La France et la Russie s’affronte sur le terrain sécuritaire La guerre de posit

La France et la Russie s’affronte sur le terrain sécuritaire La guerre de positionnement des grandes puissances en Centrafrique est loin de prendre fin. Au moment où la Russie commence à diversifier son domaine d’intervention en Centrafrique, la France, victime de révolte en haine des Centrafricains pour sa complicité dans la crise, cherche à se mettre dans la peau du meilleur sapeur-pompier afin d’éviter de perdre son grenier qui est la RCA. Le domaine de la sécurité ou de la défense est stratégiquement choisi par ces deux pays pour gagner la confiance et bien s’installer. En effet, Le choix du secteur sécuritaire par les deux pays n’est pas un fait du hasard. Au-delà des enjeux géopolitiques, géostratégiques voire économiques liés, le problème sécuritaire demeure la préoccupation majeure pour une existence factuelle de l’Etat en Centrafrique. L’Etat centrafricain ne peut véritablement se relever afin d’essayer de se redresser pour espérer se développer avec des individus en armes qui constituent des défis permanents pour lui. Il faut que l’Etat centrafricain reprenne le monopole de la violence légitime sur tout le territoire centrafricain avant d’engager les autres reformes. C’est en cela que l’appui ou le soutien de la Russie dans le domaine de la défense en Centrafrique a été chaleureusement saluée et s’est révélé pertinent. Aux demeurants, l’évaluation de la première année de coopération avec la Russie renseigne par des faits et exemples convaincants sur les effets positifs de la politique de la diversification des partenaires de la RCA. Ayant été le premier pays à avoir demandé et obtenu les livraisons des armes et des munitions à l’Etat Centrafricain malgré l’embargo, la Russie a réussi à gagner la confiance du peuple centrafricain dont la noble cause défendue est la levée de l’embargo. Il y’a aussi eu au mois d’Août dernier la signature d’un accord de partenariat entre l’Etat centrafricain et la République fédérale de la Russie visant à « renforcer les liens dans le domaine de la défense », la Russie propose d’ETABLIR UNE REPRESENTATION MILITAIRE EN CENTRAFRIQUE. Des bataillons des FACA ont réussi des formations des instructeurs russes en vue d’une opérationnalisation de l’armée sur le territoire national. Les actions posées par les Russes en faveur de la restauration du climat sécuritaire fait de ce pays le partenaire sûr et privilégié du gouvernement au détriment de la France dont la RCA est la chasse gardée au niveau de l’ONU. Tout porte à croire que l’offensive russe ces trois derniers mots ont noirci l’horizon de l’espoir de la France de revenir encore fait la pluie et le beau temps en RCA sans être inquiétée. La France a compris qu’il ne suffit plus de se parer de titre de pays colonisateur alors qu’elle tombe au moindre traquenard que tente la Russie pour mettre à mal son influence dans ce pays. Le schéma de la réaction de la France face à l’offensive russe implique aussi l’Union Africaine. En effet, après l’échec de la mission commandée par la France et menée par Moussa FAKI en septembre dernier et face au réalisme qui caractérise le tempérament de la Russie, la France avait décidé de passer à un niveau supérieur en envoyant son ministre des Affaires Etrangères en RCA. L’annonce du don d’argent et des armes faite par le ministre français avait voilé de brouillard l’objectif principal de la mission de Jean Yves Ledrian qui est de soutenir uniquement l’initiative africaine de paix en Centrafrique et de demander au gouvernement centrafricain de retirer son soutien à la médiation parallèle initiée par la Russie. La visite de la ministre française de la défense serait dans l’objectif de reprendre le contrôle du domaine sécuritaire déjà occupé par la Russie en Centrafrique. La France veut réinvestir le domaine de sécurité au moment où le pari de la levée de l’embargo est sur le point d’être gagné. Zoudouwa Quand les personnalités françaises se contredissent en Centrafrique La France est souvent présentée comme l’une des causes exogènes de l’instabilité en Centrafrique. Son implication dans la gestion des affaires publiques de ce pays n’est pas sans conséquences fâcheuses. Lors des derniers conflits armés dont l’issue est encore incertaine, le double rôle joué par la France a été parfois mis à nu. Plusieurs personnalités françaises ont fait des sorties médiatiques voire scientifiques pour tenter d’apporter des démentis à cette accusation dont les preuves ne sont pas aussi à nier. En effet, « La France et la crise centrafricaine » était le thème qui était à l’affiche d’une conférence-débat animée par l’Ambassadeur de France en Centrafrique à l’amphithéâtre Alphonse Blague de l’université de Bangui. Cette conférence était animée par Monsieur BADER, Ambassadeur de la France en RCA. « La relation entre la France et la Centrafrique est privilégiée par rapport aux autres pays de la sous-région » a affirmé l’ambassadeur. Selon lui, la meilleure coopération civile et militaire entre les deux pays accrédite à suffisance cette affirmation. De ce fait, l’intervention de France en Centrafrique durant la période de crise relève de la coopération militaire entre les deux pays. Mais, la crise humanitaire et la crise sécuritaire sont des principales raisons qui ont motivé la récente intervention militaire française en Centrafrique. « S’il n’avait pas eu cette intervention militaire, le nombre des violences et des morts devrait être plus élevé » a fièrement dit l’ambassadeur. Relativement au désengagement de la France, Monsieur BADER reconnait que la crise centrafricaine est très complexe et que les raisons dépassent tout le monde. Ceci se justifie selon lui par le fait que cette crise n’est pas du ressort politique mais mafieux. Sa conclusion est résumée par cette affirmation qu’il a mise en exergue : « Très honnêtement la mission de la France a été accomplie » Lorsqu’on se situe du côté de la diplomatie ou des relations internationales, Monsieur BADER avait le mérite d’avoir bien joué son rôle en faisant avec une fierté absolue l’éloge de son pays. Mais, se situant dans un cadre scientifique, cette conférence-débat avait blessé l’honnêteté scientifique et révélait quelques contradictions. La contradiction éclairante qui a ponctué l’exposé de monsieur BADER est le fait qu’il a reconnu la complexité de la crise et le désengagement de la France d’une part ; d’autre part, il a affirmé sans ambages que la mission de la France est accomplie. Certainement que c’est la lumière de l’évidence qui l’a amené à cette erreur. « On ne nie pas l’évidence car elle s’impose ». La France s’était désengagée au moment où la situation est complexe et que le pays est toujours au bord du précipice. Si sa mission était de mettre fin à la violence et aux massacres perpétrées sur la population, elle n’a donc pas accompli sa mission avant de se retirer. C’est une évidence devant laquelle elle doit se plier. Les propos tenus par la ministre française de la défense à son arrivée à Bangui révèlent aussi une contradiction relativement à la prise de position de la France face à l’intervention russe en Centrafrique. Florence PARLY a affirmé sans ambages : « l’heure est au multilatéralisme ». Alors, comment peut-on parler de multilatéralisme lorsqu’on continue de blâmer l’Etat centrafricain pour sa relation avec la Russie ? la politique de la diversification des partenaires de l’Etat centrafricain ne répond – t-elle pas l’exigence du multilatéralisme ? vouloir quelque chose et son contraire est illogique. En emboitant le pas à la Russie dans la livraison des armes et munition aux FACA, la France joue son rôle de partenaire autant que la Russie. Si la France par Madame PARLY reconnait déjà que l’Etat centrafricain a opté pour la coopération multilatérale et non bilatérale, on espère que son acharnement contre l’intervention russe va un peu baisser. Rocky La France veut se rattraper juste au moment où la bataille de la levée totale de l’embargo est presque gagnée par l’Etat centrafricain. Levée totale de l’embargo: la France veut faire un cours de rattrapage à TOUADERA De manière classique, l’autorité de l’Etat se mesure à travers trois éléments : l’efficacité managériale c'est-à-dire le fonctionnement effectif des services publics ; la légitimité c’est-à- dire l’acceptation de l’autorité en place et de son aptitude à émettre des commandements dignes d’être suivis ; enfin, la sécurité qui met en valeur la protection de l’intégrité physique et patrimoniale des membres du corps social. Or, pour garantir la sécurité, un Etat doit disposer d’une armée disciplinée et surtout bien équipée. Loin d’être le cas avec l’embargo mis sur les armes à destination de la RCA, l’Etat centrafricain peine encore à assurer la sécurité sur toute l’étendue du territoire afin d’être visible à travers ses institutions. Cette situation justifie, d’une part, l’appel du président TOUADERA aux partenaires internationaux pour aider à la restauration de l’autorité de l’Etat en Centrafrique ; d’autre part, l’acharnement du gouvernement voire des acteurs politiques centrafricains à sonner le glas de l’embargo par tous les moyens. Les effets positifs enregistrés après la levée partielle de l’embargo sur les armes qui a permis à la Russie et à la chine de doter la RCA en armement renforcent d’avantage uploads/Politique/ lnd772-recuperation-automatique.pdf

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