Page 1 Turba philosophorum 13.10.2014 19:41:43 http://herve.delboy.perso.sfr.fr
Page 1 Turba philosophorum 13.10.2014 19:41:43 http://herve.delboy.perso.sfr.fr/tourbe.html TURBA PHILOSOPHORUM ou l'Assemblée des Disciples de Pythagoras appelée le Code de Vérité frontispice de la Turba, in Artis Auriferae quam chemiam vocant, antiquissimi authores, sive Turba philosophorum. in-8° Basileae: apud Petrum Pernam 1572, p. 16 abréviations : BCC = Bibliotheca Chemica Curiosa - T1 = Turba, première version, BCC 445-465 - T2 = Turba, aliud exemplar, BCC 480-494 en cours, le 6 janvier 2007 Liste des idéogrammes et symboles : Terre - Feu - Eau - Air - Vénus, Lucifer - Sulphur [Soufre sublimé ou dissous] - animus [Mercurius : Mercure philosophique ou double Mercure, dissolvant des Sages] - hexagramme de Salomon [Eau ignée ou Feu aqueux] - Terre fixe - anima - anima consurgens [sublimation de l'animus ou du Mercurius] - nitrum - sal - ioV [chaux métallique] - stella - flos - stibine - Sol - Luna - Taurus [Rebis] - arc - Arès, Mars, vitriol - safran d'alun [chaux de la terre fixe de l'alun] - alkali fixe sublimé [Neptune] - Lune mercurielle - Zeus - Cronos - nigredo [Soleil noir] - adversus- luna descrecens [in aurorae tempore] - Sol Ares - luna veneris - Sal Amon - stella cum cruce - ioV cristou [chaux mercurielle] - aurea stibi - antimonium [antimimon] - vitri oleum - AZOTH [qeioV] - animus - salniter - translatio [transfert] - cogitare [projection] - albatio - aes ustum - sulphur « azoqué » - Introduction : La Tourbe des philosophes [Turba philosophorum] est un traité arabe du IXe siècle ; on le sous-titre l'assemblée des disciples de Pythagoras, appelée code de vérité. Il apparaît dans plusieurs des collections alchimiques : 1)- Bibliothèque des Philosophes Chymiques, vol. II, pp. 1-56 [publié par G. Salmon] dans une traduction arrangée et souvent fort éloignée de « l'original » ; 2)- Theatrum Chemicum, [Zetzner] vol. V 1. Turba Philosophorum. p. 1. 2. In turbam Philosophorum Sermo unus anonymi. p. 52. 3. Allegoria Sapientum, & Distinctiones XXIX. supra librum Turbæ. p. 57. 3)- Bibliotheca Chemica curiosa [Mangetus], vol. I 22. Turba Philosophorum ex antiquo Manuscripto Codice excerpta, qualis nulla hactenus visa fuerat editio, p. 445. 23. In Turbam Philosophorum Sermo unus Anonymi, p. 465. Page 2 Turba philosophorum 13.10.2014 19:41:43 http://herve.delboy.perso.sfr.fr/tourbe.html 24. Allegoriæ Sapientum supra Librum Turbæ Philosophorum XXIX Distinctiones, p. 467. 25. Turbæ Philosophorum aliud exemplar, p. 480. 26. Allegoriæ super librum Turbæ, p. 494. 27. Ænygma ex visione Arislei Philosophi & Allegoriis Sapientum, p. 495. 28. Exercitationes in turbam Philosophorum, p. 497. 4)- Artis Auriferae, vol. I 2. Turba Philosophorum, p. 1. 3. Turbae Pliilosophorum alterum Exemplar, p. 43 4. Allegoriae super librum Turbae, p. 89. 5. Aenigmata ex Visione Arislei, p. 94. & Exercitationes in Turbam, p. 99. 5)- Divers Traitez de la Philosophie naturelle 1. la Turbe des Philosophes, p.1-97 E. Canseliet donne une autre référence dans l'Oeuvre alchimique [in : Etudes de symbolisme alchimique, Pauvert, 1964 : La turbe des Philosophes qui est appelé [sic] le code de Vérité en l'Art. Dans Trois Traitez de la Philosophie naturelle, non encore imprimez. Paris, Iean Sara, 1618]. On trouve également ce renseignement sur le site The alchemic web site : 2048. Paris, Bibliothèque Nationale MS. Français 2011. Paper. 17th Century. 2. Le Livre de la tourbe des philosophes qui est appellé le Code de verité en l'art d'alkymie. [Turba Philosophorum] Qui donc est l'auteur de la turba ? Eugène Chevreul nous dit dans sa critique de Cambriel : "Du XIe au XIIIe siècle on peut citer comme alchimistes, chez les Grecs byzantins, Psellus, Blemmidas et Théotonicus. On croit que Aristaeus, auteur d'un écrit alchimique, intitulé Turba philosophorum, et Rossinus, auteur de deux lettres alchimiques, vivaient à cette époque." Voici des lignes de L. Gérardin [l'Alchimie, Belfond, 1972] sur la Turba : L'Assemblée des philosophes est une sorte de congrès d'investigateurs de la nature qui discutent des principes de base de l'hermétisme, et où transparaissent déjà les thèmes philosophiques de cette science naturelle par ailleurs si pragmatique : la création n'est qu'un symbole de l'union et la métamorphose fait passer la prima materia à l'accomplissement de la Pierre [materia ultima]. Il semble néanmoins que cet ouvrage, qui apparaît a priori comme totalement ésotérique, laisse transparaître, sous une cosmologie présocratique et des doctrines sur la création conformes au Coran, une chimie expérimentale travestie sous un appareil mystique. L'idée de base de la Tourbe est que le processus alchimique est une séparation de la substance en corps, en esprit et en âme, c'est- à-dire en substances fixes et volatiles, qu'il s'agit de purifier et de réunir ensuite. Le texte original arabe a disparu, mais il y eut bien traduction, car il existe plusieurs versions du texte latin. Il existe un modèle de la Turba, partiellement conservé, le Livre de l'assemblée, qui pourrait dater du IXe ou du Xe siècle. Comme on le verra, neuf philosophes grecs aux noms déformés, notamment Pythagore, Anaximène et Empédocle, y échangent leurs conceptions de l'univers que l'auteur s'efforça de relier aux discours purement alchimiques qui suivent. L'influence de cet ouvrage sur toute la pensée alchimique latine s'avère décisive : on le rééditait encore au XVIIe siècle, où il fut traduit en français. Il se présente comme le compte rendu d'un congrès scientifique. Les participants s'appellent Pythagoras, Parménidès, Acsabofen (lisez Xénophane, physicien de l'Ionie), Platon, Aristote, Morien, etc. Ils parlent tour à tour, leurs interventions successives n'ayant guère de rapport entre elles. Considérations théoriques et recettes restent inextricablement enchevêtrés. Certains passages semblent dénués de sens, témoin cette déclaration faite par un personnage étrangement prénommé le Vicaire: « De plusieurs choses faites 2, 3 et 3, 1 ; 1 avec 3, c'est 4 ; 4, 3, 2, 1 ; de 4 à 3, il y a 1 ; de 3 à 4,il y a 1 ; donc 1 et 1, 3 et 4 ; de 3 à 1, il y a 2 ; de 2 à 3,1 ; de 3 à 2,1 ; 1, 2 et 3 et 1, 2 de 2 et 1, 1 de là 2, 1 donc 1.» Et d'affirmer, pour conclure: « Je vous ai tout dit, enfants de Doctrine.» Mais il faut se méfier des traducteurs et des traductions. G. Salmon ne se gêna pas pour interpréter, couper ce qui le gênait et ajouter ce qu'il croyait manquant afin de mettre le vieux texte latin en harmonie avec la pensée alchimique du XVIIe siècle. La recette donnée par Parménidès: « Prenez du vif-argent, coagulez-le avec le corps de la magnésie, ou avec du kuhul (lire kohol, ou sulfure d'antimoine), ou avec du soufre non combustible, rendez-le tout blanc. Si vous projetez cela sur le cuivre, le cuivre blanchira » devient sous la plume de l'infidèle traducteur: « Prenez de l'Eau Vive et la congelez en son Corps et en son Soufre qui ne brûle point et faites nature blanche et ainsi tout deviendra blanc.» On conviendra de la différence ! C'est heureusement une traduction plus fidèle que nous rapportons plus bas, traduction faite à partir du texte de la Bibliotheca chemica curiosa. Parfois, la confusion devient plus grave. Une recette de teinture en pourpre utilisant l'animal que l'on appelle kenkel [déformation, via l'arabe, du grec konkhulion ou murex, ce coquillage fournissant la pourpre], devient le secret de préparation de la pierre philosophale: « Confisez (ce corps), traduit W. Salmon, en Urine d'enfant et en Eau de Mer, et en Eau nette et permanente » [le traducteur précise en note : " Ces trois termes signifient la même chose, le Mercure des Philosophes "], avant qu'il soit teint, et le cuisez à petit feu jusqu'à ce que la noirceur apparaisse: car lors il est certain que le Corps est dissous et pourri. Et puis, cuisez-le avec humeur jusqu'à ce qu'il vête une robe rouge, et toujours cuisez plus jusqu'à ce que vous y voyez la couleur serpentine que vous demandez.» Il ne peut être question de pierre philosophale dans l'Assemblée des Savants, pour la raison que ce texte vient directement des alchimistes alexandrins qui ignorèrent tout du mystérieux agent. Il existe de la Turba au moins trois versions latines, identiques dans le fond, mais assez différentes de forme pour interdire de simples variantes de copistes : il faut y voir des traductions différentes d'un même texte arabe, lui-même traduit du grec, peut-être via un intermédiaire syriaque. L'intérêt de cet ouvrage paraît ainsi très grand. Les alchimistes latins ne connurent l'héritage des alchimistes alexandrins qu'à travers ses sentences. Page 3 Turba philosophorum 13.10.2014 19:41:43 http://herve.delboy.perso.sfr.fr/tourbe.html La composition même du texte - une mosaïque de citations plus ou moins disparates - paraît tout à fait dans la tradition byzantine des auteurs de florilèges. Les traductions multiples ont déformé les idées, mais l'identification reste possible. L'énigme en chiffres citée plus haut rappelle un axiome attribué par le Philosophe Chrétien à Marie [l'inventeur supposé du bain-marie] : « Un devient deux, et deux devient trois et au moyen du troisième, le quatrième accomplit l'unité. Ainsi deux ne font plus qu'un. » Astanius (Ostanès ?) reprend l'étrange uploads/Philosophie/ turba-philosophorum.pdf
Documents similaires
-
11
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 30, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.4677MB