Table des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright DU MÊME A
Table des Matières Page de Titre Table des Matières Page de Copyright DU MÊME AUTEUR Introduction HORREUR DES CORPS, CHARME DES CORPS ? ET POURTANT ! LA TÂCHE HISTORIQUE DU LIBÉRALISME EN FRANCE UNE CULTURE ET UN IMAGINAIRE LIBÉRAL LES LIBÉRALISMES PREMIÈRE P ARTIE - ÉCOLES FONDATRICES ET LIGNES DE P ARTAGE CHAPITRE PREMIER - La constitution d'un libéralisme du sujet : Mme de Staël et Benjamin Constant L'ŒUVRE DE PENSÉE DE MME DE STAËL BENJAMIN CONSTANT : LA NÉCESSAIRE INDIVIDUALISATION DE LA LIBERTÉ POLITIQUE CHAPITRE II - Un libéralisme élitaire. Guizot et les doctrinaires LA CRITIQUE DE L'INDIVIDUALISME ANARCHIQUE L'IDENTITÉ SOCIÉTÉ-ÉTAT: ÉVIDENCE FACTUELLE OU PROGRAMME D'ACTION? CHAPITRE III - Église et politique : les souverainetés rivales INTRODUCTION : LE DISCOURS VÉRIDICTEUR DU SOUVERAIN LA MATRICE DE LA SOUVERAINETÉ : BOSSUET ET LE DISCOURS SUR LE PRINCE BENJAMIN CONSTANT : LE SOUVERAIN NEUTRE, PUISSANT ET FAILLIBLE LA NAISSANCE DU CATHOLICISME LIBÉRAL : NOVATIONS ET TRADITION DANS LA SOUVERAINETÉ DE LA CONCURRENCE À LA COEXISTENCE : L'ÉVOLUTION DE MONTALEMBERT L'UNIVERSITÉ NAPOLÉONIENNE AU CŒUR DE LA CONTROVERSE DE 1844 LES AMBIGUÏTÉS DU PROJET VILLEMAIN : APPARENCES ET RÉALITÉS UN ENJEU HISTORIQUE : ESPACE PUBLIC CONTRE ESPRIT FAMILIALISTE DEUXIÈME P ARTIE - LE LIBÉRALISME À L'ŒUVRE CHAPITRE PREMIER - Les intérêts particuliers : une légitimité problématique INTRODUCTION : L'APORIE LIBÉRALE ET LE MODÈLE HÉGÉLIEN LA LIBERTÉ COMME DÉPÔT D'UN GROUPE SOCIAL LE MODÈLE ANGLAIS, ATTRACTIF ET IMPOSSIBLE BARANTE : UNE « ARISTOCRATIE » CANTONALE ET DÉPARTEMENTALE LE DÉBAT DE 1826 SUR LE DROIT D'AÎNESSE SISMONDI : DU BON USAGE DE L'ESPRIT DE CORPS BOURGEOIS ET BARBARES SELON SAINT-MARC GIRARDIN CONCLUSION : L'ANGLETERRE DANS LE MIROIR FRANÇAIS LA SAUVEGARDE PAR L'ESPRIT DE LOCALITÉ : BÉCHARD LE PROJET RAUDOT : « VIVRE AU PAYS » POUR LE GÉRER THÉORIE DE LA REPRÉSENTATION DES INTÉRÊTS CHEZ LACOMBE L'ÉCHEC DU PLURALISME À L'ASSEMBLÉE DE VERSAILLES L'IDÉE D'UN SÉNAT DES ÉLITES CONCLUSION : DU RÊVE ANGLAIS À LA RÉPUBLIQUE RURALE CHAPITRE II - Le citoyen et la justice : Conseil d'État et jury criminel L'APANAGE DU POUVOIR EXÉCUTIF LA PRÉCARITÉ DU DROIT INDIVIDUEL L'ARGUMENTAIRE PHILOSOPHIQUE ET SOCIOLOGIQUE LA SÉPARATION DU FAIT ET DU DROIT : UNE SOURCE DE CONFLITS CHAPITRE III - La presse, un « privilège » embarrassant L'ESPRIT NAPOLÉONIEN EN MATIÈRE DE PRESSE LES LOIS DE 1819 ET LEUR POSTÉRITÉ LES LIBÉRAUX ENTRE HABILETÉ ET DÉSENCHANTEMENT TROISIÈME P ARTIE - LES PHILOSOPHES ET LE LIBÉRALISME 1 INTRODUCTION : L'INDIVIDU EN TUTELLE? CHAPITRE PREMIER - La papauté philosophique de Victor Cousin LA LIBERTÉ : UN CHOIX STRATÉGIQUE DE COUSIN L'ENSEIGNEMENT PHILOSOPHIQUE COMME ENSEIGNEMENT DE DOCTRINES : CHARLES BÉNARD LA VISÉE EXPLICITEMENT POLITIQUE DU COUSINISME HENRI BAUDRILLART : L'ÉCONOMIE POLITIQUE ACCUEILLE VICTOR COUSIN CHAPITRE II - Un fil conducteur, l'économie politique providentialiste FRANÇOIS QUESNAY OU L'INDIVIDUALISME PLOYÉ À LA NÉCESSITÉ FRÉDÉRIC BASTIAT : LES HARMONIES ÉCONOMIQUES DISSIDENCE DANS LE LIBÉRALISME : SISMONDI PENSEUR DU CONFLIT CHAPITRE III - Liberté et nécessité dans les Cours de Cousin À LA RECHERCHE D'UN CERTAIN SUJET MORAL LE SUJET, ÉPIPHÉNOMÈNE DE LA RAISON IMPERSONNELLE LA LECTURE COUSINIENNE DE FÉNELON LES GRANDS HOMMES : LE NÉCESSITARISME EN HISTOIRE DAMIRON : LES PHILOSOPHES « ONT L'ÂME DE LEURS MANDATAIRES » CHAPITRE IV - Maine de Biran : une pensée du sujet, hostile au libéralisme LE MOI PENSANT : BIRAN CRITIQUE DE BONALD L'INTÉRÊT DE BIRAN POUR LA POLITIQUE : UN PROBLÈME D'INTERPRÉTATION ENTRE PASCAL ET ADAM SMITH : LES TENSIONS D'UNE PENSÉE CHAPITRE V - La voie écossaise. Primauté de l'opinion contre primauté de la loi LA LIBERTÉ ET LA QUESTION DE L'INTÉRÊT GÉNÉRAL LE SUJET SMITHIEN : UNE DÉPENDANCE FONDATRICE L'AMBIVALENCE MORALE DE LA SYMPATHIE UNE RÉGULATION EXTERNE À CHAQUE CONSCIENCE INDIVIDUELLE INCOMPRÉHENSION ET REFUS : LA RÉCEPTION FRANÇAISE DE SMITH Conclusion LES DROITS DU SUJET : UNE QUESTION HÉRITÉE ET RENOUVELÉE MONTESQUIEU ET L'ESPRIT DU LIBÉRALISME LE LIBÉRALISME ET LE MAL DU POLITIQUE RAYMOND ARON ET LES « DÉMOCRATIES LIBÉRALES » APPENDICE © Librairie Arthème Fayard, 1997 978-2-213-65092-0 DU MÊME AUTEUR Hobbes et l'État représentatif moderne, Paris, Presses universitaires de France, 1986 (coll. « Philosophie d'aujourd'hui »). Le Discours jacobin et la démocratie, Paris, Fayard, 1989. Les Déclarations des droits de l'homme (Du débat 1789-1793 au Préambule de 1946), Paris, Flammarion, 1989 (coll. Garnier-Flammarion). Échec au libéralisme. Les Jacobins et l'État, Paris, Kimé, 1990. En codirection : 1789 et l'invention de la Constitution, sous dir. L. Jaume et M. Troper, Bruylant et LGDJ, 1994 (coll. « La pensée juridique »). Liberté, libéraux et constitutions, sous dir. J.-P Clément, L. Jaume et M. V erpeaux, Presses universitaires d'Aix-Marseille et Économica, 1997 (coll. « Droit public positif »). « J'ai toujours combattu pour la liberté des autres. » Edmund Burke Introduction HORREUR DES CORPS, CHARME DES CORPS ? Comment faire de la « corporation » ou de l'incorporation1 dans une société que la Révolution française a destinée à l'individualisme (c'est-à-dire à être composée d'atomes individuels libres, égaux, indépendants) ? Telle est la préoccupation du courant majoritaire du libéralisme et l'une des clefs du libéralisme français au XIXe siècle. On aimerait, à la façon de Michel Foucault au début de Les Mots et les Choses, citer un équivalent du texte de Borges qu'il évoque (au titre d'une taxinomie déroutante), en relisant une intervention parlementaire de Lamartine, le 10 mai 1838, sur la question suivante : les chemins de fer seront-ils, pour leur infrastructure, construits et financés par l'État ou par les compagnies privées ? Prenant parti dans ce débat, le poète développe autour du thème de la « corporation » une suite de variations qui, flamboyantes de style et contradictoires de contenu, réactivent une nouvelle fois, au sein de la Chambre des députés, la métaphysique de l'unité nationale, de l'intérêt général, de la primauté de l'État, du danger des intérêts particuliers - une veine souvent exploitée depuis les assemblées de la Révolution. Il vaut la peine de réentendre ces propos où pouvaient communier des jacobins, des républicains, des socialistes et (pour certains d'entre eux) des libéraux : « Ah ! Messieurs, il y a un sentiment qui m'a toujours puissamment travaillé en lisant l'histoire ou en voyant les faits : c'est l'horreur des corps, c'est l'incompatibilité de la liberté sincère, progressive, avec l'existence des corps dans un État ou dans une civilisation. Je sais que ce n'est pas la pensée commune, qui leur attribue au contraire une sorte de corrélation avec la liberté : mais on ne fait pas attention que l'on entend alors la liberté aristocratique et non pas la liberté démocratique, et que si les corps résistent à ce qui est au-dessus d'eux, ils oppriment de la même force tout ce qui est au-dessous2. » D'emblée, le grand orateur du « parti social » a mis le doigt sur le point névralgique : les « corps » ne sont pas incompatibles avec la liberté, lorsqu'il s'agit d'entendre par là le droit à la particularité, au privilège, à la diversité contre un pouvoir d'État dont l'action est uniformisatrice et, en ce sens, favorable à l'égalité. Il y aurait donc une liberté « aristocratique », aveu qui se paye chez le démocrate Lamartine par une répulsion - un sentiment qui le « travaille » –, et cette liberté renverrait soit à la France d'Ancien Régime (France des parlements, France des « corps intermédiaires » dont avait parlé Montesquieu), soit à l'Angleterre où, selon l'expression de maints publicistes de l'époque, « la liberté est toute aristocratique ». Mais que serait donc une liberté fondée dans les seules forces de l'individu, une liberté démocratique parce que bien commun des masses et de l'individu ? Lamartine y viendra, une fois épuisée la rhétorique inspirée par l' « horreur des corps ». Écoutons-le encore : « C'est la tyrannie la plus odieuse, parce qu'elle est la plus durable, la tyrannie à mille têtes, à mille vies, à mille racines, la tyrannie que l'on ne peut ni briser, ni tuer, ni extirper ; c'est la meilleure forme que l'oppression ait jamais pu prendre pour écraser les individus et les intérêts généraux. [...] Les corps ou (ce qui leur ressemble) les intérêts collectifs reconnus par la loi et organisés, c'est la même chose ; c'est l'asservissement prompt, inévitable, perpétuel de tous les autres intérêts. On ne peut plus y toucher sans qu'ils jettent un cri qui effraye ou qui ébranle tout autour d'eux. » Telle est la liberté (d'industrie) qui opprime ; elle écrase deux types d'êtres, les uns incarnés (les individus), les autres abstraits mais essentiels pour toute vie politique, les intérêts généraux, qui ne sont pas les grands « intérêts collectifs », lesquels s'incarnent aussi, dans des compagnies de chemin de fer, dans des maîtres de forges, dans des capitalistes3. Il est clair qu'il ne s'agit plus des corporations d'Ancien Régime, mais qu'importe : ce sont encore des corps. Les corps, « ou ce qui leur ressemble, les intérêts collectifs reconnus par la loi et organisés ». On refait donc de l'aristocratie et des privilèges avec ces gens-là, on le fera dès que l'État leur donnera en concession les uploads/Philosophie/ lucien-jaume-l-x27-individu-efface-ou-le-paradoxe-du-liberalisme-francais.pdf
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- Publié le Sep 15, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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