VIVIFICATION DES SCIENCES DE LA RELIGION VIVIFICATIO SCIENTIAE RELIGIONUM تأليف

VIVIFICATION DES SCIENCES DE LA RELIGION VIVIFICATIO SCIENTIAE RELIGIONUM تأليف اإلمام أبو حامد محمد بن محمد بن محمد الغزالي الطوسى، رحمه هللا L'œuvre majeure (Opus Magnum) de Hujjat al-Islam, Abou Hamed al-Ghazali (de son nom entier : Abou Hamed Mohammad ben Mohammad ben Mohammad al-Ghazali Attouçi). Que Dieu l’ait en Sa miséricorde ! ٭٭٭٭٭ Traduction annotée de l'Introduction et du Livre du Savoir (Livre Premier) de l'Imam Abou Hamed al-Ghazali Par Abdelouadoud El Omrani (Deuxième édition 2017) Ce document peut être reproduit librement, à condition d'en mentionner la source 1 VIVIFICATION1 DES SCIENCES DE LA RELIGION VIVIFICATIO SCIENTIAE RELIGIONUM L'œuvre majeure (Opus Magnum) de Hujjat al-Islam, Abou Hamed al-Ghazali ٭٭٭٭٭ Traduction annotée de l'Introduction et du Livre du Savoir de l'Imam Abou Hamed al-Ghazali Par Abdelouadoud El Omrani 1 Note du Traducteur : le terme arabe ihya a bien souvent été traduit comme « revivification » mais je ne vois pas d'utilité à apposer le préfixe de répétion et d'insistance "re-" puisqu'il ne s'agit pas d'une deuxième action (إعادة إحياء) mais juste de vivification (إحياء) Il pourrait même s'agir d'un anglicisme apparenté à "Revival" qui, en fait, exprime bien "Ihya" dans la langue de Shakespeare. Une autre alternative aurait été d'opter pour l'usage du verbe, comme l'a fait Ralph Stehly en traduisant: "Redonner vie aux sciences religieuses". Je m'en suis éloigné toutefois parce qu'il est préférable d'utiliser des substantifs pour le titre. Si je devais à tout prix utiliser un verbe, c'aurait pu être « vivifier », « revivifier », ou même « raviver ». L'autre alternative assez convaincante enfin aurait été de rejeter le verbe en fin de phrase pour avoir: « Les Sciences de la Religion vivifiées » ou « revivifiées » ou « ravivées ». Comme il fallait trancher, j'ai fait le même choix que L. Bercher et G.-H. Bousquet (en 1953 !) dans leur traduction française. La traduction latine que j'ai ajoutée au titre français (Vivificatio Scientiae Religionum) semble valider étymologiquement ce choix. 2 À Zina, Amer, Abdelhakim, Achraf et Ouafa « Quand on a compris que rien ne peut faire obstacle à la foi qui n'est pas une apparence puisqu'elle engendre l'apparence, alors on peut changer de niveau, gravir un échelon de plus sans que l'accoucheuse de l'histoire fasse son œuvre de mort et de destruction. La renaissance, dit-on, c'est quand tout est saccagé, tout est dépeuplé et que, selon l'heureuse formule de Giraudoux, l'air pourtant se respire. Mais si tout est saccagé et dépeuplé aujourd'hui, l'air, littéralement, ne se respirerait plus. Il faut donc absolument éviter la guerre des signes et maîtriser les signes transparents, mais l'effort de maîtrise des signes ne peut être réalisé que s'il s'accompagne d'un effort par lequel nous retrouvons tout au fond de nous non point l'image fallacieuse de l'être que la civilisation et la pure pensée ont enraciné dans nos imaginations, mais la tension première du désir, la vacuité qui nous porte vers l'accomplissement. » Le Mythe de Cristal. Moncef Chelli, philosophe tunisien. 3 La Pensée Éducative d'Al-Ghazali par Mohamed Nabil Nofal2 Jusqu'à une époque fort récente, la pensée islamique représentée par al-Ghazali constituait le courant dominant dans la théorie et la pratique de l'islam (sunnite en particulier). Ce géant de la pensée, au savoir encyclopédique, a influé sur la pensée islamique et défini sa pratique pendant près de neuf siècles. Il représentait «l'islam pacifique». Depuis une trentaine d'années, un nouveau courant, celui de «l'islam combattant», a vu le jour, s'est développé rapidement et a entrepris de s'imposer dans le monde islamique. Certains y voient une renaissance et d'autres une menace, non seulement pour le monde islamique mais pour le monde entier, un facteur de déstabilisation qui ramène l'islam et les musulmans quatorze siècles en arrière. Ce nouveau courant trouve ses sources intellectuelles dans les enseignements d'Abou al-Ala al- Mawdoudi, de Sayid Qotb et de Rouhallah Khomeini, et de leurs disciples rigoristes disséminés dans de nombreux pays. Il préconise la rédemption de la société, l'élimination par la force des régimes en place, la prise du pouvoir et un changement radical de la vie sociale. Réfractaires, voire hostiles, à la civilisation moderne, ses adeptes voient dans l'islam - tel qu'il était pensé et pratiqué il y a de nombreux siècles - la solution à tous les problèmes politiques, économiques, sociaux, culturels et éducatifs dont souffre le monde arabo-islamique, sinon toute la planète. La lutte entre la pensée d'al-Ghazali et celle d'al-Mawdoudi continue, et elle constitue sans doute un des principaux facteurs appelés à façonner l'avenir du monde arabo-islamique. Quelle que soit l'issue de cette lutte, al-Ghazali demeure l'un des plus grands philosophes (bien qu'il s'en soit lui-même défendu) et penseurs de l'éducation dans l'histoire du monde islamique. Sa vie - élève assoiffé de savoir, 2 Coordonnateur de l'Unité régionale d'innovation éducative dans les états arabes (EIPDAS/UNESCO). A enseigné les sciences de l'éducation dans plusieurs universités arabes avant de devenir expert en administration, planification et économie de l'éducation pour l'UNESCO. Auteur de nombreuses publications et de traductions sur l'éducation et la culture. Mohamed Nabil Nofal, "Al- Ghazali (1058-1111)", Perspectives: revue trimestrielle d'éducation comparée (Paris, UNESCO : Bureau international d'éducation), vol. XXIII, n° 3-4, 1993, p. 531-555. ©UNESCO : Bureau international d'éducation, 2000. Ce document peut être reproduit librement, à condition d'en mentionner la source (indication apparaissant sur le document original). 4 puis enseignant dispensant le savoir, puis savant développant le savoir - illustre bien ce qu'était la vie des étudiants, des enseignants et des savants dans le monde islamique au Moyen Âge [...] 5 Introduction du Traducteur (à la deuxième édition) Cher lecteur, chère lectrice, Beaucoup a changé ces cinq dernières années depuis la parution de la première édition de cet ouvrage. Deux évènements majeurs ont marqué, en bien ou en mal, le monde arabo-musulman: le Printemps Arabe et l’apparition de l’Etat islamique DAECH. Je me suis senti dans le devoir de les commenter (sommairement) à la lumière de la pensée d’Al-Ghazali. Le Printemps Arabe dont les premières fleurs se sont écloses en Tunisie, mon pays, a été l’expression d’un désir de libération et un sursaut de dignité face à l’oppression et la tyrannie d’un régime sanguinaire et violent. Les revendications essentielles se sont résumées comme suit: “emploi, liberté, dignité nationale” (choughel, hourriyya, karama wataniyya) que scandaient les manifestants fin 2010 et début 2011. Les fruits de cette révolution appelée Révolution du Jasmin, en référence à la fleur très répandue en Tunisie, sont apparus sous la forme d’élections législatives démocratiques pour le choix de députés à l’Assemblée du Peuple chargés de former un gouvernement provisoire, de rédiger une nouvelle constitution et de préparer l’élection d’un gouvernement et d’un président de la république. Ces élections législatives ont consacré en Tunisie (comme en Egypte) l’islam politique, et particulièrement le mouvement des Frères Musulmans qui ont raflé la mise. Du jour au lendemain, les débats ne portaient plus sur “emploi, liberté, dignité nationale”, c’est-à-dire les revendications des jeunes révoltés, mais plutôt sur l’application de la Charia, l’interdiction de certaines expressions artistiques, et même la révision du Code du Statut de la Famille en Tunisie, inspiré du droit malékite, interdisant la polygamie et donnant des droits à la femme dont elle a été privée depuis longtemps en raison d’une lecture restrictive de la législation islamique. Les partisans du Mouvement Ennahdha, représentant des Frères Musulmans en Tunisie se sont senti investis de la mission sacrée d’islamiser la société tunisienne, ignorant en fait que la Tunisie est musulmane en majorité depuis plus de quatorze siècles. Les résultats de leur 6 orientation ne pouvaient être pires: la société tunisienne unie et solidaire depuis des siècles s’est retrouvée divisée, les islamistes d’un côté, et le reste de la population d’un autre. Un schisme qui est apparue au sein même d’une propre famille, de la même entreprise et évidemment du paysage politique. Si nous laissons de côté les intentions, nous limitant aux résultats tangibles du Mouvement Ennahdha au pouvoir, on peut difficilement reconnaitre une bonne gouvernance et une transparence que les citoyens auraient pu attendre d’une éthique prétendument fondée sur la religion. Au contraire, le chômage a augmenté, l’insécurité aussi, et surtout l’indice de corruption a grimpé positionnant la Tunisie dans un rang peu enviable. Une autre aile de l’islam politique s’est déployée aussi dans le paysage tunisien après la Révolution du Jasmin, beaucoup plus fondamentaliste que les Frères Musulmans bien qu’elle appartienne au même courant d’idées: le Parti Attahrir réclamant le retour au Califat! Le principal paradoxe de cette formation c’est qu’elle renie la pratique démocratique et le processus des élections libres, alors qu’elle doit son existence même à la liberté d’expression et de formation politique propre à la démocratie. Héritant de la Révolution du Jasmin, des mouvances islamistes ont créé un contexte dans lequel on a vu apparaitre une certaine connivence avec les formations fanatiques. Prenant des positions tantôt paternalistes et tantôt ambiguës, l’islam politique n’a pas servi la société mais les intérêts étroits de l’élite idéologique qui l’a enfanté. Parallèlement, il a créé une plateforme idéologique fertile aux mouvements les plus fanatiques de l’histoire des sociétés uploads/Philosophie/ l-x27-introduction-et-du-livre-du-savoir.pdf

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