vis-à-vis des traditions, critique envers toute forme de préjugés, la philosophie n'a pas manqué de connaître des heurts plus ou moins durs avec la société. C’est le cas d’Anaxagore qui a été chassé d'Athènes sous le coup d'une accusation d'athéisme. Socrate a été condamné à mort sous les chefs d'accusation de corruption des mœurs de la jeunesse et d’impiété, mais aussi de rejet des lois de la cité. En 1600, Giordano Bruno est supplicié sur le bûcher pour son rejet de la transsubstantiation de la trinité, son blasphème contre le Christ, sa négation de la virginité de Marie. Spinoza a été excommunié pour avoir défendu la théorie de l’immanence de Dieu. Galilée a failli être condamné à mort pour avoir soutenu que la terre ronde. Heureusement pour lui, il a abjuré pour échapper à la mort. C’est dire que bien des philosophes ont souffert pour avoir défendu des positions que l’Eglise ne partageait pas. II- Les origines de la philosophie On confond souvent l’origine avec le commencement. Si le commencement peut être délimité avec précision d’un point de vue spatio-temporel, l’origine quant à elle est multiple. Elle s’entend de deux manières : on parlera soit d’une origine historique ou chronologique, soit d’une origine logique ou causale. L’origine historique ou chronologique suppose un processus historique qui a abouti à l’émergence du discours philosophique alors que l’origine causale suppose une étude des différents éléments qui se sont conjugués pour élaborer un discours neuf, une innovation radicale qui est apparue tardivement dans l’histoire de l’homme. Ainsi, répondre à la question « qu’est-ce que la philosophie ? », c’est forcément remontrer dans l’histoire pour saisir les différentes causes qui se sont combinées et qui ont favorisé l’émergence de la philosophie. D’abord, nous allons dégager les conditions historiques qui expliquent l’émergence de la philosophie. Ensuite, nous nous pencherons sur les causes logiques. a. Origine historique Certains attribuent à la philosophie une origine orientale en uploads/Philosophie/ collection-philosophie.pdf

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