Les Cerveaux dans une cuve Hilary Putman année 2005/2006 HUYNEN Jean-Louis 1 So

Les Cerveaux dans une cuve Hilary Putman année 2005/2006 HUYNEN Jean-Louis 1 Sommaire. I. Présentation. 1. Le monde n'est pas ce qu'il est. a. Kant. b. Descartes et le scepticisme. c. Le vedanta ou le malin génie dans la religion. d. Le principe de clôture épistémique sur l'argument d'ignorance. 2. Le solipsisme ou sa CUC personnelle. 3. Les cerveaux en cuves, l'argument de la simulation. a. Les arguments de Nick Bostrom. b. Des arguments plus généraux. II. Discussion. 1. La preuve du monde extérieur. a. Moore et Wittgenstein. b. La valeur de l'argument sceptique. 2. La valeur de la théorie solipsiste, êtes vous simulés ? 3. Discussion sur la véracité de la thèse de la « matrice », sommes nous enfermés ? a. La thèse de Nick Bostrom. b. Nouveaux nés. c. Animaux. d. Un monde imparfait. e. Schizophrénie de l'humanité. III. Ouverture. 1. La CUC, le malin génie dans la littérature et les films. 2. Neurally controlled animat. Conclusion. BIBLIOGRAPHIE. 2 INTRODUCTION. « Brains In a Vat » ,(BIV) ou « Cerveaux dans Une Cuve », (CUC), est une expérience de pensée énoncée par Hilary Putman. (À noter que j'utilise indépendamment LA CUC pour l'expérience comme LE CUC pour le cerveau en cuve.) Une expérience de pensée est un élément de la méthodologie de la philosophie analytique et de physique. Par exemple : « que se passerait il si mes parents m'avaient appelé différemment ? ». Une fois cette hypothèse énoncée, on décrit le monde tel qu'il serait avec cette nouvelle règle. «Personne ne se serait moqué de mon prénom à l'école.» et on peut alors tester différentes hypothèses. «Avec un autre prénom , Jean-Louis aurait fait du foot plutôt que des sciences cognitives. » La philosophie analytique quant à elle se rapproche de la physique dans son ensemble. On se sert de la logique contemporaine pour analyser des concepts et des idées. On peut donc retrouver des expériences de pensée en philosophie comme en physique : Le paradoxe du train en relativité restreinte. Le chat de Schrödinger en mécanique quantique. Le malin génie de Descartes. Le cerveau dans une cuve. La chambre chinoise. Hilary Putman est un philosophe américain (31 juillet 1926) professeur à l'université de Cogan. L'expérience de pensée qu'il a énoncée est très simple. Imaginez vous être dans votre sommeil. Un savant fou vous enlève, vous trépane pour extirper votre cerveau de votre boîte crânienne et le placer dans une « cuve ». Celle-ci constitue le nouvel habitat de votre cerveau et répond à tous les besoins physiologiques de celui ci. Le savant fou vous relie ensuite à un ordinateur qui va simuler tous les influx nerveux que votre corps vous envoyait naguère. Vous plaçant ainsi dans une réalité virtuelle, simulée par l'ordinateur. Comment ensuite savoir de notre corps ou de la cuve, où nous sommes en réalité ? La question principale soulevée ici est «Est ce que votre cerveau a raison de croire ce qu'il croit ? » Je me pince le nez mais est-ce mon nez ou bien est-ce un nez virtuel, est-ce ma main ou bien une main virtuelle, et cette sensation de toucher elle aussi, pourrait être virtuelle... Il est ici clairement question de nos connaissances sur le monde extérieur. Peut-on faire confiance à ce que l'on perçoit du monde ? Peut-on remettre en cause l'existence même de celui-ci ? 3 I. Présentation. La théorie CUC s'inscrit dans la continuité de plusieurs autres expériences de pensée, interrogations et s'inscrit dans le mouvement du scepticisme. Nous allons ainsi voir rapidement ce qu'est le scepticisme et ces expériences pour remettre la théorie CUC dans son contexte. 1. Le monde n'est pas ce qu'il est. a. Kant. « Cela reste toujours pourtant un scandale de la philosophie et de la raison humaine en général de devoir admettre seulement à titre de croyance l’existence des choses hors de nous (...) et, si quelqu’un se met à en douter, de ne pouvoir lui opposer aucune preuve satisfaisante » b. Descartes et le scepticisme. Descartes (1596,1650) est un philosophe mathématicien, et physicien français responsable de la réflexion cartésienne. Descartes pense que la philosophie, pour atteindre la vérité doit suivre une méthode « la voie que l’esprit doit suivre pour atteindre la vérité. » (Règles pour la direction de l’esprit, IV). La réflexion cartésienne est basée sur la succession des étapes de la méthode : L'évidence, l'analyse, La synthèse pour le raisonnement puis le dénombrement. L'évidence est pour lui le premier pas, celui où l'on constate avant de raisonner. Le moment où il faut mettre tout en doute pour pouvoir ensuite dérouler une réflexion correcte. Ceci constitue le doute méthodique énoncé dans le discours de la méthode. Mais Descartes montre que l'homme juge souvent de manière incorrecte et ne peut mettre en évidence sûrement ce qu'il constate. De part notre éducation, de part la faillibilité de nos sens, il nous est impossible d'être sûr de ce que nous prenons pour vrai. Ainsi Descartes fit différentes expériences de pensée qui l'amenèrent à douter de l'existence même du monde extérieur. Descartes poussa donc sont raisonnement jusqu'à émettre l'hypothèse que le monde extérieur ainsi que tout ce que l'on ressent et perçoit a été placé dans notre esprit pour nous tromper.« Un certain mauvais génie, non moins rusé et trompeur que puissant qui a employé toute son industrie à me tromper. Je penserai que le ciel, l’air, la terre, les couleurs, les figures, les sons et toutes les choses extérieures que nous voyons, ne sont que des illusions et tromperies, dont il se sert pour surprendre ma crédulité » (Méditations Métaphysiques). Ce malin génie constitue notre savant fou dans la CUC. Cette théorie est la mère de celle d'Hilary Putman, mais Descartes va plus loin encore en remettant en cause l'existence même du monde extérieur. La CUC est moins radicale car il faut au moins un monde extérieur, un savant fou et une cuve autour de nous. Descartes aura aussi de longues interrogations sur la façon dont nous pouvons faire la différence entre le rêve et la réalité pour arriver finalement : " Et je dois rejeter tous les doutes de ces jours passés, comme hyperboliques et ridicules, particulièrement cette incertitude si générale touchant le sommeil, que je 4 ne pouvais distinguer de la veille; car à présent j’y rencontre une très notable différence, en ce que notre mémoire ne peut jamais lier et joindre nos songes les uns avec les autres, et avec toute la suite de notre vie, ainsi qu’elle a coutume de joindre les choses qui nous arrivent étant éveillés. " Méditations métaphysiques - Méditation seconde: De la nature de l’esprit humain, et qu’il est plus aisé a connaître que le corps. c. Le vedanta ou le malin génie dans la religion. Le vedanta est une branche philosophique de l'hindouisme tournée vers Braham. Braham est la base de toute existence et la réalité suprême et éternelle de l'individu. Le concept de D.ieu Ishvara y est lui aussi présent mais la particularité du vedanta réside dans le fait que la réalité y est classée en trois niveaux: Transcendantal, Pragmatique et Apparent. Braham étant la réalité suprême, tout le reste n'est que poudre aux yeux. Si on le prend comme référentiel, rien n'est réel. L'univers, Ishvara et les individus ne sont vrais qu'au niveau pragmatique. L'individu se trouve donc dans la Mâyâ qu'il croit la réalité. S'il on en croit le livre saint du sikhisme, « le monde est comme un rêve, et il n'y a rien en lui qui est à vous ». Pour sortir de la Mâyâ, l'individu doit atteindre la connaissance du Braham. Pour enfin voir la vérité. On retrouve ici aussi l'idée selon laquelle le monde qui nous est présenté comme réel n'est pas réel. Ici notre savant fou ne serait que notre psyché, qui, incapable d'atteindre le Braham nous enfermerait dans notre ignorance. Il est facile ici de faire le parallèle avec le film Matrix où la matrice serait la Mâyâ. Celui qui obtiendrait la connaissance serait le sceptique qui atteindrait le Braham. Ca ne serait pas Néo qui perce le mystère car il a des super-pouvoirs mais plutôt le petit bouddhiste du premier épisode qui acquiert les connaissances sur la matrice pour pouvoir en changer le reflet qui atteindrait le Braham. d. Le principe de clôture épistémique sur l'argument d'ignorance. Nous pourrions voir d'autres exemples mettant en cause l'existence du monde mais passons maintenant aux raisonnements logiques avancés par les sceptiques pour étayer leurs thèses. Descartes se pose en marge en prétendant qu'on ne peut croire en une proposition que si celle ci est à l'abri de tout doute. Et il avance en plus que l'on est en droit de douter de nos sens, ce qui a pour effet de boucler la boucle. Ceci constitue l'argument de l'erreur. Cet argument est un point de départ à l'argument d'ignorance, clé de voûte du raisonnement sceptique tel que la CUC nous le présente. Le sceptique servira son argument d'ignorance en le justifiant par le principe de clôture uploads/Philosophie/cerveaux-en-cuve.pdf

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