ESPRIT DU 11 JANVIER, ES-TU LÀ ? D'un point de vue politique, voilà un début d’

ESPRIT DU 11 JANVIER, ES-TU LÀ ? D'un point de vue politique, voilà un début d’année pour le moins agité, des attentats, suivis de la grande manifestation du 11 janvier, jusqu’à l’usage de l’article 49-3 de la Constitution pour faire adopter la loi Macron, en passant par l’élection législative partielle du Doubs qui a revêtu une portée nationale. Les vastes rassemblements qui ont suivi la tuerie à Charlie Hebdo ont fait penser que l’électrochoc subi par notre pays pourrait créer une prise de conscience qui pourrait avoir un effet sur le long terme, que cet « esprit du 11 janvier » pourrait redonner de la vie à notre société et à notre république à bout de souffle. On a espéré que le dialogue allait s’engager à nouveau par-dessus les fractures d’origine ethnique, religieuse, sociale ou politique. Moins d’un mois après, quand le nouveau député du Doubs, donné perdant un mois plus tôt, voit dans sa victoire le sursaut d’une France qui recommence à croire en elle, l’ « esprit du 11 jan- vier » n’est déjà plus qu’un mirage. Les Français, autant que les ana- lystes politiques, ne sont pas dupes en voyant le Front national ré- colter 48,5 % des suffrages. Mais une abstention un peu moins forte que prévu donne l’impression que les citoyens reprennent confiance dans la politique. Et puis arrive l’épisode du 49-3. Pour reprendre les termes du communiqué national d'EÉLV, « le recours à cet artifice institutionnel est un déni de démocratie ». Le Premier ministre parle un langage d’autorité dans son discours à l’Assemblée. C’est la confiance en la démocratie qui s’effondre, tout le contraire de l’ « esprit du 11 jan- vier ». Nos députés, nos concitoyens sont en droit de se demander à quoi sert une Assemblée qui voit un débat de plus de 200 heures se terminer par la question « Faites-vous confiance au gouverne- ment ? » Comment dans ces conditions ramener aux urnes les abs- tentionnistes ? Alors, plus que jamais, les écologistes doivent porter haut leur message et montrer, en s’appuyant sur leurs actes qu’il est indispen- sable de quitter cette politique-spectacle pour s'occuper enfin des préoccupations de l’ensemble des Français. C’est à cette tâche que s’attellent nos candidats aux élections départementales des 22 et 29 mars : elle sera rude pour mobiliser les électeurs, mais parions qu’ils pourront redonner un petit souffle de vie à cet « esprit du 11 jan- vier ». En même temps que les élections départementales, ce sont aussi les régionales qui se préparent. Après une réunion commune des deux CPR d'EÉLV de Bourgogne et de Franche-Comté le jour de la Saint-Valentin (!), tous les adhérents de notre nouvelle grande région seront conviés à une Assemblée générale commune, le 11 avril, pour mieux se connaître, débattre, choisir leurs candidats et montrer que « faire de la politique autrement » n’est pas un vain mot. MARS 2015 / n°205 / 1,70 € Corinne Tissier et Bernard Lachambre Cosecrétaires EELV DIES IRAE DIES ILLA (1) Sommaire 2 P 1 : Édito P 2 : Élection municipale à Bavilliers P 3 : L’abstention, à qui la faute? P 4 : Départementales : un rendez-vous manqué P 5 à 10 : Nos candidats en Franche-Comté P 11 : Alstom-Ornans : vers une mort lente? P 12 : La « grande coloc » P 14 : Vous avez dit Bosnien? P 16 : Chasseurs d’ici et d’ailleurs P 17 : Science et écologie P 18 : Un mois, émois et moi P 20 : CPR commun à la Bourgogne et à la Franche-Comté P 21 : EÉLV Franche-Comté sur Internet P 22 : Bulletin d’adhésion P 23 : Manifestation antinucléaire à Besançon P 24 : Pontarlier : une B.D. « civique » ! Dimanche 1er février 2015 : deux élections ont lieu ce jour-là. Tout le monde se souviendra de la première, la législative partielle de la 4e circonscription du Doubs, où nos copains Bernard et Anna se sont bien battus et ont été les seuls de gauche à maintenir le nombre de leurs élec- teurs. Peu de gens, en revanche, savent qu’il y a eu aussi une élection municipale à Bavilliers (Territoire-de-Belfort), après l'annulation de celle de 2014. La liste (Gauche unie) sur laquelle je figurais avait alors perdu de 9 voix face à un candidat du Modem qui avait fait alliance avec l’UMP au second tour, qui était inéli- gible du fait de sa fonction au Conseil général et qui le sa- vait ! Nous avons donc logiquement fait un recours, gagné au Tribunal administratif et confirmé au Conseil d’État (le maire élu ayant fait appel). Les élections de 2014 annulées, une délégation spé- ciale de trois personnes a été nommée en décembre der- nier par le Préfet pour administrer la commune pendant la période transitoire et organiser de nouvelles élections, fixées au 1er février - le Préfet ne voulant pas s’encombrer longtemps avec la commune de Bavilliers… Malgré une campagne dynamique (mais trop courte), une liste renouvelée et rajeunie, nous avons encore perdu l’élection, avec un écart beaucoup plus grand qu’en 2014 (60 % contre 40 %). C’est la loi du genre, nous le sa- vions, mais nous espérions faire mentir les statistiques… Une analyse fine du scrutin montre que nous avons perdu 300 électeurs entre 2014 et 2015, sans doute majoritairement sur le thème entendu maintes fois pendant la campagne : « Pourquoi avoir fait un recours qui fout le bordel ? Qu'est-ce que ça peut faire si le maire a été chef de service au CG. » Notre rappel de l’exigence, pour un élu, de se conformer à la loi n’a pas été entendu. Mais après un moment de grande déception où nous avons accusé le choc, nous relevons la tête et nous mettons en ordre d’opposition. Le côté positif est que nous avons formé au fil des mois un groupe uni, cohé- rent, au sein duquel nous avons tissé des liens de cordiali- té, voire d’amitié. C’est cela le plus précieux, qui nous aidera à tenir pour les cinq prochaines (difficiles) années. Jean Siron Conseiller municipal d’opposition à Bavilliers. (1) Jour de colère que ce jour-là. Élection municipale à Bavilliers 3 L'abstention, à qui la faute ? RÉNOVER LA DÉMOCRATIE Le taux d'abstention ne cesse d'augmenter ; aux dernières municipales, il a atteint un niveau jamais vu pour un second tour des municipales sous la Ve République : 36,3 % ; et celui des dernières législatives n'est pas en reste. Que faire ? Comment rendre la parole à chacun pour qu'il se sente concerné par la vie de sa commune, de sa région, de son pays ? Lors d'un récent café citoyen dans le petit village de Vandoncourt, j'ai entendu Jo S p i e g e l , m a i r e d e Kingersheim, déclarer : « La démocratie est un chemine- ment. ”Tout est possible”, dit l'élu pour séduire, ”rien ne change”, dit l'électeur, ce qui entraîne un décalage et éloigne le citoyen. […] L'élu ne représente pas la science infuse, ce n'est pas à lui de mener seul les débats, c'est un ingénieur de la démocratie. » Pour rénover la démocratie, plusieurs leviers sont à notre disposition. Il nous faut jouer de la démocra- tie aussi entre les élections, en rendant compte aux ci- toyens, de façon accessible et régulière, du travail des élus , mais en ne se contentant pas d'une simple lettre d'informations ; l'élu doit dialoguer : - Présentation, en réunion publique, du budget com- munal par le maire face à ses administrés. - Intervention, en réunions publiques régulières, des con- seillers généraux et régionaux afin d'expliquer en termes concrets de quelle manière on utilise les impôts des contri- buables. - Dialogue par internet, à l'exemple de Joël Labbé, sénateur EÉLV, qui a lancé une consultation sur sa propo- sition de loi visant à encadrer l'utilisation des produits phy- tosanitaires. Cela prend beaucoup de temps, certes, mais c'est le prix à payer ; les salles ne seront peut-être pas pleines, mais il faut du temps pour réhabituer l'habitant qu'on a peu à peu réduit à l'état de simple consommateur, pour redonner au citoyen l'envie de participer. Il nous faut aussi jouer de la démocratie participa- tive, informer, sensibiliser, former, associer, rester à l'écoute de tous. Populisme, diront certains. Non, juste un rééquilibrage de la vraie fonction de l'élu, une simple réponse à ce que j''entendais dans les rues de mon vil- lage quand je menais la campagne aux élections munici- pales. La démarche participative est à mon sens une richesse, permettant aux élus de décider en meilleure connaissance de cause ; j'en ai fait l'expérience pendant mon mandat d'adjointe à la voirie : par des points- rencontre avec une camionnette, le vendredi, dans tous les quartiers, par un questionnaire soumis à tous les habitants lors d'un projet de réhabilitation d'une place, par un sondage auprès des résidents d'une rue à haute circulation... Les retours avoisinaient les 10 % de la po- pulation : c'est uploads/Politique/ la-feuille-verte-mars-2015.pdf

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