28/11/2022 03:39 Idéalisme allemand — Wikipédia Idéalisme allemand L'idéalisme

28/11/2022 03:39 Idéalisme allemand — Wikipédia Idéalisme allemand L'idéalisme allemand est le nom générique que l'on donne à un ensemble de philosophies développées en Allemagne à la fin du e siècle et au début du e siècle. Ses principaux représentants sont : Emmanuel Kant (1724- 1804), Johann Gottlieb Fichte (1762-1814), Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) et Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling (1775-1854). L'ouvrage d'importance, qui ouvre cette page de la pensée allemande, serait la Critique de la raison pure N 1 d'Emmanuel Kant . Deux autres œuvres majeures de cette période intellectuelle seraient la Doctrine de la science de Fichte et l'Encyclopédie des sciences philosophiques de Hegel, période qui s’achèverait avec la Spätphilosophie (philosophie « tardive ») de Friedrich Schelling. Outre ces quatre figures, d'autres penseurs sont à mentionner, notamment Friedrich Heinrich Jacobi, Karl 1 Leonhard Reinhold, ou encore Gottlob Schulze, mais ils sont généralement considérés comme mineurs . Quant à Friedrich Hölderlin, sa réception est plus tardive et elle s'étend jusqu'au e siècle. Hölderlin occupe une place importante dans la formation de l'idéalisme allemand, mais encore à explorer. Ce fort moment philosophique coïncide en littérature avec la haute période du classico-romantisme allemand, qui 2 s'en trouva influencé. Jacques Taminiaux écrit par exemple que Schiller est partie prenante de l'idéalisme allemand car Weimar n'est pas loin de Iéna, où Fichte fait parler de lui : en 1794-1795. Il y enseigne Les fondements de la doctrine de la science dans sa totalité, Die Grundlage der gesammten Wissenschaftslehre, dont Hölderlin va être l'auditeur direct. Une genèse complexe Les philosophes de l'idéalisme allemand. Kant (en haut à gauche), Fichte (en haut à droite), Schelling (en bas à gauche), Hegel (en bas à droite) Le premier témoignage de l'idéalisme allemand est un texte collectif appelé Le plus ancien programme de l'idéalisme allemand ou Das älteste Systemprogramm des deutschen Idealismus. Selon les commentateurs du « trèfle » de l'idéalisme allemand, les trois anciens Stiftler ( Hölderlin, Hegel, Schelling), la date du texte peut osciller entre 1795 et 1797 et l'on s'est longtemps interrogé sur l'auteur principal de celui-ci. Si Hegel, Hölderlin et Schelling furent tour à tour évoqués, certains pencheraient plus favorablement aujourd'hui pour Schelling. Par ailleurs, on a coutume d'unir à ces trois penseurs Fichte, l'auteur de la Doctrine de la Science ou Wissenschaftslehre, mais cette réunion sous une même étiquette est 3 fortement contestée selon Jean-Louis Vieillard-Baron . L'influence de Kant À la base, l'influence de Kant à travers sa conception de la raison est déterminante. Kant définit la philosophie comme teologia rationis humanae : « La raison n'est pas autre chose qu'une faculté de système et l'intérêt de la raison vise à mettre au jour la plus haute unité possible de la plus grande 4 diversité possible de connaissances » . Cette question du système, de sa cohérence et de son fondement va devenir fondamentale. Pour les philosophes de cette époque, à la critique de la raison devait y succéder son système, en émergeant une science procédant d'un « principe unique » [pas clair] . Fichte ne voulut voir dans la Critique de la raison pure que l'exposition « de recherches sur la possibilité, la signification et les 5 [réf. souhaitée]. règles d'une telle science » . Après la critique, avec Fichte et Schelling , place à la doctrine de la science Le point commun de tous les philosophes de l'idéalisme allemand est qu'ils reprennent mais aussi dépassent la pensée kantienne. Le kantisme N 2 annonçait son propre dépassement en affirmant l'impossibilité de la métaphysique traditionnelle et le développement futur d'un nouveau système métaphysique qui serait l'accomplissement de la philosophie transcendantale. Ce système devait, selon Kant, réconcilier la partie naturelle et la partie morale de la philosophie, parties qui avaient été opposées dans la première Critique. Les penseurs de l'idéalisme allemand se proposent d'établir ce système de la nature et de la morale réconciliées, annoncé par Kant, et de fonder ainsi une nouvelle manière de faire de la métaphysique. Cependant, 6 comme le remarque Émile Bréhier , Kant ne fut pas leur seul guide. Les autres influences philosophiques 7 Sans remonter à Maître Eckhart et Jakob Böhme , ni même à un lointain héritage platonicien, d'autres sources d'inspiration philosophiques seraient N 3 N 4 à rechercher du côté de Spinoza et de Rousseau . Sans oublier, en marge de l'idéalisme, l'influence de celui qui est considéré comme le « père » N 5 8 de l'herméneutique moderne, Schleiermacher . D'autre part, il faut relever comme le note Émile Bréhier que ces penseurs baignaient dans le renouveau d'un sentiment presque mystique de la nature accompagné d'un sens de la tradition historique qu'alimentent de nombreux travaux d'érudition et d'archéologie, en faveur depuis le milieu du e siècle. 9 Ces penseurs d'autre part vivaient une époque où selon Xavier Tilliette « la Révolution française et la Doctrine de la Science de Johann Gottlieb Fichte, ces événements que Friedrich Schlegel associait, provoquaient un soulèvement des esprits, un tumulte confus d'idées et de rêves »; une époque où les progrès anti-mécanistes de la science semblaient tendre à effacer les frontières entre l'inorganique et l'organique (par exemple les découvertes concernant le magnétisme et le galvanisme) et donnaient le spectacle d'une nature capable de devenir Esprit contre le courant traditionnel d'une philosophie érigeant en principe de tout son contenu, la subjectivité. Dans ce contexte, il s'agissait pour eux, de défendre la 10,N 6 primauté de l'Esprit sur la nature . Ils reprennent l'idée que la subjectivité est un des fondements de toute philosophie et suivent de ce point de vue Kant pour lequel la subjectivité est le fondement de la « philosophie transcendantale » (cf. §16 de la Critique de la raison pure). Fichte, qui trouvait la philosophie de Kant « inachevée », 11 peut être considéré comme « une marche dans l'escalier menant via Schelling de Kant à Hegel » . Hegel re-développe l'idée d'une subjectivité absolue, au travers du concept de Moi chez Fichte, pour en faire une phénoménologie de l'esprit. Un spécialiste de Fichte comme Alexis Philonenko ira pour sa part jusqu'à démontrer que « sans percevoir toutes les finesses de la déduction fichtéenne, l'idéalisme allemand et plus particulièrement 12 Hegel ont pillé dans les structures de la W.L. [la Wissenschaftslehre ou « doctrine de la science », soit la philosophie de Fichte] » . https://fr.wikipedia.org/wiki/Idéalisme_allemand#:~:text=Ses principaux représentants sont %3A Emmanuel,Schelling (1775-1854). 1/8 28/11/2022 03:39 Idéalisme allemand — Wikipédia Friedrich Hölderlin, qui a beaucoup lu Kant et suivi l'enseignement de Fichte à Iéna en 1794-1795, occupe une place à part dans la formation de l'idéalisme allemand: dans un fragment philosophique écrit vers 1795, « [Être et Jugement] », il rappelle qu'il ne faut pas confondre l'Être avec 13 14 l'identité . Jacques Rivelaygue commente longuement ce texte dans ses Leçons de métaphysique allemande . D'après lui, Hölderlin aura critiqué « le principe même de l'idéalisme allemand qui veut, en identifiant l'être de l'étant à la subjectivité, en faire le 15 fondement » . Rivelaygue ajoute plus loin : « Schelling et Hegel vont réagir à l'objection » de Hölderlin « en essayant de trouver des solutions dans le cadre de l'idéalisme absolu »: Hegel est « moins attentif aux objections 16 de Hölderlin que ne l'est Schelling » . Aufklärung, Révolution française et idéalisme allemand L'idéalisme allemand correspond à la fin des Lumières allemandes (l'Aufklärung au e siècle). Kant, Fichte, Schelling, Hegel ont été fascinés par la Révolution française. On raconte que Kant aurait interrompu sa promenade quotidienne, pour une des deux uniques fois de sa vie, en voulant se renseigner sur l'évolution de la Révolution. Quant à Hölderlin, Schelling et Hegel, on dit qu'ils auraient planté un arbre de la liberté lorsqu'ils étaient séminaristes au Stift de Tübingen. Dans son livre Le Renard et les raisins, le germaniste Lucien Calvié analyse « l'attitude des intellectuels allemands face à la Révolution française »: entre 1789-1845, on observerait dans la culture allemande « une Silhouette de Hölderlin, 1797. tendance à la dévalorisation idéologique de la Révolution française comme transformation "purement politique", et la recherche d'un substitut à ce modèle impossible, sous forme d'une révolution allemande plus profonde 17 (éthique, esthétique, philosophique ou sociale) » . Selon Jean-Édouard Spenlé, Kant porte sur un plan théorique le coup de grâce à l'optimisme foncier du tout nouveau rationalisme de l'Aufklärung allemande en limitant d'une part le champ de la connaissance possible à l'expérience du monde sensible, et en prônant d'autre part le primat de la 18 pratique sur la théorie . Idéalisme allemand et Romantisme La nostalgie de la Grèce se manifeste tant chez les penseurs « philosophes » qui forgèrent l'Idéalisme allemand qu'en littérature chez les écrivains (Dichter: « créateurs littéraires ») du « temps de Goethe » (la Goethezeit) qui se rattachent au classicisme (Goethe, Schiller) ou sont à la charnière entre le « classicisme » et le romantisme (Hölderlin). Le germaniste Roger Ayrault fait passer la ligne de démarcation entre le classicisme de Weimar et le romantisme par le renoncement à la nostalgie de la Grèce des uploads/Philosophie/ idealisme-allemand-wikipedia.pdf

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