PONTIFICIA UNIVERSITAS GREGORIANA FACULTAS PHILOSOPHICA STRUCTISES ET 110UVEMEN

PONTIFICIA UNIVERSITAS GREGORIANA FACULTAS PHILOSOPHICA STRUCTISES ET 110UVEMENT DRLECTIOUE DINS Lit « NIÉNOMÉNOLOGIE DE L'ESPRIT » DE IIEGEL Auctore PETRO-JOANNE LABARRIÉRE s. j. Dissertatio ad Laureara in Facultare Philosophica • Pontifiriae Universitatis Gregoriauae • - 142.7 H34 AUBIER PARIS - 1968 ` Vidimus et approbamus ad norman Statutorum Universitatis Romae; ex Pontificia Universitate Gregoriana die 15 mensis Februarii anni 1967 PETRUS HENRICI, S.J. FRANCISCUS O'FARELL, S.J. • IMPRIMI POTEST Ambiani, die 20 mensis Aprili anni 1967 FRANCISCUS LACOURT, S.j., Praepositi.s proviAcialis. ,IMPRIMA'fUR Parisiis, die 7 mensis nov. anni 1968 E. BERRAR, v. e. 142.7 80000001222242 • E24 Labarriere, Petro - Joanne' Structures et mouvement dial ectique dan 5 la- uphenomenclo gie de l'esprit de Hegel etro-Joanne Labarriere Cette étude a été présentée comme thése de doctorar en philosophie l'Université Grégorienne (Rome). Qu'il soit permis de remercier le P. Pierre Henrici, (Rome), qui a bien voulu en accepter l responsabilité et en diriger la rédaction, ainsi que le P. Joseph Gauvin (Paris), qui l'inspira á l'origine et encouragea sa réalisation. Les schémas ont été réalisés par Paul Brutsche. IN 1 ItODUCTION Hegel est á rorigine de tout ce qui s'est fait de graud • en philosophie depuis un s'Ocre On pourrait cifre sans parádoxe que donner une interprétation de Hegel, c'est prendre position sur tous les problémes philosophiques, politiques et religieux de notre Jugement catégorique, bien propre á faire trembler quiconque a l'audace de s'engager en voie si périlleuse, d'autaut que sa force s'accroit d'avoir été prononcé par un phi losophe dont la, pensée, pour avoir été marquée par cene de Hegel, ne se situe pourtant pas sous son influence directe et immédiate. Mais, aii vrai, n'est-ce point le so rt de tout grand philosophe, interor1te de son temps, que de contribuer pour sa part á enrichir l'humus commun ott germeront, en d'imprévisibles résurgences, les pea- ses de ses successeurs ? Pourtant, en ce processus universel, qui est celui méme de la culture, 11 est des temps, il est des lieux oü i'histoire de la pensée semble se recuelliir tout entiére, avec une particaliére, plénitude, avant de resurgir dans une rumiare neuve ; le paysage est bien le méme, et l'historien de la philosophie pourra tout á loisir souligner les empruats et les filiations, mais nul ne s'y trompe : l'éclairage nouveau, pour reprendre une image de. Hegel 'ni-mame, provient de la nouveauté. du « soleil » qui s'est levé'. Nul doute que la fin. du XVIII° et le début du XL"k° silcles ne constituent; en notre tradition occidentale, l'une de ces périodes privilégiées. Comme il en va toujours en de pareils cas, la réno- vation en cause ne s'y est pas fait sentir tniquement au plan des théories ou des idées philosophiques, mais elle a bouleversé de fond en comble tout l'homme, en ses profondeurs personnelles et 1. Merleau-Ponty, Sens et Non-sens, l'Existentialisme chez Hegel, p. 110. 2. Ph. G. (Phénoménologie de l'Esprit), 13/4 a 12/31). — La double réfé- rence renverra toujours á la page et á la ligne de l'édition allemande de Hoffmeister (Félix Meiner, édition, 1952) et de la traduction frangaise de J. Hyppolite (Aubier, 1939-1941), éventuellement modalée. Pour la déter- mination de la ligne, on a tenu compte des titres éventuels, ainsi que des lettres ou des divisions numériques, qui ont été inclus et comptés á leur place: 10 STRUCTURES ET MOUVEMENT DIALECTIQUE DANS LA a PIIENOMÉNOLOGIE DE L'ESPRIT » 11 sociales. C'est Hegel, précisément, qui développa le premier cette analyse fameuse, devenue par aprés le bien commun de tous : il failait que survienne cette transformation pretende des strue- tures de la vie politique et sociale que reprélenta la Revolution de 1789, pour que puisse s'imposer une intelligence nouvelle de l'homme entendu comme liberté radicale. ' Au vrai, avant mame .que n'éclate cette Révolution frangaise, Kant avait déjá posé les principes d'une autre révolution, qui n'a point cessé de se faire sentir jusqu'á nos jours, et qui expri- mait déjá le statut philosophique de la revendication de liberté en train de se faire un jour au plan de la vie sociale ; de sorte qu'une définition nouvelle de l'homme accompagna le .boule- versement des institutions et des lois, et se nourrit en retour des torees nouveliesdégagées par l'expérience vécue. La Phiiosophie, comme on l'a dit, « se réfugia » alors en Allemagne, s'y donnant á connaitre á travers une lignée de penseurs qui s'efforclrent de fournir á l'homme des temps nouveaux l'instrument nécessaire pour assumer Pexpérience qu'il venait de faire, et pour inventer une nouvelle manilre de penser et de vivre. Hegel fut l'un de ces penseurs. A coup Al., il ne fut pas le seul. Et lui-méme, qui combat si fiprement le formalisme de ses pré- décesseurs immédiats, sait par exemple, en plus d'un passage de son ceuvre, rendre á Kant un hommage qui n'est pas feint. II est vrai, en ce seas, que le jugement de Merleau-Ponty rappelé au debut de ces pages pourrait avec une justesse semblable s'appliquer á Kant lui-méme : de sa pensée aussi ii est vrai de direffle en tenter une interprétation « e'est prendre position sur tous les problérnes philosophiques, politiques et religieux de notre siécle ». Pourtant, il reste vrai que l'influence immédiate et lointaine de Hegel fut á tout le moins plus sensible, et qu'elle apparait plus éclatante aux yeux de l'historien; qu'il s'intéresse au déploiement des idées ou aii domaine de l'action concrate. A l'intérieur de cette époque 'prIvilégiée, rceuvre de Hegel apparaft done á son tour comete prIvllégiée, Tul plus que luí ne §Imposa [Ion temps, luí dont le renom portalt ombrage a ses collagues de runiversité de Berlín, Qu'on le comprenne ou non, qu'on l'accepte ou h ,rejette, on était contraint de se situer par rapport á luí, et de se dévoller sol-méme en s'efforgant de le juger. Quant á son héritage, recueilli au sein des divisions que l'on sait, 11 n'a cessé de fructifier jusqu'á nous, suscitant des options diverses et méme antagonistes : il n'est nul mouvement de quelque importance qui ne se soit un jour, directement ou indirectement, situé, jugé, défini par rapport á cette entreprise majeure que représente, dans l'histoire de la pensée, l'hégélia- nisme. Toute la prerniére partir de l'étude qui suit s'efforcera de mani- fester ce qui fit en son ternps la nouveauté de cette vision du monde. Mais cette recherche de la problematique hégélienne, si elle justifie par elle-méme l'intérét porté á cette muvre, présup- pose que soit répondu á une question préjudicielle qui ne peut manquer de surgir : s'il est vrai que Hegel, dans une large mesure, représente bien le « passage obligé » vers l'intelligence du siécle qui le suivit, n'est-il pas vrai que les vingt alinees que nous venons de vivre constituent une rupture á •-toutj,:le moins semblable á. cene qu'il connut au temps de sa.jeun.0.-- de sorte que notre probléme, qui est de déchiffrer le vilatouveau de l'homme en train de mitre, exigerait de nous 51. enverte • d'une nouvelle vision du monde, qui soit, `Hegel en son temps, tout á la fois d'accomplissement Ment ? ePasse- • Voilá qui n'est pas douteux : notre monde u'est plus cclui du siécle dernier. L'air que nous respirons n'est plus le méme. Et les questions, en changeant si profondément d'échelie, ont aussi changé de nature. Par exemple, si la philosophie, pour est systématique par essence, rien de plus étranger á nombre de nos contemperains, ponr qui la cohérence et le sens unitaire ne sont que des leurres, et qui sont plus sensibles aux ruptures presentes. soulignées pour elles-mérnes. Nos problémes, .qui sont immédiatement question de vie ou de mort, paraissent á • beaucoup requerir une autre approche que Celle-lá, de sorte qu'une étude de Hegel, loin de nous amenes á « prendre pesitión » de fagon concréte, semble nous éláigner du licu .áctuel dé l'humaine décision. Voilá qui serait vrai si, inattentifs á tout ce qui le suivit, nous nous contentions de. répéter, comete des oradles intemporeis, les positions qu'il élahora en d'autres époques, face á d'autres ques- tions. Mais, nous le savons bien, la philosophie se jierdrait tota- lement en ce nouveau dogruatisme, puisque son. role est moins d'apporter des réponses que de fournir les éléments nécessairel • á l'analyse des situations dans lesquelles l'homme se trouve engagé. En ce sens, toute étude d'un philosophe, si elle veiit elle- méme avoir valeur philosophique, se doit de réaliser une.confron- tation et comme un dialogue entre son temps et le notre ; autre- ment dit, et pour reprendre la seconde partie du jugement que nous développons ici, elle doit se présenter comme une inter- prétation de la pensée dont elle traite. E est bon, avant d'entrer dans le mouvement de cette étude • et pour mieux saisir les perspectives dans lesquelles elle se déploiera, de déterminer sommairement ce que signifie ce tenme. ' • Interpréter signifie avant tout : traduire en termes clairs et acee&- 1'2 STRUCTURES ET MOUVEMENT DIALECTIQUE sibles ce qui demeure, en soi-méme, affecté de quelque obscurité ; en ce sens uploads/Philosophie/ structures-et-mouvement-dialectique-dans-la-phenomenologie-de-lespirit-de-hegel-labarriere.pdf

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