No 8– novembre 2006 0 Revue éditée avec le soutien d’Espaces Marx Diffusée par
No 8– novembre 2006 0 Revue éditée avec le soutien d’Espaces Marx Diffusée par courrier électronique Tél. : 01 60 02 16 38 E mail : Pensee lefebvre@aol.com Site Internet : http://www.espaces-marx.org/ Aller à Publications, puis à La Somme et le Reste Sommaire - Armand Ajzenberg : Vers un communisme du 21e siècle 1 - Alain Anselin : L’histoire à inventer 1 - Alain Anselin : Carnet de bal 10 - William Rolle : Adieu Texaco 14 Animateur de la revue : Armand Ajzenberg Rédacteurs(trices) – correspondants(antes) : Ajzenberg Armand (F), Andrade Margarita Maria de (Brésil), Anselin Alain (Martinique), Beaurain Nicole (F), Be- nyounes Bellagnesch (F), Bihr Alain (F), Carlos Ana Fani Alessandri (Brésil), Damiani Amélia Luisa (Brésil), De- visme Laurent (F), Gromark Sten (Suède), Guigou Jacques (F), Hess Rémi (F), Joly Robert (F), Kofman Éléonore (Royaume Uni), Labica Georges (F), Lantz Pierre (F), Lenaerts Johny (Belgique), Lufti Eulina Pacheco (Brésil), Ma- gniadas Jean (F), Martins José de Souza (Brésil), Matamoros Fernando (Mex.), Montferran Jean-Paul (F), Müller- Schöll Ulrich (Allemagne), Nasser Ana Cristina (Brésil), Öhlund Jacques (Suède), Oseki J.H. (Brésil), Péaud Jean (F), Querrien Anne (F), Rafatdjou Makan (F), Sangla Sylvain (F), Seabra Odette Carvalho de Lima (Brésil), Spire Arnaud (F), Sposito Marilia Pontes (Brésil), Tosel André (F). Études lefebvriennes - Réseau mondial LEFEBVRE UTILE Henri Lefebvre n’est pas seulement un objet d’études académiques, il est encore - et pour longtemps – d’une utilité pratique dans/pour notre vie quotidienne. C’est ce que veulent montrer les auteurs de ce numé- ro. Un communisme du 21e siècle ? Thème gênant, voire provocateur, qui n’est pas de moi. Le commu- nisme ? Certains l’assurent mort, d’autres le voudrait inchangé et absolument identique à celui du 20e. L’objet de l’article en question est de dire qu’il faut faire retour à celui du 19e, celui de Marx, et l’actualiser. Par exem- ple, s’agissant de projet de société et de Révolution, en remplaçant la catégorie « prolétaire » par celle de « citoyen ». Peut-être cet article aura-t-il une suite, collective ? Si les lecteurs le veulent. Peut-être pas ? Alain Anselin, dans son Carnet de bal, est apparemment très loin des thèmes lefebvriens. Faux. Quoi de plus continuateur d’Henri Lefebvre que la fête, le bal ? Même dits en termes savants. « La disparition de la danse comme forme culturelle authentique du sacré (…) finit peut-être par nourrir en dernière instance le préjugé des sociétés occidentales sur des cultures accordant tant de place à la danse… ». Là encore, Alain Anselin fait œuvre créatrice dans la continuation d’un Lefebvre toujours actuel. William Rolle traite de la question urbaine en Martinique. Il relate le déplacement d’habitants d’un quartier du Lamentin – Vieux-Pont (cloaque urbain et espace géographique d’exclusion) – vers un autre quartier : Bois-d’Inde. Un constat s’impose : ce déplacement qui se voulait réhabilitation urbaine, et l’ensemble des paramètres révélés, fait de cette population déplacée des immigrés dans leur propre ville. Adieu Texaco, est là aussi, un article qui continue les analyses d’Henri Lefebvre sur la production de l’espace. Armand Ajzenberg No 8– novembre 2006 1 Armand Ajzenberg Vers un communisme du 21e siècle La méthode et la théorie vec la chute du Mur de Berlin, le communisme serait mort. Non, c’est un certain capitalisme, celui d’État des pays de l’Est de l’Europe, qui n’ayant plus rien à offrir à ses peuples, a implosé. La meilleure illustration contemporaine de ce capitalisme d’État subsistant encore est la Chine. Là où il a disparu, il a été remplacé par celui existant dans les pays dits occiden- taux : le capitalisme des firmes transnationa- les, pas plus humain et ayant de moins en moins à offrir, lui aussi, à ses populations. Le communisme a donc un avenir. Il faut rappeler que le communisme ne relève pas de modes passagères. C’est un courant de pensée qui poursuit son errance à la manière d’une vieille taupe, pas si aveugle qu’on veut bien le prétendre. L’idée commu- niste existait déjà chez Platon (La République) ; elle s’est poursuivie à la Renaissance avec Thomas Morus (Utopie) et Campanella (La Cité du soleil) ; elle a continué avec Graccus Babeuf (1760-1797) qui prônait une Républi- que des égaux ; elle a eu enfin un retentisse- ment immense avec Marx et Engels. Le défaut majeur de ces excavations de la vieille taupe est de n’être pas conforme à l’image et aux intérêts des « révolutions conservatrices » ou « sociales libérales » d’hier et d’aujourd’hui. Le communisme a donc un avenir, tant qu’il y aura des hommes. Le communisme, comme courant de pensée, n’est bien sur pas l’apanage de celles et ceux qui ont une « carte » quelconque en poche. Ce courant – de justes, d’égaux, de citoyens es- timant que la pensée de Marx est toujours actuelle – est heureusement bien plus large, réellement et potentiellement. (suite page 2) Alain Anselin enri Lefebvre ? Je l'avais rencontré longuement chez Serge Jonas en juillet 1977 à Méjannes près d'Alès. J'ai gardé un grand souvenir de ces moments très conviviaux, très « carbet » et très arbre à « palabre » (sic), où Serge et Henri avaient en- seigné à mon fils, alors âgé de 7 ans, une belle collection de jurons dans toutes les langues qu'ils connaissaient... lui donnant une impé- rissable image vivante de la philosophie. Il ne devait hélas jamais plus retrouver pareille expression de l'art de penser chez ceux qui l'enseignent otages de carcans sco- laires sinistres/allègres (rayer la mention inutile) - sauf le jour où son prof de termi- nale, par ailleurs l'un de nos meilleurs chan- teurs de bèlè, décida d'enseigner Marx et Fanon en s'accompagnant au tambour, ce qui impliquait que la classe fasse les chœurs - les répondè. L'Histoire à inventer1 inq siècles ont passé depuis le cy- clone Christophe qui ravagea tout l’Amérique à partir de 1492. Colbert recons- truisit bien les îles sous le vent – mais son Plan Marshal avait des odeurs de crime contre l’humanité, de génocide des uns, amé- ricains, de traite et d’esclavage des autres, africains. Aujourd’hui, les villages caraïbes et les plantations ont laissé la place aux zones in- dustrielles, aux grandes surfaces, aux auto- routes. Nous voilà devenus pays d'entreprises qui prolongeraient l'Europe dans la Caraïbe après avoir été terres d'habi- tation et d'usines, et royaumes du chômage après avoir été gisements de main-d'œuvre et d’émigration. Et voilà l'archipel du sucre transformé en îles de colloques et de festivals. (suite page 8) A H C No 8– novembre 2006 2 (Armand Ajzenberg (suite) Qu’est-ce qu’un communisme du 21e siècle ? L’expression a été avancé, avec des hé- sitations et des interrogations, au cours de la préparation de journées d’études qui se sont tenues les 20 et 21 mai 2006. On peut consul- ter à ce propos les textes produits à cette oc- casion sur le site d’Espaces Marx. Le capitalisme est un mode de production qui comme ceux l’ayant précédé, et ceux qui le suivront, reflète l’état de civilisation d’une société. En créant les classes sociales moder- nes, le capitalisme a fondé l’accumulation des richesses sur l’exploitation de l’homme par l’homme. Ce qui était quand même un pro- grès sur les modes de production antérieures : esclavagiste, féodal. Le communisme – celui de 1870 – ou mode communiste de produc- tion visait à la disparition des classes sociales, et donc à la fin de l’exploitation de l’homme par l’homme, comme état de civilisation su- périeur à celui capitaliste. S’agissant d’un communisme du 21è siècle : rien de changé. Un mode communiste de production ne sup- primera pas pour autant la nécessité d’une accumulation de richesses fondées sur le surtravail : « Le surtravail pour autant qu’il est un travail excédant le niveau des besoins donnés devra toujours subsister. Dans le système capita- liste, comme dans le système esclavagiste, il revêt seulement une forme antagonique et se complète par l’oisiveté pure d’une partie de la société ; le besoin de s’assurer contre les hasards de la pro- duction et l’extension progressive du procès de reproduction qu’entraînent inévitablement le dé- veloppement des besoins et l’accroissement de la population nécessitent une certaine quantité de surtravail, ce qui, du point de vue capitaliste, s’appelle accumulation » (Marx, Capital – livre III). Avec la fin des classes sociales, la fonction de développement matériel et intellectuel in- combera alors au travail libre. Ainsi, l’opposition entre travail libre et surtravail devient, dans un mode communiste de pro- duction, la mesure de la richesse. « Ce n’est plus alors le temps de travail mais le temps dispo- nible qui est la mesure de la richesse. Le temps de travail comme mesure de la richesse pose la ri- chesse comme étant elle-même fondée sur la pau- vreté et le temps disponible comme existant dans et par l’opposition au temps de surtravail… » (Marx, Grundrisse, tome 2). « Avec son dévelop- pement (celui du temps libre) s’étend également le domaine de la nécessité naturelle, parce que les besoins augmentent ; mais en même temps s’élargissent les forces productives uploads/Philosophie/ sr-8.pdf
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- Publié le Mar 23, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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