1 COURS DE LOGIQUE 0. INTRODUCTION La logique (du grec, logos, dérivé, de logos

1 COURS DE LOGIQUE 0. INTRODUCTION La logique (du grec, logos, dérivé, de logos (λόγος), terme utilisé pour la première fois par Xénocrate signifiant à la fois raison, et raisonnement) est, dans une première approche, l’étude des règles formelles que doit respecter toute argumentation correcte. En effet, la logique est depuis l’antiquité l’une des grandes disciplines de la philosophie, avec l’éthique (philosophie morale) et la physique (science de la nature). Au moyen Age, elle ne figure pas explicitement parmi les sept arts libéraux (trivium : grammaire, dialectique et rhétorique. Quadrivium : arithmétique, géométrie, astronomie et musique). En outre, on a assisté depuis le XIXe siècle (grâce aux études de Boole et Jevons) au développement figurant d’une approche mathématique de la logique. La convergence de la logique avec l’informatique depuis la fin du XIXe siècle lui a donné un regain de vitalité. Elle trouve depuis le XIXe siècle de nombreuses applications en ingénierie, en linguistique, en psychologie cognitive, en philosophie analytique ou en communication. La logique antique se décompose en dialectique, rhétorique et théorie de la connaissance (à rapprocher de l’épistémologie). La logique contemporaine se penche d’une part vers la logique formelle et la logistique et d’autre part vers de nouvelles formes impliquées par l’évolution de la connaissance scientifique. Mais dans tous les cas, la logique est considérée comme une science normative. « D’après le vocabulaire de Lalande, la logique est « la science ayant pour objet de déterminer parmi les opérations intellectuelle tendant à la connaissance du vrai lesquelles sont valides et lesquelles ne le sont pas ». Que l’on présente la logique comme une science théorique qui cherche à quelles conditions un jugement est vrai, ou comme une technique qui nous instruit des moyens d’atteindre la vérité (art de penser, art de bien conduire la raison) dans tous les cas la recherche en logique repose sur distinction du vrai et du faux. Le vrai est une valeur qui se distingue du faux comme le beau se distingue du mal, comme le bien se distingue du laid. Le vrai est une norme, une règle idéale pour notre conduite. C’est par rapport à la recherche des règles à suivre par le logos que la logique est considérée comme une science « normative ». 2 CHAPITRE 1 : LA LOGIQUE DES TERMES 1.1. Concept Le mot concept vient du verbe concevoir. Celui-ci vient du latin « cum-capere » qui signifie saisir avec. Il s’agit précisément d’une activité de l’intelligence qui, par le sens, s’approprie les objets extérieurs, les conserve dans la pensée sous une forme immatérielle, et leur donne un caractère à priori. La conception, c’est cette activité par laquelle l’intelligence rend captif l’objet. Ce dernier cesse d’être l’objet de l’expérience pour devenir une idée abstraite, indépendante de l’expérience objective. La conception est donc une activité ce sont les idées. Si donc l’expérience a en stock les objets, la conception reçoit dans son grenier les idées. C’est donc cette idée, résultat de l’acte de conception que l’on appelle « concept ». Le concept peut être considéré en lui-même ou relativement à un objet. En lui-même le concept est une présentation de l’objet sans référence directe à un objet particulier. La logique parle dans ce cas d’un concept mental Exemple : la couleur, l’homme. Relativement à un objet particulier, le concept se réfère directement à cet objet, abstraction faite de son existence ou de la non- existence actuelle. Le concept est alors appelé concept objectif exemple : la maison du DG de l’ISP. 1.2. Terme C’est l’acte de nommer, de donner une détermination à un concept. Par l’expression, le concept reçoit un nom, il est intégré dans telle catégorie particulières d’objets. La nomination d’un concept peut être concrète ou demeurer un acte propre dans l’intelligence. Le nom par lequel on désigne le concept, c’est le terme. 1.3. Propriété du concept 1.3.1. Abstraction La conception donne au concept une existence particulière. Elle tire de l’objet une réalité nouvelle, l’idée ou le concept. Le concept est donc abstrait de l’objet. Sa nature s’oppose à celle de l’image du phantasme ou du signe par et à travers lequel la conscience atteint un objet sensible absent. Du point de vue de degré de leur détermination, on fait la différence entre les concepts concrets et les concepts abstraits. 3 Un concept concret est celui qui présente à l’esprit une détermination plus grande par sa référence à la chose dont il est abstrait. Cette chose est un sujet matériel. Par exemple : un banc. 1.3.2. Extension C’est la deuxième propriété du concept. En effet, l’extension d’un concept est l’ensemble d’individus auxquels ce concept s’applique. Par exemple, extension du concept étudiant de l’université du Kasaï énumère la liste nominale de tous les individus appartenant à cette classe. Il existe donc une classe des étudiants d’UMD/OU USTA à laquelle l’extension du concept s’applique. Donc, l’extension d’un concept est, en d’autres termes, l’ensemble des êtres qui ont la même qualité ou encore l’ensemble des sujets dont ce terme est l’attribut. 1.3.3. La compréhension La compréhension d’un concept est l’ensemble des notes intelligibles, des caractéristiques propres à ce concept qui le différencient des autres concepts. C’est dans ce sens que la compréhension du concept étudiant reprendra les caractéristiques de l’étudiant qui le différencient, par exemple, du trafiquant. Au concept étudiant on peut donc attribuer les caractéristiques intelligibles suivantes : Inscrit dans une université : - Possédant une carte d’étudiant ; - Ayant payé le minéral ; - Fréquentant les salles de cours tous les jours ; - Disposant des notes de cours (de logique formelle, par exemple), etc. La compréhension d’un concept est en raison inverse des qualités qui caractérisent ce concept. NB : La compréhension et l’extension d’un concept sont en inverse. Plus grand est l’ensemble des êtres auxquels s’applique un concept, plus ce concept est pauvre en notes constitutives. Par contre, moins un concept a des notes intelligibles, plus grande est son extension. Exemple 1 : concept Tshiala Muana Définition 2 : Concept homme 4 Définition en : - Compréhension : congolaise, Kasaïenenne, musicienne, mariée, femme, * bronzée, etc. Exemple 2 : Concept homme Définition en : - Extension : Kalala, Kabasubabu, Kapuku, kawino, Kadima, Milolo, Libana, Ndjondjo, etc. Compréhension – Etre raisonnable, vivant, sensible, corporel, mortel. 1.4. Définition d’un concept Comme nous venons de le voir, nous pouvons donc définir un concept de deux manières : en compréhension et en extension. Mais qu’est-ce qu’une définition ? La définition est un art, une activité complexe par laquelle on cherche à déterminer ce qu’est une chose en faisant ressortir ses caractéristiques, celle qui lui appartiennent en propre et grâce auxquelles on peut le distinguer des autres concepts. 1.4.1. Règle de la définition - Enumérer les caractéristiques essentielles de l’objet à définir. Par exemple l’homme comme un être qui circule sur 2 membres en position debout ne suffit pas à le connaitre. Une telle définition peut même prêter à confusion. - Eviter de s’enfermer dans un cercle vicieux. Définir par exemple un informaticien comme quelqu’un qui s’assoit devant un ordinateur et un ordinateur comme une machine devant laquelle l’informaticien s’assoit, c’est-à-dire s’enfermer dans un cercle vicieux. - Toute définition doit se baser sur expérience elle doit pour cela être claire et ne pas s’étendre à l’infini. Si une définition s’étend à l’infini, elle risque de contenir en son sein la définition des autres concepts et mener ainsi à la confusion. - Une définition ne doit pas avoir une extension trop grande : en définissant un concept, on doit faire attention pour que ses notes intelligibles ne puissent amener à le confondre avec d’autres concepts. 5 Exemple : Définir un homme comme un bipède sans plume risque de le mélanger avec d’autres bipèdes déplumés (cfr. L’exemple de Diogène le Cynique déplumant une poule dans l’agora). - Il faut faire attention pour ne pas insérer dans la définition l’objet qui doit être défini. Exemple : manger est l’acte qui mange. Une définition qui reprend en son sein l’objet à définir ne signifie rien. 1.4.2. Qualité d’une définition Par définition, un terme peut être univoque, équivoque on analogue. A. Univocité Un terme est dit univoque lorsqu’il garde la même signification dans des expressions différentes. Exemple : manger : Libana mange une banane. Le verbe manger conserve la même signification dans toutes les circonstances. Il signifie mettre dans la bouche, et avaler (univocité). B. Equivocité Un terme est dit équivoque, s’il peut avoir plusieurs significations différentes dans des circonstances différentes. Exemple : volé : « libana vole des bananes » ne signifie pas la même chose que « Libana vole à bord d’un avion ». C. Analogie Un terme est dit analogue, s’il peut avoir plusieurs significations partiellement identiques et partiellement différentes. De manière générale, l’analogie se rencontre dans les contextes de similitude. Par exemple : Mobutu est un Léopard. 1.5. Relation entre les concepts Les concepts peuvent entretenir deux sortes de relation. Ils peuvent soit être compatible ou incompatibles. 1.5.1. Compatibilité Deux concepts sont compatibles s’ils peuvent être appliqués à un même objet au même moment. uploads/Philosophie/cours-de-logique.pdf

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