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Marie Chazal La psychologie de la personnalité-Michel Hansenne 2012 Page 1 Chap

Marie Chazal La psychologie de la personnalité-Michel Hansenne 2012 Page 1 Chapitre 1 : Introduction 1) Historique De tout temps nous avons pu observer la tendance naturelle à décrire les autres et à les analyser. Le mot personnalité vient du latin, persona (=masque de théâtre) que les acteurs portaient pour exprimer différentes émotions.  Aucune ambiguïté afin que le public puisse décoder l’émotion Selon cette conception, la personnalité est une image sociale superficielle que les individus adoptent en jouant des rôles. De nos jours, c’est plus complexe, la personnalité = la façon dont une personne se comporte habituellement. MAIS ces masques représentaient des caractéristiques semblables à celles qu’on attribue aujourd’hui :  Les acteurs ne changeaient pas de masques pendant la pièce et la personnalité reste constante pendant la vie  Les masques permettaient aux spectateurs de pouvoir se construire des représentations et pour anticiper le comportement et aujourd’hui on s’attend aussi à certains comportement selon la personnalité  Le nombre de masques était limité à 12, tout comme aujourd’hui le nombre de type de personnalité est restreint.  Attitude relativement homogène (à l’Antiquité on pensait déjà ça) 2) Définition de la personnalité et terminologie Dans le grand public, le terme n’a pas la même signification que pour la psychologie scientifique.  Grand public : décrire de caractères spécifiques sans s’assurer que ce soit juste.  Psychologie scientifique : la personnalité correspond à une théorie. -> plus rigoureux. Définitions : beaucoup de définitions selon les psychologues et les méthodes : Allport ( 1937) : « la personnalité est une entité unique qui traduit la façon dont une personne pense, réfléchit, agit et se comporte dans différentes situations . »  Personnalité pas égal au fruit d’un élément passif  Mécanisme actif, dynamique  Insiste sur les bases biologiques Eysenck (1953) : « la personnalité est l’organisation plus ou moins ferme et durable du caractère, du tempérament, de l’intellect et du physique d’un personne. »  Physique renvoie aux bases biologiques  Insiste sur le caractère durable et sur le fait que chaque individu est unique. Catell (1950 ) : « ce qui permet une prédiction de ce que va faire une personne dans une situation donnée. »  Insiste sur la prédiction d’un comportement Byrne (1966) : « combinaison de toutes les dimensions relativement durables de différences individuelles qui peuvent être mesurées. »  Psychologie différentielle qui consiste à mesurer les différences entre les individus. Linton (1986) : « conglomérat organisé des processus ».  Insiste sur un processus organisé, propre à l’individu. Marie Chazal La psychologie de la personnalité-Michel Hansenne 2012 Page 2 En résumé :  Personnalité n’est pas égale à une juxtaposition de pièces -> organisation  Elle est active et dynamique  Concept psychologique dont les bases sont physiologiques  Force interne qui détermine comment les individus vont se comporter  Ensemble de patterns de réponse récurrents et constants  Va dans plusieurs directions (comportement, pensée, sentiment) 2.1. Le tempérament ATTENTION : tempérament pas égal à la personnalité ! Buss et Plomin (1984) : « traits innés de personnalité qui apparaissent dès l’enfance. »  Manifestation précoce de certains traits de personnalité et fortement génétiques mais qui peuvent être modifiés par l’expérience  Bases biologiques  Représente la dimension affective et émotionnelle de la personne  Apparaît tôt et continue à exercer un rôle à l’âge adulte. Loehlin (1992) : selon lui la personnalité peut aussi être influencée par la génétique (pas seulement le tempérament) Antiquité : on y retrouve l’idée d’une base biologique  Tempérament au nombre de quatre : o sanguin (sang) -> optimiste o flegmatique (lymphe)-> apathique o mélancolique (bile noire) -> triste o colérique (bile jaune) -> fort ATTENTION : il faut rester prudent car ce n’est pas objectif ! Mais Cloninger a repris cette idée d’associer un tempérament avec des variables biologiques (il a associé trois tempéraments avec le système de neurotransmission) Il existe énormément de tempérament mais il est possible de les regrouper : Digman (1994) : 4 facteurs :  impulsivité  sociabilité  peur  colère ATTENTION : la peur et la colère sont aussi des émotions (pas égal à tempérament !) Buss et Plomin (1975,84) : trois domaines :  Emotionnalité = tendance à manifester des réactions physiologiques dans divers contextes  Activité = dimension énergétique de l’individu  Sociabilité = préférence de la compagnie des autres plutôt que d’être seul  Bases génétiques 2.2. Le caractère ATTENTION : caractère pas égal à personnalité ! A tendance à disparaître du vocabulaire scientifique de la psychologie  Supprimé par des auteurs car souvent associé é des connotations morales (jugement de valeur -> il a mauvais caractère)  Le caractère est plus ou moins un jugement de valeur Marie Chazal La psychologie de la personnalité-Michel Hansenne 2012 Page 3  Allport préférait l’expression trait à celle de caractère Cloninger : théorie sur les caractères = dimension de la personnalité déterminée par l’apprentissage social et cognitif. Trois caractères :  Auto-détermination  Coopération  Transcendance  Pas seulement déterminé par les tempéraments (génétiques) mais aussi par des actions de l’environnement ! 2.3. Trait de personnalité et type de personnalité ATTENTION : trait de personnalité pas égal à type de personnalité ! Trait :  Caractéristique durable  Disposition à se conduire d’une manière particulière dans des situations diverses  Remplace le caractère  Ex : impulsivité, timidité, honnêteté,…  On le considère sur un continuum, en allant d’un extrême à l’autre Impulsif  réservé  Les individus se situent sur un point de cette droite, généralement au milieu, pas dans les extrêmes Type :  Assemblage de différents traits  Qualificatif plus global !  Ex : extraversion =différents traits comme la sociabilité, la dominance, la nervosité,… 2.4. Le nombre de dimensions de la personnalité N.B. : le nombre de dimensions n’est pas déterminé et fixe ! Eysenck (1967) : trois dimensions :  Extraversion vs introversion  Neuroticisme vs stabilité émotionnelle  Psychoticisme vs force du Moi  Dimensions bipolaires  L’individu se trouve sur un point entre les deux Tellegen (1985) : trois dimensions aussi :  Emotion positive  Emotion négative  Contrainte Cotall (1957,90) : 16 dimensions Guilford et Zimmerman (1956) : 14 dimensions Zuckerman (1994) : 3, 5 ou 7 dimensions Cloninger : 7 dimensions  Depuis une dizaine d’années, on a montré que 5 dimensions suffisaient pour appréhender l’ensemble des traits de la personnalité = big five Big five : extraversion, agréabilité, conscencieusité, neuroticisme et ouverture Marie Chazal La psychologie de la personnalité-Michel Hansenne 2012 Page 4  Le nombre de dimensions change selon les méthodes d’analyse factorielle prônées par un psychologue. 2.5. Stabilité de la personnalité La personnalité est relativement stable même si elle peut se modifier au cours de la vie. (elle se forge à la naissance et continue à se développer à l’âge adulte.)  Un enfant colérique aura de fortes chances de la rester à l’âge adulte. Costa et McCrae (1988) : évaluation de la personnalité chez 983 personnes (de 21 à 96 ans) Résultats :  La personnalité selon le big five reste stable dans un intervalle de 6 ans chez des personnes de plus de 30 ans.  La personnalité peut se transformer faiblement chez des sujets plus jeunes.  Personnalité plus ou moins stable à partir de 30 ans ! Robert et al. (2001) : sujets de 18 à 26 ans évalués plusieurs fois. Résultats :  Les différentes dimensions ne se modifient pas entre les évaluations.  Les modifications entre l’adolescence et l’âge adulte tendent vers une plus grande maturité. Mathiesen et Tambs (1999) : Bébés de 18, 30 et 50 mois Résultats :  Stabilité des tempéraments Kubickaet (2001) : 440 sujets évalués à 9-10 ans, 21-23 ans, 28-31 ans et 32-35 ans Résultats :  Importantes corrélations entre les dimensions  Tempéraments observés peuvent prédire une consommation d’alcool à l’âge adulte par exemple. ATTENTION : prudence quant à cette stabilité ! Brändström et al (2001) : certaines dimensions sont associées à l’âge 3) Buts de la psychologie de la personnalité Trois buts de la psychologie de la personnalité : 1) Décrire Une théorie scientifique suppose que les phénomènes étudiés soient décrits en indiquant les conditions d’observation. Ex : une personne est introvertie, on doit ce qui nous a poussés à avancer ça. On décrit à l’aide de méthodes objectives  Il faut d’abord délimiter les dimensions de la personnalité et situer l’individu. 2 manières de décrire :  Démarche taxonomique ou lexicale : Utilisation d’un ensemble de terme qui nous utilisons pour nous décrire ou décrire les autres  On procède ensuite avec l’analyse factorielle pour réduire. Marie Chazal La psychologie de la personnalité-Michel Hansenne 2012 Page 5  Démarche hypothético-déductive : les psychologues ont une idée des dimensions de la personnalité et cherchent à les valider par des données empiriques 2) Explication Comment expliquer qu’on soit plutôt introverti qu’extraverti ? :  Freud : la différence prend racine dans le développement psycho-sexuel de uploads/Philosophie/ psychologie-de-la-personnalite-resume-livre-michel-hansenne-2012-marie-chazal 1 .pdf