LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANT D’OMBRE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR AVANT
LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANT D’OMBRE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR AVANT-PROPOS Le présent document a un souci de réussir la mission que nous a assigné Monsieur ADOU PACIFIQUE notre professeur de français. La dite mission consiste à réaliser un exposé portant sur « LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANT D’OMBRE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR » Bien qu’ayant tout mis en œuvre pour produire un excellent exposé, nous reconnaissons que ce document contient toujours des insuffisances car comme on le dit aucune œuvre humaine n’est parfaite. C’est pourquoi nous sommes dans l’impatience de recevoir vos critiques et suggestions qui pourraient certainement nous faire avancer dans nos études. A présent nous vous invitons à suivre attentivement le déroulement de l’exposé. Pour l’exposé complet, veuillez contacter AKOA BROU NOEL via : E-mail : diezunabn@gmail.com ou facebookdeabn@gmail.com Mobile : +225 0759132365 Disponible aussi pour tout autre exposé. P a g e 1 | 9 LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANT D’OMBRE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR INTRODUCTION « La Négritude ou tradition africaine est la simple reconnaissance du fait d’être noir, et l’acceptation de ce fait, de notre destin de Noir, de notre histoire et de notre culture » disait le martiniquais Aimé Césaire dans un texte intitulé nègrerie au sujet de la négritude dont il en est premier concepteur. Ce concept, alors nouveau a inspiré bon nombre d’écrivains africains dont le sénégalais Léopold Sédar Senghor qui fait mention de la négritude la première fois dans son œuvre Chants d’ombre. Comment Senghor décrit-il la négritude dans Chants d’ombre ? C’est pour répondre à cette question que nous sommes amenés à exposer sur le thème « la perception de la négritude dans chants d’ombre ». Qu’est-ce que la négritude ? Comment ce concept a-t-il été créé ? Que dit Senghor au sujet de la négritude dans chants d’ombre ? Telles sont les préoccupations qui guiderons notre réflexion. I. LA NOTION DE NEGRITUDE 1-Définition A partir des années 1930, naît un courant de pensée dont les principaux représentants sont Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor et le guyanais Léon- Gontran Damas. D'essence à la fois poétique et politique, le mouvement de la négritude a pour projet de doter les peuples d’Afrique marqués par la domination des Blancs d'une identité culturelle propre. La négritude est donc un concept littéraire et politique, qui, lié à l'anticolonialisme, influença par la suite bon nombre de personnes proches du « Black nationalisme », s'étendant bien au- delà de l'espace francophone. 2-Naissance du mouvement de la négritude Le terme « négritude » apparaît pour la première fois en 1934, dans un texte du Martiniquais Aimé Césaire intitulé Nègrerie publié dans la revue l’Étudiant noir. La négritude traduit l’affirmation des valeurs culturelles, historiques et spirituelles africaines. Non seulement littéraire et artistique, la négritude se fait politique notamment à travers la lutte contre le colonialisme et l’humiliation subie par les pays d’Afrique noire. La négritude « plonge dans la chair rouge du sol. / Elle plonge dans la chair ardente du ciel » (Aimé Césaire, Cahier d’un P a g e 2 | 9 LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANT D’OMBRE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR retour au pays natal, 1939). Elle se clame dès lors haut et fort, et l’identité africaine affirme sa dignité et ses lettres de noblesse. C’est Pigments (1937) du Guyanais Léon-Gontran Damas, qui signe l’acte de naissance littéraire de ce mouvement. Le troisième chantre de cette négritude est le Sénégalais Léopold Sédar Senghor, qui utilise pour la première fois le terme dans un poème de son recueil Chants d’ombre (1945) : « Nuit qui fonds toutes mes contradictions, toutes contradictions dans l’unité première de ta négritude. » La négritude n’apporte pas d’élément vraiment novateur aux idées qui circulent déjà dans les milieux intellectuels noirs : remise en question des valeurs des sociétés occidentales, protestation contre la politique d’assimilation française, affirmation de la valeur des cultures noires, volonté d’obtenir une reconnaissance officielle et véritable des civilisations noires. Elle a cependant le mérite de structurer ce mouvement de pensée et de lui donner une efficacité et un élan nouveaux. 3-Les auteurs de la négritude Dans les œuvres de Damas, comme Pigments (1937) ou Névralgies (1966), dans celles de Césaire (Ferrements, 1960 ; Cadastre, 1961 ; la Tragédie du roi Christophe, 1963 ; Une saison au Congo, 1967), dans celles aussi de Senghor (Hosties noires, 1948 ; Éthiopiques, 1956), mais aussi dans celles du poète sénégalais Cheikh Hamidou Kane (l’Aventure ambiguë, 1961), la négritude, au- delà du politique et de la dénonciation des méfaits des Occidentaux en Afrique, revêt un caractère existentiel, pour apparaître comme l’expression de l’irréductible solitude de l’homme. À ce mouvement se joignent aussi les Sénégalais Birago Diop, (Contes d’Amadou Koumba, 1947) et David Diop (Coups de pilon, 1956), mais aussi le Malgache Jacques Rabemananjara (Antsa, 1947), le poète congolais Tchicaya U.Tam’si (le Mauvais Sang, 1955), le sénégalais Lamine Diakhaté (Primordiale du sixième jour, 1963) et le congolais Maxime N’Debeka (Soleils neufs, 1969). II. LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANTS D’OMBRE 1-La négritude à l’origine de Chants d’ombre P a g e 3 | 9 LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANT D’OMBRE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR Léopold Sédar Senghor accumule dans Chants d’Ombre les souvenirs d’un passé lointain, couvrant surtout les sept premières années de son enfance, période qui n’a pas été affectée d’une corruption extérieure. Le poète réussit à ressusciter ses innombrables moments édéniques pour se remettre, à l’heure présente, du déséquilibre psychologique qui le secoue. En effet, Chants d’Ombre a été composé en France à l’époque (1945) où Senghor était amené à y poursuivre ses études supérieures. Sa présence dans le pays colonisateur sème le malaise dans son âme. Outre qu’il souffre de sa condition d’exilé, le plaçant loin de son propre terroir, le poète se sent également confronté à une crise d’identité exacerbée par l’ignorance et le mépris de ses « frères aux yeux bleus ». En effet, ces derniers avaient refusé à l’Africain toute capacité de jugement esthétique, voire toute aptitude aux modes de connaissance scientifiques. Leurs jugements dans l’ensemble réduisaient la civilisation africaine à l’état primitif, marquant par là son infériorité par rapport à la civilisation occidentale, sinon son inexistence. Et à l’heure où Senghor se penchait sur ses premiers poèmes, l’entreprise d’annihilation de la civilisation africaine, en faveur du rationalisme occidental, battait encore son plein dans l’étendue des pays colonisés. Et voilà que le poète noir, placé au milieu de deux situations antinomiques, avec la volonté d’affirmer son identité au sein d’un monde hostile à sa civilisation, devait faire part de leur coexistence. Dans un premier temps, Senghor s’est donné la tâche de manifester les valeurs de la culture noire dans tous ses aspects. Pour ce faire, il procède à un retour aux sources pour renouer le lien ombilical qui a une fois existé entre son peuple et lui-même. Le besoin de se replacer dans un cadre africain anticipe le choix du poète de se préserver contre toute tentative d’assimilation à la culture de l’Autre. C’est ainsi que Senghor, soumis à l’épreuve du choix entre Soukeïna, symbolisant la Négritude et Isabelle, le monde blanc, confesse dans Que m’accompagnent koras et balafong : « J’ai choisi mon peuple noir peinant, mon peuple paysan, toute la race paysanne par le monde ». 2-La négritude et l’identité du nègre Léopold Sédar Senghor s’est insurgé contre les occidentaux colonialistes qui cherchent à faire ancrer dans l’esprit du noir qu’il n’a pas de civilisation, pas de patrimoine et qu’il n’a rien écrit. Dans Hosties noires de son recueil Chants d’ombre, il s’ingénie à montrer que l’Afrique est « civilisée jusqu’aux os ». Il réfute l’idée du Nègre sauvage ou bon enfant. Tout ceci pour lui relève de la fabulation et du mythe. P a g e 4 | 9 LA PERCEPTION DE LA NEGRITUDE DANS CHANT D’OMBRE DE LEOPOLD SEDAR SENGHOR Les croyances, les traditions et les maximes montrent que l’Afrique est un continent de sagesse mais aussi de malice et d’humour. Quoiqu’en disent les historiens malintentionnés, la civilisation africaine est aussi vieille que le monde. Les recherches anthropologiques et archéologiques ont démontré que la civilisation égyptienne est une civilisation noire. Le concept de négritude s’est développé et par extension il signifie chez plusieurs auteurs négro-africains la manière dont le noir en Afrique ou aux Antilles comprend l’univers et explique les choses qui l’entourent : la nature, les gens et les événements. On peut dire que c’est une façon de vivre et de créer. Il serait erroné de prétendre que l’africain noir n’a pas de civilisation ni de culture. D’ailleurs Lévi-Strauss n’a pas cessé de répéter qu’ « il n’y a pas de peuple sans culture. ». 3-La négritude et le concept de village Léon Frobenius, anthropologue allemand reconnait que l’idée du nègre barbare est une invention européenne. Senghor, pour étayer d’avantage cette idée de Frobenius, écrit : « La négritude est le patrimoine culturel, les valeurs et surtout l’esprit de la civilisation négro-africaine. » En effet, les peuples d’Afrique noire ont apporté leur uploads/Philosophie/ la-perception-de-la-negritude-dans-chant-d-x27-ombre-de-leopold-sedar-senghor 1 .pdf
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- Publié le Jan 09, 2021
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