Histoire de la Raison François Grémy Corte 18 07 2011 … pas du tout classique!

Histoire de la Raison François Grémy Corte 18 07 2011 … pas du tout classique! • Sémantique – Aristote Boèce Moyen Age Thomas d’Aquin Averroes nominalisme Les Lumières et Kant Nietzsche et le nihilisme Le monde post moderne Tocqueville C Delsol Habermas Ratzinger Conclusion La raison est un outil mental • Littré: faculté par laquelle l’homme connaît, juge et se conduit • St Augustin : Soyez béni, Seigneur, d’avoir mis la raison au service de notre intelligence. • Discours…argumenté…logique...Aristote Contenu connaissance (r.spéculative): science, philosophie action (raison pratique) • Englobante: Domaine non limité a priori où la raison peut découvrir ses propres limites. • Singulière: Domaine Limité En grec: le logos 1 très polysémique • Chez les anciens grecs, logos s’oppose à Mythos. • Ce dernier est le langage ordinaire contes, histoires, Homère. • Le logos est un langage sérieux, docte, argumenté. • Platon achève cette dérive élitiste, en éliminant les sophistes, ( « discours sans raison ») et en annexant le mot au langage de la philosophie. (Gorgias, Théétète) • Il s’agit de Savoir et de Vérité (que Socrate « cherche de toute son âme. » Logos 2 • Passage de « la puissance du discours » à la « rectitude de l’énoncé » • Aristote: « l’homme est un animal doté de raison »Il nous donne les règles pour ne pas penser faux et éviter les erreurs. • Caractère utilitaire de la raison. Un philosophe moderne • André Glucksmann: le logos philosophique est «la faculté d’énoncer quelque chose sur quelque chose ».Mais c’est un dire au sens fort, capable de questionner la véracité de ce dont il parle. Il dit de qui est en tant qu’il est et ce qui n’est pas en tant qu’il n’est pas. • C’est un logos « apophantique ». Parole constative en quête de vérité • Peu de chance de le trouver parmi les nihilistes ou les relativistes ! Autres sens du mot Logos1 • ce mot a aussi été utilisé pour désigner – Un principe universel d’existence et de pensée, une vision du monde : Héraclite et six siècles plus tard les stoïciens. – Une personne semi divine chez les juifs Alexandrins hellénistiques (IIIe siècle av. JC IIe siècle ap. JC) Bible des Septante. Philon d’Alexandrie (--13, +54) tente une synthèse du platonisme, du stoïcisme et des croyances judaïques. Il mentionne un Semi dieu Logos proche et auxiliaire de Dieu, évoquant la Sagesse de la bible des septante. Autre sens du mot Logos2 • Une personne divine: le Logos de Dieu Chez les Chrétiens du nord de l’Empire à la fin du premier siècle l’ensemble du nouveau testament était disponible en Grec, et l’Evangile de Jean commence ainsi : – « Au Commencement était le Logos et le Logos était auprès de Dieu, et le Logos était Dieu ». Et quelques lignes plus loin: « Et le Logos s’est fait chair ». Il fut immédiatement identifié à Jésus de Nazareth. TRADUCTIONS DE LOGOS en latin et en français • Au sens commun, les traductions admises, sont RATIO (et RAISON). Mais ces mots n’impliquent pas la connotation « discours » et « langage » du grec, conservent la rigueur et recueillent un peu du sens de « nous » (esprit) ou de « dianoia »(intelligence, intellect) Au sens propre, celui de St Jean, on emploie Verbum en latin (la parole) et Verbe. Les Trois Débats de cet exposé • A) le champ de compétence de la Raison. – Englobante – Confisquée par la science dure • B) Dévalorisation de la raison. Nietzshe: Nihilisme; • C) réconciliation des deux champs de compétence, en vue d’une éthique du « vivre ensemble » D’Aristote au Moyen- Âge 1 via Boèce 480-524 • Dernier philosophe rationaliste grec et latin • Grand théologien, qui a pris part aux grands débats philosophiques sur la personne et les deux natures du Christ • Conseiller politique du roi ostrogoth Théodoric qui le fit assassiner. • Son ambition : traduire en latin (seule langue bien connue par le clercs du Haut Moyen Âge) l’essentiel de la philo grecque. Il a traduit les œuvres logiques d’A.qui furent largement diffusées dans les 5 siècles suivants dans le monastères bénédictins et les Ecoles Cathédrales et ont structuré l’enseignement initial du MA ( Trivium et Quadrivium) • Il fut le premier initiateur de l’Occident Européen à la pensée philosophique et théologique grecques. D’Aristote au Moyen- Âge 2 via Averroès (1126-1198) • Ibn Rushd ne connaissait pas le grec, et a lu Aristote sur des traductions en arabe faites pas les dhimmis ( Chrétiens et Juifs vivant dans l’empire arabe). Homme universel, il fut médecin, scientifique, homme politique. • Il a écrit « De la béatitude de l’âme, commentaire d’Aristote» Ce commentaire concernait tous les aspects: physique, métaphysique, traité de l’âme. Et il s’est attiré pas mal d’ennuis avec les élites musulmanes: la forme donnée par Allah (Le Qoran) doit être complétée par une interprétation philosophique. • Mais il vivait en l’Andalousie musulmane, région tolérante où cohabitaient des intellectuels de toutes les religions abrahamiques. C’est de là que partit une deuxième immigration de « péripatéticisme », aux confins des XIIe et XIIIe siécles, avec six siècles d ’intervalle. D’Aristote au Moyen- Âge 2 via Averroès (1126-1198) • D’où un triple détour de cette seconde vague d’influence d’Aristote: a) linguistique: grec>> arabe>>latin; b) géographique: empire musulman d’orient>>Andalousie>>Europe Chrétienne; c) transfert de l’intégralité (œuvre naturelle et œuvre logique) d’Aristote D’Aristote au Moyen- Âge 3 une troisième voie? • Une voie intermédiaire est proposée par S. Gouggenheim. Les contacts n’ont jamais été coupés avec le monde grec représenté par l’Empire Byzantin, qui ne sera détruit qu’en 1453. • Rôle a) des contacts diplomatiques entre les empires d’Occident et d’Orient; b) des croisades; c) de la République de Venise et d) d’une émigration des dhimmis vers l’Europe méditerranéenne (Italie du sud notamment: thèse d’Irigoin). • La culture grecque et la langue grecque n’étaient pas inconnues en Europe. Il ne manquait pas de bons connaisseurs: témoin Jacques de Venise qui, dès le XIe a traduit Aristote : manuscrits dits du Mont St Michel, conservés à Avranches. PHILOSOPHIE MEDIEVALE 1 • Longtemps méconnue? Mais qui revient très fort! • Philosophie chrétienne: interaction entre philosophie antique et théologie catholique. Qui a conduit à la séparation des deux disciplines, institutionnalisée par l’Université de Louvain au XIVe siècle. • L’acmé très agité du développement de cette philosophie se situe à la fin du XIIe et à la plus grande partie du XIIIe siècle au moment de l’arrivée massive du « péripatéticisme ». • Période marquée par un rationalisme échevelé PHILOSOPHIE MEDIEVALE 2 • Le contexte de cette période est fait de bouleversements considérables et simultanés: – Naissance de la vie urbaine. – Autour d’une bourgeoisie marchande. – Construction des grandes Cathédrales. – Création d’ordres religieux adaptés à la vie urbaine, ne dépendant plus de la terre, et sans possession immobilière: ordre des frères mineurs OFM ou franciscains: ordre des prêcheurs OP ou dominicains. – Création des universités, dont celle de Paris où « cuit le pain intellectuel du monde latin » comme dit un pape du temps. – Règnes de Philippe-Auguste, Louis VIII, Louis IX: période allant de 1180 à 1270. Querelle des Universaux 1 • Une « disputatio » non encore achevée. • Problème posé par Porphyre 232-303, dernier grand philosophe païen. Travaillant sur les catégories d’Aristote, passant de l’être à l’individu, il a posé la question « le genre et l’espèce existent-ils en eux-mêmes? » • Le genre ou l’espèce sont des concepts universels ou universaux Querelle des Universaux 2 • La querelle se situe entre trois possibilités: – Oui, les universaux existent en eux-mêmes c’est la réponse de Platon (et de guillaume de Champeaux) qui défend le réalisme des Idées, qui existent indépendamment de l’âme. – Non, les universaux n’existent que dans l’esprit qui les construit à partir de la considération de ce qu’il y a de commun entre les individus. Ce conceptualisme, venu d’Aristote. est défendu par Abélard (1079-1142) – Non, disent ceux qu’on va appeler les nominalistes, les universaux ne sont que des mots commodes, des termes généraux, un flatus vocis : seuls les individus, les éléments les plus simples, ont une réalité. Attitude d’Occam (1295-1349), qu’on peut considérer comme annonciateur de la science moderne, qui se fondera de plus en plus sur les individus, et de moins en moins sur les catégories a priori. Querelle du péripatétisme 1 • La seconde entrée d’Aristote avec la physique, la métaphysique et De anima ne se fit pas sans difficultés ni chausse-trapes. • En 1210, puis en 1215 lors de la promulgation des Statuts de l’Université de Paris, Aristote fut interdit de lecture publique et privée, exception faite de ses œuvres logiques connues et digérées depuis quelques siècles. • Qqs années plus tard, le pape Grégoire IX rappelle que « la foi est sans mérite si la raison humaine lui prête ses ressources » et il maintient l’interdiction à titre conservatoire, et il nomme une commission….qui fut vite dissoute. • Le débat monta en uploads/Philosophie/ petite-histoire-de-la-raison.pdf

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