PROFIL D’ailleurs, Derrida Un documentaire écrit et réalisé par Safaa Fathy Cop

PROFIL D’ailleurs, Derrida Un documentaire écrit et réalisé par Safaa Fathy Coproduction GLORIA FILMS Production, La Sept ARTE, KINOTAR OY (68 mn) Edité en cassette par ARTE Vidéo (collection Ecrivains) 23.15 Mercredi 29 mars 2000 Contacts presse : Céline Chevalier / Nadia Refsi - 01 55 00 70 41 / 23 c-chevalier@paris.arte.fr / n-refsi@paris.arte.fr ARTE Édition/Vidéo : Henriette Souk 01 41 46 56 30 / 01 41 46 54 61 « D’ailleurs, Derrida » met la parole du philosophe Jacques Derrida en scène dans quatre pays : l’Algérie , l’Espagne, la France et les Etats-Unis. La philosophie en train de se faire. Nous sommes les compagnons d’un penseur qui nous reçoit dans son univers, nous ouvre les portes de sa pensée, et bien intimement, nous parle de l’écriture, du pardon, de l’hospitalité, de la responsabilité, de la femme, de la communauté. Il nous parle aussi de sa mère et de son pays natal, l’Algérie, toujours de la même manière, entre l’affect et le concept, à la frontière où l’œuvre touche la biographie et où la biographie a donné naissance à l’œuvre. Et ceci dans des lieux qui donnent aux mots la possibilité de leur apparition dans des images qui laissent entrevoir l’au-delà d’une certaine limite, l’ailleurs. .2 Note d’intention “D’ailleurs, Derrida” est un film qui porte bien son nom. L’ailleurs de l’Europe, l’ailleurs de la pensée, l’ailleurs d’une référence constante à un ailleurs. Aussi, l’ailleurs est l’au- delà d’une certaine limite, d’une certaine frontière. L’au-delà de la Méditerranée est l’ailleurs de l’enfance en Algérie. Lieux de souvenirs, de la mémoire de la nostalgie. Sa maison, ses lycées, ses trajets apparaissent dans le film et signalent de loin ce passé devenu mémoire. Il y a aussi l’ailleurs imaginaire, celui de l’Espagne des marranes du XIVe siècle et celui de la ruine et des fermes abandonnées. Ainsi, et toujours pour commencer, le film s’étend et prend place entre l’Algérie du passé et cette Espagne rêvée, lieu d’une origine disparue. De ce fait, l’Espagne, avec ses villes et ses prairies, devient une pure matière métaphorique de quelques motifs de la pensée de Derrida. Entre le rêve et l’imaginaire il y a le présent, celui des Etats- Unis, ou encore celui de Paris, où nous sommes dans la compagnie d’un homme dans son travail et ses lieux réels. Voilà pour ce qui est de l’espace géographique du film. Quant aux autres espaces - poétique, psychique, philosophique - ils y sont dans le mouvement des images elles-mêmes, dans leurs associations, ou encore dans les nombreuses ellipses qui rythment le film. Par ces associations, ces sauts, les lieux deviennent des métaphores de la pensée. Ils disent, sans mot dire, quelque chose qui vient donner un relief ou un étai à la parole. Sur l’un de ces lieux, en Espagne, Derrida parle des différences sexuelles, des voix qui habitent la voix de tout un chacun. Pour qu’un espace démocratique s’ouvre, il faut libérer ses voix, afin de faire exister une musique… composée de voix féminines ou masculines. Une tresse des voix, disait-il. Le film lui-même est ainsi composé, une tresse d’images, de motifs, de tons, de rythmes, de voix : ses voix, les voix de Derrida, car il porte en lui, comme tout un chacun, une multiplicité de voix. Le film laisse entendre quelques-unes d’entre elles. Safaa Fathy, février 2000 .3 Tourner les mots Au bord d’un film de Jacques DERRIDA et Safaa FATHY À paraître le 23 mars 2000 Après la réalisation de ce film, Jacques Derrida et Safaa Fathy ont écrit ensemble le livre Tourner les mots - Au bord d’un film. Publié par les Éditions Galilée et ARTE Éditions, ce livre est composé de plusieurs textes : le premier, Contre-jour, fut écrit en collaboration par Jacques Derrida et Safaa Fathy, les autres séparément par chacun des auteurs. Il contient également un abécédaire inédit écrit par Jacques Derrida. Extrait : « Ce que nous tentons ici, ce serait donc, après coup, d’ajuster seulement quelques phrases, bien tourner les mots pour dire ce qui, passant déjà par des mots, passait aussitôt les mots, traversait ou excédait à chaque instant le discours. Comme dans une course, la parole restait sur place, si on peut dire, immobilisée, rivée, retenue en son lieu de départ. Elle se laissait faire et dépasser par la vitesse incommensurable des images. » « M. Musique. L’élément tout puissant, l’âme et le corps du film, j’y crois, c’est la musique : juive, c’est à dire arabo-andalouse. Partout, qu’on l’entende ou non à tel ou tel moment, elle enveloppe, inspire et respire. C’est là le choix le plus déterminant de l’Auteur, le message, s’il en est un, l’esprit, le geste du film. Je m’y rends comme au lieu d’harmonie et de réconciliation, à l’accord entre le cœur de l’Acteur et l’ « intention- de-l’Auteur ». Dont la fidélité trouve là son signe irrécusable : son signe aussi aveuglant que la vérité, toujours, d’une musique ou d’un chant ». (Extrait de l’abécédaire) 14X22 - 272 pages - 168 F .4 Jacques Derrida Repères biographiques 1930 - (15 juillet) naissance de Jackie Derrida à El-Biar, près d’Alger, dans une maison de vacances. 1943-47 - Scolarité désordonnée, chahuteuse et sportive -de voyou, dit-il ; plus de stade que d’école : le football -les matches avec les prisionniers italiens-, la course à pied, toutes sortes de compétitions y occupent une place prépondérante. Jacques Derrida rêve de devenir footballeur professionnel. Etudes inégales. Echec au bac en juin 47. En même temps, malaise, inadaptation, retraite, “journal intime”, lectures intenses (Rousseau, Gide, Nietzsche, Valéry, Camus). 1949-50 - Interne à Louis-le-Grand. Expérience douloureuse. 1952-53 - Ecole normale supérieure. Y fait dès le premier jour connaissance d’Althusser (né lui aussi à Alger), qui est déjà “caïman”, dont il devient l’ami et sera plus tard, pendant près de 20 ans, le collègue. 1953-54 - Voyage à Louvain (Archives Husserl). Ecrit Le problème de la genèse dans la philosophie de Husserl (mémoire d’études supérieures) publié en 1990 aux PUF. Se lie d’amitié avec Foucault dont il suit les cours. 1956 - 57 - Reçu à l’agrégation, bénéficie d’une bourse de special auditor à l’université de Harvard, à Cambridge -sous le prétexte un peu fictif d’y consulter les microfilms des inédits de Husserl dont il commence à traduire et introduire L’Origine de la Géométrie. Lit Joyce. En juin 1957, à Boston, mariage avec Marguerite Aucouturier (ils auront deux fils, Pierre, né en 1963, et Jean, né en 1967). 1957-59 - Service militaire en pleine guerre d’Algérie. Demande à être affecté à un poste d’enseignant dans une école d’enfants de troupe (Koléa, près d’Alger). 1960-64 - Enseigne à la Sorbonne (“Philosophie générale et logique” : assistant de S. Bachelard, G. Canguilhem, P. Ricœur, J. Wahl). Admis au CNRS dont il démissionne aussitôt pour enseigner à l’ENS, où il est invité par Hyppolite et Althusser. Il y restera, avec le titre de maître-assistant, jusqu’en 1984. 1968 - Jacques Derrida semble plutôt en retrait, voire réservé sur certains aspects du mouvement de mai 1968, bien qu’il participe aux défilés et organise la première assemblée générale à l’ENS. 1972 - Trois nouveaux livres, numéros spéciaux des Lettres françaises et du Monde. Rupture définitive avec Sollers et Tel quel. 1974 - Inaugure la collection “La philosophie en effet” avec S. Kofman, Ph. Lacoue- Labarthe et J.-L. Nancy aux Editions Galilée récemment fondées, qui l’accueilleront de nouveau après un passage chez Aubier-Flammarion. Rédige l’Avant-projet pour la fondation du Groupe de recherches sur l’enseignement philosophique (Greph) et fonde ce groupe avec des amis, collègues et étudiants, l’année suivante. 1975 - Après avoir surtout été lié à l’université John Hopkins, commence à enseigner quelques semaines par an à Yale, auprès de Paul de Man et Hillis Miller. 1979 - Prend l’initiative, avec d’autres, des Etats généraux de la Philosophie qui se tiennent à la Sorbonne. .5 1980 - Soutenance d’une thèse d’Etat à la Sorbonne. 1981 - Avec Vernant et quelques amis, fonde l’Association Jean-Hus (aide aux intellectuels tchèques dissidents ou persécutés) dont il est, depuis lors,.le vice- président. La même année, se rend à Prague pour y animer un séminaire clandestin. Suivi pendant plusieurs jours, interpellé à la fin du séminaire, finalement arrêté à l’aéroport et, après une opération de police sur sa valise où l’on feint de découvrir une poudre brune, emprisonné sous l’inculpation de “production et trafic de drogue”. Campagne de signatures pour sa libération. Libéré (“expulsé”) de Tchécoslovaquie après l’intervention de François Mitterrand et du gouvernement français. 1983 - Fondation du Collège international de philosophie dont Jacques Derrida est le premier directeur élu. Participe à l’organisation de l’exposition “Art contre Apartheid” et aux initiatives en vue de créer la Fondation culturelle contre l’apartheid (Jacques Derrida y fait partie du Conseil de tutelle) et au comité d’écrivains Pour Nelson Mandela (voir textes à ce sujet in Psyché). Elu à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (direction d’études : Les institutions philosophiques). 1989 - Discours d’ouverture du grand colloque organisé par Cardoso School of Law à New-York (où Jacques Derrida enseigne à uploads/Philosophie/ d-x27-ailleurs-derrida-profil.pdf

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