D R A G O N C E L E S T E Qigong taoïste 1 LE RETOUR DU DRAGON QIGONG ET PHIL
D R A G O N C E L E S T E Qigong taoïste 1 LE RETOUR DU DRAGON QIGONG ET PHILOSOPHIE TAOÏSTE GÉRARD EDDE L E R E T O U R D U D R A G O N Le retour du Dragon A propos du “Qigong” taoïste Daoyin vs Qigong ? Le Tao se manifeste par les mots. Les mots sont oubliés par le Tao. Discourir sur la voie du Tao ne peut qu’entraîner critiques, quolibets ou mépris de la part des scholastiques. Cependant, mon professeur Hié Tsaï Yang m’a montré clairement que le «chemin du Tao» pouvait être exposé simplement, et que sa compréhension profonde dépendait plus d’une pratique régulière de la voie que d’une maîtrise de la langue chinoise. Le Tao des malentendus L’esprit fondamental de la philosophie du Tao est de trouver l’essentiel. Ainsi la voie naturelle des anciens taoïstes dresse un pont entre l’être ordinaire et de vastes potentialités, souvent ignorées. C’est pourquoi ce chemin spirituel et philosophique ne présente aucune difficulté d’adaptation aux différentes époques et à la diversité des cultures. Avant de définir le sens du mot Tao (Dao en pinyin) dressons un bref inventaire de ce qu’il n’implique pas. Le Tao ne se définit nullement comme : • une philosophie panthéiste matérialiste, • une séquelle du chamanisme animiste, • une pensée hédoniste et conciliante, • une école basée principalement sur des pratiques eugéniques et hygiéniques. Ces idées reçues sur la philosophie du Tao nous mettent en garde contre une tentative hâtive d’interprétation, ce qui serait un moindre mal, ou de récupération plus malhonnête intellectuellement. Les sinologues n’ont pas facilité les choses par leur choix répétitif des textes commentés (cf le sempiternel Dao De Jing). La traduction controuvée du terme “Qi” par souffle n’en est qu’un triste exemple. Quelle est donc la signification du mot Tao ? Il a le même sens que le mot Giulu signifiant : les règles, et du mot Daolu, la voie ou le chemin.. En fait, son sens profond exprimé par les anciens sages est celui de “ chemin menant fermement à la racine des choses ”. Lao Zi et la voie de l’eau Le maître taoïste contemporain Hié Tsai Yang de Taïwan considérait toujours Lao Zi (Lao Tseu) comme une référence, mais non comme un point de départ de l’étude de la philosophie du Tao. Il déclarait que le célèbre classique, le Daode Jing (Tao Te King), était en fait inintelligible, sans un commentaire verbal d’un maître taoïste. Cela explique la diversité, voire l’opposition des nombreuses traductions disponibles de ce texte majeur de la philosophie du Tao. Ce livre de sagesse est une introduction au calme créatif – le Wuwei – une action sans effort afin d’atteindre l’équilibre et la force intérieure. Lao Zi décrit l’harmonie qui en résulte, en particuliers la conciliation du Yin et Yang sur la base d’un potentiel spirituel élevé. L’équanimité et l’harmonie intérieure sont les conséquences du parcours de la voie naturelle prônée par Lao Zi, exprimée en 2 Qigong T aoîste L E R E T O U R D U D R A G O N une allégorie politique. Le sage décrit dans cet ouvrage se fond dans l’ordre naturel des choses, et l’évolution de la société provient du changement des individus et non de l’application des règles établies, comme le préconise Confucius. L’homme tire ainsi sa force de la nature et du développement de l’énergie vitale, sans partager la conception animiste des shamans de la Chine antique. Le Daode Jing propose ainsi concrètement deux manières d’entretenir la vie spirituelle : le travail direct sur l’énergie (Le Qi de la médecine chinoise), et le détachement des phénomènes mondains, qui obscurcissent la conscience et brûlent la santé dans le feu des émotions conflictuelles. Plus tard, les taôistes nommeront ce travail : la voie de l’eau en oppositions aux méthodes de l’alchimie interne (Neidan) de la voie du feu. L’alchimie intérieure, voie du feu Les siècles qui ont suivi l’enseignement des trois sages (Lao Zi, Zhuang Zi et Li Zi) ont parfois été perçus comme une déviation du taoïsme originel; cependant le point de vue des lettrés occidentaux n’est aucunement celui des taoïstes euxmêmes. Dès le IIIème siècle le taoïsme est devenu une philosophie pratique et appliquée. On peut y trouver indubitablement l’origine des pratiques du Qigong moderne, comme l’a souligné le sinologue Joseph Needham. L’application de la voie fleurit dans la médecine et la pratique de l’alchimie. Dès la dynastie des Qin (221207 avant JC.) des taoïstes pratiquaient la chimie des substances médicinales sous la forme d’élixirs, à la cour de l’empereur Shi Huang Ti. Les confucianistes considéraient d’un mauvais œil ces recherches, qui pourtant firent progresser la médecine chinoise. Les méthodes d’hygiène, de diététique et de respiration fleurirent dès cette époque et constituent l’essentiel du Daozang (Tao Tsang), le canon taoïste composé de centaines de recueils d’auteurs différents. Le but déclaré de la voie taoïste est d’atteindre l’état de Xian ou « d’ immortel ». Ce terme a donné lieu en Chine et ailleurs à de nombreuses interprétations et polémiques. Le Xian est un sage qui a parcouru la voie et pratiqué le Xiudao, le chemin conforme au Tao. Son esprit est éveillé, son énergie abondante et il peut affronter la mort en sachant que sa conscience va rester lucide. Quant à considérer qu’il ne mourra point, c’est une légende entretenue par la religion populaire. Les sages taoïstes pensent en effet que la mort et le changement sont inévitables. Cet éclectisme reste une caractéristique de la voie naturelle du Tao. En fait, diverses sciences traditionnelles sont utilisées pour arriver à un objectif universel : Cultive les neuf champs de connaissance : les aliments, les plantes médicinales, l’habitat écologique, la lecture de textes sacrés, les exercices énergétiques, la méditation, la créativité spirituelle, l’enseignement , et surtout... la compassion. Leur approche naturelle de la physiologie énergétique amena les sages du Tao à poser les bases de ce que l’on nomme aujourd’hui médecine traditionnelle. La connaissance des réseaux d’énergie subtile, les Jing Luo, et l’interrelation entre les émotions et les maladies ; la maîtrise des Qi internes ; l’établissement de calendriers biorythmiques complexes sont autant d’exemples de leur recherche. La pharmacopée chinoise actuelle comprenant un savoir thérapeutique sur plus de 3000 plantes et minéraux est redevable à ces recherches uniques au monde. Daoyin : la culture du Qi De tout temps, les taoïstes ont recherché la vérité et la pureté par des méthodes de diététique, des cures de plantes et surtout par un travail direct sur l'énergie: relaxation, méditations et Qigong. Le terme Qigong est en fait une Qi Gong T aoïste 3 L E R E T O U R D U D R A G O N expression moderne regroupent plusieurs méthode anciennes chères aux taoïstes : Réguler le Qi., Capter les énergies de la nature, Enlever les stagnations du Qi, Respirer en conscience, Conduire le Qi dans les portes de Jade ( les points d’acupuncture majeurs) Développer le feu interne, Rejeter l’impur et absorber le pur, Ouvrir le petit circuit céleste... Selon les taoïstes, l'énergie d'une personne ordinaire stagne, bloquée par ses expériences stressantes et ses propres comportements négatifs. Le maître taoïste, au contraire, fait circuler son énergie, la nourrit par des méthodes de respiration et de relaxation appropriées. Il purifie son Qi par des visualisations en sachant que l'esprit peut tout. Ce faisant, peu à peu les maladies se font plus rares et un processus de réjuvénation se met en place, ravivant le corps et le cerveau. Les peines et les afflictions de la vie ont de moins en moins d'emprise sur le mental, qui reste clair en toutes circonstances. Nous pouvons remarquer ici l'intérêt de cette recherche dans notre monde pris à son propre piège; la philosophie taoïste appliquée constitue une ouverture et une chance par sa connaissance profonde des énergies. Les 3 périodes On peut considérer trois périodes importantes dans l'histoire du Qigong taoïste: La première s'étend de l'Antiquité à la dynastie des Han (206 avant JC.). Elle reste assez mystérieuse faute de traces écrites. Les chercheurs s'accordent à penser que pendant cette période, le taoïsme était une spiritualité pure reflétée par les ouvrages de Lao Zi et de Zhuang Zi. L’entraînement du Qi est cité implicitement par Lao Zi: « Concentrer le Qi et parfaire la douceur » et par Zhuang Zi: « Les anciens respiraient jusqu'aux talons.» Le livre des « Annales historiques » décrit des méthodes de respiration. Le trait commun de cette époque est que l'exercice du Qi et de la respiration semble lié à la voie naturelle des taoïstes. La seconde période s'étend de la dynastie des Han jusqu'à la chute de la dynastie des Qing (1911). C'est une histoire très riche, où se mêlent les sources taoïstes, bouddhistes, confucianistes et martiales. Des méthodes de Qigong sont expliquées dans certains classiques médicaux, les traités d'alchimie, les manuels d'hygiène naturelle tels que: le « Nan Jing » « Les prescriptions de la chambre d'or », « les “ Notes uploads/Religion/ le-retour-du-dragon.pdf
Documents similaires










-
49
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jui 03, 2022
- Catégorie Religion
- Langue French
- Taille du fichier 0.6083MB