3 METAPHYSIQUE DU TEMPS CHEZ ARISTOTE - I- Recherches historiques sur les conce

3 METAPHYSIQUE DU TEMPS CHEZ ARISTOTE - I- Recherches historiques sur les conceptions mythologiques et astronomiques précédant la philosophie aristotélicienne 4 5 METAPHYSIQUE DU TEMPS CHEZ ARISTOTE - I- Recherches historiques sur les conceptions mythologiques et astronomiques précédant la philosophie aristotélicienne PAR Régis LAURENT VILLEGAGNONS-PLAISANCE EDITIONS 16 bis rue d’Odessa 75014 PARIS www.editions-villegagnons.com 6 7 A paraître aux éditions villegagnons-plaisance : METAPHYSIQUE : - Régis LAURENT : Métaphysique du temps chez Aristote - II - POESIE METAPHYSIQUE : - VILLEGAGNONS : Bisinca  VILLEGAGNONS-PLAISANCE EDITIONS, 2009 ISBN: 978-2953384604 8 9 A Frédéric… Remerciements: Correction du manuscrit : Chloé, Claudine, Jacqueline Couverture et dessin : Armelle Trouxe Mise en page : Olivier Guillaume 10 11 SOMMAIRE PROLOGUE ..................................................................................... 15 LE TEMPS DANS LE PROTREPTIQUE D'ARISTOTE. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE .................................... 19 A. DE L’ÉTERNITÉ À LA TEMPORALITÉ: DE L’INITIATION. ............. 28 B. DE LA TEMPORALITÉ À L’ÉTERNITÉ : DE LA SAGESSE DANS LA DURÉE. ............................................................................................ 43 II. LE TEMPS DANS LA POÉSIE GRECQUE TRAGIQUE & DANS LA POÉSIE ÉPIQUE D'HOMÈRE. LE TEMPS CIRCULAIRE INTROUVABLE. ..................................................... 53 A. DU DESTIN OU LA POÉSIE TRAGIQUE COMME TECHNIQUE DE VOILEMENT DU TEMPS. .................................................................... 58 B. DU HÉROS OU LA POÉSIE ÉPIQUE COMME TECHNIQUE DE DÉVOILEMENT DU TEMPS. ................................................................ 68 III. LE TEMPS DANS LA MYTHOLOGIE D'HÉSIODE & DANS LA THÉOPHANIE PYTHAGORICIENNE. LES SOURCES SACRALES DU TEMPS CIRCULAIRE DANS LA GRÈCE CLASSIQUE. ...................................................................... 85 A. DU MYTHE DE CRONOS OU LA STRUCTURATION DU TEMPS UNIVERSEL EN «ÂGES DU MONDE». ................................................. 87 B. DES MYSTÈRES PYTHAGORICIENS OU LA STRUCTURATION DU TEMPS DE L’HOMME EN PHASES DE VIE INDÉPENDANTES DE L’UNITÉ CORPORELLE. ................................................................................ 113 IV. DU TEMPS MYTHIQUE PLATONICIEN AU TEMPS SCIENTIFIQUE IONIEN. LES RACINES DE LA PHILOSOPHIE DU TEMPS D’ARISTOTE. ................................ 129 A. DE L’IDÉOLOGIE PLATONICIENNE OU LE TEMPS MYTHIQUE COMME TENTATIVE DE VOILEMENT DU TEMPS INITIATIQUE. .......... 133 B. DE LA SCIENCE ASTRONOMIQUE IONIENNE OU L’AVÈNEMENT DU TEMPS CONCEPTUEL COMME OUVERTURE DU MONDE VERS LE DEVENIR. ....................................................................................... 165 BIBLIOGRAPHIE ......................................................................... 225 INDEX NOMINUM ....................................................................... 237 12 13 «Poursuivre des oiseaux au vol: voilà ce que serait la recherche de la vérité.» Proverbe de source indéterminée cité par : ARISTOTE, Métaph., , 5, 1009b 40 RECHERCHES HISTORIQUES SUR LE TEMPS PRE-ARISTOTELICIEN 15 PROLOGUE Ce livre est le premier chapitre de notre thèse de doctorat en philosophie effectuée entre septembre 2001 et octobre 2008. Nous ne présentons que cette partie dans la mesure où la thèse développée dans les deux autres a posé problème, tant aux premiers lecteurs que furent les universitaires qu’à nous même. En effet, une dichotomie s’est imposée à la fin de sa rédaction dont nous avons eu le plus grand mal à déterminer l’origine ou les influences éventuelles. De plus, nous n’étions pas encore persuadés de sa valeur heuristique et de sa fidélité avec la pensée même d’Aristote. Cette thèse consisterait à avancer que l’on pourrait distinguer qualitativement, mais pas séparer quantitativement, l’existence et l’être du temps. Nous avons donc soumis notre développement à un nouvel examen qui a consisté à revoir l’ensemble de nos sources afin de vérifier, point par point, les tenants et les aboutissants d’une telle prise de position théorique. Nous ne proposons ici que les sources grecques ; les sources médiévales, dont le thomisme, seront abordées dans la deuxième partie, en marge de nos analyses textuelles du corpus aristotélicien. Ce livre présente ce qui nous a semblé constituer les conditionnements qui ont pesé sur la résolution de la question du temps effectuée par le Stagirite. La méthode dite historico-sociologique qui sera développée est empruntée au français Pierre-Maxime Schuhl3 et notre exégète des textes aristotéliciens sera également un universitaire des années 30, Werner Jaeger. Nous sommes revenus à cette méthode par le 3 Cette méthodologie est exposée dans sa thèse de doctorat parue sous le titre Essai sur la formation de la pensée grecque. Introduction historique à une étude de la philosophie de Platon. P.U.F, 1934, pp. 7-12. Régis LAURENT, METAPHYSIQUE DU TEMPS CHEZ ARISTOTE - I - 16 truchement de notre formation en linguistique4. L’apport de la linguistique de Ferdinand de Saussure est fondamentalement incompatible avec la méthode historico-comparative, pourtant utilisée également par Werner Jaeger, et qui perdure au sein des Universités. Nous privilégierons donc la voie dénotative, par le biais de la sociologie, à la voie connotative, avant d’inverser ce rapport en métaphysique. Il sera donc peu question d’Aristote et encore moins de métaphysique ici. Néanmoins, nous pensons que la sélection des sources grecques effectuée rendra déjà manifestes les options théoriques qui seront rejetées par la suite. Si la substance peut être définie comme tout ce qu’elle n’est pas, la position d’Aristote au sujet du temps peut également être déterminée par tout ce qui est rejeté par son modèle en cours de conceptualisation. Nous n’avions, au début de ce travail, qu’une connaissance sommaire du temps grec précédant l’époque dans laquelle vivait Aristote. Or, il nous semblait qu’il était impossible de traiter cette notion dans le corpus aristotélicien sans, avant tout, engager ces quelques recherches. Nous ne nous serions jamais lancés dans cette entreprise de reconstruction sans le travail remarquable effectué par Catherine Darbo-Peschanski du C.N.R.S. C’est à partir de son ouvrage Construction du temps dans le monde grec ancien5 que, pierre par pierre, nous avons tenté de dresser un paysage historique rendant compte de la notion de temps avant Aristote. C’est ce qui justifie le sous-titre de ce livre : Recherches historiques sur les conceptions mythologiques et astronomiques précédant la philosophie aristotélicienne. Ensuite, l’ensemble des informations collectées n’a pas été rangé selon un modèle historique. Notre but, au sein de ce travail, n’est nullement de faire une étude historique. Pour cela, il aurait, du reste, fallu un concept de temps initial. Or, ce concept de temps occidental, utilisé par les historiens, est largement redevable à la modélisation d’Aristote. Ainsi, nous nous serions retrouvés au cœur d’une véritable pétition de principe qui aurait consisté à inscrire le 4 La première version du travail de Werner JAEGER, qui est un prolongement de sa thèse de doctorat de 1912, a été rédigée en allemand sous le titre ARISTOTELES. Grundlegung einer Geschichte seiner Entwicklung, en 1923. La version en anglais est parue en 1948. La traduction française que nous avons utilisée, a été effectuée à partir de ces deux textes par Olivier SEDEYN et est parue aux éditions de L’Eclat en 1997. 5 Catherine DARBO-PESCHANSKI (sous la direction de), Constructions du temps dans le monde grec ancien, C.N.R.S, 2000, 493 p. RECHERCHES HISTORIQUES SUR LE TEMPS PRE-ARISTOTELICIEN 17 temps que nous recherchions sur un temps implicitement déjà défini. Les éléments collectés ont donc été soumis aux concepts en cours de dévoilement sans présupposé historique. Ainsi, l’on verra successivement des interrogations sur la distinction entre temps linéaire et circulaire, des questionnements sur la notion d’intervalle ou encore des réflexions sur la notion de télos ; tout cela afin de préparer au mieux la réflexion métaphysique qui suivra. Les occurrences des philosophies qui ne sont pas grecques, au sein de cette étude, ne se justifient que par la didactique. C’est à cette seule fin que nous parlerons compendieusement de F. Nietzsche, G.W.F Hegel, M. Heidegger, ou encore G. Vico. C’est parce que certains ont déjà une connaissance de ces pensées que nous nous sommes appuyés sur ce savoir afin de parvenir plus rapidement à la compréhension des thèses qui seront émises. En outre, nous pensons fermement qu’une démonstration sans conviction ne sert que celui qui la produit6. Quant au rapport de la pensée du Stagirite à celle de Platon, nous espérons que ce travail montrera, de manière aussi limpide que possible, la distinction existant entre une idéologie et une véritable pensée conceptuelle. Disons-le ici, nous ne soutiendrons nullement la thèse convenue selon laquelle il y aurait une filiation obvie entre ces deux pensées. Ce lien sera brisé en revenant au pythagorisme. Il nous semble qu’on a tôt fait d’avancer que Platon serait un grand représentant du pythagorisme alors que, nous le verrons, il nous semble que la maîtrise aristotélicienne de la pensée des pythagoriciens est bien supérieure. Le lecteur pourra considérer que l’on passe trop de temps sur le pythagorisme ne voyant pas, d’emblée, l’intérêt d’une telle étude afin de rendre compte de la pensée du Stagirite. Il faut bien souligner ici que l’enjeu d’un tel travail va déterminer ensuite le rapport entre la philosophie de Platon et celle d’Aristote. On avancera également que la place que nous donnons au théologue que fut Hésiode n’est pas compatible avec la vision habituelle de l’histoire de la philosophie. Nous répondrons que cette place ne doit pas être entrevue selon un modèle historique linéaire ; elle ne se justifie qu’eu égard à une question particulière qui est celle de la nature du temps. Enfin, on sera probablement surpris par les sources «phéniciennes» que nous dégagerons afin de saisir la vision ionienne du monde. Nous 6 Cf. Fernando GIL, La conviction, Flammarion, 2000 (p. 224, pour s’en tenir à la théorie de la connaissance aristotélicienne). Régis LAURENT, METAPHYSIQUE DU TEMPS CHEZ ARISTOTE - I - 18 avons songé, à uploads/Philosophie/ metaphysique-du-temps-chez-aristote-recherches-historiques-sur-les-conceptions-mythologiques-et-astronomiques-precedant-la-philosophie-aristotelicienne-by-regis-laurent.pdf

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