Point de passage : 1933: Roosevelt et le New Deal : « La croissance est au coin

Point de passage : 1933: Roosevelt et le New Deal : « La croissance est au coin de la rue » s’écrias’écrie Herbert Hoover en 1929, à la suite de la crise économique dont les États-Unis et bientôt le monde entier vont être victime. Au sortir de la Première Guerre mondiale, les grandes puissances européennes, majoritairement celles défaites, sont touchées par une crise sociale et économique. Quant à eux, les États-Unis connaissent une croissance économique exponentielle dans les années 1920. En tant que grand gagnant de la première guerre mondiale et à ses avancées technologiques et techniques, notamment grâce aux travaux de Taylor puis Ford, les Etats Unis d’Amérique deviennent le pays le plus prospère du monde. Toutefois, cet état va rapidement faire face à une crise sans précédent du fait de deux grands facteurs. Le premier : la surproduction ; la modernisation de la production a entraîné une augmentation de l’offre de celle-ci alors que la consommation reste stable. Du fait de la loi du marché, les prix baissent puisque l’offre est supérieure à la demande. Le second : une forte spéculation. On assiste à une véritable frénésie d’achat de titres, faisant alors exploser les cours des actions d’entreprises. Cependant, elles sont pour la majorité achetées à très fort crédit par des « petits porteurs ». De ce fait, un immense gouffre se crée entre la valeur théorique des entreprises, gonflées par les millions de petits porteurs et leur valeur réelle : une gigantesque bulle spéculative s’est créée, n’attendant que d’exploser. Ce qui devait logiquement arriver arriva : le jeudi 24 octobre 1929, on assiste à un véritable krach boursier ; le quotidien anglais London Herald parle même d’ « effondrement ». Ce jour- là, appelé le « jeudi noir », 13 millions d’actions qui valent désormais moins de 90% de leur valeur de la veille, sont offertes à la vente par des petits porteurs, seulement, le nombre d’acheteurs est bien inférieur. Cet effondrement de la plus grande place boursière mondiale 1 provoque une crise économique et sociale suivie d’une période dite de « Grande Dépression » dans les années trente. Ainsi, aux États-Unis, la production industrielle est divisée par plus de deux entre 1929 et 1933 et le PIB divisé par 4. Le nombre de chômeurs passe quant à lui, de 1,5 millions en 1929 à 12 millions en 1932, soit 26% de la population américaine. Face à cette crise sans précédent, une solution est alors proposée par Franklin Delano Roosevelt, alors candidat démocrate aux élections présidentielles, avec la mise en place du « New Deal », littéralement nouvelle donne. Ce programme politique et économique va porter le candidat à la présidence en 1932. Ce programme ambitieux lui permettra alors de faire contraste avec son rival Hoover, qu’il qualifie de « do nothing »», littéralement « ne fait rien », ce qui lui permettrapermet de devenir président en 1933. On pourrait ainsi se questionner quant à ce programme économique : En quoi consiste la politique du New Deal mise en place sous Franklin D. Roosevelt et quels en sont les résultats ? Pour éclairer cette tension, l’étude portera dans un premier temps sur l’arrivée au pouvoir de Roosevelt et la mise en place de la politique du « New Deal. Par la suite, celle-ci mettra en exergue les caractéristiques de cette « nouvelle donne » ainsi que les attentes quant à celle-ci. Enfin, l’étude mettra en lumière les résultats, pouvant être perçus comme contrastés, du « New Deal ». I. Le New Deal, une nouvelle politique visant à relancer l’économie : 2 Dès 1929, les États-Unis font face à une crise économique, financière et sociale sans précédents qui se répand rapidement à l’échelle internationale. Encore président à la suite de la crise, Herbert Hoover semble peiner à la contrôler et ses résultats contrastent avec la proposition de Roosevelt. La solution selon Roosevelt, futur président du pays élu en 1932, est d'instaurer une politique de relance économique qu'il appelle le « New Deal », avec pour objectif de soutenir les couches les plus démunies de la population et à redynamiser une économie meurtrie. A. La politique de Hoover face à la crise de 1929 : 1. Ne rien faire n’était pas une option pour Hoover : De 1929 à 1933, Herber Hoover est en fonction à la présidence des Etats-Unis et est donc le premier qui doit faire face à cette crise, en prenant des décisions réactionnaires et en mettant en place une politique protectionniste dans le but de sortir son pays de la future dépression. La culture du « laisser faire » est un concept fondamental en économie, et l’on considère généralement dans l’économie la plus libérale que le « laisser faire » est assez important, car l’économie doit se réguler d’elle-même, selon le concept de « la Main invisible » théorisé par Adam Smith. Bien que qualifié de « do nothing » par ses opposants politique ainsi que par le peuple, Hoover s’oppose à la politique traditionaliste du « laisser faire » et va prendre différentes décisions dans le but de sortir son pays de la crise. Hoover montre rapidement une volonté d’exploiter les ressources du gouvernement fédéral pour faire face à la crise financière, à laquelle son pays fait face. « Il a immédiatement réduit les 3 impôts et mis en place un programme contracyclique de dépenses de travaux publics, le premier du genre, pour stimuler l’emploi et la reprise », souligne Kenneth White, journaliste spécialisé sur la période de la « Grande Dépression », dans son ouvrage « Hoover ; An extraordinary Life in Extraordinary Times ». Lorsqu’il devint clair en 1931 que la spirale financière ne faiblissait pas et que la crise s’endiguait, Hoover convainc le Congrès d’accepter un suspens, sur le paiement de la dette américaine, qui avait doublée en l’espace de 3 ans, du fait de la politique de relance dont Hoover était le chef d’orchestre, et adopta une série de politiques fédérales pour stimuler l’économie, parfois appelée le « Hoover New Deal ». La « Reconstruction Finance Corporation », est créée en janvier 1932, et prête plus de 3 milliards de dollars entre 1932 et 1933, dans le seul but de renflouer les banques et les entreprises américaines. La loi sur les secours d’urgence et la construction, promulguée en juillet 1932, a élargi le pouvoir de prêt de l’agence, passant de 1.5 milliard en 1932 à plus de 2.8 milliards en 1934, pour inclure le financement de projets de travaux publics, nationaux et locaux. La politique de Hoover n’apparaît donc pas comme une politique de « do nothing » mais plus comme une volonté de creuser la dette et le déficit public à court terme, dans le but de sortir de la dépression le plus rapidement possible. Hoover a également approuvé d’importantes augmentations des subventions agricoles, comme le fera par la suite Roosevelt, assoupli les exigences pour l’émission de billets de la Réserve fédérale et créé le « Federal Home Loan Bank Board » en 1932 dans le but de soutenir les prêts immobiliers des entreprises et banques, et éviter qu’elles ne fassent faillite. Dans une tentative de payer pour les nouveaux programmes et éviter que la dette publique ne se creuse trop, Hoover a signé le « Revenue Act » de 1932, qui a doublé l’impôt sur les successions, augmenté les taux d’imposition des sociétés et 4 augmenté le taux d’imposition des particuliers supérieur de 25 à 63%. Ainsi, la politique de Herbert Hoover face à la crise de 1929 semble réactionnaire et vise à relancer l’économie de son pays par de nombreuses concessions, la première étant l’augmentation exponentielle de sa dette. Par cette politique, il espère protéger les foyers les plus démunis et relancer l’activité des grosses entreprises et banques, qui, entre 1929 et 1933, ont vu leurs nombres divisés de moitié. B) Des résultats désastreux, permettant à Roosevelt de s’affirmer comme le seul sauveur de la nation : Cependant, malgré toutes les décisions économiques du président Herbert Hoover, les résultats de cette politique visant à sortir son pays de la crise sont très mauvais, ouvrant la voie à Franklin Delano Roosevelt à la tête de la présidence américaine. Alors que les dépenses fédérales réelles ont augmenté de 48% pendant la présidence de Hoover, du fait de sa politique visant à la relance, le chômage a également grimpé de 3% à un niveau record de 25%. Plus de 5 000 banques avaient fait faillite au moment où il a quitté ses fonctions en 1933, ce qui signifie que le nombre de banques a été divisé par plus de deux entre 1929 et 1933, passant de plus de 25 000 à moins de 10 000 à la fin de son mandat. Sa politique, qui vise à soutenir principalement banques et grandes entreprises, est un échec cuisant, comme le souligne Douglas Irwin, professeur d’économie au Dartmouth College, dans son ouvrage « Peddling Portectionism : Smoot-Hawley and the Great Depression » : « Il a essayé beaucoup de choses, mais peu ont uploads/Politique/ new-deal-roosevelt-presentation.pdf

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