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http://fribok.blogspot.com/ Le sens de la liberté http://fribok.blogspot.com/ La collection « Mercure du Nord » se veut le point de rencontre des chemins multiples arpentés par la philosophie de concert avec les sciences humaines et sociales, l’économie politique ou les théories de la communication. La collection est ouverte et se propose de diffuser largement des écrits qui apporteront une nouvelle texture aux défis majeurs d’aujourd’hui, passés au crible d’une nouvelle réflexivité : rouvrir en profondeur le débat sur le mégacapitalisme, sur la marchandisation et la médiatisation mondiales et tenter d’esquisser les contours d’une mondialisation alternative. La collection ne saurait atteindre son but qu’en accueillant des textes qui se penchent sur l’histoire sans laquelle les concepts véhiculés par notre temps seraient inintelligibles, montrant dans les pensées nouvelles les infléchissements d’un long héritage. Titres parus Rousseau Anticipateur-retardataire Les grandes figures du monde moderne L’autre de la technique Comment l’esprit vint à l’homme ou l’aventure de la liberté L’éclatement de la Yougoslavie de Tito. Désintégration d’une fédération et guerres interethniques Kosovo : les Mémoires qui tuent La guerre vue sur Internet Charles Taylor, penseur de la pluralité Mondialisation : perspectives philosophiques La Renaissance, hier et aujourd’hui La philosophie morale et politique de Charles Taylor Analyse et dynamique. Études sur l’œuvre de d’Alembert Le discours antireligieux au XVIIIe siècle Du curé Meslier au Marquis de Sade Enjeux philosophiques de la guerre, de la paix et du terrorisme Souverainetés en crise Une éthique sans point de vue moral. La pensée éthique de Bernard Williams L’antimilitarisme : idéologie et utopie La démocratie, c’est le mal Michel Foucault et le contrôle social Tableaux de Kyoto. Images du Japon 1994-2004 La révolution cartésienne Aux fondements théoriques de la représentation politique John Rawls. Droits de l’homme et justice politique Les signes de la justice et de la loi dans les arts Matérialismes des Modernes. Nature et mœurs. Philosophies de la connaissance Voir: http://www.pulaval.com/collection/mercure-nord-42.html Collection Mercure du Nord http://fribok.blogspot.com/ Sous la direction de Josiane Boulad-Ayoub et Peter Leuprecht Le sens de la liberté Actes du colloque tenu dans le cadre des Vingt et unièmes Entretiens du Centre Jacques Cartier avec des textes de Louise Arbour Salah Basalamah Alain Bauer Gregory Baum Pierre Bosset Dorval Brunelle Marie-Françoise Labouz Georges Leroux Peter Leuprecht Giorgio Malinverni Christian Philip Michel Robert Paule-Monique Vernes pul http://fribok.blogspot.com/ Les Presses de l’Université Laval reçoivent chaque année du Conseil des Arts du Canada et de la Société d’aide au développement des entreprises culturelles du Québec une aide financière pour l’ensemble de leur programme de publication. Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise de son Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) pour nos activités d’édition. Maquette de couverture : Mariette Montambault Mise en pages : Josiane Boulad-Ayoub © Les Presses de l’Université Laval 2009 Tous droits réservés. Imprimé au Canada Dépôt légal 4e trimestre 2009 ISBN PUL 978-2-7637-8782-4 Les Presses de l’Université Laval Pavillon Maurice-Pollack, bureau 3103 2305, rue de l’Université Québec (Québec) G1V 0A6 Canada www.pulaval.com http://fribok.blogspot.com/ 7 INTRODUCTION Le sens de la liberté  Il n’y a point de mot qui ait reçu plus de différentes significations, et qui ait frappé les esprits de tant de manières, que celui de liberté. Montesquieu Entre le fort et le faible entre le riche et le pauvre entre le maître et le serviteur c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. Lacordaire J’ ai l’honneur et le plaisir d’ouvrir le colloque sur « Le sens de la liberté ». Hommage à Bronislav Geremek En ouvrant ce colloque, j’ai le triste devoir de rendre un hommage appuyé et ému à un grand absent, Bronislav Geremek, qui nous a quittés en juillet dernier, victime d’un tragique accident de la route. Il avait accepté de prononcer la conférence d’ouverture pour laquelle il avait choisi comme titre : « L’Europe et l’idée de la liberté ». Bronislav Geremek était un grand intellectuel, un historien réputé qui est devenu par son engagement politique un acteur influent de l’histoire. Il incarnait les bouleversements et déchirements du 20ème siècle. Il séduisait par son extraordinaire érudition et son intégrité morale. C’était un homme exceptionnel, courageux combattant de la liberté au sens le plus noble du terme. http://fribok.blogspot.com/ 8 le sens de la liberté Sa disparition laisse un grand vide. Une grande voix de modération, de tolérance, de sagesse et d’humanité s’est tue. Pourquoi un tel colloque ? Parce que dans le monde d’aujourd’hui l’un des concepts les plus galvaudés, usés et abusés est celui de la liberté. Non seulement il reçoit, comme l’écrivait déjà Montesquieu en son temps, une multitude de différentes significations, il fait l’objet d’un abus orwellien du langage. Il semble donc essentiel de le clarifier. Le présent colloque vise à contribuer à cette indispensable clarification. Nous avons mis en exergue à ce colloque non seulement la phrase de Montesquieu, mais aussi celle de Lacordaire : Entre le fort et le faible entre le riche et le pauvre entre le maître et le serviteur c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit. Cette phrase, incontestablement d’une brûlante actualité, nous aide à repenser le concept de la liberté et ses rapports avec la loi, le droit. Quelle liberté ? L’invocation de la liberté est en vogue aujourd’hui. Les apôtres de l’idéologie panéconomique qui est à la base de la mondialisation s’y réfèrent constamment, de même qu’un homme qui se croit fort, étant à la tête de la seule superpuissance qui reste dans le monde, le Président George W. Bush. « Enduring freedom » a été l’une des devises accompagnant le déclenchement de la mal nommée « guerre contre le terrorisme ». Dans le discours d’inauguration de son second mandat présidentiel, George W. Bush a employé les mots « freedom » et « liberty » une quarantaine de fois et il prétend répandre la (sa ?) liberté à travers le monde. Représente-t-il http://fribok.blogspot.com/ 9 peter leuprecht – introduction le « renard libre dans le poulailler libre » qu’évoque Karl Marx ? Ou le renard prêchant de la fable alsacienne qui prêche la liberté et la fraternité aux oies pour mieux les avaler par la suite ? Lacordaire était conscient du fait que pour le pauvre, le faible, la liberté peut être plutôt théorique. « Que fait au pauvre une liberté qui exclut de tout précisément parce qu’il est pauvre ? » écrivait-il. Pour le pauvre, le faible, la liberté ne risque non seulement d’être théorique ; pour lui la liberté du fort peut être source d’oppression. Se pose ainsi le problème des limites de la liberté. La liberté de chacune et de chacun s’arrête là où commencent la liberté et les droits d’autrui. Il n’y pas – il ne doit pas y avoir – de liberté sans limites. C’est à la loi qu’il appartient de fixer les limites de la liberté. Réalisant qu’une liberté débridée, la liberté du fort, peut engendrer l’oppression, Lacordaire se tourne vers la loi : « la loi qui affranchit ». Or, affranchir ne veut dire rien d’autre que : donner la liberté. Lacordaire revient ainsi à la liberté, mais à une liberté limitée, apprivoisée, qui, dans le sens de John Locke, va de pair avec égalité et responsabilité. Quelle loi ? Évidemment, la loi qui affranchit ne saurait être la loi du plus fort, ni la loi de la jungle, ni la « loi du marché » dont certains tenants de l’idéologie panéconomique, comme Friedrich Hayek, louent la moralité. Pour être libératrice, la loi doit fixer les limites de la liberté. Il est intéressant de noter que le droit, y compris le droit international des droits de l’homme, prévoit des restrictions à la liberté et aux libertés qui sont « nécessaires dans une société démocratique ». Ce droit et la jurisprudence pertinente, notamment celle de la Cour européenne des Droits de l’Homme, sont caractérisés par la recherche d’un équilibre entre liberté(s), d’une part, et les exigences de la vie en société – dans une « société démocratique » – d’autre part. http://fribok.blogspot.com/ 10 le sens de la liberté L’une de ces exigences est celle de l’égalité. Elle doit être un objectif prioritaire de ce que Lacordaire appelle la « loi de justice ». Proudhon a écrit que « la justice est le respect de la dignité humaine ». Thomas d’Aquin a défini la justice comme la volonté constante et perpétuelle de rendre à chacun ce qui lui est dû. La loi juste vise à réaliser non seulement une égalité de droit, mais aussi et surtout une égalité de fait. C’est la raison pour laquelle elle peut ou doit prévoir des inégalités compensatrices en faveur des faibles, des mesures de « discrimination positive » ou « affirmative action ». Des interventions redistributrices de l’État, par exemple au moyen des impôts, violemment récusées par Hayek et ses disciples, s’inscrivent dans la même logique ; elles sont non seulement compatibles avec le principe d’égalité et de non-discrimination, mais nécessaires pour réduire les inégalités entre le fort et le faible et pour réaliser une égalité de fait et uploads/Philosophie/le-sens-de-la-liberte.pdf

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