Newsletter n°16 de Sagesse Ancienne La philosophie ésotérique de Platon par Dav

Newsletter n°16 de Sagesse Ancienne La philosophie ésotérique de Platon par David Goulois extrait du site : www.sagesseancienne.com (Tous droits réservés : voir conditions en page d’accueil) « On peut ainsi montrer que toutes les vérités fondamentales de la Nature étaient universelles dans l’antiquité et que les idées générales sur l’Esprit, la Matière et l’Univers, ou sur Dieu, la Substance et l’Homme, étaient identiques. En étudiant les deux philosophies religieuses les plus anciennes du globe, l’Hindouisme et l’Hermétisme, dans les Ecritures de l’Inde et de l’Egypte, leur identité est facile à reconnaître. » (La Doctrine Secrète, volume 1, H.P. Blavatsky, p. 275) L’enseignement oral de Platon Bien que moins instruits que nous le sommes en matière de science, les sages de l’Antiquité avaient une compréhension métaphysique bien plus profonde que la nôtre et faisaient montre d’une meilleure maîtrise des forces occultes. Le Platonisme est fondé sur le Pythagorisme, l’Orphisme et l’Hermétisme, inspirés de l’Orient. Du fait même de ses sources, la philosophie de Platon est par essence ésotérique. L’idée qu’il existe un enseignement exotérique (les dialogues) et ésotérique (oral) chez Platon continue d’être discuté par les spécialistes. Pourtant, dans son oeuvre, Platon évoque les Mystères, qui on le sait, exigeaient le silence. Il met en garde contre les limites de l’écriture, au point de déclarer dans sa Lettre VII que les choses essentielles ne doivent pas être écrites. Malgré le contenu même de son oeuvre et les témoignages dignes de foi (comme ceux d’Aristote, des platoniciens et des pythagoriciens), les scientifiques et les lettrés refusent le plus souvent de voir une dimension ésotérique chez Platon. Leur tournure d’esprit rationaliste et athéiste, le désir de passer pour des gens sérieux, libérés de toute forme de superstition (prêtée à des esprits pourtant bien plus profonds que le leur), les empêchent de comprendre la dimension assurément ésotérique de Platon. Le mépris de tout ce qui a trait à l’ésotérisme transpire aisément et cache une réelle difficulté à appréhender la pensée ésotérique. La tradition et la parole des anciens sont déconsidérées dès lors qu’elles véhiculent des idées jugées insuffisamment rationnelles. Il n’est pas rare de lire que les mythes de Platon sont purement fictifs, que sa théorie des idées reste symbolique, qu’il n‘a jamais cru en la réincarnation ou que les Mystères n’évoquent que des rêveries mystiques. Un manque évident d’ouverture d’esprit qui retentit sur l’exégèse. A cela, se surajoutent le problème de la traduction et la tournure d’esprit de l’occidental, dont le mental concret n’a jamais égalé l’esprit hautement abstrait de l’oriental. Or, la sagesse grecque interprète la sagesse orientale. On redécouvre progressivement ce que Blavatsky affirmait il y a près de 150 ans, à savoir que la philosophie antique grecque est d’origine orientale, qu’elle est une voie de réalisation spirituelle, intégrant une gnose métaphysique, une éthique exigeante et une ascèse méditative. Dieu merci, certains exégètes remettent en cause les a priori. Citons Marie-Dominique Richard au sujet de L’enseignement oral de Platon (p. 238) : « A notre avis, l’intérêt philosophique du message platonicien réservé au cercle restreint des disciples est indéniable. Ainsi, grâce à leur analyse à la fois philologique et philosophique des témoignages, les ésotéristes ont démontré de manière convaincante que le platonisme non écrit est une doctrine émanatiste, engendrant, par l’action réciproque de deux principes - l’Un-Limite et la Dyade indéfinie du Grand et du Petit - les Nombres idéaux d’abord, puis les Idées et à partir des Idées - par un processus mathématique de détermination - le sensible lui- même. Cette « mathématisation » de l’ontologie est la réponse de Platon au problème philosophique classique de l’Un et du Multiple. ». L’existence d’un monde archétypal (donc ésotérique), la croyance en les nombres (les rayons), en les Dieux (les Maîtres de Sagesse), en l’immortalité de l’âme, en la réincarnation, en la constitution ternaire voire septénaire de l’homme, en l’Atlantide, en la magie et les Mystères...C’est plus qu’il n’en faut pour établir qu’un auteur est ésotérique ! Platon 427-347 av. J.-C. Le Pythagorisme et le Samkhya Comme tout initié de l’Antiquité, Platon reste relativement silencieux au sujet de l’Absolu, l’Un suprême. En intégrant son enseignement oral très pythagoricien, il est possible d’énumérer 3 principes ultimes émanant de l’Absolu et s’engendrant l’un après l’autre : 1) la Monade, 2) la Dyade, 3) la Triade. Ensuite, vient la Tétrade (4), le cosmos, l’Ame du monde en manifestation. La Monade et la Dyade, appelés respectivement la Limite (peras) et l’Illimité (apeiron) dans Philèbe (termes issus du pythagoricien Philolaos), représentent les principes de l’Etre et du Devenir en sommeil dans l’Absolu et à l’origine de l’impair et du pair. Certains interprètes de Platon ont vu une Dyade ultime dans l’Absolu : un premier aspect de Cela qui demeure une pure abstraction et un aspect secondaire grâce à qui émergent les 3 principes. Comme le résume très bien Blavatsky (La Doctrine Secrète, volume 2, page 155) : « D’après Pythagore, la MONADE rentre dans le Silence et les Ténèbres, aussitôt qu’elle a évolué la Triade, dont émanent les sept derniers des dix nombres qui servent de base à l’Univers Manifesté. ». La philosophie indienne du Samkhya, reprise par le Vedanta, ne dit pas autre chose : Parabrahman (ou Maha-Purusha) et Mulaprakriti sont le Père-Mère absolu. Fusionnés dans Cela (Tat) qui n’a pas de nom, ils se différencient ensuite en tant que Monade et Dyade. De Cela émane la Triade indienne : 1) Purusha (ou Brahman sans attributs), 2) Prakriti (ou Maya en abstraction) et le produit des deux, Mahat (ou Brahman avec ses 3 attributs). La Monade est au Père-Mère absolu, ce que la Triade est à la Monade et à la Dyade réunies. La Triade (3) découle ainsi de la Monade à laquelle s’ajoute la Dyade (1 + 2 = 3). La Triade reproduit donc les 3 principes, que les védantistes indiens nomment les 3 attributs du Brahman : 1) Sat (Etreté), 2) Ananda (Félicité), 3) Chit (Connaissance). La Monade est l’Un, associé au Bien par Platon, tandis que la Dyade peut se comprendre comme le principe immatériel de la Conscience-Substance non différenciée (l’Esprit-Matière ou l’Ame-Monde incorporelle). Pour les pythagoriciens, la Dyade engendre toutes les formes de dualité, certains allant même jusqu’à l‘associer au Mal (identique à la Maya, l’illusion). Le Multiple provient donc de la Dyade. La Dyade se double, ou du moins se reproduit en tant que Tétrade (2 + 2 = 4). Si l’on compte la Dyade (2), placée entre la Monade (1) et la Triade (3), l’Ame s’apparente à la Tétrade (4). Il est ici question de Psyche, la Conscience universelle qui se manifeste par le biais de la Substance du monde. Dans l’Hindouisme, il est dit qu’Atman (le Soi) semble distinct du Brahman par l’illusion de la manifestation (Maya). Lorsque l’on se place dans la perspective de la création, l’Intellect (Nous en grec, Mahat en sanskrit) se place avant l’Ame (Psyche). Le néoplatonicien Plotin, doté d’une âme de 3ème rayon, a ainsi synthétisé le Platonisme à travers 3 hypostases : l’Un, l’Intellect et l’Ame du monde. Cependant, d’un point de vue ésotérique, Pysche provient de la Dyade qui fait le lien entre l’Un et l’Intellect, à l’instar de l’Ame du monde unissant le monde intelligible et le monde sensible. La Dyade enveloppe l’Intellect comme l’Ame adombre le monde en devenant l’Anima Mundi. La métaphysique pythago-platonicienne, expression du logos (la raison), a réinterprété le mythos, la vieille religion grecque compilée par Homère et Hésiode que Platon honorait. A ce titre, voici un résumé de la Théogonie d’Hésiode qui illustre notre propos : dans le Chaos (Néant ou Absolu) reposaient Erèbe (Ténèbres) et sa parèdre Nyx (Nuit). D’eux émanèrent Ouranos (Monade) et Gaïa (Dyade) qui donnèrent naissance à Cronos (Intellect), la synthèse des Titans (les nombres en abstraction). Cronos et Rhéa (l’Ame du monde) engendrèrent Zeus (l’Ame individualisée dans la création) et 5 autres enfants (les 5 éléments). Cronos et ses 6 enfants sont aussi les 7 rayons primordiaux, la manifestation d’Ouranos et des 6 Titans. Dans le Samkhya, Mahat (le Grand) est d’abord engendré par Prakriti (la Nature, la Maya, la Substance abstraite). Mais ensuite, Mahat fait naître la Nature en tant que Buddhi (principe psychique d’éveil) qui individualise ensuite la Nature : celle-ci prend alors le nom d’Ahamkara (le principe d’individualité). En terme numérique, Mahat (3) manifesté se nomme Buddhi (4) qui devient Ahamkara (5). Manas (le mental) synthétise ensuite les 5 éléments. Tels sont les 5 principes métaphysiques du Samkhya qui comportent en tout 25 principes ou tattvas (5 x 5). Le chiffre 5 revient très souvent chez Platon dont la philosophie reste purement indienne. Selon lui, l’Ame se fragmente ou s’individualise en de multiples âmes dans le monde, celui-ci étant composé des 5 éléments (l’éther, le feu, l’air, l’eau et la terre). En Inde, l’éther se dit akasha (espace) et l’air précède le feu. Comme le Samkhya, le Platonisme fait une distinction entre les éléments archétypaux (tanmatras) et grossiers (buthas), il évoque des facultés de l’âme tournées intérieurement vers le monde intelligible (jnanendriyas) ou extérieurement vers le monde uploads/Philosophie/ newsletter-16-la-philosophie-esoterique-de-platon-david-goulois-sagesse-ancienne.pdf

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