Document généré le 27 sep. 2018 21:03 Meta Sur le discours méta-traductif de la
Document généré le 27 sep. 2018 21:03 Meta Sur le discours méta-traductif de la traductologie Jean-René Ladmiral Le parcours du sens : d’une langue à l’autre — Mélanges offerts à André Clas Volume 55, numéro 1, mars 2010 URI : id.erudit.org/iderudit/039597ar DOI : 10.7202/039597ar Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Les Presses de l’Université de Montréal ISSN 0026-0452 (imprimé) 1492-1421 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Ladmiral, J. (2010). Sur le discours méta-traductif de la traductologie. Meta, 55(1), 4–14. doi:10.7202/039597ar Résumé de l'article L’auteur rend hommage à l’ampleur et à la diversité de tout ce qu’a accompli André Clas, en soulignant l’importance qu’y revêt la traduction, et notamment son travail éditorial à la direction de la revue Meta. Puis il thématise quatre approches méthodologiques fondamentales en traductologie : prescriptive ou normative, descriptive, inductive ou scientifique et productive (orientée vers la pratique). Il critique les contrastivistes, qui ne s’intéressent à la traduction que dans la perspective d’une comparaison entre les langues, leur opposant les véritables traductologues, qui prennent pour objet la réalité de la pratique traduisante. Enfin il reprend, sur de nouveaux frais, l’immémoriale question du littéralisme en traduction, aux termes de laquelle s’opposent sourciers et ciblistes. Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. [https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique- dutilisation/] Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. www.erudit.org Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2010 Meta LV, 1, 2010 Traduction Sur le discours méta-traductif de la traductologie jean-rené ladmiral ISIT, Paris, France Université Paris X – Nanterre, Paris, France RÉSUMÉ L’auteur rend hommage à l’ampleur et à la diversité de tout ce qu’a accompli André Clas, en soulignant l’importance qu’y revêt la traduction, et notamment son travail éditorial à la direction de la revue Meta. Puis il thématise quatre approches méthodologiques fon- damentales en traductologie : prescriptive ou normative, descriptive, inductive ou scien- tifique et productive (orientée vers la pratique). Il critique les contrastivistes, qui ne s’intéressent à la traduction que dans la perspective d’une comparaison entre les langues, leur opposant les véritables traductologues, qui prennent pour objet la réalité de la pra- tique traduisante. Enfin il reprend, sur de nouveaux frais, l’immémoriale question du littéralisme en traduction, aux termes de laquelle s’opposent sourciers et ciblistes. ABSTRACT The author pays tribute to the extent and range of achievements of André Clas, by high- lighting the importance he placed on translation, and in particular his editorial work with the journal Meta. He then focuses on four fundamental methodological approaches in translatology: prescriptive or normative, descriptive, inductive or scientific, and produc- tive (directed towards practice). He criticizes the contrastivists, who are interested in translation only from the point of view of comparing the languages, and places them in opposition to the real traductologists, who deal in the reality of translation practice. He ultimately addresses, on new grounds, the immemorial question of literalism in transla- tion, with the target vs. source proponents on opposing flanks. MOTS-CLÉS/KEYWORDS épistémologie, statut théorique de la traductologie, sourciers, ciblistes, pratique tradui- sante epistemology, theoretical framework of translatology, targeteers, sourcerers, translation practice André Clas a beaucoup fait pour la traduction. Encore qu’il n’y ait pas lieu non plus de restreindre son œuvre à la seule traduction. Il faudrait évoquer ce qu’il a apporté à la terminologie et tout son travail en matière lexicographique, etc. Cela dit, il ne m’appartient pas ici de faire le tour de tout ce qu’on lui doit. Je m’en tiendrai à la part essentielle qui lui revient dans le monde de la traduction. Outre ce qu’il a pu écrire lui-même – à quoi d’autres que moi feront ici écho – André Clas aura été directement ou indirectement à l’origine de très nombreuses initiatives déterminantes en la matière. Il y a d’abord bien sûr son rôle déterminant au sein de l’Université de Montréal, avec tous les travaux qu’il aura impulsés chez d’autres (à Montréal et ailleurs), et notamment les thèses qu’il a dirigées. Ce m’est l’occasion d’évoquer la figure trop tôt disparue d’un de ses élèves « pure laine », qui était un espoir de la traductologie québécoise, je pense au regretté Robert Larose qui, mieux que moi, aurait su ici rendre hommage à celui qui avait été son Maître ; et il y aurait lieu d’en citer bien d’autres. Sur le plan international, il convient de lui rendre grâce pour tous les colloques qui ont fait avancer la recherche sur la traduction, et à l’origine desquels on retrouve André Clas : à Montréal, à Mons, à Tunis et ailleurs. Je l’en remercie et je me permets de le féliciter d’autant plus vivement que j’en ai moi- même tiré un grand profit. Au reste, dans un esprit de fidélité à ses initiatives, nous envisageons, avec Salah Mejri, de reprendre et continuer les Rencontres méditerra- néennes de la traduction dont, entre autres choses, André a été l’instigateur. Mais peut-être faut-il encore plus lui savoir gré d’avoir dirigé la revue Meta pen- dant plusieurs décennies et d’avoir fait que ce Journal des traducteurs canadien soit devenu la grande revue internationale sur la traduction qui a joué un rôle décisif dans la recherche sur la traduction. Pour mener à bien une telle entreprise, il fallait du caractère, car une revue qui « marche », c’est une revue dont le rédacteur en chef est un vrai chef, c’est-à-dire en l’occurrence quelqu’un qui sait écouter, mais qui décide seul. André Clas a su faire preuve de cette double qualité. Le moindre mérite d’André Clas en cette affaire n’est pas d’avoir su « passer la main » en s’interdisant tout empié- tement sur les prérogatives de Sylvie Vandaele qui lui a succédé dans cette lourde tâche. Notre amitié date d’une de nos toutes premières rencontres, quand il m’avait rendu visite à Paris, chez moi, et que je lui avais donné ma première traduction de Habermas (La technique et la science comme « idéologie » [1973]1), qui comportait une importante préface reprenant la substance de ma thèse de doctorat, ce qui avait forcé l’estime du germanophone en lui. Nous avions alors agité divers projets. Parmi ces derniers, il y avait celui d’une collection que les circonstances ne nous ont pas laissé le temps de réaliser. Bien des années après, j’ai repris le projet sous une forme diffé- rente et le premier volume vient de paraître : Problématiques de la traduction, de Katharina Reiss (2009), là encore une germanophone ; et je veux ici dédier cet ouvrage à André Clas, dont j’eus souhaité qu’il en fît un compte rendu dans Meta. D’autres projets restent en suspens ; mais eux aussi, ils seront réalisés pour la plupart d’entre eux : il faut seulement donner du temps au temps, comme dit l’autre. S’agissant ici d’un hommage collectif, dont je ne doute pas que le nom même d’André Clas lui assurera une diffusion importante, j’ai pensé qu’il convenait de s’en tenir à la modestie d’une approche didactique, pour aller à la rencontre d’un public assez large, donc, allant au-delà des milieux plus ou moins spécialisés à l’adresse desquels nous publions ordinairement. C’est pourquoi je proposerai le texte, sans notes en bas de page, d’un « petit Ladmiral illustré » (sans illustrations iconiques) pour rendre hommage au grand Clas. En clair, j’entends esquisser un bilan partiel de quelques-unes des idées auxquel- les je tiens en matière traductologique. Je commencerai par l’axe épistémologique, auquel j’ai consacré plusieurs études, depuis une bonne vingtaine d’années, avec l’impression d’être resté longtemps seul à me poser ce type de questions. Par le fait, l’épistémologie de la traduction est l’un des chantiers sur lequel je travaille actuelle- ment et qui fera l’objet d’un prochain livre. Mais je veux aborder cette vaste et ambi- tieuse problématique par le biais d’une idée toute simple (comme c’est très généralement le cas des idées justes, une fois qu’on les a trouvées) dont j’ai exposé la sur le discours méta-traductif de la traductologie 5 6 Meta, LV, 1, 2010 première esquisse lors d’un colloque qui s’est tenu à Tanger sous l’égide de ce qui s’appelait encore l’AUPELF (Association des universités partiellement ou entièrement de langue française) et auquel participait bien sûr André Clas, à savoir l’idée d’une typologie des discours traductologiques. Entre-temps, j’y suis revenu à plusieurs reprises. Après avoir thématisé quatre « âges » de la traductologie, je crois qu’il vaut mieux renoncer à les inscrire dans le cadre de ce qui a pu sembler constituer une hiérarchie chronologique et je préfère me contenter de distinguer quatre approches méthodologiques fondamentales au principe de quatre modalités différentes de tra- ductologies prescriptive et descriptive, inductive et productive. On aura noté qu’elles riment deux à deux, constituant un « homéotéleute » de mots (dirais-je, en jouant d’un terme savant de la rhétorique classique), uploads/Philosophie/ sur-le-discours-meta-traductif-de-la-traductologie.pdf
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- Publié le Mar 31, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
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