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Tous droits réservés © Les Presses de l'Université de Montréal, 2002 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ Document generated on 03/04/2020 5:18 a.m. Meta Journal des traducteurs Terminographie juridique et spécificités textuelles Maria da Graça Krieger Traduction et terminologie juridiques Volume 47, Number 2, June 2002 URI: https://id.erudit.org/iderudit/008012ar DOI: https://doi.org/10.7202/008012ar See table of contents Publisher(s) Les Presses de l'Université de Montréal ISSN 0026-0452 (print) 1492-1421 (digital) Explore this journal Cite this article da Graça Krieger, M. (2002). Terminographie juridique et spécificités textuelles. Meta, 47 (2), 233–243. https://doi.org/10.7202/008012ar Article abstract This article describes some theoretical and methodological propositions adopted in the elaboration of a Multilingual Glossary of Environmental Law. The results show that the identification of the terminology in focus and the guidelines to solve terminological problems can be determined by the textual, discursive and pragmatic specificities of each field of knowledge. This study suggests that progress in the field of terminology is linked to the description of how language is used in different areas. Terminographie juridique et spécificités textuelles maria da graça krieger Université fédérale du Rio Grande do Sul, Porto Alegre, Brésil RÉSUMÉ Cet article décrit quelques propositions théorico-méthodologiques adoptées lors de l’élaboration d’un Glossaire multilingue du droit international de l’environnement. Les résultats présentés sont partis du principe selon lequel la prise en compte des spécifici- tés textuelles, discursives et pragmatiques de chaque domaine de connaissance offre des critères pour l’identification de la terminologie étudiée, ainsi que des directives qui permettent de dépasser nombre d’impasses des entreprises terminographiques. On remarque aussi que le progrès de la terminologie est associé à la description du fonc- tionnement complexe du langage. ABSTRACT This article describes some theoretical and methodological propositions adopted in the elaboration of a Multilingual Glossary of Environmental Law. The results show that the identification of the terminology in focus and the guidelines to solve terminological problems can be determined by the textual, discursive and pragmatic specificities of each field of knowledge. This study suggests that progress in the field of terminology is linked to the description of how language is used in different areas. MOTS-CLÉS/KEYWORDS Droit International de l’Environnement, glossaire, spécificités textuelles, terminographie juridique 1. Préliminaires: nouvelles approches terminologiques Comme nous le savons, en terminographie le schéma opérationnel ne peut être éta- bli entièrement a priori, étant donné que chaque projet doit répondre à des besoins spécifiques, à des buts sociaux déterminés. Cela requiert la définition d’un ensemble d’aspects pragmatiques concernant la production d’un ouvrage de référence. Ainsi, toute consécution d’un travail terminographique représente le défi d’établir un schéma théorico-méthodologique ponctuel afin de dépasser les différentes étapes de la tâche projetée et d’élaborer un produit qui soit utile à l’usager visé. Cependant, de même qu’il faut déterminer le schéma structural de l’ouvrage à la lumière de la fonctionnalité voulue, il faut également prendre en compte les spécifi- cités des textes qui matérialisent les communications spécialisées, aussi bien pour procéder à une meilleure identification du répertoire terminologique du domaine que pour établir le schéma informatif général. L’adoption de ce critère, comme con- dition d’orientation des productions terminographiques, équivaut à inscrire la re- cherche terminographique dans le cadre épistémologique actuel de la discipline, laquelle abandonne de plus en plus le caractère normatif de ses débuts en faveur d’un paradigme descriptif, ce qui permet d’établir une étape nouvelle et prometteuse de sa trajectoire. Meta, XLVII, 2, 2002 234 Meta, XLVII, 2, 2002 Dans son parcours actuel, la terminologie est en train de dépasser la phase du privilège du domaine de connaissance, autrement dit celle où la dimension concep- tuelle du domaine spécialisé, dans sa virtualité, était considérée comme le seul contexte susceptible d’expliquer l’apparition de ses termes. Il s’agissait d’un temps où dominait «le fondement traditionnel de la terminologie, fondé sur des conceptions onto- logiques antérieures à la linguistique saussurienne, selon lesquelles le signe linguistique devient presque invisible et donc éliminable.» Lara (1999: 41). Aujourd’hui, selon les nouveaux courants terminologiques, les termes ne sont plus étudiés d’un point de vue exclusivement cognitif, mais également linguistique et communicationnel. Nombreux sont les travaux qui développent cette nouvelle ap- proche de la terminologie: les réflexions pionnières d’Alain Rey (1979), suivis de quelques théoriciens comme Sager (1990), Gambier (1991), Gaudin (1993), Slodzian (1994), Temermann (2000). À ce groupe s’ajoutent les propositions de Maria Teresa Cabré et de ses collaborateurs, qui ont été les premiers à formuler, de façon systéma- tique, la critique de la classique Théorie générale de la terminologie, en présentant les bases de la Théorie communicative de la terminologie (1999). De ces contributions, il résulte une importante avancée dans la compréhension du phénomène terminologique au niveau de ses aspects les plus divers, telles que la variation et la synonymie. Cela montre que le terme, à la différence des croyances antérieures, est une unité linguistique qui se conduit de manière semblable aux unités du lexique général en ce qui concerne les processus de production de signification. D’un autre côté, les configurations morphologiques des unités lexicales spéciali- sées des champs de savoir et d’innovations technologiques les plus distinctes mon- trent qu’elles ressemblent, voire se confondent, aux mots de la langue générale, à la différence des nomenclatures technico-scientifiques classiques, constituées de formants grecs et latins. Les termes ne sont donc pas des étiquettes et ils révèlent leur appartenance aux systèmes linguistiques de plusieurs manières, soit par la conso- nance aux modèles morphosyntaxiques des langues qui les véhiculent, qu’ils soient originels ou correspondant à des structures néologiques, soit de par leur comporte- ment dans les contextes discursifs. Dans un même temps, les recherches terminologiques démontrent désormais que les termes sont dynamiques, qu’ils n’appartiennent pas exclusivement à un do- maine, mais y prennent une signification spécifique. Cela signifie que le statut d’une unité terminologique définit sa pertinence thématique face à un champ du savoir donné par les décors communicatifs où il s’inscrit. De cette façon, la croyance dans l’idéal de l’exclusivité dénominative et dans la monosémie ne trouve plus de support, de même qu’il n’est plus possible d’établir des frontières rigides entre le lexique spé- cialisé et le lexique général. En face du comportement systémique des unités lexicales spécialisées, le travail d’identification terminologique devient beaucoup plus complexe. Comme nous l’avons postulé, la tâche d’identification d’un répertoire terminologique requiert désormais une série de considérations sur le fonctionnement du langage, étant donné que le statut terminologique d’une unité lexicale se lie fortement à des parti- cularités des contextes discursifs où l’unité s’insère. Cela équivaut à reconnaître le rôle des spécificités des univers de discours sur la constitution de leurs terminologies (Krieger 2000: 224). Parmi ces spécificités, on trouve la typologie textuelle elle-même et les buts qui président à la constitution des champs du savoir. Le droit est exemplaire pour illustrer ce positionnement, car il ne s’agit pas seulement d’un domaine de connaissance ; il est plutôt articulé par des objectifs pragmatiques en raison de l’aménagement juridico-social qu’il établit. À ces aména- gements se rattache sa nature déontique primordiale, ce qui explique la présence d’une série de mécanismes linguistiques pragmatiques et sémiotiques qui génèrent des effets d’impérativité dans les textes légaux. En plus, ces mécanismes contribuent à l’expression de l’univers conceptuel du domaine, ainsi qu’à celle d’opérations juri- diques nécessaires à l’accomplissement de dispositions légales spécifiques. «En effet, le premier but de la communication du droit, un domaine humain, social et normatif, est de prescrire des normes de comportement. C’est pourquoi les critères d’attribution du statut terminologique et de reconnaissance des unités lexicales qui com- posent sa terminologie diffèrent de ceux adoptés dans d’autres domaines de connaissance et d’activité avec des objectifs distincts. Ainsi, c’est dans la communication des normes juridiques que se configure sa spécificité.» (Maciel 2001: 26). Les éléments constitutifs du domaine juridique sont à leur tour intimement liés à la configuration de leur répertoire terminologique, dans lesquels, à la différence des autres domaines où dominent les noms, les verbes atteignent souvent un statut terminologique. Cela s’explique par le rôle des verbes dans l’énonciation perfor- mative de la loi (Maciel 2001). Identifier les spécificités de la communication juridique et établir leur rapport à la terminologie du domaine signifie simultanément reconnaître la contribution à la terminologie que peuvent offrir les théories du texte et du discours, y compris le rôle de la pragmatique et de la sémiotique française, ainsi que leurs apports à la narrativité de tout type de texte pour la description des processus de production de signification (Greimas 1976). Autant de contributions fondamentales à l’explication de la production du phénomène terminologique sur le plan textuel. À partir du point de vue des rapports entre spécificités textuelles, identification et comportement des termes d’un domaine, nous présentons ici quelques solutions méthodologiques adoptées tout au long du processus d’élaboration d’un Glossaire multilangue de uploads/Philosophie/ terminographie-juridique-et-specificites-textuelles-turquie.pdf

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