1 Gérard Debionne lundi 12 novembre 2007 UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES
1 Gérard Debionne lundi 12 novembre 2007 UNE INTRODUCTION A LA PHILOSOPHIE DES SCIENCES Gérard DEBIONNE Présentation, le 16 novembre 2007 Sommaire 1. Introduction à un vaste sujet : ....................................................................................................................................... 2 2. Quelques questions d’épistémologie............................................................................................................................. 2 2.1 Définition de l’épistémologie................................................................................................................................ 2 2.2 C’est une bonne question, merci de l’avoir posé ! ................................................................................................ 3 2.3 Le raisonnement scientifique. ............................................................................................................................... 5 2.3.1 Le raisonnement finaliste :............................................................................................................................ 5 2.3.2 Le cartésianisme............................................................................................................................................ 6 2.3.3 Les raisonnements « anthropiques » ............................................................................................................. 7 2.4 Evolutions modernes de la méthode scientifique:................................................................................................. 7 3. L’évolution historique de la pensée scientifique........................................................................................................... 8 3.1 La place de l’astronomie dans l’évolution de la pensée........................................................................................ 8 3.2 Les philosophes grecs : ......................................................................................................................................... 8 3.3 La « Renaissance des sciences » en Europe :........................................................................................................ 9 3.4 Les « lumières » : de D’Alembert à Lagrange .................................................................................................... 11 3.5 Le rôle singulier de Laplace................................................................................................................................ 11 3.6 Le scientisme du 19ème siècle :............................................................................................................................ 11 3.7 Quelques questions modernes :........................................................................................................................... 12 Quasar 95 2 1. Introduction à un vaste sujet : Des centaines d’ouvrages ont été écrits sur la philosophie des sciences. De nombreux philosophes, anciens ou modernes en ont même fait une spécialité… C’est dire si le sujet est vaste. N’est-il donc pas présomptueux de vouloir le traiter en à peine deux heures un tel sujet. En effet, dans le même esprit, on pourrait aussi imaginer un exposé de deux heures intitulé l’astronomie ou encore l’histoire de l’humanité… Une telle généralité risque à l’évidence de mener à une dilution du sujet qui lui ôte toute substance ! Que faire ? Des choix bien sûr, on ne traitera pas le sujet dans son intégralité mais on se contentera d’en l’effleurer quelques aspects, en un mot se contenter d’une introduction au sujet. Dans une première partie, on donnera quelques pistes sur les questions qu’aborde l’épistémologie, c'est-à-dire la théorie de la connaissance. Dans une seconde partie, on examinera l’évolution des idées qui a accompagné ou précédé les grandes découvertes de la science. Pour réduire l’étendue du sujet, on aurait aussi pu limiter les domaines scientifiques sur lesquels se pose le regard du philosophe. Ainsi, j’orienterai la seconde partie de cet exposé plus particulièrement vers les sciences « dures ». Parmi ces sciences dites « dures », on aurait aussi pu restreindre encore le choix et se limiter à l’astronomie… Ce serait dommage car cela masquerait le rôle moteur tout à fait essentiel qu’a eu l’astronomie dans l’épanouissement de la science occidentale à partir de la Renaissance. 2. Quelques questions d’épistémologie 2.1 Définition de l’épistémologie L’épistémologie est littéralement la science qui tente de faire la « la théorie de la connaissance ». C’est Ampère vers 1850 qui le premier a introduit le concept de « Philosophie des Sciences ». Outre-manche, vers la même époque, on a introduit le terme epistemology qui englobe la théorie de tous les savoirs et pas seulement des sciences. En repassant la Manche, le mot est devenu plus spécifique puisqu’il correspond grossièrement à la « Philosophie des Sciences », excluant notamment tout ce qui relève de la psychologie ou de la sociologie dans l’acquisition des savoirs. On n’abordera donc pas ici l’ensemble des questions épistémologiques liées à la connaissance, mais on tentera au moins de citer les questions qui font ou ont fait débat. Parmi les questions qui relèvent de l’épistémologie, on peut citer en vrac : • Qu’est-ce que la science ? • Que signifie comprendre une loi ou un phénomène ? • Qu’est-ce qu’une preuve, une expérience de pensée ? • Qu’est-ce qu’un fait ? • Qu’est-ce qu’une théorie ? • Qu’est-ce que la logique en science, qu’est-ce qu’un raisonnement scientifique ? • La nature est-elle connaissable ? • Qu’est-ce que la réalité ? • La science doit-elle répondre à la question pourquoi ou doit-elle se limiter à la question comment ? Dans ce qui suit, on n’abordera pas tous ces sujets qui sont parfois délicats et on se focalisera essentiellement sur le (ou les) raisonnement scientifique. Dans une autre section on abordera le raisonnement scientifique sous un autre angle, plus historique, celui de son évolution à travers les siècles. Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est fondamental de comprendre que l’épistémologie pose beaucoup de questions et qu’elle peut avoir pour une même question aucune ou plusieurs réponses. Dans ce sens, le simple fait de voir qu’il y a ici ou là une vraie question est déjà un enrichissement même si l’on n’a pas de réponse sure et définitive. 3 2.2 C’est une bonne question, merci de l’avoir posé ! Avant d’aborder la question « centrale » du raisonnement scientifique, il faut apporter quelques réponses simples à la liste des sujets évoqués ce, pour montrer que ces questions ne sont pas aussi simples qu’elles le paraissent. Pour cela, remarquons tout d’abord que les termes employés sont tous très simples et qu’ils ont une valeur universelle dans la mesure où ils ont des équivalents dans toutes les langues et pourraient très bien être discutés en anglais, espagnol ou italien. Chacun de ces mots a donc un sens courant (que chacun connaît) mais est aussi utilisé dans le langage scientifique et a donc besoin d’être précisé, notamment en physique moderne qui remet en cause les notions d’espace et de temps ainsi que certaines explications ou habitudes de pensée qui nous paraissent pourtant totalement inattaquables. Prenons quelques exemples parmi les termes cités plus haut. : Qu’est-ce que la science ? La science est l’une des nombreuses activités intellectuelles auxquelles l’Homme1 s’adonne, mais elle n’est pas la seule, il y a l’art, la religion la philosophie, l’organisation de la société, l’ésotérisme et bien d’autres. Si chacune de ces activités est caractérisée par une certaine conviction dans la pratique, on peut se demander ce qui distingue l’activité scientifique des autres activités intellectuelles. La question est vaste. Si l’on sait énumérer les caractéristiques fondamentales de cette activité telle que l’universalité, l’unité ou le recourt à la rationalité, il est plus délicat de statuer sur son caractère social, c'est-à-dire de dire pourquoi elle s’est développée à certaines époques et pas à d’autre ou encore dans certaines sociétés et pas dans d’autres. Au-delà du caractère universel de la science (il n’existe pas de science espagnole ou polonaise !), On peut remarquer que la science met toujours en avant la notion de progrès dans la compréhension de l’univers, l’accord entre les idées (ou théories) et l’observation ou encore la cohérence entre le savoir acquis et les faits nouveaux. Par ailleurs, la science se construit tel un édifice, c’est-à-dire « pierre par pierre » et procède parfois par grande rupture lorsque des faits irréfutables contredisent la doctrine admise. Que signifie comprendre ? Dans le langage courant, ce mot a déjà plusieurs sens. Pour en débattre, considérons les petits dialogues suivants : Cas 1 - Depuis que j’ai perdu mon petit chat, je suis très malheureuse ! - Ah comme je te comprends ! - Cas 2 - Pour aller chez Jean, tu prends la A6 , tu fais environ 60 km et c’est la sortie numéro 12 - OK j’ai compris Cas 3 - Expliques-moi comment un dérailleur peut aider à monter une côte en vélo ? - C’est très simple, c’est le même principe que le levier. Sans levier, tu peux tout juste soulever 50 kg, avec un levier, tu peux soulever plus de 100 kg avec la même force. Les engrenages des pignons du vélo fonctionnement comme de petits leviers. - Ah oui, je vois ce que tu veux dire, j’ai déjà utilisé un levier, c’est très pratique… Pour le vélo, ça doit être pareil… j’ai compris ! Cas 4 - Dis-moi Monsieur, comment ça marche la gravitation ? - C’est simple, il y a une force d’attraction en 1/R² où R est la distance des corps et la force est aussi proportionnelle aux 2 masses. - Ok, je comprends, après tout, la formule est très simple … • Clairement, dans le cas 1, il s’agit de l’expression d’un sentiment de compassion, mais ce sentiment fait référence à une expérience antérieure. 1 Dans tout ce texte, un écrit Homme et non pas homme, il s’agit bien-sûr d’un représentant (homme ou femme) du genre humain. 4 • Dans le cas 2, Le mot comprendre signifie simplement ‘J’ai bien mémorisé ce que tu m’as dit et je peux l’appliquer’. Il n’y a aucun « mécanisme » à décortiquer pour utiliser l’information donnée. • Le cas 3 est typique d’un mécanisme un peu complexe (concret ou abstrait) que l’on comprend par analogie avec un mécanisme plus simple que l’on a expérimenté soi-même. • Le cas 4 est le plus intéressant car le plus moderne… Il marque une nette évolution dans l’utilisation du terme « comprendre ». Dans ce cas, la compréhension revient à admettre une loi mathématique qui décrit parfaitement le phénomène. Le mécanisme d’accort mental qui s’appelle compréhension est en fait remplacé par la capacité à utiliser le langage mathématique, c’est à dire c’est à dire l’aisance dans l’usage de ce langage qui induit une adhésion au résultat. Il faut savoir uploads/Philosophie/ philo-sciences 1 .pdf
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- Publié le Jan 06, 2021
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