Lectures de. •. collection dirigée par Jean-Pierre Zarader HUSSERL Sous la dire
Lectures de. •. collection dirigée par Jean-Pierre Zarader HUSSERL Sous la direction de Jocelyn Benoist Vincent Gérard m se Dans la même collection Machiavel, sous la direction de M. Gaille-Nikodimov et Th. Ménissier, 368 pages, 2006. Spinoza, sous la direction de P.-F. Moreau et Ch. Ramond, 312 pages, 2006. Hume, sous la direction deJ.-P. Cléro et Ph. Saltel, 408 pages, 2009. ifinroniniuci TUEUEIME ISBN 978-2-7298-5338-9 ©Ellipses Edition Marketing S.A., 2010 32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15 Le Code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5.2° et 3°a), d'une part, que les «copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective», et d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, «toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite» (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. www.editions-ellipses.fr Plan général Sigles 4 Les auteurs 5 Avant-propos, par Jocelyn Benoist 7 Chapitre l 13 « Phénomène » : l exception husserlienne. Husserl, Brentano et l'invention de la phénoménologie, par Claudio Majolino Chapitre 2 39 La théorie de la relation et la genèse de l'ontologie formelle, par Vincent Gérard Chapitre 3 77 Les recherches logiques et la découverte de l'intentionnalité, par Jacques English Chapitre 4 129 De la sémantique à l ontologie : les Etats de choses et le sens de «l'ontologie formelle», parjocelyn Benoist Chapitre 5 143 Imagination et Phantasia chez Husserl, par Marc Richir Chapitre 6 159 Husserl et la question du temps, par Françoise Dastur Chapitre 7 179 La réduction noématique de la transcendance absolue dans les Ideen I, par Jean-François Lavigne Chapitre 8 197 La question des ontologies matériales, par Dominique Pradelle Chapitre 9 219 L'éthique, par Philippe Ducat Chapitre 10 235 L'intersubjectivité, par Alexander Schnell Chapitre 11 251 Le monde de la vie, par Laurent Perreau Bibliographie 273 Index nominum 279 Index rerum 281 "^! l Chapitre 10 L' intersubj ectivité Alexander Schnell < l Introduction Dans ce qui suit, nous essayerons de clarifier le sens et le statut de la phénoménologie husserlienne de l'intersubjectivité en nous appuyant princi- paiement sur la Cinquième méditation cartésienne. Celle-ci reste la référence en la matière — bien qu'elle renvoie souvent, implicitement, aux volumes VIII {Philosophie première, deuxième partie' ôc plusieurs suppléments importants) et surtout XIII-XV des Husserliana consacrés à l'intersubjectivité2, lesquels, il est vrai, apportent des éléments qui en élucident le sens de façon décisive. Aussi nous référerons-nous à ces textes qui s'échelonnent sur toutes les périodes de la production philosophique de Husserl. * Esquissons tout d abord le plan qui guide Husserl dans son analyse de l'intersubjectivité. Dans un premier temps, il s'agit d'établir que le sens de l'objectivité est constitué dans et à partir de {'immanence de Vego transcendantal - ce qui exige d'introduire le procédé méthodologique (dont nous traiterons en détail) de la « réduction primordiale » - sur laquelle immanence se fonde ensuite la sphère intersubjective. Cette dernière met en œuvre deux acceptions de la «transcendance» (caractérisant le rapport de Yego à ce qui le transcende), intimement liées : la transcendance première (qui concerne le seul ego) et la transcendance secondaire (qui concernera Y alter ego) — double constitution qui rend donc d'abord possible la. constitution de l'objectivité proprement dite. La transcendance première met en jeu un monde (ou une nature) v. primordiale) » l. Philosophie première, tome II, trad. par A. Kelkel, Paris, PUF, 1972. 2. Les volumes XIII à XV des Husserliana ont été édités et publiés par I. Kern en 1973 (Hua XIII : Zur Phànomenologie der Intersubjektivitdt. Texte aus dem Nachlass. Erster Teil : 1905- 1920 ; Hua XIV: Zur Phdnomenologie der Intersubjektivitât. Texte aus dem Nachlass. Zweiter Teil : 1921-1928 et Hua XV : Zur Phdnomenologie der Intersubjektivitat. Texte aus dem Nachlass. Dritter Teil : 1929-1935]. Pour la traduction (partielle) de ces textes en français, cf. Sur l'intersubjectivité, t. I + II, N. Depraz (traduction, introduction, postface), coll. « Épiméthée », Paris, PUF, 2001. T 236 Husserl (rendu(e) possible par l'« auto-mondanéisation » de ['ego). Et la transcendance secondaire constitue le monde « objectif». Pour établir tout cela, Husserl procède en plusieurs étapes. D'abord, il se propose de mettre au jour la spécificité de l'intentionnalité, ouverte, dans laquelle se constitue et s'efFectue l'être d'autrui. Ensuite, c'est l'expérience concrète d'autrui qui est analysée d'après ses moments constitutifs. L'analyse intentionnelle en terme d'« empathie » livre ici les ingrédients réels de cette expérience d'autrui - Husserl pense résoudre de cette manière le problème de l'«être-là-pour-moi (Fùr-mich-da) nd'a.uttuï. EnRn, la question se pose de l'« être-là-pour-tout-un-chacun {Fûr-jedermann-da}-,) des objets (qu ils soient « naturels » ou « culturels » - Husserl dit aussi : « spirituels »), qui n'est autre, donc, que celle de l'effectivité {Wirklichkeit) objective elle-même. l. Le sens de l'intersubjectivité transcendantale Comment définir l'intersubjectivité transcendantale ? Et quelle fonction archi- tectonique remplit-elle dans l'économie de la phénoménologie en général? Pour pouvoir en saisir la teneur, il ne faut la prendre ni dans un sens métaphysique, ni dans un sens psychologique (ou psychanalytique), ni non plus dans un sens sociolo- gique, mais dans un sens relevant de la phénoménologie comprise comme idéalisme transcendantal. En effet, elle n'est pas une structure systématique cya. fonderait \a. conscience. Elle n'est pas non plus une « conscience collective» (ou un « sur-moi»). Et, en£n, elle ne caractérise pas une relation «sociale» {mondaine) susceptible d être observée de l'extérieur. L'intersubjecdvité transcendantale - et cest là une perspective tout à fait originale et inédite - est une relation entre Moi et autrui qu on ne peut analyser qua l'intérieur de cette relation, et en partant de Yego. Considerations méthodologiques Si la phénoménologie veut contribuer à résoudre le problème de l'intersub- jectivité - d'une manière qui correspond aux prescriptions qu'elle se donne à elle-même -, elle doit d'abord répondre à la question qui concerne, comme toujours en phénoménologie d'ailleurs, le mode d'accès à l'intersubjectivké (et la légitimité de ce dernier). Il faut éviter ici deux écueils : d'une part, il faut rendre compte d'autrui en tant qu'autrui - sinon l expérience de ce dernier ne saurait être distinguée de l'expérience que ï'ego a. de lui-même. D'autre part, on ne peut accéder à l'intersubjectivité « de l'extérieur », à partir d'une perspective de surplomb - car, dans le regard phénoménologisant, l'intersubjectivité ne se laisse pas appréhender à partir d'une sorte de méta-niveau au-delà de toute experience égoïque. D où la question suivante : comment ['altérité peut-d[e être attestée à partir de la vie intentionnelle de \'ego sans que l'on s enferme dans une perspective solipsiste et sans que l'on adopte en même temps une pers- pective extérieure qui lie répond pas à l'une des «contraintes minimales» (cf. J.-T. Desanti) de la phénoménologie - celle de l'attestabilité phénoménologique ? Ou pour le dire autrement : comment tenir ensemble deux afErmations appa- remment contradictoires - celle selon laquelle le monde se présente «pour tout l Chapitre 10. L'intersubjectivité 237 un chacun (fur jedermann) », donc objectivement; et cette autre d'après laquelle tout sens se constitue dans la vie de la conscience de l'ego\ donc dans \e. sujet transcendantal (ce qui implique l opposition entre le sujet qui fait l expérience du monde, d'un côté, et le monde tel qu'il est en soi, de l'autre) ? Husserl y répond en conduisant ses analyses à partir de deux points de départ différents : l un étant problématique et l'autre méthodologique. Le point de depa.it problématique- qui ne formule pas une presupposition, mais qui « prend en vue» ce qu une construction phénoménologique1 aura à construire - c'est que la subjectivité est structurée de façon inrersubjective (précisément parce que mon expérience nest véritablement une expérience que si elle témoigne d un point de vue qui transcende ma propre sphère). Une telle construction phéno- ménologique établira le sens et le sens d'etre de cette intersubjectivité. Pour le vérifier, il faut rendre compte - pour moi - de l expérience concrète d'autrui. Celle-ci attestera un statut transsubjectifde l'expérience, à partir duquel l'objec- tivité se laissera établir. Et le point de départ méthodologique sera précisément \ ego - seule possibilité (pour éviter une position purement dogmatique) offerte par l'idéalisme transcendantal qui se propose, on le sait, de rendre compte de la constitution de tout sens et de tout sens d'etre à partir des efFectuations de la subjectivité transcendantale « fonctionnante {fungierend) ». 2. « Réduction intersubjective » et « réduction primordiale » Est-ce que Husserl se sert, pour accéder à autrui, d'une réduction qui dévoilerait directement ["mtetsub'fectivïtéî Autrement dit : est-ce qu'il existe une réduction intersubjective ? Dans certains textes, c'est - semble-t-il - une possibilité effectivement envisagée. Husserl écrit, par exemple, à la fin du texte n° 4 de HusserlianaXV<yi«en partant de l'intersubjectivité, on peut établir la réduction intersubjective et ce, en uploads/Philosophie/b24-a-schnell-lintersubjectivite.pdf
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- Publié le Nov 27, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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