COLLECTION DE VIES DE SAINTS _____________ UN SAINT pour chaque jour du mois AV

COLLECTION DE VIES DE SAINTS _____________ UN SAINT pour chaque jour du mois AVRIL 1 SAINT HUGUES Évêque de Grenoble (1053-1132). Fête le 1er avril A Châteauneuf-d’Isère, à deux lieues de Valence, le voyageur aperçoit sur une colline dominant un bois les ruines d’un vieux château : « c’est le « château de saint Hugues ». Là vivait, au milieu du XIe siècle, un noble et pieux seigneur, nommé Odilon, qui s’était rendu illustre par son courage dans la carrière des armes. De son second mariage il eut plusieurs enfants, et l’un deux fut saint Hugues. Une trentaine d’années plus tard. Odilon se fit moine à la Grande- Chartreuse, et c’est là qu’il mourut en saint, âgé de cent ans, entre les bras d’Hugues, devenu évêque de Grenoble. La femme d’Odilon reçut aussi avant de mourir les sacrements de la main de son illustre fils. Un songe mystérieux. Quelques temps avant la naissance du futur évêque, sa mère avait eu un songe mystérieux : il lui semblait que son enfant était pris par saint Pierre et porté au ciel au milieu d’un cortège de bienheureux. Frappé de ce fait, Odilon résolut de donner les plus grands soins à l’éducation d’Hugues, né en 1053. Celui-ci, dès le jeune âge, imita la piété de ses parents. Il avait un extrême désir d’apprendre les sciences ecclésiastiques, et après avoir étudié avec succès au collège de Valence, il alla suivre les cours de la célèbre Université de Paris. Saint Hugues, chanoine de Valence. Une ardente piété et une ardeur infatigable au travail préservèrent l’étudiant des périls de la jeunesse au sein d’une grande ville. Il revint à Valence humble, savant et pur. L’évêque du diocèse, après l’avoir initié à la cléricature, le nomma chanoine, avant même de le promouvoir au sacerdoce. Hugues commença dès lors à être le modèle des ecclésiastiques. On avait grand besoin, à cette époque, d’aussi pieux exemples. Une partie notable du clergé avait été envahie par la décadence intellectuelle et morale. La faute en était principalement aux souverains et aux seigneurs, qui, opprimant la liberté de l’Eglise de Jésus-Christ et violant ses lois saintes, vendaient les dignités ecclésiastiques. Ce fut l’honneur du Pape saint Grégoire VII de consacrer sa vie à lutter pour la liberté de l’Eglise et la 2 réforme des abus. Hugues de Romans, évêque de Die, nommé par ce pontife légat en France, connut à Valence le jeune chanoine et l’attacha à sa personne. Il l’amena avec lui à Lyon, puis au Concile d’Avignon, tenu en 1080, où l’on s’efforça de porter remède aux maux de l’Eglise. Pendant ce Concile, des députés du clergé de Grenoble vinrent demander Hugues de Châteauneuf pour évêque. Le légat du Pape applaudit ce choix ; mais cette nouvelle fut un coup de foudre pour l’humble chanoine. La responsabilité d’une pareille charge, en des temps si difficiles, l’accablait d’épouvante. Il supplia avec larmes le légat et les évêques d’agréer son refus. Il alléguait son âge – il n’avait que vingt-sept ans – et son incapacité. Mais cette humilité ne fit qu’augmenter l’estime qu’on avait de ses vertus. Le légat lui déclara que ce serait résister à l’Esprit-Saint que de persister dans son refus, et le fils d’Odilon, qui ne craignait rien tant que d’offenser Dieu, se soumit en tremblant. Saint Grégoire VII sacre saint Hugues évêque de Grenoble. Un question délicate se présentait. Régulièrement, le nouvel évêque de Grenoble aurait dû être sacré par son métropolitain, l’archevêque de Vienne. Mais ce prélat, nommé Varmond, était accusé de simonie par l’opinion publique, et Hugues ne voulait rien avoir de commun avec lui avant que la cause de l’archevêque eût été jugée. Le légat trouva une solution facile de cette difficulté : il invita son ami à aller se faire sacrer à Rome par le Pape lui-même ; et, en attendant, il lui conféra l’ordination sacerdotale. Pendant qu’à Rome le pieux prêtre se préparait à l’épiscopat dans le jeûne et la prière, le démon lui suscita tout à coup de grandes peines intérieures et le poussa notamment à blasphémer la Providence. Comme la tentation ne voulait pas céder, Hugues s’en ouvrit humblement au cardinal sur les conseils de qui il était venu dans la Ville Eternelle, espérant que cette épreuve le préserverait peut-être de l’épiscopat. « Je crains, lui dit-il, que Dieu ait permis cette tentation pour me punir de la présomption que j’ai eue d’accepter l’évêché de Grenoble ». Le cardinal le consola, et, pour lui ôter tout sujet de crainte, il l’engagea à prendre conseil du Pape saint Grégoire VII, qui était fort expérimenté dans les voies spirituelles. Hugues suivit la suggestion en toute humilité et sincérité. « Le démon prévoit le grand bien que vous êtes appelé à faire dans l’épiscopat, lui répondit le Pape : il vous a suscité cette épreuve afin de vous jeter dans le découragement et vous empêcher de rien faire. Mais, ayez confiance, la grâce de Dieu vous suffit. Le Seigneur a permis cette tentation afin que, restant dans l’humilité, vous soyez un instrument plus docile entre ses mains. » C’est en effet, ce qui arriva. Pendant tout son épiscopat et jusqu’à sa dernière maladie, Hugues fut en proie à des crises spirituelles et à des tentations de blasphèmes, sans cependant y succomber jamais. Ainsi, toujours humble et défiant de lui-même, il appelait sans cesse Dieu à son secours ; et, avec l’aide de la grâce, il opérait des merveilles. Saint Grégoire VII, après avoir consolé et fortifié son nouveau disciple, lui conféra la consécration épiscopale. La célèbre et pieuse comtesse Mathilde, qui était alors, en Italie, la protectrice temporelle du Saint-Siège, voulut pourvoir elle-même à tout ce qui était nécessaire à la cérémonie. Elle offrit ensuite au nouvel évêque une crosse, le livre De officiis de saint Ambroise et un psautier avec les commentaires de saint Augustin. 3 Saint Hugues à Grenoble. Hugues partit alors pour son diocèse, muni de la bénédiction du Pape. Il le trouva dans un état déplorable : l’usure, la simonie, la tyrannie de certains seigneurs, qui se moquaient des lois de l’Eglise et opprimaient le peuple, la débauche, les mariages entre très proches parents ou sacrilèges, et bien d’autres désordres menaçaient de changer en barbarie la civilisation chrétienne. Les revenus de l’évêché avaient été dissipés en grande partie par des prélats simoniaques, en sorte que le nouvel évêque avait à peine de quoi vivre. Il se mit pourtant résolument à l’œuvre, employant tous les moyens que sa prudence, son désir de la gloire de Dieu, son zèle pour le salut des âmes, pouvaient lui suggérer. Aux prédications, aux remontrances, aux censures ecclésiastiques, aux exhortations, il ajoutait les larmes, les prières, les aumônes, les jeûnes et tout ce qui pouvait attirer sur son peuple la grâce et la miséricorde de Dieu. Cependant, au bout de deux ans de travaux, voyant que ses efforts restaient sans résultats apparents, il se demanda avec effroi si son défaut de sainteté n’était pas la cause de la stérilité de ministère. Dans cette pensée, il s’enfuit de Grenoble, en 1082, et il alla se réfugier au monastère de la Chaise-Dieu, de l’Ordre de Saint-Benoît. Son dessein n’était pas d’abandonner son évêché sans autorisation, mais de se préparer, par au moins deux ans de retraite et de vie monastique, aux travaux difficiles de l’apostolat. Il voulut recevoir l’habit religieux et se mit à observer fidèlement la règle en toutes choses comme le dernier des moines, s’exerçant sans cesse à la prière, à l’humilité et à la pénitence. Cependant saint Grégoire VII, ayant appris que l’évêque de Grenoble s’était retiré dans un couvent, lui envoya l’ordre de reprendre immédiatement le gouvernement de son diocèse. Ce troupeau abandonné ne pouvait se passer si longtemps de son pasteur. Hugues ne voulut pas désobéir au Vicaire de Jésus-Christ, et dès qu’il eut reçu l’ordre du Pape, il repartit pour Grenoble. Il n’avait passé qu’un an au monastère ; mais il y avait appris une grande science : celle de l’oraison et des entretiens intimes de l’âme avec Dieu. Hugues était devenu un homme de prière. Ce fut là sa force et sa consolation durant le reste de sa vie. Fondation de la Grande-Chartreuse. Saint Hugues et saint Bruno. Trois ans après son retour en sa ville épiscopale, l’évêque de Grenoble eut un songe. Il lui semblait que Dieu lui-même se construisait une habitation dans le désert de son diocèse et que sept étoiles lui en montraient le chemin. Peu après, il vit arriver en sa présence sept hommes qui cherchaient un lieu propre à la vie érémitique : c’étaient saint Bruno et ses compagnons. Hugues reconnut en eux les sept étoiles et les conduisit dans la solitude de la Chartreuse, la même qu’il avait vue en songe. C’était en 1084. Les moines y bâtirent le monastère qui devait être le berceau de leur Ordre. Le saint évêque n’avait pas de plus sensible consolation que d’aller souvent à la Chartreuse s’édifier de la vie mortifiée qu’y menaient les pieux solitaires. Mais ceux-ci uploads/Religion/ 1-avril-i.pdf

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  • Publié le Nov 17, 2022
  • Catégorie Religion
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