ÉTUDES BIBLIQUES SAINT PAUL ÉPITRE AUX ROMAINS PAR LE P. M.-J. LAGRANGE DES FRE

ÉTUDES BIBLIQUES SAINT PAUL ÉPITRE AUX ROMAINS PAR LE P. M.-J. LAGRANGE DES FRERES PRECHEURS TROISIÈME ÉDITION PARIS LIBRAIRIE VICTOR LECOFFRB J. GABALDA, Éditeur RUE BONAPARTE, 90 1922 7 .'i;/ I / '-' .. . J SAINT PAUL ÉPITRE AUX ROMAINS cuM peumissu superiorum IMPRIMATUR Parisiis, die i2» Novembris i9I5. P. PAGES, V. g- • 4J-* •*•<».• • 9 1 _ • * *« 9 t •• 'io* *« ÉTUDSÏStt^LIQUESr if* • SAINT PAUL ÉPITRE AUX ROMAINS PAR LE P. M.-J. LAGRANGE DES FRÈRES PRÊCHEURS TROISIEME EDITION PARIS LIBRAIRIE YICTOR LECOFFRB J. GABALDA, Éditeur RUE BONAPARTE, 90 1922 kl « i '* " •,-• \r ""* #1 «*' t ft • f •^} '%'-~^ ;:>w^^ Ic^ \_ V^iS^^U AU RÉVÉREND PÈRE PAUL SÉJOURNÉ EN SOUVENIR DE LA FONDATION DE L'ÉCOLE BIBLIQUE (15 Novembre 1890) EPiTRE AUX KOMAINS. AVANT-PROPOS Des obligations professionnelles m'ont obligé trois fois, depuis une quinzaine d'années, à prendre pour sujet de cours l'Epitre aux Romains. Si j'avais conçu d'avance le projet d'en écrire le Com- mentaire, j'aurais été détourné par les difficultés du sujet. Le pre- mier contact fut écrasant. Ce n'est pa« qpie malgré tout, et dès l'a- bord, ces pages fermes et ardentes ne dégagent une admirable lumière. Mais plusieurs questions m'ont paru et me paraissent encore malaisées à résoudre. L'église à laquelle Paul s'adresfce était-elle composée en majorité de gentils ou de Juifs convertis? A-t-il voulu lutter contre des influences judéo-chrétiennes existant à Rome? La justification est-elle seulement une déclaration de justice ou une infusion de justice, ou comment peut-elle être les deux? Le don de la justice résultant clairement de la pensée de Paul, comment expliquer le chapitre iv où la justice paraît impu- tée? Les raisons opposées à la Loi mosaïque ne tendent-elles pas à exclure toute loi positive de la vie chrétienne ? Puisque l'Apôtre ne traite directement, à propos des gentils et des Juifs, que de l'appel à la grâce, qu'en conclure pour la doctrine de la prédestination ? Et ces points embarrassants ne touchent qu'à la façon dont Paul ar- gumente; il faudrait y ajouter les difficultés traditionnelles de la doctrine. Il faudrait y ajouter aussi celles que soulèvent les auteurs ré- cents, sur les rapports de saint Paul avec l'hellénisme, quant à sa langue, à son style, même quant à sa mystique. Pourtant ce der- nier ordre de recherches avait quelque chose de provocant. Si l'on pouvait trouver dans un bon commentaire catholique, celui de Cor- IT AVANT-PROPOS. nely par exemple, la réponse aux préoccupations anciennes, il y avait intérêt à compléter ses démonstrations en montrant, dans l'exégèse indépendante, un retour vers l'exégèse catholique sur les débri» de l'exégèse luthérienne. Le commentaire de l'Épîtr© aux Romains par Luther, en 1515- 1516, est vraiment le point de départ de la Réforme. Elle s'est établie sur la négation de la justice intérieure et de la réalité effi- cace des sacrements, cause instrumentale de la grâce. De nombreux critiques modernes nés dans le protestantisme, professeurs dam des universités qui se disent protestantes, avouent que Paul a été mal compris. Ils continuent à exalter le génie de Luther, mais o« génie s'est exercé à propos de l'Epître aux Romains par des contresens exégétiques. Il y avait intérêt à insister sur ces points au moment où l'on va célébrer, sans doute avec éclat, le quatrième centenaire de» débuts de la religion prétendue réformée. Mais la tâche n'en devenait que plus ardue, et plus les matériaux s'accumulent, plus il est difficile de les classer. Cet embarras se fait se*ntir de plus en plus dans l'exégèse. Il est d'autant plus sen- sible dans l'Épître aux Romains qu'elle constitue un véritable traité dogmatique, et que le principal soin de l'exégète doit toujours être de dégager les grandes lignes de la doctrine et de marquer l'en- ohaînement des déductions. Pour y parvenir sans détriment pour l'explication philologique, quelques savants ont scindé le commen- taire, en présentant séparément une explication succincte de la pensée, en forme de paraphrase plus ou moins développée {Sanday et Headlam, Kûhl)^ et séparément l'analyse des mots et des phrases. On pourrait encore mettre à part la mention des varian- tes et un compte rendu des anciennes opinions {Cornely). De plus le eommentateur catholique ne peut négliger tout à fait la Vulgate. Cette fois Cornely a pris le parti de bloquer; en réalité il explique le texte grec ; c'est le seul fondement de son commentaire ; mais il a soin de le retraduire en latin en corrigeant la Yulgate. Quel parti prendre? Il m'a paru que la critique textuelle s'est tellement développée qu'elle constitue une science pour ainsi dire séparée, et dont les ré- sultats généraux sont acquis. Je me suis contenté de traiter des AVANT-PROPOS. variantes importantes pour le sens, et au point de vue du sens, donc en même temps qu'en expliquant le sens. Le tableau de la tra- dition est très bien tracé dans Gornely; j'ai estimé qu'il n'y avait pas lieu de refaire ce travail; il était cependant indispensable de tenir compte des Pères qui sont, ©n même temps que des exégètes, l«s témoins de la tradition. Ma profession et l'admiration la plus sincère pour mon Maître en théologie, comme mon intérêt bien entendu, m'obligeaient à tenir largement compte du commentaire àe saint Thomas d'Aquin. Après lui, je passe. à Gornely, à ses con- temporains et à ceux qui sont venus après lui, soit catholiques, soit qu'ils représentent les principales écoles non catholiques, lipsius, B. Weiss, Sanday et Headlam, Lietzmann, Jûlicher, Zahn, Kûïil, dont les noms reviennent souvent après l'énoncé des diffé- rentes opinions. La tâche qui s'imposait à moi comme catholique par rapport à la Vulgate s'est trouvée facilitée par la publication en 1913 de la tra- duction hiéronymienne de l'Épître aux Romains par M*'' Words- worth et M. White. Ils ont ajouté au texte et aux témoignages des manuscrits hiéronymiens de précieux renseignements tirés de la tradition latine. C'est un trésor dans lequel j'ai eru pouvoir puiser, et je leur exprime ici ma reconnaissance. D'ailleurs le prin- cipe de cette collection (VÉtudes bibliques étant d'expliquer les textes originaux, j'ai renvoyé ce qui avait trait à la Vulgate après l'explication de chaque verset, et seulement quand il y avait lieu. Je ne me suis point résolu à pousser plus loin le raoroelage. La distinction de la paraphrase et des notes est en apparence très claire. On sait très bien d'avance où l'on doit chercher. Mais il arrive aussi qu'on ne trouve dans aucun des deux registres une ex- plication complète. Au risque de paraître confus, j'ai considéré chaque verset comme un tout qu'il fallait expliquer en employant toutes les ressources que fournit la critique textuelle, les analogies du langage et de la pensée, dans saint Paul et ailleurs, le rythme, le raisonnement, enfin tout ce qui se présente d'utile. Heureuse- ment pour la netteté de l'exposition, il est rare que tous ces élé- ment concourent à propos d'un seul verset. D'ailleurs en tête des péricopes il y a ordinairement un sommaire, comme en tête des VI AVANT-PROPOS. sections, et un schème général se trouve dans VIntroduction. Des notes détachées essayent de fournir des vues d'ensemble. Fixé depuis vingt-cinq ans près du lieu de la lapidation de saint Etienne, je demande humblement au premier des martyrs de m'ai- der à comprendre la pensée de celui qui fut sans doute gagné à la foi par sa prière et par son sang. Jérusalem, en la fête de sainte Thérèse, 16 octobre 1914. NOTE POUR LÀ SECONDE ÉDITION C'est encore en le déplorant que je laisse aller cette seconde édition sans changements. On a seulement corrigé quelques lettres et quelques chiffres (1), et rendu la nationalité suisse à M. Steck (p. Lxii). Le texte grec a été ajouté mais n'a pu être placé en face du français. Il eût été bien attrayant, après l'ouvrage de M. Har- nack, de faire plus de place à Marcion. Mais enfin c'est de saint Paul qu'il s'agit; et les dernières années n'ont rien donné de très considérable sur l'épître aux Romains. Jérusalem, février 1922. (1) Le plus grand nombre de ces indications est dû à l'obligeance du R. P. Vosté BIBLIOGRAPHIE ^^^ TEXTES Gfecs et latins : Teït«s Rkcbptijs, Noçutn Testamentum^ Oxoiiii, e typôg'fapheo Cla- rendoniano, 1891. ' TiscHENDORF, Novum TestameTitum gtaece^ Editio octava critica maior, Lipsiaej 1869. Wéstcott et HoHT, The New Testament in the original gréek, Cam- bridge and London, 1892, Nestlé, Novum Testamentum graece et latine^ Stiittgâft, I9l4. Von Soden, Die Schriften des neuen Testaments, ÏI. Tèiï : Text mit apparat, GÔttingen, 1913. WoRDswoRTHet White, Noçum Testamentum Dômiiii nostrilesu Ghristi latine secundura editionem sancti Hieronymi^ Partis secun'dae fasciculus primus, epistula ad Romanos, Oxonii, mdgcîlxiii. Novum Testamentum latine etc. editio miiiof, Oxonii, mï>ccccxi. Syriaques : GuTBiR, No9um D. né Je C. Testamentum syriaùe, Hamburgi, mdclxiv. SoHULTHEss, ChristUck-^Palàstinisché Fragmente,Ber\m, 1905 (Rom. m, 25-1V, 9 et Re»m. ly 14-27). Coptes ; Horner), The coptiô version of the netv Testament in tbe northern. dialect otherwise called memphitic and bohairic. Vol.. III, Epistles of saint Paul, Oxford, 1905, uploads/Religion/ epitre-aux-romains-m-j-lagrange.pdf

  • 14
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager
  • Détails
  • Publié le Nov 19, 2021
  • Catégorie Religion
  • Langue French
  • Taille du fichier 17.0379MB