BUREAU E 202 Tel : 01 40 97 71 39 TÉLÉDIX 2004-2005 1er envoi Nombre de pages :
BUREAU E 202 Tel : 01 40 97 71 39 TÉLÉDIX 2004-2005 1er envoi Nombre de pages : 21 Matière : PHILOSOPHIE DEUG 1 Semestre : 1 E. C. : L1PPLO18 La philosophie de Ludwig Wittgenstein La philosophie de Ludwig Wittgenstein Monsieur NICOLET Daniel Partie de cours 1 Pas de devoir Rappels : · L’étiquette figurant sur votre enveloppe d’expédition mentionne uniquement les E.C. qui font l’objet d’un envoi. Merci de vérifier que ces E.C. correspondent bien à ceux notés sur votre formulaire d’inscription pédagogique. Si tel n’était pas le cas, merci de nous en informer dans les plus brefs délais. L1PPL018-NICOLET 2 UNIVERSITÉ DE PARIS X-NANTERRE — SERVICE TELEDIX — PHILOSOPHIE LA PHILOSOPHIE DE WITTGENSTEIN UNE INTRODUCTION D. NICOLET ELP L1PPL018 2004-2005 L1PPL018-NICOLET 3 TRAVAIL PREPARATOIRE : LIRE LE TRACTATUS Avertissement et plan de travail Wittgenstein (1889–1951) n’a publié qu’un seul ouvrage se son vivant : Le Tractatus logico-philosophicus (1922). A sa mort, il laissait un autre ouvrage inachevé, contenant des pensées, « résidus de recherches philosophiques » menées depuis 1929 : les Investigations Philosophiques (1953). Comme l’explique la Préface (datée de 1945), Wittgenstein se proposait de « publier dans un ensemble les anciennes avec les nouvelles pensées : ces dernières ne se trouveraient placées sous leur vrai jour qu’en se détachant sur le fond de [s]on ancienne manière de penser, et par le contraste qui en résulterait. » On a parfois trop vite conclu à l’existence de « deux philosophies » chez Wittgenstein. Mais l’instruction de lecture ici donnée par la Préface insiste autant sur la continuité (le « vrai jour » et le « fond ») que sur les différences (le « contraste »). Il faut donc plutôt parler de deux états du développement de cette philosophie. Les nombreux écrits de Wittgenstein, parus par la suite, permettent en outre, nous le verrons, de suivre les multiples étapes de ce développement. De toute manière, il est indispensable de commencer par prendre connaissance du Tractatus. A cet effet, nous proposons la démarche suivante : 0.- se procurer l’ouvrage : Ludwig Wittgenstein : Tractatus logico-philosophicus, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1993 (traduction G.G. Granger)1 1.- lire l’Introduction ci-après 1 Dans la même collection, il existe une ancienne version (traduction P. Klossowski), incluant aussi le texte des Investigations, qui reprend la première publication en français dans la « Bibliothèque des idées » (1961). Cette même traduction est parue aussi séparément dans la collection « idées ». Les deux traductions peuvent être utilisées indifféremment, mais on prendra soin, en cas de divergence, de se référer au texte allemand (au moyen par exemple du lexique donné avec l’Index de l’édition Granger) L1PPL018-NICOLET 4 2.- lire méthodiquement le texte en suivant l’ordre indiqué, soit à partir des documents annexés, soit directement dans le livre, en prenant note des définitions des termes 3.- parcourir une fois l’ensemble du texte. N.B. : On se rappellera un conseil de Deleuze : ne pas chercher à tout comprendre ! Introduction Le Tractatus logico-philosophicus, comme son titre l’indique, est un traité, c’est-à-dire un exposé de résultats, et non une recherche, comme s’intitulent plus modestement beaucoup d’études contemporaines du même type (et comme Wittgenstein intitulera lui-même ses travaux ultérieurs). L’auteur annonce qu’il pense y avoir résolu les problèmes philosophiques “au moins pour l’essentiel”. Dans ce projet radical, il aborde les questions centrales de la philosophie par le côté de la “logique” c’est-à-dire par le côté des rapports de la pensée ou du langage et du monde. En effet, comme le dit la proposition 3.1 : “Dans la proposition, la pensée s’exprime pour la perception sensible.” Le problème du livre est de déterminer les limites a priori de ce qui peut être pensé (de manière articulée), et donc dit dans le langage. Et, selon une remarque de Wittgenstein, son contenu peut étrangement se résumer par l’affirmation que tout ce qui peut être pensé, ou dit, peut l’être clairement, c’est-à-dire ici logiquement, et que tout le reste est non-sens. Le livre argumente donc contre la transgression des limites du sens, comme le montre notamment sa dernière injonction, aussi célèbre que mal comprise : « Sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le silence. » Mais qu’en est-il donc de ces limites du sens ou du langage ? pourquoi devrions-nous considérer quoi que soit comme inexprimable, et dans ce cas L1PPL018-NICOLET 5 qu’est-ce donc ? Et s’il y a de l’inexprimable, pourquoi se donner la peine d’interdire de l'exprimer ? Il est clair que si ces limites doivent être établies, ou mises en évidence, c’est que d’ordinaire nous ne les reconnaissons pas et les transgressons sans le savoir, c’est-à-dire que nous nous croyons encore en régime de discours sensé quand nous errons depuis longtemps dans le non-sens. Et cela arrive particulièrement quand nous faisons de la philosophie. Telle est donc la limite du langage : il ne peut énoncer les conditions de sa propre possibilité, son présupposé ultime, c’est-à-dire son rapport au réel. Mais cette limite, ou ces conditions de possibilité, sont pourtant nécessairement présentes dans tout énoncé : seulement ce ne peut pas être sur le mode de l’être- dit, mais sur cet autre mode que Wittgenstein appelle “se montrer”. Ce qui se montre ainsi dans l’énoncé, c’est-à-dire l’ensemble des conditions qui lui permettent de signifier quelque chose, Wittgenstein le conçoit dans le Tractatus comme une forme commune à la proposition et à l’état de choses qu’elle dénote et c’est pourquoi il l’appelle la “forme logique”. La forme logique est ce que le signe doit avoir de commun avec son signifié pour pouvoir absolument le représenter (en être le représentant) (T. 2.18) La forme logique de la proposition est simplement : “il en est ainsi” (T. 4.5). L’analyse propositionnelle nous montre comment les éléments de la proposition se combinent pour former une image logique du monde2, mais la forme de cette image ne nous dit rien de déterminé au sujet du monde. Pour reprendre l’exemple de Wittgenstein, je ne sais rien sur le temps qu’il fait lorsque je sais qu’il pleut ou qu’il ne pleut pas : “Les propositions dites logiques montrent les propriétés logiques du langage et par conséquent de l’univers, mais elles ne disent rien.” (Notes dictées à Moore, 1913). Le caractère de cette condition de possibilité inexprimable, Wittgenstein l’appelle “transcendantal”. “La logique, dit-il, n’est point une théorie [c’est-à-dire 2 La proposition élémentaire est une combinaison de noms, en rapport “fondamental-interne” avec une configuration d’objets simples. La proposition complexe est une combinaison de propositions élémentaires au moyen de constantes logiques (connecteurs). Or ces dernières ne représentent rien (idée fondamentale du Tractatus), et le langage se résout donc en proposition élémentaires indépendantes, comme le monde se résout en faits. L1PPL018-NICOLET 6 un ensemble de propositions ayant un sens] mais une image qui reflète le monde; la logique est transcendantale” (T. 6.13). Or, ce caractère est aussi celui de l’éthique : “Il est clair que l’éthique ne se laisse pas énoncer. L’éthique est transcendantale.” (6.421.) (Il en va d’ailleurs de même de l’esthétique, puisque “l’éthique et l’esthétique sont une seule et même chose” (T. 6.41).) Retenons ce caractère de l’éthique : condition de possibilité du langage sensé, immanente à l’image logique du monde et comme celle-ci inexprimable. On comprend ainsi ce passage d’une lettre de Wittgenstein à l’un des éditeurs qu’il essayait de convaincre de publier le Tractatus : “… mon ouvrage comporte deux parties, celle qui est présentée ici, et tout le reste que je n’ai pas écrit. Et c’est justement cette seconde partie qui importe. Mon livre trace les limites de la sphère de l’éthique pour ainsi dire de l’intérieur, et je suis persuadé que c’est là la SEULE façon rigoureuse de tracer ces limites. En bref, je crois que là où beaucoup d’autres se contentent de verbiage, je suis parvenu, dans mon livre, à resituer nettement les choses dans le lieu qui leur revient en n’en parlant pas.“ (Lettre à von Ficker) Si le Tractatus traite donc de l’éthique de la seule manière correcte en n’en parlant pas, dans sa partie écrite il traite paradoxalement du fondement de la logique, qui est non moins inexprimable. Déterminer les conditions du sens de l’intérieur et de manière rigoureuse, c’était en effet le projet du Tractatus, qui se révèle ainsi finalement lui-même un tissu de non-sens. Mais ce sont des non-sens d’une grande importance, puisque celui les comprend justement comme des non-sens acquiert une juste vue du monde (T.6.54). Guide de lecture On trouvera ci-dessous le texte du Tractatus (traduction Klossowski) réparti en strates en fonction du rang de chaque énoncé indiqué par la numérotation. D’abord les 7 énoncés principaux; puis s’ajoutent les énoncés à une décimale; L1PPL018-NICOLET 7 puis ceux à deux décimales. Cette disposition facilite une lecture progressive, tout en tenant compte de la note de Wittgenstein sur l’importance relative de chaque énoncé dans l’exposition. Il est commode de se représenter les choses de la manière suivante : les énoncés principaux seraient comme des titres de chapitres ; ceux à une décimale des sous-titres ; ceux uploads/Philosophie/ cours-sur-wittgenstein.pdf
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- Publié le Nov 28, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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