TG C - DISSERTATION POUR LE VENDREDI 15 OCTOBRE 2021 Sujet : Le malheur est-il

TG C - DISSERTATION POUR LE VENDREDI 15 OCTOBRE 2021 Sujet : Le malheur est-il de ne pas être sans désir ? Vous intégrerez obligatoirement les idées et les arguments de trois des textes suivants pour mener cette réflexion. TEXTE 1 D’ÉPICURE SUR LA HIERARCHIE DES DESIRS. « Il est également à considérer que certains d’entre les désirs sont naturels, d’autres vains, et si certains des désirs naturels sont nécessaires, d’autres ne sont que naturels. Parmi les désirs nécessaires, certains sont nécessaires au bonheur, d’autres à la tranquillité durable du corps, d’autres à la vie même. Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et rejet à la santé du corps et à la sérénité de l’âme, puisque tel est le but de la vie bienheureuse. C’est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective d’éviter la souffrance et l’angoisse. Quand une bonne fois cette influence a établi sur nous son empire, toute tempête de l’âme se dissipe, le vivant n’ayant plus à courir comme après l’objet d’un manque, ni à rechercher cet autre par quoi le bien, de l’âme et du corps serait comblé. C’est alors que nous avons besoin de plaisir : quand le plaisir nous torture par son absence. Autrement, nous ne sommes plus sous la dépendance du plaisir. Voilà pourquoi nous disons que le plaisir est le principe et le but de la vie bienheureuse. », Épicure, Lettre à Ménécée. TEXTE 2 D’ÉPICTETE SUR LA DISCRIMINATION DES DESIRS EN FONCTION DE NOTRE LIBERTE. « 1. Parmi les choses qui existent, certaines dépendent de nous, d’autres non. De nous, dépendent la pensée, l’impulsion, le désir, l’aversion, bref, tout ce en quoi c’est nous qui agissons ; ne dépendent pas de nous le corps, l’argent, la réputation, les charges publiques, tout ce en quoi ce n’est pas nous qui agissons. 2. Ce qui dépend de nous est libre naturellement, ne connaît ni obstacles ni entraves ; ce qui n’en dépend pas est faible, esclave, exposé aux obstacles et nous est étranger. 3. Donc, rappelle-toi que si tu tiens pour libre ce qui est naturellement esclave et pour un bien propre ce qui t’est étranger, tu vivras contrarié, chagriné, tourmenté ; tu en voudras aux hommes comme aux dieux ; mais si tu ne juges tien que ce qui l’est vraiment — et tout le reste étranger —, jamais personne ne saura te contraindre ni te barrer la route ; tu ne t’en prendras à personne, n’accuseras personne, ne feras jamais rien contre ton gré, personne ne pourra te faire de mal et tu n’auras pas d’ennemi puisqu’on ne t’obligera jamais à rien qui pour toi soit mauvais. 4. A toi donc de rechercher des biens si grands, en gardant à l’esprit que, une fois lancé, il ne faut pas se disperser en œuvrant chichement et dans toutes les directions, mais te donner tout entier aux objectifs choisis et remettre le reste à plus tard. Mais si, en même temps, tu vises le pouvoir et l’argent, tu risques d’échouer pour t’être attaché à d’autres buts, alors que seul le premier peut assurer liberté et bonheur. 5. Donc, dès qu’une image viendra te troubler l’esprit, pense à te dire : « Tu n’es qu’image, et non la réalité dont tu as l’apparence. » Puis, examine-la et soumets-la à l’épreuve des lois qui règlent ta vie : avant tout, vois si cette réalité dépend de nous ou n’en dépend pas ; et si elle ne dépend pas de nous, sois prêt à dire : « Cela ne me regarde pas. » », Epictète, Manuel. TEXTE 3 DE SCHOPENHAUER QUI ASSOCIE DESIR ET SOUFFRANCE. Schopenhauer, Le monde comme volonté et représentation, livre IV, §57 : « Entre les désirs et leurs réalisations s’écoule toute la vie humaine. Le désir, de sa nature, est souffrance ; la satisfaction engendre bien vite la satiété ; le but était illusoire ; la possession lui enlève son attrait ; le désir renaît sous une forme nouvelle, et avec lui le besoin ; sinon, c’est le dégoût, le vide, l’ennui, ennemis plus rudes encore que le besoin. Quand le désir et la satisfaction se suivent à des intervalles qui ne sont ni trop longs, ni trop courts, la souffrance, résultat commun de l’un et de l’autre, descend à son minimum ; et c’est là la plus heureuse vie. Car il est bien d’autres moments, qu’on nommerait les plus beaux de la vie, des joies qu’on appellerait les plus pures ; mais elles nous enlèvent au monde réel et nous transforment en spectateurs désintéressés de ce monde ; c’est la connaissance pure, pure de tout vouloir, la jouissance du beau, le vrai plaisir artistique ; encore ces joies, pour être senties, demandent-elles des aptitudes bien rares ; elles sont donc permises à bien peu, et, pour ceux-là même, elles sont comme un rêve qui passe ; au reste, ils les doivent, ces joies, à une intelligence supérieure, qui les rend accessibles à bien des douleurs inconnues du vulgaire plus grossier, et fait d’eux, en somme, des solitaires au milieu d’une foule toute différente d’eux ; ainsi se rétablit l’équilibre. Quant à la grande majorité des hommes, les joies de la pure intelligence leur sont interdites, le plaisir de la connaissance désintéressés le dépasse ; ils sont réduits au simple vouloir. » TEXTE 4 DE BOUDDHA « Et je fus ainsi capable de convaincre. J'enseignais à deux moines pendant que les trois autres étaient partis pour les aumônes, et tous les six nous vivions de ce que les trois ramenaient de leur tournée d'aumônes. J'enseignais alors à trois moines pendant que deux étaient partis pour les aumônes, et tous les six nous vivions sur ce que les deux ramenaient de leur tournée d'aumônes. Alors le groupe de cinq moines -- ainsi exhorté, ainsi instruit par moi -- étant eux-mêmes sujets à la naissance, en voyant les inconvénients de la naissance, à la recherche du non-né, du repos sans pareil libéré du joug, la Libération, atteignirent le non-né, le repos sans pareil libéré du joug : la Libération. Etant eux-mêmes sujets au vieillissement... à la maladie... à la mort... au chagrin... à la souillure, en voyant les inconvénients du vieillissement... de la maladie... de la mort... du chagrin... de la souillure, à la recherche du non-vieillissement, du sans-maladie, de la non-mort, le sans-chagrin, le repos sans pareil libéré du joug, la Libération, ils atteignirent le non-vieillissement, le sans-maladie, la non-mort, le sans-chagrin, le repos sans pareil libéré du joug : la Libération. Connaissance et vision surgirent en eux : 'Non provoquée est notre libération. Voici ce qui est la dernière naissance. Il n'y a maintenant plus d'autre devenir.' "Moines, il y a ces cinq enchaînements de la sensualité. Quels cinq ? Les formes connaissables au moyen de l'œil -- agréables, plaisantes, charmantes, attrayantes, induisant le désir, attirantes. Les sons connaissables au moyen de l'oreille -- agréables, plaisants, charmants, attrayants, induisant le désir, attirants. Les arômes connaissables au moyen du nez -- agréables, plaisants, charmants, attrayants, induisant le désir, attirants. Les goûts connaissables au moyen de la langue -- agréables, plaisants, charmants, attrayants, induisant le désir, attirants. Les sensations tactiles connaissables au moyen du corps -- agréables, plaisantes, charmantes, attrayantes, induisant le désir, attirantes. Tels sont les cinq enchaînements de la sensualité. "Et tout prêtre ou contemplatif lié à ces cinq enchaînements de la sensualité -- qui en est infatué, est totalement tombé pour eux, qui le consument sans qu'il en voie les inconvénients ou qu'il en discerne le moyen d'y échapper -- il faut savoir qu'il s'est rencontré avec l'infortune, qu'il s'est rencontré avec la ruine ; Mara peut en faire ce qu'il veut. Tout comme si un daim sauvage devait être étendu, lié sur un tas de pièges : il faut savoir qu'il s'est rencontré avec l'infortune, qu'il s'est rencontré avec la ruine ; le chasseur peut en faire ce qu'il veut. Quand le chasseur arrive, l'animal ne pourra pas s'enfuir à sa guise. De la même manière, tout prêtre ou contemplatif lié à ces cinq enchaînements de la sensualité -- qui en est infatué, est totalement tombé pour eux, qui le consument sans qu'il en voie les inconvénients ou qu'il en discerne le moyen d'y échapper -- il faut savoir qu'il s'est rencontré avec l'infortune, qu'il s'est rencontré avec la ruine ; Mara peut en faire ce qu'il veut. "Mais tout prêtre ou contemplatif qui n'est pas lié à ces cinq enchaînements de la sensualité -- qui n'en est pas infatué, n'est pas totalement tombé pour eux, qui le consument cependant qu'il en voit les inconvénients et qu'il en discerne le moyen d'y échapper -- il faut savoir qu'il ne s'est pas rencontré avec l'infortune, qu'il ne s'est pas rencontré avec la ruine ; Mara ne peut pas faire avec eux ce qu'il veut. Tout comme si un daim sauvage devait s'étendre libre sur un tas de pièges : il faut savoir qu'il ne s'est pas rencontré avec l'infortune, ne s'est pas uploads/Philosophie/ dissertation 36 .pdf

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