REDOUANE ELMARJOU TES Pourquoi désirer ce qui n’est pas nécessaire ? J'ai eu de

REDOUANE ELMARJOU TES Pourquoi désirer ce qui n’est pas nécessaire ? J'ai eu des graves soucis de mise en page avec open office je vous pris donc de pas tenir compte de ce type de problèmes. Le « divin marquis » Sade est un film de Benoît Jacquot sorti dans le courant de l’an- née 2000 et il met en scène la période où le Marquis de Sade (interprété par Daniel Auteuil) était enfermé, en pleine Terreur à la clinique de Picpus où sa réputation sulfureuse d'écrivain libertin et immoral le précède. Personnage énigmatique, incompris de son époque par ses pairs et par le peuple, Sade fut souvent vu non pas tant un homme qu’un monstre dû à ses écrits qui lui ont valu à maintes et maintes fois de se retrouver emprison- ner pour diverses causes : «Débauche outrée ; « sodomie » ; etc. Sade finit sa vie en prison après son arrestation en 1801 suite au renouement en cours entre l’empire français de Na- poléon 1er et l’Église, l’empire appliquera une tolérance zéro vis-à-vis des questions de mo- rale, le marquis finit donc dans un asile de fou bien que possédant la totalité de ses facul- tés mentales. Le préfet Dubois, préfet de Paris à l’époque le qualifia d’homme incorrigible dans un état perpétuel de démence libertine. Sade est la personnification de l’hédonisme, doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l'évitement du dé- plaisir constituent l'objectif de l'existence humaine. Cela comprend bien évidemment de s’adonner aux plaisirs qui ne seraient pas nécessaires. Lors du dernier millénaire la morale, religieuse principalement, fut extrêmement présente en Europe et cette dernière n’étais pas tendre vis-à-vis du plaisir considéré tel un péché, cette morale est encore fondatrice des mœurs actuelles et est toujours assez stricte dans la représentation qu’elle nous offre du plaisir. Celui qui s’adonnerait au plaisir serait faible, faible mentalement de pas pouvoir ré- sister, indigne de sa condition d’Homme et se rapprochant dangereusement de la condi- tion animale tant il se comporterait ainsi. Alors pourquoi désirer ce qui n’est pas néces- saire ? « Pourquoi » est ordinairement utilisé dans des interrogatives direct et indirect afin de questionner la cause et le but, néanmoins, « Pourquoi » n’est pas une question, placer de- vant « désirer ce qui n’est pas nécessaire ? » il sert en réalité à faire une supposition, à pré- sumer quelque chose, présumer la cause de notre désir de ce qui n’est pas nécessaire ou de ce qui est contingent. « désirer » est le plus souvent utiliser dans le langage courant dans le sens de vouloir posséder quelque chose, un bien, un avantage que l’on ne posséderait pas, le mot « désirer » peut aussi être synonyme de souhaiter ainsi que signifier la présence d’un désir charnel pour un Homme ou une Femme. Néanmoins le mot « désirer » à pour éty- mologie le mot latin « desiderare » qui signifiait regretter l'absence de quelqu'un ou quelque chose, le mot regret fait directement raccord à la tristesse et donc à la souf- france. Le désir entraînerait donc forcément une certaine souffrance. Or, nous savons égale- ment que l’accomplissement du désir apporte une certaine satisfaction, un certain plai- sir. Le contentement étant l’un des prémices du bonheur, nous pouvons donc relever une causalité entre réalisation des différents désirs et bonheur. Le mot « nécessaire » quant à lui fais écho à ce qui ne peut pas ne pas être, quelque chose de nécessaire est quelque chose de très utile, d’obliga- toire, d’indispensable, qui s’impose à nous. Un désir nécessaire serait donc quelque chose dont on manque et qui nous cause une certaine souffrance, mais qui par la même occasion est parfaitement indispensable à nous ; nous devons donc nous interroger sur ce qu’est un désir qui peut être qualifié de « non-nécessaire » et si ces derniers existent. En effet, un désir qui nous apporterait joie et bonheur à son accomplissement peut-il réellement être qualifié de « non-nécessaire » alors même que le bonheur est nécessaire à l’Homme et qu’il s’impose à lui tel un devoir ? Existe-t-il réellement des désirs qui ne seraient pas néces- saire et pouvons nous les réaliser ? Nous allons commencer notre argumentaire en étudiant la possibilité qu’il n’existe pas de désirs non-nécessaire et ce que cela implique par rapport à notre réalisation de ces mêmes désirs. Dans un deuxième temps, nous étudierons une position où le désir n’a aucune importance aux yeux des Hommes et les conséquences de cette position. Nous fini- rons notre raisonnement en abordant une position plus équilibrée et modérée en hypothé- tisant le fait qu’il existe une nuance de nécessité entre les désirs et que notre position par rapport à elle varie en fonction. Si tous les désirs nous apportent un contentement et par conséquent de la satisfac- tion et du bonheur cela veut dire que tous les désirs sont nécessaires. En effet si ces der- niers apportent chacun du bonheur, ils sont par définition nécessaires à l'accomplissement du devoir d'être heureux comme évoqués par L'éthique de Spinoza ou Lettre à Méné- cée d’Épicure et sont dès lors nécessaire à l'Homme. Néanmoins, ce n'est pas tant l'accom- plissement des désirs eux même qui apporterais la plus grande jouissance et la plus grande satisfaction à l'homme, mais c'est le fait même de désirer. Cette philosophie de vie est appe- lée hédonisme ludique. « ludique » vient du latin « ludus » qui signifie jeu, amusement ; l'hé- donisme ludique serait donc une philosophie de vie assez légère fondée autour du divertis- sement. Toutefois, l'hédonisme ludique n'est pas dénué de morale, c'est ce qui le différencie de l'hédonisme subversif que nous étudierons par la suite. L'hédonisme est toutefois carac- térisé par un désir insatiable et est parfaitement représenté par Don Juan dans Don Juan de Molière. Don Juan est un personnage cynique, en effet, la mort est une des fondations de l'hédonisme, Michel Onfray dans le deuxième tome de Journal Hédoniste : « Toute existence est construite sur du sable, la mort est la seule certitude que nous ayons. Il s'agit moins de l'apprivoiser que de la mépriser. L'hédonisme est l'art de ce mépris. ». Ici, « mépriser » n'est pas utilisé dans le sens courant qu'est le fait de considérer quelqu'un, sa conduite comme indignes d'estime, de considération et de les condamner moralement, car il n'y a pas dans l'hédonisme une quelconque critique de la Mort, mais bien une conscience tragique de cette dernière qui nous amène la négliger et de ne faire aucun cas de cette dernière et de vivre sa vie comme on l'entend sans prendre en compte les différentes mœurs sociales et religieuse principale. Don Juan est également un personnage égoïste dans le sens où il cherche son propre plaisir au détriment des autres comme le montre son indifférence vis-à-vis de Don Elvire. Il est néanmoins pourvu d'une certaine moralité, il fait la différence entre bien et mal, non pas rapport aux autres, mais par rapport à son propre plaisir, il a une certaine in- saisissabilité vis-à-vis du désir. Pour Don Juan et pour les hédonistes en général le plaisir de ne vient pas de l'objet du désir, mais du désir de l'objet cela veut donc dire qu'une fois un désir consommé, il est voué à se renouveler. Nous pouvons imager le plaisir vu par les hé- donistes avec le tonneau des Danaïdes, le plaisir est représenté ici non pas par le fait que le tonneau soit plein, mais par le fait qu'on remplisse le tonneau. Si nous poussons l'ana- lyse plus loin et que l'on ne remplit plus le tonneau c'est à dire qu'on ne prends plus de plai- sir en désirant des choses et que le tonneau se vide on obtient une situation où les Danaïdes n'ont plus aucune tache à effectuer et s'ennuie forcément. C'est exactement ce que Schopen- hauer appellera l'ennui dans le monde comme volonté et comme représentation. La jouis- sance qu'on tire de l'acte du désir serait donc quantifiable et l'on attendrait le bonheur en désirant en permanence des choses. Néanmoins là où Don Juan à encore une délimitation entre bien et mal et par conséquent une morale, est-il bénéfique au bonheur de s'en défaire afin de maximiser les objets de désir sans la moindre restriction d'ordre moral ? Les désirs aussi animal et violent soient-ils n'en demeurent pas moins naturels et par conséquent se doivent d'être assouvi ou du moins pourchassé. Une passion est un désir do- minant, exclusif, suffisamment puissant pour envahir toute la vie de l'esprit et polariser une existence sur un seul objet, si on enlève l’intérêt porté à l'objet passionnel plus rien n'im- porte. Tout l'univers du passionné converge vers un unique pôle qui le fascine. Il y a donc une réelle notion de s'adonner a la passion et donc au plaisir, « passion » à pour éty- mologie « passio » en Latin et qui a comme une de ses nombreuses définitions : passivité. En effet plutôt uploads/Philosophie/ dissertation-redouane-el-marjou.pdf

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