Revue éditée par la Fédération Nationale des Orthophonistes 2 , rue des Deux-Ga

Revue éditée par la Fédération Nationale des Orthophonistes 2 , rue des Deux-Gares, 75010 PARIS — T é l . : 01 40 35 63 75 — e - m a i l : f n o@ w a n a d o o . f r Rédaction - Administration : 2, rue des Deux-Gares, 75010 PARIS — Tél. : 01 40 34 62 6 5 — Membres fondateurs du comité de lecture : Pr ALLIERES • A. APPAIX • S. BOREL-MAISONNY G. DECROIX • R. DIATKINE • H. D U C H Ê N E M. DUGAS • J. FAVEZ-BOUTONNIER • J. GERAUD R. GRIMAUD • L. HUSSON • Cl. KOHLER • Cl. LAUNAY F . LHERMITTE • L. MICHAUX • P. PETIT G . PORTMANN • M. PORTMANN • B. V A L L A N C I E N . Impression : TORI 141-143, rue de Charenton, 75012 Paris Téléphone : 01 43 46 92 92 Comité scientifique Aline d’ALBOY Dr Guy CORNUT Ghislaine COUTURE Dominique CRUNELLE Pierre FERRAND Lya GACHES Frédéric MARTIN Pr Marie-Christine MOUREN-SIMEONI Bernard ROUBEAU Liliane SPRENGER-CHAROLLES Monique TOUZIN Rédacteur en chef Jacques ROUSTIT Secrétariat de rédaction Marie-Dominique LASSERRE Abonnements Emilia BENHAMZA Revue créée par l’A.R.P.L.O.E.V. Paris Directeur de la publication : le Président de la F.N.O. : Jacques ROUSTIT Abonnement normal : 515 F Abonnement réduit : 370 F réservé aux adhérents de la F.N.O., de l’A.R.P.L.O.E.V. ou d’une association européenne membre du C.P.L.O.L. Abonnement étudiant : 205 F réservé aux étudiants en orthophonie Abonnement étranger : 595 F Commission paritaire : 61699 1 LANGAGE ORAL PRODUCTION Sommaire Décembre 1998 N° 196 Rééducation Orthophonique, 2, rue des deux gares, 75010 Paris Ce numéro a été dirigé par Pierre Ferrand, orthophoniste Paule Aimard, pédopsychiatre, Lyon 3 Justine ou la difficile conquête de l’autonomie et du langage 5 Catherine Courrier-Hevia, orthophoniste, Anne Colin-Déat, psychologue, Nancy 1. De l’approche neuropsychologique en général et du langage oral en particulier 19 Dr Jean-Pierre Lasserre, médecin neurologue, Toulouse 2. Etiologies des dysphasies : le point de la question 27 Jean-Jacques Deltour, Liège 3. Développement des productions vocales : Evaluation et implications cliniques 43 Shirley Vinter, orthophoniste-psychologue, Maître de conférences, H.D.R., Besançon 4. Pour une évaluation intégrative du langage oral 59 Jean A. Rondal, Ph.D., Dr.Ling.2, Liège 1. Etude de cas : Emmanuelle, née le 14 novembre 1969 67 Anne-Marie Robert-Jahier, orthophoniste, Châteauroux 2. Qui dit quoi ? Le rôle de la reformulation dans la rééducation du langage oral chez l’enfant de 4 ans 83 C. Fouassier, A. Gadois, C. Hénault, D. Morcrette, L. Bihour N. Guéret Modesco, orthophonistes, Caen 3. Quand le nombre est parlé avant d’être écrit : acquisition et élaboration de la chaîne numérique verbale 93 Alain Ménissier, orthophoniste, Arc-les-Gray 2 1. Apports de la pragmatique et de la psychologie du langage à la compréhension des troubles du développement du langage 103 Geneviève de Weck, psychologue-logopédiste, Genève 2. Premiers pas dans l’acquisition du lexique 117 Dominique Bassano, Directeur de Recherche au CNRS, Paris 3. Et si l’humour c’était sérieux ? 127 Marion Fossard, orthophoniste, Toulouse 4. L’oral : une tâche moins discriminante que l’écrit ? 141 Karine Duvignau, doctorante deuxième année, Toulouse 153 3 Dans les années soixante, alors que se dessinaient les grandes lignes de l'orthophonie, à la fin d'un trimestre d'enseignement, une étudiante me demanda un rendez-vous. Déroutée par la diversité des matières enseignées, elle ne voyait pas comment faire la synthèse de toutes les disciplines qu'elle découvrait. Submergée par trop de connaissances qui lui semblaient dispa- rates. Comment trouver là une certaine cohérence ? Je la retrouvais un peu plus tard comme stagiaire. Elle était restée une « questionneuse », comme on aime à en voir parmi les étudiants, comme on reste soi-même après tant d'années. Sa question s'était simplement déplacée. Elle se demandait alors, vous l'avez deviné, comment faire le lien entre les connaissances théoriques fraîchement acquises mais non encore totalement intégrées et ce qu'elle vivait en consultation, la réalité clinique. Faisons un saut dans le temps. Après tant d'années, l'orthophonie s'est tant enrichie, parfois même tant encombrée que chacun se trouve un jour ou l'autre devant ces impératifs : trier, sélectionner, conserver l'essentiel et, quand il le faut, remettre en question. Les demandes de l'étudiante question- neuse sont celles de chacun de nous et demeurent les plus pertinentes. La mise au point que présente le numéro spécial de cette revue consa- cré aux troubles du langage oral rend particulièrement sensible l'enrichisse- ment qu'a connu l'orthophonie autour de ce groupe clinique qui est au centre de sa pratique et en partie de sa réflexion. Bien peu des lecteurs d'au- jourd'hui ont eu accès à ce premier document qui fait en quelque sorte figure d'acte fondateur dans les travaux de langue française : « Les troubles du langage de l'enfant », un rapport présenté au Xlle Congrès des Pédiatres de langue française en 1949 : un demi-siècle ! Les noms des signataires sont familiers à tous, tant par leurs écrits que par des présentations orales : C. Launay, S. Borel-Maisonny, J. Duchène, R. Diatkine. Ces initia- teurs ont tracé les premiers cheminements de l'orthophonie ; les mêmes ont oeuvré pour en conduire l'évolution pendant les décennies suivantes. Autour des troubles du langage de l'enfant s'est constitué depuis cette période héroïque un creuset de réflexion, de recherche, d'échange d'idées d'une richesse exceptionnelle. Parce qu'il s'agit du langage, parce qu'il s'agit de l'enfant, du développement de l'enfant, du premier âge, des questions relationnelles de la petite enfance. Des thèmes qui ont été le terrain d'enri- chissements renouvelés, de moments d'essor exceptionnel et parfois de polé- miques sévères. Certaines approches voulaient tout balayer, tout expliquer... 4 Nous n'avons jamais perdu de vue, dans les moments de tourmente, qu'en privilégiant une seule optique, un seul mode d'approche, une seule théorie, on ne pourrait jamais expliquer tout le langage et tout ce qui se passe, bien ou mal, à l'âge de son acquisition. Avec ces apports nouveaux, parfois séduisants, souvent indispen- sables, le territoire clinique des troubles de l'acquisition du langage s'est précisé, affiné, nous amenant à naviguer entre la tentation de trop délimiter et classer et celle de rester dans le flou. On ne confond plus, par exemple, une séméiologie autistique et les difficultés de communication qui peuvent survenir chez un enfant déficient auditif, mais l'attention doit rester en éveil, il existe des cas limites ou des formes mixtes. La parcellisation des connaissances dans tous les champs des sciences humaines a entraîné, au fil des ans, une hyper-spécialisation, qu'il s'agisse de recherche, de soins, de pratique professionnelle. Nombre d'orthophonistes ont eu le souci de compléter leur formation, d'ajouter un « plus » à leurs connaissances de base, aboutissant à des spécialisations parfois très « poin- tues », soit par le type de formation (plutôt « psy », plutôt « socio », plutôt linguistique, etc.), soit par le champ clinique privilégié (surdité de l'enfant, aphasie, dyslexie, etc.). En même temps l'orthophonie atteignait une certaine maturité, ce qui permettait de prendre du recul, de penser synthèse, de voir les problèmes dans leur ensemble. La richesse actuelle s'enracine dans ce paradoxe : d'une part une orthophonie en plein essor qui, au fil des ans, s'efforce de faire la synthèse des nombreuses approches qui gravitent autour du langage, d'autre part des attitudes thérapeutiques individuelles de plus en plus diversifiées et p e rsonnalisées. Ces apparentes contradictions ne peuvent que conforter chacun dans une attitude qu'il me semble avoir encouragé depuis « la nuit des temps » : chaque enfant est unique, aucune recette n'est standard, on travaille au cas par cas. Ce côté « à la carte » de la prise en charge requiert imagination, initiative, ouverture ; une remise en question devant chaque cas. Ces libertés ne vont pas sans quelque revers de médaille : un petit brin de risque et d'incertitude car rien n'est totalement tracé, aucun résultat n'est vraiment prévisible. Paule AIMARD, Pédopsychiatre 104, rue Crillon 69006 LYON 5 Justine ou la difficile conquête de l’autonomie et du langage Catherine Courrier-Hevia, Anne Colin-Déat Résumé Les troubles de langage oral du jeune enfant, particulièrement lorsqu'ils sont accompagnés de troubles de la communication, nous interrogent sur les origines psychiques du langage. A travers l'histoire de la rééducation de Justine, nous essaierons de réfléchir à ce qui, au-delà des acquisitions, opère dans la relation établie avec l'enfant. Mots clés : communication - langage - développement de la personnalité - transfert. Justine, or the difficult conquest of autonomy and language Abstract Speech problems in the young child, especially when accompanied by communication pro- blems, lead us to examine the psychological origins of language. Through the story of Justi- ne's remedial education, we shall attempt to think about what occurs in the relationship established with the child, over and beyond language acquisition. Key Words : communication, language, personality development, transference. 6 L es rééducations de retard de langage sont tout à la fois fascinantes et émou- vantes. Fascination de voir le langage s'étayer et se construire peu à peu, émotion de voir l'enfant s'émanciper uploads/Philosophie/ no196-lge-oral-production.pdf

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