Cours 7 : VII. HYPONYMIE ET MÉRONYMIE Objectif du cours 7 : faire comprendre le
Cours 7 : VII. HYPONYMIE ET MÉRONYMIE Objectif du cours 7 : faire comprendre les rapports d'inclusion sémique ; exercices avec les notions qui définissent des ensembles extensifs/ intensifs sur un vocabulaire usuel ; faire comprendre la constitution des séries terminologiques. Sommaire et mots-clés : I. La notion de hiérarchie lexicale. II. Les classes d'extension. Illustration. III. L'intension d'un concept. IV. La densité sémique des mots : la richesse sémique des hyponymes V. Les lexèmes hyponymes et leur hyperonyme a) Définition de l'hyponymie par l'inclusion logique. b) L'hyponymie lexicale et al relation «être une SORTE DE» VI. Le fonctionnement de l'hyponymie dans le discours : a) La formation analytique des termes hyponymes b) Les définitions exprimées à l'aide d'un hyperonyme. VII. Les ensembles partie/ tout (méronymie) : définition et illustration. mots-clés: extension d'une classe d'objets; intension (compréhension) d'un concept; hyperonyme d'une série lexicale; les (co-)hyponymes; richesse/ pauvreté sémique; hiérarchie lexicale; la relation de méronymie; les ensembles méronymiques et leur holonyme. Résumé du cours no 7 I. La notion de hiérarchie lexicale. Les mots du langage naturel n'ont pas toujours des sens précisément délimités, car les mots du langage ne correspondent pas toujours aux concepts. Ce sont les concepts qui se rangent dans des hiérarchies systématiques et, sur leur modèle, les mots du langage naturel sont aussi tenus à respecter les hiérarchies conceptuelles. Le travail des lexicographes (les spécialistes qui réalisent les dictionnaires) et, aujourd'hui, le travail des terminologues (les spécialistes qui donnent leur avis pour créer ou pour adapter les dénominations spécifiques à un certain domaine d'activité et qui aident à normaliser ces nomenclatures terminologiques) tiennent compte des hiérarchies lexicales déjà existantes. Il s'agit en premier lieu des éléments lexicaux appartenant à ce qui s'appelle les «nomenclatures» spécialisées ou les nomenclatures courantes. Ainsi, beaucoup de mots du vocabulaire courant établissent des rapports hiérarchiques, se rapportant par leur sens les uns aux autres. Une chaise est un MEUBLE, le couteau est un USTENSILE, le pistolet est une ARME, la pluie est un PHÉNOMÈNE NATUREL; un stylo est un INSTRUMENT à écrire, une assiette creuse est une PIÈCE DE VAISSELLE, un verre est un RÉCIPIENT pour servir les boissons, etc. L'emploi de ces noms de la vie courante se fait en tenant compte des rapports logiques de la hiérarchie lexicale : il y a des termes subordonnés (chaise, couteau, stylo, etc.) et des termes superordonnés (meuble, ustensile, instrument, etc.). Les mots fourchette, cuillère et couteau etc. sont ressentis comme appartenant à un même niveau conceptuel, tandis que céréale, légume, fruits, vêtements, chaussures et d'autres concepts de sens collectif semblent se situer à un niveau supérieur par rapport aux noms qui désignent leurs espèces particulières : CÉRÉALE > avoine, maïs, seigle, orge etc. ; VÊTEMENT > pantalon, chemise etc. ; CHAUSSURE > soulier, sandale, pantoufle etc. La projection lexicale du concept superordonné s'appelle hyperonyme, tandis que les éléments subordonnés sont des hyponymes par rapport à un certain concept superordonné (hyperonyme). On peut convenir de symboliser le terme superordonné par une majuscule, H, et par une petite lettre, h, les lexèmes subordonnés dans la hiérarchie lexicale, les hyponymes. Pour définir la relation hiérarchique en elle-même, on invoque la relation logique d'inclusion dont le signe (⊃) se met à chaque fois la partie "ouverte" orientée vers le terme superordonné (vers l'hyperonyme) : hippopotame, loup, chien … ⊂ ANIMAL (h1, h2, h3, …. ⊂ H) grive, moineau, rossignol, perdrix … ⊂ OISEAU INSECTE ⊃ abeille, guêpe, mouche, papillon…. (H ⊃ h1, h2, h3, ….) INSTRUMENTS ⊃ ciseaux, pince, pinceau… Pour chacun des co-hyponymes, on peut utiliser aussi le signe (∈), marquant la relation logique d'appartenance d'un élément individuel à une classe d'inclusion : hiver ∈ les saisons de l'année (l'élément "hiver" appartient du point de vue du contenu sémantique à la classe de signification "les saisons de l'année") mercredi ∈ les jours de la semaine blanc ∈ couleurs capitaine ∈ grades dans l'armée, etc. 1 II. Les classes d'extension. Illustration. L'hyponymie se définit sur la base du rapport logique d'inclusion. Si n'importe quel élément de la classe A appartient en même temps à la classe B, mais les éléments de B n'appartiennent pas en totalité à la classe A, on considère que les membres de A sont inclus parmi les membres de B. B est donc une classe superordonnée à A. Tous les éléments de la classe A (a1, a2, a3, …… ai,…… an) ont la propriété B, tandis que tous les éléments de la classe B n'ont pas la propriété A : il existe une partie des membres de la classe B (b1, b2, b3, …… bi,…… bn) qui ne partagent pas les propriétés de A. Le rapport d'inclusion des éléments de la classe A dans la classe B. Les sémanticiens ont montré qu'il y a deux types de classes d'inclusion, que l'on pourrait décrire intuitivement d'après leur genèse : – classes d'extension, qui sont une sorte de classes d'inclusion par regroupement des objets d'après leur ressemblance ou d'après leur association dans la vie pratique ; 1 L'inclusion et l'appartenance sont des rapport logiques fondés sur la relation d'implication. L'appartenance s'établit entre un membre de classe et sa classe; l'inclusion s'établit entre une classe de moindre extension et une classe plus extensive. Classe B Classe A a1, a2, a3, … ai,…… an – classes d'intension (ou de compréhension), qui sont des classes d'inclusion par superposition des traits caractéristiques des objets auxquels fait référence un certain nom, qui peut être plus ou moins générique, donc plus ou moins précis dans la spécification des propriétés que doit avoir un objet pour lui appliquer ce nom. Les classes d'extension représentent des regroupements d'objets ou d'espèces d'objets. Exemple. Imaginons une multitude de fruits qui se retrouvent en vrac sur l'étalage d'un marchand de fruits ; pour les vendre, il se met à les regrouper selon leur type : pommes, poires, prunes, coings, pêches, figues, abricots, pamplemousses, oranges, citrons, bananes, grenades, melon, ananas, figues, dattes, etc. ; ces fruits prendront place dans des corbeilles séparées, selon l'espèce de fruit. Voici le contenu de ces corbeilles imaginaires : pommes poires pêches prunes, reine-claudes abricots agrumes (oranges pamplemousses citrons, mandarines, clémentines…) figues violettes figues blanches melon, pastèque bananes, dattes, ananas coings raison blanc, raisin noir cerises, griottes Chacune de ces douze cases contient des fruits semblables par leur type ; il s'agit donc de douze sous-classes de regroupement des objets appartenant à la classe générique des FRUITS. On appelle classe d'extension, le regroupement d'objets de l'univers, par leur espèce, leur type ou autre ressemblance. Les classes extensionnelles l o g i q u e s sont des ensembles virtuels d'objets ; par exemple : l'extension du mot homme représente la totalité des objets, présents ou futurs, réels ou imaginaires, auxquels le concept HOMME s'applique, s'est appliqué ou s'appliquera. L'extension d'un concept est une totalité virtuelle d'objets extralinguistiques. Quant aux mots du langage de tous les jours, ils s'appliquent souvent à des classes extensionnelles c o n t i n g e n t e s , c'est-à-dire à des classes imprécises, relatives, variables selon le niveau de langue, selon le temps (l'époque), ou selon l'idée que s'en font les sujets locuteurs2. Les objets du monde se réunissent dans une classe d'extension contingente selon un critère de ressemblance catégorielle : la cannelle, le thym, le gingembre, le clou de girofle, le poivre, la muscade, ainsi que d'autres «produits naturels contenant des substances aromatiques, servant dans la cuisine à l'assaisonnement des mets», se réunissent dans la classe des ÉPICES. Ce nom vient du latin species ("espèces"), qui signifiait autrefois denrées ou drogues ou toute marchandise de consommation alimentaire3. Au début, le nom épice désignait aussi certains "fruits confits" (des "espèces confites") : des dattes, des figues, c'est-à-dire des friandises sucrées, servies à la fin du repas. Il y a donc une classe "contingente" (occasionnelle) des épices, parmi lesquelles il y a les substances aromatiques utilisées 2 Ci-dessus, par exemple, nous avons regroupé des fruits différents comme melon et pastèque − sur le seul critère de leur dénomination commune en roumain; dans une autre case, se retouvent les dattes, les bananes et l'ananas sur un critère "régional": ce sont les fruits de certains arbres qui poussent dans des contrées chaudes (le dattier est un palmier de l'Afrique et du Moyen-Orient). 3 L'épicerie était traditionnellement la boutique qui vendait toute sorte de denrées (produits alimentaires qui faisaient l'objet du commerce) : miel, sucre, café, mais aussi diverses plantes exotiques à substances aromatiques, comme les noix de muscade, les clous de girofle, la cannelle etc. dans la cuisine, mais seulement celles de provenance exotique. Cette incursion dans l'histoire permet d'établir le caractère occasionnel et imparfait des classes d'extension déterminées par les mots du langage courant. Ces classes plus ou moins extensives ne sont que des regroupements pragmatiques d'objets individuels, réunis sous un même concept, sur la base de certaines de leurs caractéristiques ou sur la base de leur association fréquente dans l'univers extralinguistique. Les classes d'extension diffèrent des classes intensionnelles, constituées sur la base des propriétés définitoires. uploads/Philosophie/ hyponymie-meronymie.pdf
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- Publié le Fev 16, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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