UNIVERSITE HASSIBA BENBOU ALI –CHLEF- DEPARTEMENT DE FRANÇAIS Module : Courants
UNIVERSITE HASSIBA BENBOU ALI –CHLEF- DEPARTEMENT DE FRANÇAIS Module : Courants et concepts linguistique 2 Enseignante : Melle. MEDANE Niveau : 2éme année 2011-2012 Les unités supérieures de signification : L ’analyse des générativistes La grammaire générative et transformationnelle : 1- Linguistique générative et distributionnalisme : Elève de Z.S. Harris, qui a poussé le distributionnalisme jusqu’à ses conséquences les plus extrêmes1, L’Américain N. Chomsky, après s’être intéressé lui-même à la formalisation des notions distributionnalistes de base, a proposé une conception nouvelle, dite générative, de la linguistique, conception qui contredit les dogmes distributionnalistes, et a dominé entre 1960 et 1985, la recherche américaine- et une bonne partie de l’européenne. Du distributionnalisme, Chomsky souhaite retenir le caractère explicite. Le distributionnalisme est explicite en ce sens que les descriptions de langues auxquelles il aboutit, n’utilisent, comme concepts élémentaires (= non définis), aucune notion dont la compréhension implique déjà la connaissance, soit de la langue décrite, soit du langage en général. Mais Chomsky reproche au distributionnalisme de payer son caractère explicite par des abandons impossibles à admettre. D’abord, par une limitation excessive du domaine empirique qu’il prend pour objet. Car une langue est tout autre chose qu’un corpus. a- Alors qu’un corpus est par définition un ensemble fini d’énoncés, toute langue rend possible une infinité d’énoncés : puisqu’in n’y a pas de limite au nombre de propositions que l’on peut introduire dans une phrase française, on peut, à partir de tout énoncé français, en fabriquer un autre, aussi régulièrement construit (en ajoutant, par exemple, une proposition relative). Le distributionnalisme est 1 Vers les années 50, le linguiste américain Harris a introduit, dans le principe de l’analyse distributionnelle selon laquelle on cherche à décrire les éléments de langue par leurs possibilités combinatoires, une autre forme de réalisation par la mise au point de la notion de transformation.Dans la mesure où l’examen de toutes les phrases semble irréaliste, on définit un ensemble de phrases élémentaires et une série de transformations permettant de dériver les phrases complexes à partir de ces phrases élémentaires. Puis on cherche à établir le système d’une langue non uniquement avec le critère distributionnel mais en déterminant l’analogie significative du comportant des éléments en terme de distribution et de transformation. (cf. T ransformationnalisme). condamné par sa méthode à ignorer ce pouvoir d’infini inclus dans toute langue (Chomsky appelle créativité cette possibilité que la langue donne à ses locuteurs de construire des énoncés nouveaux au lieu d’avoir simplement à choisir à l’intérieur d’un stock de phrases préexistant). b- Bien plus, une langue n’est pas seulement un ensemble d’énoncés (fini ou infini), mais tout un savoir à propos de ces énoncés. Car on ne dira pas de quelqu’un qu’il connaît une langue, s’il ne sait pas distinguer les énoncés ambigus des énoncés à une seule interprétation, s’il ne sait pas que tels et tels énoncés ont des constructions syntaxiques semblables, tels autres des constructions très différentes, etc. Or ce savoir des sujets parlants concernant leur propre langue, les distributionnalistes l’excluent délibérément de leur champ descriptif, et se contentent de décrire la façon dont les unités se combinent dans les énoncés. Il y a un deuxième abandon que Chomsky reproche au distributionnalisme, c’est justement de se contenter de décrire, et de renoncer à expliquer. En cela, les successeurs de Bloomfield seraient fidèles à une conception empiriste selon laquelle la science a seulement à décrire les phénomènes, en cherchant à mettre un peu d’ordre dans leur désordre apparent : la tâche du chercheur serait alors la classification, la taxinomie. C’est bien là en effet l’objet unique des distributionnalistes, pour qui une grammaire est simplement une classification des segments (phonèmes, morphèmes, mots, groupes de mots) qui apparaissent dans les énoncés du corpus. Et dans la mesure où le principe de cette classification est de regrouper les éléments à distribution identiques, on peut la considérer, selon l’expression de Harris, comme une « composante compacte » du corpus. Selon Chomsky, au contraire, toute science, en se développant, est conduite à se fixer un but plus ambitieux que la description et la classification. Il doit en être de même pour la linguistique, qui peut prétendre présenter des hypothèses à valeurs explicatives. Il ne suffit pas de dire, même de façon compacte, quels sont les énoncés possibles et impossibles, quels sont les énoncés ambigus, syntaxiquement apparentés, etc. mais il faut que toutes ces remarques de détails, faites sur telle ou telle langue particulière, puissent être reliées à la nature générale de la faculté humaine du langage. C’est pour réconcilier le souci d’être explicite et celui d’être explicative, que Chomsky a été amené à proposer une nouvelle définition de ce qu’est une grammaire et de ce qu’est une théorie linguistique. 2- Les deux grandes théories de la grammaire générative : - 3- Fondements généraux : L’idée de transformation a été reprise et développée par Chomsky, le fondateur de la grammaire dite générative. Une des principales nouveautés introduites par Chomsky est qu’il fixe comme but de la théorie linguistique, la description de la faculté de langage, à savoir la capacité des sujets parlants à distinguer les phrases grammaticales des phrases agrammaticales. Cette capacité de langage est à l’origine de l’acquisition du langage et elle fait partie de la compétence des sujets parlants. Il fait alors la distinction entre la compétence et la performance. La performance est l’utilisation de la compétence, c’est-à-dire la mise en œuvre de la compétence dans des actes de parole par des sujets parlants. Pour Chomsky, la compétence est un héritage biologique, quelque chose d’inné. Chomsky cherche donc à bâtir une théorie des structures linguistiques, qu’il appelle grammaire qui représente la compétence. La pièce principale de la grammaire est constituée par la syntaxe. Selon lui, les phénomènes syntaxiques appartiennent à un niveau spécifique et autonome, distinct de la morphologie, de la phonologie et aussi de la sémantique. Une phrase peut donc être bien formée sans être munie de signification comme : Les idées vertes sans couleur dorment furieusement. Le but de la grammaire est de rendre compte de toutes les phrases grammaticales. Pour ce faire, la grammaire a la forme d’un mécanisme génératif, c’est-à-dire elle permet de générer un ensemble infini de phrases grammaticales à partir d’un ensemble fini d’éléments, tels que les catégories, les unités lexicales et les règles. La grammaire générative a connu un succès considérable non seulement aux États Unis, mais aussi en Europe et elle a rassemblé un grand nombre de linguistes et aussi d’informaticiens. Ils ont été attirés particulièrement par son objectif de traitement formel et automatisable de la langue. Les deux grandes théories de la grammaire générative : 1- La naissance, Structures syntaxiques, 1957 : (le model strictement syntaxique de la GGT Structures syntaxiques propose donc que la « machine à générer des phrases » contienne deux ensembles de règles, les règles de structure syntagmatique (de type SN Art+N), et les règles de transformation (de type aff+v v+aff). Certaines règles de transformation sont facultatives (par exemple on peut réunir deux phrases par la coordination, mais on n’y est pas obligé), d’autres sont obligatoires (par exemple la règle qui place les affixes là où ils doivent aller). L’intérêt des transformations est illustré par une série de types de phrases, qui peuvent toutes être générées de manière très simple, à partir de la reconnaissance d’un élément de l’auxiliaire, le temps, accompagné ou non d’un autre constituant de l’auxiliaire. Une seule formule suffit pour obtenir la forme correcte des phrases négatives, interrogatives, réaffirmatives (emphatique),… 2- La théorie standard, Aspects de la théorie syntaxique, 1965 En 1965, Chomsky publie Aspects de la théorie syntaxique, qui représente le cadre théorique général de toutes ces études et constituera une référence dans l’histoire de la grammaire générative. L’ « appareil génératif » est maintenant très précisé et très au point ; il est devenu une théorie complète du langage, intégrant aussi l’étude du sens et l’étude des sons, à côté de la composante syntaxique. (Cf. Schéma). Le modèle comporte donc trois composantes : la composante syntaxique, centrale, et deux composantes interprétatives qui s’articulent sur la première, la composante sémantique et la composante phonologique. La composante syntaxique comporte deux parties, les règles de base qui génèrent les structures profondes et les règles transformationnelles qui transforment les structures profondes en structures de surface. La structure profonde est le niveau où figure tout ce qui est nécessaire à l’interprétation sémantique ; elle résulte de l’application de trois types de règles : - les règles syntagmatiques de type P SN + Aux + SV, SN Dét + N - les règles de sous-catégorisation qui font intervenir les sous-catégories de noms (propre/commun, animé/inanimé, …), de verbes (transitif/intransitif, à sujet humain ou non …) - les règles d’insertion lexicale qui insèrent les mots aux places définies par la catégorie et la sous- catégorie Sur la structure profonde s’appliquent les règles de la composante sémantique, qui calculent la signification de la phrase à partir des informations du dictionnaire et à partir des informations données par la description grammaticale de la phrase. T outefois, les limites d’un modèle uploads/Philosophie/ la-grammaire-generative-et-transformationnelle.pdf
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- Publié le Apv 06, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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