La Révolution surréaliste Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de Fra

La Révolution surréaliste Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France La Révolution surréaliste. 1924-1929. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. 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Il est temps d'abandonner vos logis. Cédez à la Toute-Pensée. Le Merveil- leux est à la racine de l'esprit. Nous sommes du dedans de 1 esprit, de l'intérieur de la tête. Idées, logique, ordre, Vérité (avec un grand V), Raison, nous donnons tout au néant de la mort. Gare à vos logiques, Messieurs, gare à vos logiques, vous ne savez pas jusqu où notre haine de la logique peut nous mener. Ce n'est que par un détournement de la vie, par un arrêt imposé à l'esprit, que l'on peut fixer la vie dans sa physionomie dite réelle, mais la réalité n'est pas là- dessous. C'est pourquoi, nous, qui visons à une certaine éternité, surréelle, nous qui depuis longtemps ne nous considérons plus dans le présent, et qui sommes à nous- mêmes comme nos ombres réelles, il ne faut pas venir nous embêter en esprit Qui nous juge, n'est pas né à l'esprit, à cet esprit que nous voulons dire et qui est pour nous en dehors de ce que vous appelez l'esprit. Il ne faut pas trop attirer notre attention sur les chaînes qui nous rattachent à la pétrifiante imbécillité de 1 esprit. Nous avons mis la main sur une bête nouvelle. Les cieux répondent à notre attitude d'absurdité insensée. Cette habi- tude que vous avez de tourner le dos aux questions, n'empêchera pas au jour dit les cieux de s'ouvrir, et une nouvelle langue de s'installer au milieu de vos tractations imbéciles, nous voulons dire des tractations imbécdes de votre pensée. Il y a des signes dans la Pensée. Notre attitude d'absurdité et de mort est celle de la réceptivité la meilleure. A travers les fentes d'une réalité désormais inviable, parle un monde volontairement sibyllin. REVES Collombet, io ans : Un squelettevint me dire : Je veux te prendre parce qu'il y a longtemps que tu vis, petit. Je vais prendre une fourche pour t'emporter chez le diable. Arrivés chez le diable il n'y avait, pas assez de place pour moi. Le diable dit : Puisqu'il n'y a pas assez de place, je vais t'avaler. Dans le ventre du diable j'ai vu plein de petits enfants. Mais le diable dit : Je ne peux plus respirer. Et il me dit : Sors de mon ventre, petit monstre. Et maintenant, va-t'en sur la terre. Le squelette revint me dire qu'il fallait que je me réveille. . Mon rêve était fini. Duval, i i ans : Une fois j'ai rêvé que j'étais dans ma chambre. Tout à coup mes bottes glissent sur le parquet, montent au mur. Quand elles furent tout en haut du mur, je leur cric : Envoyez-moi des cartes- postales. El quand elles furent montées, tout à coup je vois dans le mur des diables rouges avec de longues oreilles. Jls me bousculaient, ils sau- taient sur le lit. 11 y en a un qui s'assit sur le fauteuil. Le fauteuil se retourne vers le mur et le diable rouge est porté dans le mur, et les autres dans le parquet:. Le dernier grimpe au mur. Je prends un torchon que je lui jette. Il le prend et s'en va. Lazare, i 1 ans : Un jour j'ai rêvé qu'un chien était venu me chercher pour tuer des rats. J'ai pris un sabot et j'ai tapé sur un rat qui fut tué. Alors le chien a pris le rat et il l'a enterré dans la terre el il mit des fleurs jaunes et des roses fanées et il l'arrosait avec le besoin qu'il avait (l). Max Morise : J'assiste à un banquet donné en l'honneur du Surréalisme. Le nombreuses tables sont dressées sur une vaste prairie. Un personnage qui joue le rôle d'André Breton, mais qui ressemble à la fois à Nikita Balielï, à Joë Zelh et au violoniste- chef du célèbre jazz-band espagnol des « Euscl- las », actuellement en tournée à Chamonix, circule parmi les convives et fait: le boniment avec une exubérance toute méridionale. Son discours est continuellement ponctué d'excla- mations telles que : «Nous autresRusses... Vous allez voir comment les Russes... A la russe... etc., etc. » Il roule l'R du mot Russe d'une façon menaçante - et prononce Vu : ou. Vers la fin du repas, on distribue des fusils aux assistants et on les enrôle de force pour leur apprendre à faire l'exercice. Mais il y a quelques récalcitrants et je vois l'un d'eux entraîner quelques hési- tants en élevant de vives protestations; quel- qu'un dit, à côté de moi : « Toujours ce Rigaut, il ne peut donc pas se tenir tranquille. » Cependant le bonimenteur, après avoir expliqué que le fascisme sera vaincu par un fascisme plus fort, un fascisme dans la manière « russe », nous présente le fusil d'un modèle nouveau et éton- nant qu'on distribue aux troupes : on a supprimé la crosse, comme acessoire inutile, et on l'a rem- placée par une seconde baïonnette, perfection- nement dont il est facile de concevoir l'impor- tance. Puis le bonimenteur essaye cette arme en tirant en l'air ; une belle fusée mauve s'élève à quelques mètres et retombe en décrivant une gracieuse parabole, à la grande joie du général et de son état-major. Le général est un person- nage ventru en uniforme d'opérette, doué d'un prodigieux crâne en carton de forme pointue el: couronné de quelques cheveux roux. On apporte ensuite un canon qui lance une fusée mauve plus belle que la première. Mais ce n'est rien encore : voici qu'on apporte une superbe pièce d'artillerie de taille gigantesqueet de forme mal définie, mais à eouj) sûr bizarre ; le canon en est plusieurs fois coudé. Il a pour projectile une sphère transpa- rente et. mauve bien entendu, semblable à une bulle de savon, qui s'élève peu et vient retomber sur ie crâne pointu du général où elle éclate. « Cela vaut mieux qu'un boulet de canon », dit celui-ci avec satisfaction. En passant devant une cage où est enfermé un mouton, le bonimenteur se disculpe d'une fausse accusation portée contre lui par le général : « W... est crevé, dit-il. Vous croyiez que c'était moi qui l'avais crevé. Eh bien, pas du tout, c'est le mouton. Et: le mouton, save/.-vous qui l'a pris ? Eh bien, c'est le renard Et: le renard ? Eh bien, c'est le lion qui l'a pris. Et le lion ? Eh bien, c'est la nausée. » Pendant ce discours, les personnages du rêve se sont effacés el: j'entends une voix qui conclut : « Par- faitement, parfaitement, acquiesça le générai, sans même se demander quel pouvait être cet étrange animal. >. Antonin Artaud : C'était un cinématographe aérien. . Du haut d'un aéroplane immuable on cinématographiait l'envol d'une mécanique précise qui savait ce (1) Ces uploads/Philosophie/ la-revolution-surrealiste-n03-primer-ano.pdf

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