Cet ouvrage a été élaboré en partenariat avec Courrier international et France

Cet ouvrage a été élaboré en partenariat avec Courrier international et France Info (www.franceinfo.fr). © Éditions Autrement 2015 17, rue de l’Université – 75007 Paris Tél. 01 44 73 80 00 ISBN (papier) : 978-2-7467-4217-8 ISBN (numérique) : 978-2-7467-4218-5 Dépôt légal : septembre 2015 Imprimé et broché en France par l’imprimerie Pollina Achevé d’imprimer en août 2015. Tous droits réservés. Aucun élément de cet ouvrage ne peut être reproduit, sous quelque forme que ce soit, sans l’autorisation expresse de l’éditeur et du propriétaire, les Éditions Autrement. INTRODUCTION Le monde en 2016 « Parler de liberté n’a de sens qu’à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre. » George Orwell, La ferme des animaux (1945) L’année 2016 sera d’abord celle de l’élection d’un nouveau « maître du monde », comme on a coutume d’appeler le président des États-Unis. Il faudra peut-être conjuguer ceci au féminin, puisque Hillary Clinton semble tenir la corde côté Démocrates. En face, chez les Républicains, Jeb Bush, fils de « George H. W. » et frère de « George W. », pourrait bien avoir sa chance. Sauf si tous les pronostiqueurs se trompent et que les Américains disent « stop » aux dynasties politiques. Rapide calcul : si Hillary ou Jeb font deux mandats, nous arriverions à un total de… trente ans de présidences Bush/Clinton – avec l’intermède Obama. Justement : 2016 sera aussi l’occasion de faire le bilan des huit ans de pouvoir du premier président noir des États-Unis. Un bilan mitigé – il est vrai qu’il a dû composer avec un Congrès plutôt hostile. À son actif, la loi sur les soins abordables, qui a permis à des millions d’Américains de bénéficier d’une couverture santé, constitue une réussite incontestable. En revanche, Barack Obama a essuyé deux revers majeurs : la grande réforme de l’immigration, qu’il n’a pas réussi à imposer, et celle voulant limiter l’utilisation des armes à feux, notamment après la tuerie de Charleston et autres massacres, comme ceux de l’école de Newton ou des quartiers navals de Washington. La politique extérieure de ce prix Nobel de la paix prématuré (huit mois après son élection), elle, a profondément déçu. Échaudé par les grands ratés de la politique interventionniste de Bush Jr. au Moyen-Orient, Obama a suivi une politique d’engagements à moindre coût, en Syrie comme en Irak. Son ouverture vers l’Iran effraie aussi bien les pays arabes pro- américains qu’Israël. Les rapports tendus qu’entretient désormais Washington avec ses alliés traditionnels au Moyen-Orient, comme Israël et l’Arabie saoudite, profitent à Téhéran qui se voit le nouveau maître de la région. L’organisation djihadiste a aussi profité de ce vide et de la destruction des États du Moyen-Orient pour installer son Califat, un quasi-État, totalitaire, à cheval entre la Syrie et l’Irak. Qui pourra arrêter Daech ? L’année 2016 sera-t-elle celle d’une nouvelle extension de cette pieuvre terroriste, qui n’a cessé de se répandre, de la Libye au Yémen, et s’intéresse de près à l’Afghanistan ? Sans compter tous les mouvements locaux qui lui ont prêté allégeance, de Boko Haram jusqu’à une partie des shebabs somaliens. Quant au fameux « pivot asiatique » d’Obama, il semble avoir fait long feu – malgré le projet libre-échangiste de TPP (Accord de partenariat transpacifique). D’autant qu’en Asie, les États-Unis sont directement en concurrence avec la Chine, économiquement (même si la croissance chinoise a baissé à 7 %, de quoi faire rêver tous les pays du monde) et bientôt militairement ? Car Pékin, avec son patron despote Xi Jinping, un artisan de la répression, ne cache pas ses projets expansionnistes, notamment en mer de Chine orientale, zone à fort potentiel de conflit avec le Vietnam et les Philippines, entre autres. La Chine ne cesse de moderniser ses équipements militaires (2 % de son PIB consacré à la Défense). Et si en 2016, ou dans quelques années, le secrétaire général du Parti communiste chinois devenait le « maître du monde », en lieu et place d’Hillary Clinton ou de Jeb Bush ? Comme dans ces précédentes éditions, le Grand Atlas cherche à donner du sens aux transformations qui dessinent ce monde de demain mais aussi aux événements qui se sont déroulés au cours de l’année 2015. Dans ses cinq parties, les analyses proposées, illustrées de cartes thématiques et de graphiques, émanent des plus éminents spécialistes français (géographes, politologues, démographes, sociologues…). La première partie offre une vue d’ensemble des rapports de force géopolitiques qui soulignent la montée en puissance de la Chine, le retour de la Russie sur la scène internationale face à des États-Unis plus modérés et une Europe en retrait. Les trois parties suivantes se concentrent sur les grands défis pour l’avenir de notre planète : l’enjeu de la stabilité dans un monde sous tensions, sans laquelle développement et progrès sont impossibles ; la préservation de notre planète, clé de la pérennité de l’humanité ; et enfin, le processus de mondialisation qui règle désormais l’économie. On revient bien évidemment sur le Moyen-Orient en plein chaos, le jeu de la Russie dans l’espace post-soviétique, les menaces nucléaire et terroriste, mais aussi sur le poids croissant du cyberespace, des espaces maritimes et du religieux. Alors que la France accueille en décembre 2015 la COP21, la Conférence des parties de la convention des Nations unies sur les changements climatiques, l’ampleur de leurs répercussions sur les sociétés est analysée afin de comprendre comment envisager sereinement l’avenir et lutter efficacement contre les conséquences néfastes du réchauffement. La mondialisation est également envisagée à travers ses dérives, qu’il s’agisse des flux illégaux de marchandises, d’hommes, de capitaux ou de la contrefaçon. Après les attentats de janvier 2015 qui ont touché la France dans son essence même, celle de ses libertés acquises lors de la Révolution, la cinquième partie thématique propose un état des lieux des droits humains dans le monde. L’on s’intéresse d’abord à la liberté d’expression et de la presse qui reste bafouée en de nombreux points de planète, puis au droit de vote qui, bien qu’universel, n’est souvent que de façade dans plusieurs États aux régimes autoritaires, ainsi qu’aux droits des femmes et des homosexuels qui ont connu au cours des dernières décennies d’importantes avancées. Enfin, l’étude de l’esclavagisme moderne, de la traite des êtres humains et de la peine de mort rappelle les conditions déplorables de vie, de traitement, de servitude ou de justice que continue de connaître une grande partie de l’humanité. Afin de prendre en compte la parole et le regard de « l’autre », notre partenaire Courrier international a de nouveau proposé une sélection d’articles de la presse du monde entier offrant un changement de perspective, décalé souvent mais toujours pertinent, que complètent habilement les articles des journalistes de France Info pour éclairer les évolutions à attendre de 2016. Bonne lecture. Jean-Hébert Armengaud, rédacteur en chef de Courrier international, et Frank Tétart, le 10 juillet 2015. Le monde en 2015 n’est ni celui de 1914 ni celui de 1990 alors que la guerre froide s’achevait. Il n’y est ni unipolaire, ni véritablement multipolaire. Certes, les pays émergents, les fameux BRICS emmenés par la Chine, jouent un rôle croissant au niveau économique et une gouvernance mondiale se met progressivement en place dans le cadre du G20. Mais les États-Unis restent la seule vraie puissance complète sur la scène internationale, même s’ils sont en réalité confrontés à de multiples handicaps qui limitent la portée de leur suprématie. L’Europe, elle, se trouve dans une situation bien paradoxale : unie, elle est la première puissance commerciale au monde largement devant les États-Unis et reste un pôle d’attractivité pour les migrants du monde entier, mais elle est de plus en plus décriée par ses citoyens, comme en témoigne la montée en puissance des partis populistes aux dernières élections européennes et des nationalismes régionaux en Écosse ou en Catalogne. La clé de voûte du système international demeure donc au xxie siècle la souveraineté nationale, traduisant dans une certaine mesure un repli face à la mondialisation. Le monde politique en 2015 En ce début de XXIe siècle, quelque 200 États souverains se partagent la planète et en dessinent la trame géopolitique. Ce découpage est en perpétuelle évolution, sans toutefois parvenir à refléter toutes les communautés sociétales vivantes, dont la plupart restent minoritaires. Aussi un meilleur équilibre entre majorités et minorités a-t-il toujours été recherché. Aujourd’hui, des modes pluralistes de cohabitation et d’intégration sont préconisés (comme en Europe), respectant le tracé, toujours discutable, des frontières héritées du passé, afin d’éviter de nouveaux conflits. LE PROCESSUS D’AFFIRMATION NATIONALE Apparu en juillet 2011, le Sud-Soudan est l’État le plus récent au monde, résultat d’un long processus d’émancipation. L’apparition de chaque nouvel État est en effet le fruit d’évolutions historiques. Les États antérieurs à l’an mille sont peu nombreux, il s’agit avant tout de royaumes au pouvoir central fort comme la France ou l’Angleterre, la Chine ou la Perse. Ceux qui apparaissent jusqu’au XVIIIe siècle ou ceux nés au XIXe siècle sont issus de processus unitaires, qu’ils soient enclenchés par l’opposition des colons à uploads/Politique/ grand-atlas-2016-comprendre-le-monde-en-200-cartes.pdf

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