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© S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Quotidien européen – Belgique 1,60 € – France 2,60 € – Luxembourg 1,60 €Tél.: 02/744.44.44 134e année – n° 114 HHHHHH 15 pages spéciales JOCARD/AFP BRUXELLES/BRABANT - LUNDI 24 AVRIL 2017 - www.lalibre.be Emmanuel Macron grand favori face à Marine Le Pen FEFERBERG/AFP © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 2 La Libre Belgique - lundi 24 avril 2017 J-13 Une chance pour la France Emmanuel Macron, 39 ans, sera, selon toute vraisemblance, le prochain président de la République française. Opposé à Marine Le Pen au second tour, le cadet des candidats a reçu les appuis d’une partie de la gauche et de la droite. Il a, si tout se passe sans encom­ bres, toutes les chances de succéder à Fran­ çois Hollande à l’Elysée. Entre les deux op­ tions, Macron et Le Pen, le choix est sans hésitation : il faut éviter de livrer la France au chaos économique, à la haine comme le propose le Front National. Emmanuel Macron a profité de circonstan­ ces politiques exceptionnelles. Au départ, son horizon était celui des présidentielles de 2022. Mais les planètes se sont alignées et ont facilité son ascension. Les primaires organisées à gauche et à droite ont fait émer­ ger des candidats qui n’ont pas résisté. Benoît Hamon n’a pas tenu le coup face à Jean­Luc Mélenchon, le Castro français. Et François Fillon a perdu une bataille qu’il aurait dû gagner, affaibli par une mise en examen pour des pratiques qu’il était le premier à condamner. Le plébiscite en faveur d’Emmanuel Macron est un signal positif pour cette France que l’on dit inquiète, peureuse, repliée sur elle­ même. Les Français ont choisi un homme jeune, énergique, visionnaire, dont personne n’avait entendu parler il y a quelques années à peine. Avec l’audace des néophytes, il a créé, de toutes pièces, un mouvement dont il a façonné le programme : un programme non pas de ruptures brutales, mais qui pré­ conise des réformes sociales et économiques aptes à remettre la France debout. De sur­ croît, Emmanuel Macron est celui qui a la conviction européenne la plus forte. C’est en connaissance de cause que les Français ont voté. C’est la meilleure nouvelle de cette probable élection d’Emmanuel Macron : l’Europe a un avenir. On pourrait penser que le plus dur est fait pour Emmanuel Macron. Dans un sens, oui. Mais s’ouvre face au futur président une période délicate. Pour appliquer les réformes qu’il a prévues, Macron aura besoin d’une majorité au Parlement. Les législatives sont prévues en juin. Et le futur candidat ne dis­ pose pour l’instant que d’un mouvement aux contours flous. Dans un temps record, il va devoir transformer cette force en parti politique au service du président, comme l’UMP le fut pour Jacques Chirac. De la re­ composition politique issue des prochaines élections législatives dépendra la capacité d’action du prochain président. La France, figée dans une alternance gauche/ droite depuis tant d’années, va devoir ap­ prendre à vivre avec un gouvernement et une majorité un peu plus hétéroclites qu’avant. Une révolution. Les observateurs ont l’habitude de voir deux France : une de gauche, une de droite. Peut­être cette élec­ tion aura­t­elle fait naître un nouveau peu­ ple de France, moins figé, plus ouvert, acquis aux réformes et au changement. Enfin. | L’EDITO | n Une véritable recomposition du paysage politique français....................... p.4 n Emmanuel Macron, itinéraire d’un jeune particulièrement doué............... p.6 nMarine Le Pen, celle qui cherche à dédiaboliser le Front national.............. p.7 nLes grandes familles politiques en plein chaos ........................................... p.8 n Comment les primaires sont devenues une machine à perdre ................. P.9 nAmbiance dans les QG des 5 “grands” candidats, dimanche soir…… pp.10-14 n Au Heysel, les Français de Belgique fort mobilisés.................................... p.15 n Les partis belges contre Marine Le Pen....................................................... p.15 n Et le deuxième tour ? Emmanuel Macron ultrafavori ............................... p.17 Chez le candidat de la droite et du centre, François Fillon. c’était la soupe à la grimace, hier soir. PHOTOPQR/OUEST FRANCE Des partisans d’Emmanuel Macron fêtent la victoire de leur favori, candidat d’En Marche, dimanche soir. PATRICK KOVARIK/AFP Par Francis Van de Woestyne © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. 3 lundi 24 avril 2017 - La Libre Belgique Présidentielle, le premier tour n Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle. n Le candidat d’En Marche a reçu le soutien de tous les “grands” candidats évincés, sauf celui de Jean-Luc Mélenchon qui n’a pas pris position dimanche soir. Les supporters de Jean-Luc Mélenchon y ont cru, dans la dernière ligne droite. Hier, la déception était à la hauteur de ces espérances. FRANCOIS MORRIS/AP Au QG de Marine Le Pen, l’heure est aussi à la célébration, malgré le score inférieur aux espérances et la deuxième place à l’issue du premier tour. RANK AUGSTEIN/AP © S.A. IPM 2017. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. / 4 La Libre Belgique - lundi 24 avril 2017 J-13 | L’ANALYSE | Un résultat qui acte la recomposition du paysage politique français Benjamin Masse Correspondant à Paris Q uelle campagne ! Après de multiples pé­ ripéties, c’est donc le duo Emmanuel Macron­Marine Le Pen qui s’est affiché sur les petits écrans de l’hexagone, à 20H00 précises. Lorsque le jeune leader d’En Marche a créé son mouvement po­ litique, il y a à peine plus d’un an, bien peu auraient parié de le voir virer en tête devant le Front National, à l’issue de ce premier tour. S’il ne faut retenir qu’un enseignement de ce premier tour, c’est indéniablement le succès re­ marquable de Macron si souvent qualifié de “bulle” vouée à l’éclatement imminent. Le candi­ dat d’En Marche a réussi son pari fou de recompo­ sition de la vie politique autour du centre, celui­là même que François Bayrou – et aussi chacun à leur manière Alain Juppé et François Hollande – avaient été dans l’incapacité de mener à leur terme. Marine Le Pen, de son côté, aura finalement réa­ lisé un score loin de ses espérances, après une campagne moyennement réussie. Mais la pré­ sence au second tour du FN lui permet tout de même de confirmer son statut de parti désormais incontournable dans la vie politique française. Au­delà des données brutes, les résultats sont surtout porteurs de grandes tendances de fond. La première, c’est bien sûr celle du “dégagisme”, pour reprendre la formule d’un Jean­Luc Mélenchon qui, au final, n’aura fait que mettre un mot sur un mouvement que chacun aura pu voir à l’œuvre. Tour à tour, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande et Manuel Valls ont été contraints de quitter la scène. Puis, ce 23 avril, ce fut au tour de Benoît Hamon et de François Fillon. Par leurs vo­ tes et leurs humeurs, les Français ont exprimé une aspiration à un changement profond des pratiques et des visages. Le second tour entre Emmanuel Macron et Ma­ rine Le Pen est aussi une illustration de ce phéno­ mène, chacun à sa manière exprimant un rejet du “système” et des “élites politiques” en place.. Signe Indien Mais cette élection illustre aussi une autre muta­ tion, au moins aussi profonde, de nature idéologi­ que celle­là. Au clivage entre la gauche et la droite, s’en est progressivement substitué un autre, cette fois entre “ouverture” et “fermeture”, selon les mots d’Emmanuel Macron, entre “mondialistes” et “patriotes”, selon le vocable de Marine Le Pen. Un clivage centré sur l’attitude vis­à­vis de la mondialisation et de l’Europe, davantage que sur le traditionnel axe gauche­droite. Proche d’une certaine manière, de celui qui est apparu au grand jour en Grande­Bretagne et aux Etats­Unis l’année passée. En témoigne l’exclusion du second tour des deux grands partis qui, depuis près de quarante ans, structuraient la vie politique hexagonale. Ni les Républicains de François Fillon, ni le Parti So­ cialiste de Benoît Hamon ne sont parvenus à con­ jurer le signe indien qui a semblé les poursuivre au cours des derniers mois. Bien sûr, on pourra mettre en avant les circons­ tances. A gauche, Hamon a pâti d’une campagne ratée, et du manque de soutien des hiérarques de son parti. A droite, Fillon a vécu un long chemin de croix, lié à la multiplication des affaires le concer­ nant. Et lui aussi a été soutenu par son camp sans véritable enthousiasme. Mais il est progressivement apparu que ces péri­ péties de surface masquaient en fait une évolution uploads/Politique/ la-libre-belgique-du-lundi-24-avril-2017.pdf

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